Catastrophe, voyage dans
le temps, drame familial... Avec La brea,
il y avait de quoi contenter les amateurs de tous poils. Ceux qui
aiment trembler devant des forces de la nature incontrôlables, ceux
qui aiment à rêver de mondes futuristes ou de temps anciens et ceux
qui bien calés dans leur fauteuils préfèrent encore se réfugier
devant des histoires plus simples, plus... ''terre à terre''...
Ouais, ben c'est bien beau tout ça mais au final, on sort de
l'expérience des deux premières saisons avec le sentiment de s'être
surtout bien marrés ! De l'humour, beaucoup d'humour. De la
poilade là où il n'y aurait pas dû y en avoir. Parce que dans le
genre invraisemblances, La brea
de David Appelbaum est un sacré condensé de tout ce à quoi l'on
aurait aimé échapper. Bizarre d'évoquer tout ce qui apparaît
comme abracadabrantesque car si l'on tient compte du fait que le
voyage dans le temps n'est encore qu'un fantasme, tout ou partie du
principe même de l'extravagance fait partie intégrante du genre.
Mais La brea,
c'est quoi ? L'histoire de la famille Harris constituée de
Gavin, le père, d'Eve, la mère, de Josh, le fils et de Izzy, la
fille. Comme la plupart des protagonistes qui vont orbiter autour
d'eux, ces quatre là vont être les ''acteurs'' principaux d'un
événement d'ampleur cataclysmique. Tout commence lorsqu'en 2021 un
gouffre immense s'ouvre à Los Angeles, emportant dans son
effondrement immeubles, voitures et êtres humains qui tous vont se
retrouver miraculeusement projetés dix-mille ans en arrière. Si
l'on se réfère aux différentes périodes de la Préhistoire, le
récit se déroule donc lors du Paléolithique supérieur. La
présence du Smilodon
ou Tigre
à dents de sabres attestant d'ailleurs de l'époque même s'il
s'éteindra approximativement dix-mille ans avant notre ère. Bon, on
ne va pas faire un cours de Préhistoire vu qu'on a assez de
problèmes à évoquer s'agissant de la série, de ses personnages,
des effets-spéciaux et des montagnes de twists complètement
farfelus qui termineront de décourager les spectateurs parmi les
plus indulgents. Concernant les effets-spéciaux, rien de vraiment
extraordinaire à évoquer sinon qu'ils sont en très grande majorité
d'une laideur impardonnable pour une série dont le démarrage a
débuté au début de la décennie. Avec un budget dépassant à
peine les soixante-dix millions pour une première saison de dix
épisodes, on comprend rapidement où se situe le ''Hic''.
Une fois les dizaines d'acteurs centraux, les figurants et l'équipe
technique rémunérés, que reste-t-il ? Macache !
Si
les effets de fumée et la formation des gouffres sont ratés le pire
reste encore à venir : Les animaux sauvages sont d'une laideur
qui rend caduque l'impression de voir nos héros se frotter à des
créatures ayant existé voilà plus de dix-mille ans (l'un des
autres défauts majeures de la série demeurant l'avarice avec
laquelle ils sont exposés à l'écran). Comme dans toute série qui
se respecte, La
brea
charrie son lot d'antagonistes dont la plupart seront au centre d'un
projet franchement ambitieux sur le papier mais qui en réalité aura
des conséquences terrifiantes sur l'avenir du groupe et sans doute
même sur celui de l'humanité toute entière. Si la première saison
est plutôt convaincante, de menus détails auraient dû nous
éclairer sur ce qui allait non pas ponctuer mais littéralement
véroler la seconde : N'ayant apparemment pas l'intention de
faire le moindre mal à ses principaux personnages, les scénaristes
nous ont concocté des dizaines et des dizaines de situations plus
rocambolesques les unes que les autres. Situations qui dans une
grande majorité des cas finissent bien pour la famille Harris et
pour leurs nouveaux amis. Un carré de protagonistes qui, au passage,
ont sans doute tous été visités par les fées après leur
naissance tant et si bien qu'ils se tirent de situations de manière
tout simplement irréaliste. Un exemple ? Prenons cette scène
lors de laquelle Eve tombe dans un trou d'un bonne vingtaine de
mètres de profondeur.... suivie par un rocher qui au juger doit bien
faire deux-cent ou trois-cent kilos MINIMUM et qui atterri sur son
tibia droit. Coincée et attaquée par la suite par une créature
gigantesque du Paléolithique supérieur, essayez donc de deviner la
suite... Eve est dévorée par la dite bestiole ? NooooOOooo !
Ignorée par la créature qui sans doute sortait déjà d'un repas,
Eve finir par mourir de ses blessures ? Meuh NoooOOooo ! En
s'approchant, l'animal dégage le rocher et libère ainsi Eve la
chanceuse... Au pire, et si l'on est doté d'une très grande
largesse d'esprit, ça peut plus ou moins le faire.... Mais la voir
ensuite cavaler alors qu'elle s'était pris un rocher de plusieurs
centaines de kilos venu s'écraser sur la jambe, heu, là, non, ça
le fait plus du tout. Des exemples comme celui-ci, La
brea
en contient énormément. Au final, et malgré de nombreuses et
passionnantes péripéties vécues par les Harris mais aussi par
toutes celles et ceux que je n'ai pas évoqué, la trop grande
profusion d'invraisemblances et les erreurs techniques créent un
réel décrochage. On termine la seconde saison sans vraiment
s'intéresser à ce qui peut arriver aux protagonistes puisque l'on
sait par avance que les uns et les autres continueront de se sortir
de situations normalement inextricables. Reste des personnages plus
ou moins secondaires qui viennent étoffer le récit. La diffusion
d'une troisième saison a débuté le 9 janvier dernier. Si à
l'issue de la seconde saison la disparition d'Eve (Et bé, pas trop
tôt !!!) dans des circonstances que je terrai nous a fait espérer
sa disparition définitive, l'hypothèse d'un retour chimérique de
l'une des principales héroïnes n'est malheureusement pas à
écarter. Pourvu que non... !