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vendredi 18 décembre 2015

La Boule Noire de Denis Malleval (2014)



Alors qu'il présente pour la seconde fois sa candidature au sporting club de Rochefort, Vincent Ferreira est à nouveau refoulé à cause de la seule boule noire tombée dans le vase servant d'urne de vote. Pour cet immigré d'origine portugaise, entrer au sporting club et faire partie des personnages les plus influents de la ville est un accomplissement. La réalisation qui lui permettra définitivement de faire partie de ces hommes les plus importants dans la ville. Vincent veut savoir qui a mis la boule noir dans l'urne mais le vote étant anonyme, son meilleur ami, le pharmacien Guy Carnot est incapable de lui donner un nom.

De plus, la mère de Vincent est très malade. Alcoolique, elle se retrouve à l’hôpital après un accident. Son films n'a ni le temps ni l'envie de s'occuper d'elle. Parce qu'elle lui rappelle ses origines et sans doute aussi parce qu'un événement les a séparé. Peut-être la mort de son père, maçon tombé d'un échafaudage à l'âge de 45 ans. Vincent vit avec femme et enfants et dirige un grand supermarché. Trésorier de la plus grande école de Rochefort où étudient les enfants des notaires de la ville, il a de plus préparé un dossier qu'il va présenter à la commission des parents d'élèves afin de convaincre ces derniers d'accepter de concerver la propriété des biens qu'une femme a légué à sa mort et qui permettraient d'agrandir l'école. Mais durant la réunion, rien ne se passe comme prévu et Vincent doit encore faire face à l'inimitié de certains de ses concitoyens...

Téléfilm réalisé par Denis Malleval et directement inspiré du roman éponyme de l'écrivain belge Georges Simenon, La Boule Noire est un formidable drame, très efficace, mâtiné de suspens et admirablement interprété par l'ex Inconnu Bernard Campan. Aux côtés de l'acteur-humoriste, on retrouve le génial Antoine Duléry, l'ex chroniqueuse et désormais actrice Virginie Lemoine et quelques têtes bien connues de la télévision. Tourné en 2014 mais censé se dérouler à la toute fin des années soixante-dix, le téléfilm de Denis malleval maintient en haleine grâce à un récit et une mise en scène très réussis. Bernard Campan interprète le rôle difficile d'un immigré d'origine portugaise qui a fait le choix d'ignorer celle-ci pour s'accomplir pleinement dans sa vie de famille, professionnelle et auprès de ses voisins. On remarquera la présence de la chanteuse Linda de Suza dans le rôle de Luisa Ferreira, la mère de Vincent. Quelques minuscules passages qui se révèlent fort émouvants, surtout vers la fin que nous ne dévoilerons pas ici. On pense à Claude Chabrol et à l'habitude qu'il avait d'égratigner la bourgeoisie de campagne


Si vers la fin, La Boule Noire a tendance à s'essouffler, c'est d'autant plus flagrant que l'on s'attend à plusieurs reprises à voir le générique de fin se dérouler, le scénario ajoutant quelques menus détails pas forcément obligatoires. Fort heureusement, ceux-ci ne sont rien au regard de ce récit passionnant à suivre et à la l'extraordinaire Bernard Campan qui explore toutes les facettes de son talent d'acteur. A découvrir d'urgence...

mardi 8 décembre 2015

The Whispers (2015) toujours en production



Alors qu'elle fait encore le deuil de la mort de son époux Sean, le supérieur hiérarchique de Claire Benningan lui propose d'enquêter sur un étrange phénomène. En effet, la jeune Harper Weil affirme qu'un certain Drill que son entourage considère comme imaginaire lui a proposé de participer à un jeu dont les conséquences ont été terribles puisque sa propre mère a été la victime d'un terrible accident qui la plongée dans le coma. Alors que Claire fait équipe avec son nouveau coéquipier Jessup Rollins, elle remarque que la petite fille n'est pas la première a avouer avoir un ami prénommé Drill et que d'autres ont joué eux aussi avec leur ami imaginaire, semant ainsi autour d'eux la désolation.

Très loin de là, dans le désert du Sahara, un étrange objet rocailleux vient d’apparaître au beau milieu d'une dune de sable, un avion de chasse imbriqué à l'intérieur. L'agent Wes Lawrence est dépêché sur place et ce qu'il découvre est alors inimaginable : l'avion semble être celui de Sean Benningan. Pour Wes cela ne fait plus aucun doute. Sean ne peut être davantage considéré comme mort mais simplement comme disparu. Wes appelle immédiatement Claire pour lui annoncer la nouvelle. Abasourdie, cette dernière n'en croit pas ses oreilles.

Mais ce que ne savent pas encore les différents acteurs de ces curieux phénomènes se déroulant à des milliers de kilomètres les uns des autres, c'est que ces événements sont liés entre eux...

The Whispers est la nouvelle création du producteur et scénariste Soo Hugh. On lui doit l'écriture de certains épisodes de la série The Killing (US) ainsi qu'une participation à l'un des épisode de la première saison de Under The Dome. Aux côté de Kristen Connolly, Barry Sloane, Milo Ventimiglia et Derek Webster on retrouve dans le rôle principal de Claire Benningan l'actrice Lily Rabe surtout connue pour avoir joué dans la série American Horror Story. On sait le talent des scénaristes américains pour nous pondre des histoires passionnantes qui malheureusement ne semblent pas faire l'unanimité en leur pays puisque beaucoup de séries ne dépassent pas la première ou seconde saison. Parions qu'il en sera autrement avec cette série de science-fiction qui fraie tout de même avec le fantastique puisqu'après un premier épisode relativement crédible, on plonge par la suite dans un récit que n'aurait pas renié l'écrivain Stephen King. Au centre de cette intrigue, des enfants communiquant avec une entité invisible mais redoutablement convaincante puisqu'ils en oublieraient presque d'obéir à papa-maman, quitte à faire le mal autour d'eux.

Les enfants justement. Principalement et admirablement interprétés par les tout jeunes Kylie Rogers, Kyle Harrison Breitkopf et Abby Ryder Fortson, il comblent d'admiration les spectateurs par leur justesse. Bizarrement, et ce malgré l'ambitieux projet que revêt The Whispers, les effets-spéciaux se révèlent relativement médiocres. On a parfois l'impression d'assister à des trucages d'une autre époque. C'est vraiment moche mais ne pâtit heureusement que lors de quelques épisodes (de mémoire, du troisième au cinquième). En effet, il arrive que l'intrigue elle-même soit en deçà des espérances nées d'un excellent premier épisode. Pourtant, la disparition du fameux rocher va coïncider avec le retour en grâce d'un récit qui ne va pas lâcher le spectateur d'une semelle. Même si comme dans toute série de science-fiction qui aurait tendance à franchir la frontière du fantastique celle-ci s'abreuve d'un certain nombre d'incohérences qui ne nuisent pas trop au récit si l'on n'est pas trop regardant. The Whispers parvient même parfois à créer un vrai sentiment d'angoisse et de paranoïa qui renvoient directement au classique de Philip Kaufman, L'Invasion des Profanateurs.

Quand à l'éventualité d'une seconde saison, elle nous laisse dans l'incertitude. Les scores atteints par la série aux États-Unis seront-ils suffisant pour qu'une suite soit mise en chantier ? En l'état actuel de la série, on peut supposer que oui. Petit détail : on pourra reprocher à cette première saison et surtout au scénario de ne pas s'être contenté de se terminer sur l'excellent douzième épisode, ce qui aurait pu avoir pour but de motiver les fans à demander une suite à cette excellente série...


lundi 23 novembre 2015

Z Nation (2014-2015) toujours en production



Le zombie (ou mort-vivant) est, avant d'être une créature décharnée qui mange ses semblables demeurés encore en vie, un être ayant perdu son humanité et sa conscience après avoir été la victime d'un sortilège vaudou qui trouve ses racines dans la culture haïtienne. Cinéma, littérature et télévision se sont très vite emparés du phénomène, et ce n'est qu'en 1968 que George Romero en fait des cannibales dont la seule motivation est la recherche de chair humaine dont ils se repaissent. La Nuit des Morts-Vivants, Zombie et Le Jour des Morts-Vivants ne sont que trois des nombreux exemples d'une myriade de longs-métrages situés dans des univers post-apocalyptiques et où les morts règnent en maîtres sur notre planète. Depuis quelques années, les morts-vivants sont dans le grand bestiaire du fantastique, les créatures les plus représentées au cinéma. Ils ont tellement de succès que même le petit écran a vu naître des séries qui leur sont entièrement consacrées.

La plus connue d'entre elles demeure bien évidemment l'excellente série The Walking Dead. Depuis cinq ans, les fans du genres parcourent avec leurs héros favoris un monde dévasté par un virus qui attaque directement les morts et les ramène à la vie. The Walking Dead a de nombreux atouts. Une interprétation remarquable servie par des acteurs attachants, un univers sombre et captivant, des effets-spéciaux extraordinaire et un scénario vraiment prenant.

Devant un tel succès, d'autres n'ont pas perdu de temps (ou presque) pour se lancer dans une aventure similaire. C'est le cas de la chaîne Syfy et surtout du studio et distributeur de films à petits budgets The Asylum, lequel nous a tout de même offert parmi les pires merdes du septième art de ces dernières années (la série des Sharknado pour ne citer que ceux-là). De quoi inquiéter les fans purs et durs de revenants, surtout qu'au vu de l'excellence de la série qui sert désormais de référence, on voit mal comment une autre pourrait lui faire de l'ombre. D'ailleurs, si l'en est une qui en fait à toutes les prétendantes au titre de meilleure série du genre, c'est bien The Walking Dead. Z Nation dérange au premier abord. Nous sommes tellement habitués à nos héros préférés qu'il est d'abord difficile de s'en déconnecter pour accepter de faire connaissance à ceux de cette nouvelle série. Sous certains aspects, Z Nation ressemble davantage à une adaptation télévisée de l'excellent 28 Jours Plus Tard de Danny Boyle qu'à un programme inspiré par les classiques de George Romero. Outre des personnages principaux beaucoup moins attachants que ceux de TWD (The Walking Dead), les zombies ont la fâcheuse habitude de courir, détail beaucoup moins "réaliste" si l'on tient compte du fait qu'un macchabée ne doit logiquement pas pouvoir se déplacer à une vitesse plus rapide que celle des créatures de TWD. Mais bon, passons.

Si dans le temps, les personnages prennent un peu plus d'ampleur du fait de leur dégradation physique dûe à la fatigue, au manque d'hygiène et de nourriture, on est encore loin de ressentir un malaise lorsque l'un d'entre vient à mourir sous les assauts d'une horde de zombies. Mais bien que les moyens employés soient très nettement en dessous de ceux de TWD, l'aspect brut et un peu moins "grand public" de cette série lui donne les allures d'une série proche d'un univers à la Mad Max envahi par des millions de zombies.

Beaucoup d'invraisemblance émaillent la série. Les scénaristes ont l'air d'avoir de mal à choisir entre courses effrénées et lenteur cadavérique de la part de leurs créatures. D'un épisode à l'autre, leur comportement diffère. Certains même font du surplace. On notera tout de même une excellente idée. Si comme dans TWD les héros mènent à bien une mission consistant à protéger un homme censé conduire l'humanité à sa survie, celui de Z Nation n'est pas seulement porteur dune formule capable de créer un vaccin, mais est lui-même ce vaccin. Z nation est donc bien en deçà de TWD mais la série se laisse tout de même regarder avec un certain plaisir. Si durant le premier épisode on a tendance à vouloir comparer les deux séries, on fini par faire abstraction de l'une pour mieux s'imprégner de l'univers de l'autre...


mardi 10 novembre 2015

Maigret (1991-2005)



Avant d'être porté à l'écran (le petit) par une foule de réalisateurs, Maigret est d'abord une série de romans de fiction (75) et de nouvelles (28), tous écrits de la main du célèbre auteur Georges Simenon. Avant que le personnage ne soit campé par le très charismatique Bruno Cremer, le commissaire fut d'abord interprété par plusieurs acteurs et ce, dans divers pays tels que l'Angleterre (Maigret, entre 1960 et 1963), L'Italie (Le Inchieste del Commissario Maigret entre 1964 et 1972), les Pays-Bas (Maigret, de 1964 à1968) et même au jusqu'au japon avec la série Tôkyô Megure Keishi. Mais celui qui rendit véritablement célèbre ce personnage à l'imposante stature, c'est l'acteur Jean Richard qui porta le costume du commissaire entre 1967 et 1990 dans la série Les Enquêtes du Commissaire Maigret.

La relève est ensuite assurée par Bruno Cremer, acteur de cinéma et comédien de théâtre qui imposa sa trogne dans des œuvres aussi diverses que La Bande à Bonnot de Philippe Fourastié en 1969, Le Bon et les Méchants de Claude Lelouch en 1976, Le Convoi de la Peur de William Friedkin en 1977, Le Prix du Danger de Yves Boisset ou encore Tenue de Soirée, Noce Blanche et Sous le Sable. Né le 6 octobre 1929 et mort le 7aout 2010, cet immense acteur à l'impressionnante stature a su marquer de son empreinte cette série policière qui n'a rien de commun avec celles qui font le succès des chaînes américaines. Même en France, les scénaristes ont pris pour habitude de s'adapter à la nouvelle génération de séries policières avec ce que cela entend de modernité. Police scientifique et profilers sont devenus monnaie courante.

Maigret, lui, joue sur une note sensiblement moins attrayante. Pas de courses-poursuites, pas de meurtres graphiquement sanglants, on reste dans un domaine conquis depuis des décennies par un personnage débonnaire, qui l'air de rien, s'attarde sur la psychologie des personnages afin de prendre dans ses griffes l'auteur du meurtre. Série de 54 épisodes diffusés entre 1991 et 2005, Maigret impose un rythme lent, presque léthargique qui énervera sans doute ceux qui reprochent à un autre célèbre flic, Derrick, de ne pas avoir grand chose à faire pour mettre le coupable sous les verrous. En réalité, plus que l'enquête, c'est véritablement le cadre, son ambiance et ses personnages qui demeurent le plus intéressant dans cette série. Bruno Cremer interprète avec justesse un commissaire fort aussi bien physiquement qu'en gueule, toujours affuble d'une pipe, et dans une France, et même à l'étranger (avec par exemple l'excellent Maigret chez les Flamand se déroulant en Belgique) à une époque révolue ou voitures, costumes et demeures avaient une autre gueule. De nombreux acteurs et cinéastes célèbres ont participé à l'aventure Maigret qui s'est éteinte avec la disparition, cinq ans plus tard, de son principal interprète...

mercredi 28 octobre 2015

Pause-Café (1981)



Comme Le Grand Bleu l'a été au cinéma, comme l'a été aussi également en son temps l'émission L'Île aux Enfants, Pause-Café a été la série de toute une génération. Je parle des quarantenaires d'aujourd'hui qui se retrouvaient forcément dans ces six épisodes qui constituèrent cette première fournée, très vite suivie de sa suite Joëlle Masart et sept ans plus tard de sa conclusion, Pause-café, pause tendresse.
Pause-Café suit les traces d'une toute jeune femme nouvellement promue comme assistance sociale dans un établissement scolaire. Si les débuts sont difficiles, avec des élèves qui hésitent à passer la porte de son bureau, elle gagne peu à peu leur confiance, son implication allant même jusqu'à déborder le cadre de simple assistante sociale. Le titre de la série se réfère au café que la jeune Joëlle Masart sert à celles et ceux qui viennent se confier à elle.

Le cadre de la série est presque exclusivement celui d'un établissement scolaire, le lycée Jules Vernes bien qu'il arrive à Joëlle d'aller à la rencontre des parents directement chez eux. Son implication n'est pas toujours du goût du proviseur (le savoureux Jacques François) ni de son compagnon (Alain Courivaud) qui accepte mal de voir débarquer chez sa petite amie des élèves en mal d'existence.

Joëlle Mazart, c'est l'actrice Véronique Jannot. La douceur de sa voix en fait l'interprète idéale. Les situations que son personnages doit gérer sont le reflet des maux qui touchaient déjà la jeunesse de l'époque. La drogue, la pilule, et toutes les questions que pouvaient se poser les adolescents en ce temps-là. C'est peut-être ainsi la raison pour laquelle la série connue tant de succès et générera une suite l'année suivante. La troisième quant à elle n'aura pas autant de retentissement et le créateur Georges Coulonges retirera même ses billes lorsqu'il constatera que les dialogues écrits de sa main ont été  changés à son insu.
La série permettra à quelques acteurs et actrices bien connus de faire une apparition remarquée. Au hasard, Bernard Le Coq, l'excellente Liliane Rovère, ainsi que le chanteur et acteur Marc Lavoine.
Cette première saison sera diffusée à partir du 12 Février 1981 sur la première chaîne française, TF1...


samedi 24 octobre 2015

Médecins de Nuit (1978-1986)



La série télévisée Médecins de Nuit est constituée de trente-huit épisodes étalés sur cinq saisons et produits entre 1978 et 1986. Elle fut diffusée pour la première fois sur la seconde chaîne généraliste française Antenne 2 dont le nom changea pour France 2 en 1992. Chacune des saisons est composée d'une moyenne de six à sept épisodes en dehors de la toute dernière qui elle en compte 12, a particularité de la première étant que chaque titre se rapporte au prénom du médecin qui en est le personnage principal.

Beaucoup de réalisateurs participèrent à la conception des épisodes tels que Philippe Lefebvre, Peter Kassovitz, Bruno Gantillon, Nicolas Ribowski, Gérard Clément, Jean-Pierre Prévost ou encore Emmanuel Fonlladosa. Plusieurs stars de la télévision et même du cinéma montrèrent leur visage à l'écran. Outre Catherine Allégret, fille de Simone Signoret remarquée plus tard dans la série Navarro, on à pu y croiser les silhouettes de Georges Beller, Étienne Chicot, Rémy Carpentier, Greg Germain, Jean-Pierre Castaldi, Anémone, Christophe Bourseiller ou bien Evelyne Bouix.

Profondément ancré dans un contexte urbain, Médecins de Nuit nous conte donc le quotidien d'une équipe travaillant exclusivement de nuit. L'aspect médical, s'il est le moteur principal des intrigues, est mêlé au réalisme social ambiant des années soixante-dix. On ne peut pas dire que la série brille par sa joie de vivre. L'étude des patients et les maux qui sont les leurs apportent à la série un sentiment de malaise assez étonnant. Une impression que l'on retrouvera quelques années plus tard dans l'excellente série Pause-Café et dans sa suite Joëlle Mazart, toutes deux interprétées par l'actrice Véronique Jannot.

Le célèbre générique de Médecins de Nuit est quand à lui une création du compositeur Vladimir Cosma, auteur de bon nombre de musiques de films.
Anecdote intéressante : outre le fait qu'aient participé à la conception de la série Hervé Chabalier et Gilles Bression, les deux hommes ont été aidés en cela par un troisième en la personne de Bernard Gridas, pseudo sous lequel se cachait en réalité le médecin et homme politique Bernard Kouchner. L'un des personnages récurrents de la série, le docteur Michel, est interprété par Georges Beller. Acteur et comédien se faisant rare et qui, aussi bien au théâtre qu'au cinéma et à la télévision était à l'époque un visage bien connu des médias. On a pu notamment le voir animer des émissions de télé telles que Les Chevaliers du Labyrinthe ou Jeux Sans Frontières. Georges Beller a lui-même écrit une trentaine d'épisodes...

Depuis sa première diffusion, Médecins de Nuit a été rediffusé sur M6, Série Club, Jimmy ainsi que sur 13ème Rue...


vendredi 16 octobre 2015

Quatermass II (1955)



Une pluie de météores s'abat sur les États-Unis. L'armée américaine tente de camoufler l'événement mais l'un de ses soldats défie l'autorité. C'est ainsi que Johnny Dillon rapporte auprès de son futur beau-père, le professeur Bernard Quatermass, les débris de l'un de ces météores. Quatermass est encore bouleversé par la tragédie dont il a été responsable trois ans auparavant. En effet, le professeur travaillait sur un projet visant à coloniser la Lune. Et pour cela, il inventa une fusée, la première de sa génération, prévue pour transporter une partie du matériel consacré à la construction des structures censées permettre à l'homme de vivre sur le satellite. Malheureusement, lors du lancement, les instruments montrèrent un défaut dans l'alimentation du carburant qui provoquèrent en conséquence une rupture suivie d'une réaction nucléaire en chaîne qui transforma la fusée n bombe. Celle-ci explosa ruinant ainsi tous les efforts du professeur Quatermass.
Alors, lorsque Johnny lui propose d'analyser le météore, Quatermass ne se fait pas prier. Mais e que va découvrir le professeur est à mille lieux de ce qu'il aurait pu imaginer.

Bernard Quatermass est un personnage de fiction créé par l'écrivain Nigel Kneal pour la chaîne de télévision britannique BBC Television. Lorsqu'est diffusée la série Quatermass II, ça n'est pas la première fois que le personnage apparaît sur les ondes. En effet, les téléspectateurs anglais ont pu le découvrir en 1953, soit deux ans auparavant, dans une première série intitulée The Quatermass Experiment. En 1955, un film et une seconde série voient le jour. A la télé, il s'agit de Quatermass II (celle sur laquelle nous nous penchons aujourd'hui), série consécutive à la sortie d'un premier long-métrage, The Quatermass Xperiment, réalisé par le cinéaste Val Guest. En 1957, sort sur les grands écrans le film Quatermass 2 (qu'il ne faut pas confondre avec la série diffusée deux ans plus tôt), toujours réalisé par Val Guest, et en 1958, une troisième série intitulée Quatermass and the Pit. Mais l'histoire ne s'arrête pas là puisqu'en 1967, un troisième film signé Roy Ward Baker reprenant le titre de la troisième série sort au cinéma. Vous suivez ? En 1979, une quatrième série voit le jour. Simplement intitulée Quatermass, elle ne compte que quatre épisodes.Aux dernières nouvelles, une cinquième et dernière (?) adaptation télévisée sort en 2005, reprenant le titre de celle sortie en 1953. La boucle est peut-être alors enfin bouclée.

Concernant la série datant de 1955, elle compte six épisodes. En fait de série, il s'agit plutôt d'un feuilleton car même si chaque épisode porte un titre qui lui est propre, l'intrigue défile le long de ces six parties que l'on peut considérer alors comme un film de trois heures partitionné en plusieurs épisodes. On a vu à l'époque des films cinéma bien moins ambitieux et surtout beaucoup moins scénarisés. Quatermass II est un petit bijou qui repose davantage sur les dialogues que sur une action quasi inexistante. D'autres personnages que ceux cités plus haut interviendront évidemment dans cette série dont je ne divulguerai rien de crucial pour ne pas gâcher le plaisir. Ses principaux interprètes sont les acteurs et actrices John Robinson, Monica Grey, Hugh Griffith, Nigel Kneale, John Stone et Charles Price. Sachez simplement que certaines des thématiques habituellement en vigueur à cette époque ont la peau dure dans Quatermass II.

mardi 6 octobre 2015

De Bien Étranges Affaires (1982)

Série produite par FR3 et Technisonor, De Bien Étranges Affaires compte seulement six épisode diffusés en 1982 sur la troisième chaîne. Je vous propose ici de développer les deux premiers qui demeurent parmi les meilleurs de la série. Celle-ci fut parfois inspirée des nouvelles de certains auteurs de science-fiction tels que Théodore Sturgeon ou Jean-Pierre Andrevon.


Épisode 1: La Soucoupe de Solitude
 
Claire est une jolie jeune femme, passionnée de peinture, fille d'un peintre qui bientôt va partir pour d'autres horizons. Comme sa sœur d'ailleurs qui va épouser celui qu'elle aime. Le jour des épousailles, Claire est plus morose que jamais. C'est ainsi qu'elle reçoit la visite d'une minuscule soucoupe volante au moment même ou le photographe du mariage s'apprête à immortaliser le moment. Placé au dessus du visage de Claire, l'étrange vaisseau semble communiquer avec elle lorsque la jeune femme perd connaissance. Elle se réveille après plus de trente heures de sommeil dans une chambre d’hôpital avec, à ses côtés, un agent de la DST, un certain Monsieur Maurice, venu la questionner au sujet de l'événement dont elle a été le témoin.
La soucoupe, elle, a été récupérée et fait l'objet d'études approfondies. D'une extraordinaire luminescence, le petit vaisseau diffuse une musique en continu. Ce que cherche à savoir Maurice, c'est le contenu du message qu'a reçu Claire. Mais celle-ci choisi de se taire et de le garder pour elle. L'agent de la DST va alors tout entreprendre afin de faire craquer la jeune femme...

La Soucoupe de Solitude est l'adaptation télévisuelle d'une nouvelle écrite par Théodore Sturgeon, auteur bien connu des amateurs de science-fiction. Les principaux interprètes de cet épisode réalisé par Philippe Monnier sont Catherine Leprince (que l'on a pu voir un an auparavant dans la série anxiogène Noires Sont les Galaxies), André Valardy (La Chèvre, Lévy et Goliath, L'Emmerdeur) ainsi que Valerio Popesco que l'on découvre vers la fin de cette histoire assez touchante dont la solitude semble la thématique principale. Ne vous attendez pas à voir surgir de la soucoupe de petits hommes verts.
ATTENTION SPOILER!!!
Comme le message le délivre à la fin, il est à l'attention de ceux qui sont seuls parmi les plus seuls, et que dans le silence de la galaxie, il y a des êtres encore plus seuls.
La Soucoupe de Solitude est un très joli épisode qui démarre sous les meilleurs auspices cette minuscule série qu'est De Bien Étranges Affaires. Nous noterons la belle partition musicale de Serge Franklin qui bat le froid et le chaud, donnant à cet épisode des allures de poème audiovisuel parfois inquiétant...


Épisode 2: L'AmiE Étranger

Max Daniel est littéralement obsédé par l'absence de son épouse Édith et de sa fille Tina qui l'on abandonné trois ans auparavant. Alors, cet ex professeur boit jusqu'à l'ivresse et se détruit un peu plus chaque jour. Il vit seul dans une grande ferme et peut compter sur la seule présence de son frère Charles qui lui rend régulièrement visite.
Un matin, alors qu'il se promène aux abord de la rivière qui jouxte sa demeure, Max tombe nez à nez avec une jeune femme qui ressemble trait pour trait à Édith, à la seule différence que l'étrangère semble avoir vingt ans de moins que son ex-épouse. Intrigué, il questionne la jeune femme qui reste muette, puis l'abandonne pour retourner à la ferme. Plus tard dans la soirée, il retrouve l'inconnue prostrée devant sa porte. L'invitant à s'abriter, la jeune femme persévère dans son silence jusqu'au lendemain où elle prononce ses premiers mots.
Cette jeune femme que max confond avec Édith est en réalité une créature venant de l'espace venue sur terre pour apprendre le langage des hommes. Auprès de l'ancien professeur, la sosie d’Édith apprend vite. Mais alors que son espèce ignore volontairement tout des sentiments, celle-ci commence à ressentir certaines émotions. Mais le compte à rebours à commencer. Un fois que la jeune femme aura appris l'essentiel de Max, elle devra le tuer...

Second épisode de la série, L’AmiE Étranger est cette fois-ci réalisé par Patrick Jamain. Tout comme pour La Soucoupe de Solitude, le héro principal est plongé dans un désarroi lié à une profonde solitude. Peut-être encore plus que dans le premier épisode, le décor joue un rôle important. Un cadre austère pour une fausse idylle entre un alcoolique et un être venu d'ailleurs prenant la forme de celle qui fut l'épouse du héros. La représentation fantasmée de l'être aimé en quelque sorte.

Principalement interprété par Marcel Bozzuffi, Ottavia Piccolo et Roland Bertin, L’AmiE Étranger est encore une fois une très belle réussite. Marcel Bozzuffi parvient à rendre émouvant son personnage d'homme perdu dans les affres de l'alcool. Quand à Ottavia Piccolo, elle campe avec succès une extraterrestre froide, impersonnelle et dépourvue d'émotions. Serge Fraklin signe une fois de plus la partition musicale. D'une simple faute d'orthographe, le titre délivre en une seule lettre ajoutée tout le contenu de ce récit parfois envoûtant.

Les autres épisodes de la série sont Lourde Gueuse, L'amour qui tue, Un Homme Ordinaire et Le Triangle à Quatre côtés. On y croise Eddie Constantine, Michel Robin, Elizabeth Bourgine, Patrick Chesnais, Michel Auclair ou encore Maria Rosaria Omaggi...

jeudi 1 octobre 2015

Bizarre, Bizarre (1979-1988)


Tales of the Unexpected, plus connue chez nous sous le titre Bizarre, Bizarre, est une anthologie britanniques diffusée sur les ondes du Royaume-Unis entre le 24 mars 1979 et le 13 mai 1988. Constituée de 112 épisodes indépendants les uns des autres, chacun comprend un prologue commenté par le créateur de la série lui-même, Roald Dahl, procédé certainement inspiré par la célèbre série de science-fiction La Quatrième Dimension qui fut elle-même commentée par son créateur . Neuf saisons dont seules les deux premières sont inspirées des nouvelles écrites par Dahl lui-même, Rod Serling.

C'est d'ailleurs l'un des rares points commun entre les deux séries, Bizarre, Bizarre jouant dans un registre différent. En effet, ici on a plutôt droit à des épisodes proches du suspens, du thriller et du policier. Les intrigues sont souvent ancrées dans la réalité mais débouchent toujours vers une conclusion tragique et, parfois, surréaliste.

En réalité, la série de Roald Dahl possède bien plus de ressemblances avec l'excellente anthologie Thriller (chez nous, Angoisse) que créa quelques années auparavant le scénariste et producteur Brian Clemens, surtout connu pour avoir produit les séries télévisées Chapeau Melon et Bottes de Cuir, Les Professionnels, ainsi que certains films de la société de production britannique la Hammer Films.
L'entêtante musique du générique à quand à elle été écrite par le compositeur Ron Grainer auquel on devait déjà celles du Prisonnier et du Doctor Who. Plusieurs grandes stars feront leur apparition dans cette très belle série. Nous y découvrirons effectivement les actrices Janet Leigh, Joan Collins, Leslie Caron, Micheline Presle mais également les acteurs Telly Savalas, John Gielgud (dans son éternel personnage de majordome), Joseph Cotten et aussi José Ferrer qui ouvrit le bal en interprétant le principal rôle du tout premier épîsode Pour un doigt (Man From the South) qui dès le départ, fait montre d'un cynisme et d'un humour très noir typique du cinéma britannique.

Aujourd'hui encore la série demeure comme une référence dans le genre “Anthologie”. Tales of the Unexpected reste encore aujourd'hui inédit en DVD dans notre pays. Pourtant sorti dans une version anglaise malheureusement non sous-titrée et encore moins doublée dans notre langue, un tel oubli demeure incompréhensible à une époque où justement les séries connaissent un regain d'attention auprès du public qu'elles soient récente ou vieilles de plusieurs décennies. Heureusement, certains ont choisi de ne pas attendre une hypothétique sortie DVD et ont fait le choix de proposer aux internautes de visionner enfin ces trésors d'ingéniosité.

Pour télécharger les épisodes de la série, rendez-vous ici => La Télé D'Avant

mercredi 23 septembre 2015

Les tueurs qui inspirent la télévision: John Wayne Gacy "To Catch a Killer" de Eric Till (1992)



Pour cette seconde partie consacrée aux Tueurs qui inspirent la Télévision, c'est le tueur en série John Wayne Gacy qui est au cœur du téléfilm Le Meurtrier de l'Illinois de Eric Till. Plus connu en France sous le titre Disparitions Sanglantes et aux États-Unis sous celui de To Catch a Killer, ce téléfilm aborde en réalité davantage l'enquête policière menée par un jeune flic tenace récemment incorporé à la brigade de police qu'au tueur lui-même. Pourtant, il y avait matière à développer un scénario autour de l'un des pires meurtrier qu'aient connu les États-Unis.

Le Meurtrier de l'Illinois s'attarde en effet sur l''une des dernières disparitions dont s'est rendu coupable John Wayne Gacy, Eric Till préférant faire l'impasse sur tout ce qui a précédé. C'est ainsi que l'on découvre un John Wayne Gacy arrogant, sûr de lui, exhibant fièrement sa carte d'adjoint d'honneur du shérif. Pour camper ce rôle difficile, le réalisateur fait appel à l'excellent Brian Dennehy que l'on a pu voir autant à la télévision (L’École de la Vie) qu'au cinéma (Le Ventre de l'Architecte de Peter Greenaway, Présumé Innocent de Alan J. Pakula, Rambo de Ted Kotcheff).
Malheureusement, l'imposant acteur n'est que partiellement exploité. Son regard inquiétant demeure dans l'ombre de ce policier qui lui colle à la peau comme le fit un certain Columbo auprès des meurtriers dont il avait la charge de prouver la culpabilité.

Ce flic, c'est l'acteur canadien Michael Riley que l'on a pu revoir ensuite au cinéma dans les films Amistad, Cube Zero ou encore Mr. Nobody. Le face à face entre les deux hommes est plutôt tendu. D'une certaine manière la tension est palpable de chaque coté. Entre un Gacy qui n'en peut plus d'être harcelé dans sa vie privée et un policier qui veut absolument se donner la chance de retrouver le jeune adolescent disparu vivant, el combat est parfois rude.

Comme Eric Till choisit de zapper tout un pan de l'existence de John Wayne Gacy, on n'apprend presque rien sur le fait que le véritable tueur en série, surnommé pour l'occasion le clown tueur, avait pour habitude de distraire les enfants malades affublé d'un déguisement de clown (il se faisait notamment appeler Pogo le Clown) et récoltait ainsi des fonds pour le parti démocrate. Une facette du personnage qui, malheureusement manque à l'appel de ce Meurtrier de l'Illinois qui pêche par un manque évidemment de professionnalisme de la part du réalisateur. A moins que celui-ci ne se soit servi de cette sordide affaire que de base pour un banal téléfilm policier.

Toujours est-il que Le Meurtrier de l'Illinois est l'un des rares biopics consacrés à ce tueur mondialement célèbre qui fit 33 victimes. Ces dernières furent retrouvées dans les combles de sa propre demeure. Marié à Marlynn Myers, celle-ci lui donna deux enfants, un garçon et une fille. Marié mais pas pour autant strictement hétérosexuel puisque toutes ses victimes étaient de sexe masculin. L'homme était connu pour pratiquer sur elles des sévices d'ordre sexuel...

Le visage du mal 

 

jeudi 17 septembre 2015

Les tueurs qui inspirent la télévision: Ted Bundy "The Deliberate Stranger" de Matthew Bright (1986)



En parallèle au cycle consacré aux "tueurs qui inspirent le 7ème art" du blog Cinémart, j'ai décidé d'en ouvrir un ici consacré aux tueurs qui inspirent la télévision.

Si à ce jour Ted Bundy demeure encore aujourd'hui l'un des plus célèbres tueurs en série qu'aient engendré les États-Unis d'Amérique, le cinéma n'a pas encore été en mesure de mettre au monde une œuvre digne de son aura. Ayant la particularité d'être un beau jeune homme, attirant ainsi facilement ses victimes dans les pièges qu'il avait l'habitude de concocter, Theodore Robert Bundy de son vrai nom était étudiant en droits lors de son arrestation. D'où sa volonté de se défendre lors de son propre procès. Un choix qui lui fut fatal puisqu'il fut condamné à mort et exécuté sur la chaise électrique le 24 Janvier 1989 dans l'état de Floride à la prison de Raiford à Starke.

En 2003, le cinéaste Matthew Bright adapte l'histoire de Ted Bundy dans une œuvre éponyme de qualité assez moyenne. Ted Bundy n'est pas un navet mais néanmoins, le film du réalisateur américain est loin d'être à la hauteur de la légende qui entoure le meurtrier.

Outre quelques autres projets mis en scène pour la télévision et le cinéma, c'est le téléfilm que Marvin J. Chomsky va réaliser en 1986 qui va enfin "consacrer" Ted Bundy. Principalement interprété par le célèbre acteur de télévision Mark Harmon (que l'on a pu aussi découvrir au cinéma) qui tient le rôle principal dans la série policière NCIS : Enquêtes Spéciales, The Deliberate Stranger (en France, Au Dessus de tout Soupçon) dresse durant trois heures le portrait du tueur en série Ted Bundy ainsi que l'enquête parallèle menée par les polices des différents états où furent commis des crimes atroces visant à chaque fois de jeunes et jolies jeunes femmes.
Ted Bundy nous est présenté comme un homme apparemment normal, concubin d'une jeune femme qu'il a prévu un jour d'épouser et d'une fille qu'ils ont eu ensemble. Très vite, le personnage campé par Mark Harmon montre des signes inquiétants. Derrière son sourire charmeur et son physique agréable, l'acteur parvient à nous faire ressentir la grande froideur de ce personnage cynique et éminemment mégalomane.

The Deliberate Stranger s'attarde tout d'abord sur la manière qu'avait le tueur de traquer ses proies en les suivant et en les choisissant selon des critères physiques bien précis. Brunes et la raie au milieu. Les piégeant en se faisant passer pour handicapé par un poignet cassé, il embarque ses proies à bord de sa petite Volkswagen. Puis c'est au tour de l'enquête policière d'être décortiquée. Des moyens considérables sont mis en œuvre pour retrouver le responsables de cette horrible série de meurtres. Frederic Forrest, Ben Masters, George Grizzard, John Ashton et M. Emmet Walsh (Blood Simple) sont les interprètes de ces policiers chargés de l'enquête. De acteurs confirmés qui de par leur jeu rendent ce jeu du chat et de la souris passionnant. On découvre les prémices d'une enquête jusqu'à son cheminement qui mène à l'arrestation de Ted Bundy. Puis vient le procès. C'est peut-être là que le bat blesse. On aurait aimé que plus de temps lui soit accordé, d'autant plus que le Vrai Ted Bundy possédait une verve et une assuranc hor du commun. Mais ne boudons pas notre plaisir car The Deliberate Stranger demeure un très bel exemple de biopic télévisuel réussi...

Le visage du mal
 

dimanche 13 septembre 2015

Temps Morts de Jean-Jacques Lagrange (1968)



Les astronautes Muller et Darnier participent à une expérience visant à prouver que le ralentissement du temps est possible. Chacun de ces deux hommes est alors isolé dans un container avant qu'une solution soit injectée dans leur organisme. Les scientifiques en charge du projet préconisent le retour simultané des deux hommes alors que ceux-ci ont été plongés dans un état de ralentissement du temps à 24h heures d'intervalles.
Une fois prouvée la possibilité de ralentir le temps, une nouvelle dose est injectée dans l'organisme de Muller et Darnier afin qu'ils réintègrent l'espace-temps que nous connaissons. Mais alors que tout semble se dérouler à merveille, le temps des deux astronautes s’accélère au point de dépasser largement celui d'origine. Darnier est le premier à s'extraire de son isolement. A la recherche de Muller, il constate qu'autour de lui le monde s'est figé. Retrouvant Muller, les deux hommes tentent de trouver une explication au phénomène qui les entoure. Alors que Muller pense qu'hommes et femmes sont morts, Darnier, lui, comprend que l'immobilisme dans lequel sont plongés les habitants de la base scientifique est lié à l'expérience qu'ils ont vécu...

Téléfilm français signé par Jean-Jacques Lagrange, Temps Mort est l'adaptation télévisuelle d'une nouvelle écrite par l'écrivain britannique George Langelaan.

L'un des aspects les plus frappant de ce téléfilm est son relatif minimalisme. Temps Morts mériterait largement de faire partie de l'anthologie The Twilight Zone de Rod Serling. En effet, l’œuvre de Jean-Jacques Lagrange vaut bien cette série culte américaine des années cinquante. Datant de 1968, Temps Mort est filmé en noir et blanc et n'excède pas les soixante-sept minutes. La grande sobriété de ce téléfilm qui, osons le dire, n'a malgré son âge pas pris une ride, vient du fait que le réalisateur ait fait le choix d'un docu-fiction. Surtout dans sa première partie qui décrit l'expérience menée par toute une équipe de scientifiques conduite par un commandant de l'armée française (l'acteur Yves Vincent que tous ceux qui suivaient la série télé Tribunal reconnaîtront). Une antinomie entre les personnage se crée au fil de l'intrigue, Muller ayant de plus en plus de mal à supporter cette situation tandis que Darnier tente de raisonner son ami.

Temps Mort repose presque exclusivement sur les épaules de ses deux principaux protagonistes, les acteurs Jacques Riberolles (Darnier) et Bernard Rousselet (Muller) campent effectivement ces deux astronautes qui vont vivre une expérience hors du commun. Pas ou peu d'effets-spéciaux, on notera tout de même la présence de dizaines de figurants qui pour l'occasion n'auront pas une ligne de texte et aucun mouvement a effectuer puisqu'ils demeureront figés comme le veut l'intrigue.
Presque cinquante ans après sa diffusion, Temps Mort demeure un téléfilm d'une exceptionnelle qualité. La comparaison avec la série culte de Rod Serling n'est pas fortuite puisque le téléfilm de Jean-Jacques Lagrange peut se targuer d'être à la hauteur, et même d'être meilleur, que certains des épisodes de La Quatrième Dimension. Devenu pratiquement introuvable, sa diffusion sur une chaîne arabe et son transfert sur Youtube permet aujourd'hui de le redécouvrir. Un passage obligé pour tous les amateurs de science-fiction...

TEMPS MORT 

Téléfilm réalisé par Jean Jacques Lagrange d'après un roman de George Langelaan
1968 - 67 minutes
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