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lundi 23 novembre 2015

Z Nation (2014-2015) toujours en production



Le zombie (ou mort-vivant) est, avant d'être une créature décharnée qui mange ses semblables demeurés encore en vie, un être ayant perdu son humanité et sa conscience après avoir été la victime d'un sortilège vaudou qui trouve ses racines dans la culture haïtienne. Cinéma, littérature et télévision se sont très vite emparés du phénomène, et ce n'est qu'en 1968 que George Romero en fait des cannibales dont la seule motivation est la recherche de chair humaine dont ils se repaissent. La Nuit des Morts-Vivants, Zombie et Le Jour des Morts-Vivants ne sont que trois des nombreux exemples d'une myriade de longs-métrages situés dans des univers post-apocalyptiques et où les morts règnent en maîtres sur notre planète. Depuis quelques années, les morts-vivants sont dans le grand bestiaire du fantastique, les créatures les plus représentées au cinéma. Ils ont tellement de succès que même le petit écran a vu naître des séries qui leur sont entièrement consacrées.

La plus connue d'entre elles demeure bien évidemment l'excellente série The Walking Dead. Depuis cinq ans, les fans du genres parcourent avec leurs héros favoris un monde dévasté par un virus qui attaque directement les morts et les ramène à la vie. The Walking Dead a de nombreux atouts. Une interprétation remarquable servie par des acteurs attachants, un univers sombre et captivant, des effets-spéciaux extraordinaire et un scénario vraiment prenant.

Devant un tel succès, d'autres n'ont pas perdu de temps (ou presque) pour se lancer dans une aventure similaire. C'est le cas de la chaîne Syfy et surtout du studio et distributeur de films à petits budgets The Asylum, lequel nous a tout de même offert parmi les pires merdes du septième art de ces dernières années (la série des Sharknado pour ne citer que ceux-là). De quoi inquiéter les fans purs et durs de revenants, surtout qu'au vu de l'excellence de la série qui sert désormais de référence, on voit mal comment une autre pourrait lui faire de l'ombre. D'ailleurs, si l'en est une qui en fait à toutes les prétendantes au titre de meilleure série du genre, c'est bien The Walking Dead. Z Nation dérange au premier abord. Nous sommes tellement habitués à nos héros préférés qu'il est d'abord difficile de s'en déconnecter pour accepter de faire connaissance à ceux de cette nouvelle série. Sous certains aspects, Z Nation ressemble davantage à une adaptation télévisée de l'excellent 28 Jours Plus Tard de Danny Boyle qu'à un programme inspiré par les classiques de George Romero. Outre des personnages principaux beaucoup moins attachants que ceux de TWD (The Walking Dead), les zombies ont la fâcheuse habitude de courir, détail beaucoup moins "réaliste" si l'on tient compte du fait qu'un macchabée ne doit logiquement pas pouvoir se déplacer à une vitesse plus rapide que celle des créatures de TWD. Mais bon, passons.

Si dans le temps, les personnages prennent un peu plus d'ampleur du fait de leur dégradation physique dûe à la fatigue, au manque d'hygiène et de nourriture, on est encore loin de ressentir un malaise lorsque l'un d'entre vient à mourir sous les assauts d'une horde de zombies. Mais bien que les moyens employés soient très nettement en dessous de ceux de TWD, l'aspect brut et un peu moins "grand public" de cette série lui donne les allures d'une série proche d'un univers à la Mad Max envahi par des millions de zombies.

Beaucoup d'invraisemblance émaillent la série. Les scénaristes ont l'air d'avoir de mal à choisir entre courses effrénées et lenteur cadavérique de la part de leurs créatures. D'un épisode à l'autre, leur comportement diffère. Certains même font du surplace. On notera tout de même une excellente idée. Si comme dans TWD les héros mènent à bien une mission consistant à protéger un homme censé conduire l'humanité à sa survie, celui de Z Nation n'est pas seulement porteur dune formule capable de créer un vaccin, mais est lui-même ce vaccin. Z nation est donc bien en deçà de TWD mais la série se laisse tout de même regarder avec un certain plaisir. Si durant le premier épisode on a tendance à vouloir comparer les deux séries, on fini par faire abstraction de l'une pour mieux s'imprégner de l'univers de l'autre...


mardi 10 novembre 2015

Maigret (1991-2005)



Avant d'être porté à l'écran (le petit) par une foule de réalisateurs, Maigret est d'abord une série de romans de fiction (75) et de nouvelles (28), tous écrits de la main du célèbre auteur Georges Simenon. Avant que le personnage ne soit campé par le très charismatique Bruno Cremer, le commissaire fut d'abord interprété par plusieurs acteurs et ce, dans divers pays tels que l'Angleterre (Maigret, entre 1960 et 1963), L'Italie (Le Inchieste del Commissario Maigret entre 1964 et 1972), les Pays-Bas (Maigret, de 1964 à1968) et même au jusqu'au japon avec la série Tôkyô Megure Keishi. Mais celui qui rendit véritablement célèbre ce personnage à l'imposante stature, c'est l'acteur Jean Richard qui porta le costume du commissaire entre 1967 et 1990 dans la série Les Enquêtes du Commissaire Maigret.

La relève est ensuite assurée par Bruno Cremer, acteur de cinéma et comédien de théâtre qui imposa sa trogne dans des œuvres aussi diverses que La Bande à Bonnot de Philippe Fourastié en 1969, Le Bon et les Méchants de Claude Lelouch en 1976, Le Convoi de la Peur de William Friedkin en 1977, Le Prix du Danger de Yves Boisset ou encore Tenue de Soirée, Noce Blanche et Sous le Sable. Né le 6 octobre 1929 et mort le 7aout 2010, cet immense acteur à l'impressionnante stature a su marquer de son empreinte cette série policière qui n'a rien de commun avec celles qui font le succès des chaînes américaines. Même en France, les scénaristes ont pris pour habitude de s'adapter à la nouvelle génération de séries policières avec ce que cela entend de modernité. Police scientifique et profilers sont devenus monnaie courante.

Maigret, lui, joue sur une note sensiblement moins attrayante. Pas de courses-poursuites, pas de meurtres graphiquement sanglants, on reste dans un domaine conquis depuis des décennies par un personnage débonnaire, qui l'air de rien, s'attarde sur la psychologie des personnages afin de prendre dans ses griffes l'auteur du meurtre. Série de 54 épisodes diffusés entre 1991 et 2005, Maigret impose un rythme lent, presque léthargique qui énervera sans doute ceux qui reprochent à un autre célèbre flic, Derrick, de ne pas avoir grand chose à faire pour mettre le coupable sous les verrous. En réalité, plus que l'enquête, c'est véritablement le cadre, son ambiance et ses personnages qui demeurent le plus intéressant dans cette série. Bruno Cremer interprète avec justesse un commissaire fort aussi bien physiquement qu'en gueule, toujours affuble d'une pipe, et dans une France, et même à l'étranger (avec par exemple l'excellent Maigret chez les Flamand se déroulant en Belgique) à une époque révolue ou voitures, costumes et demeures avaient une autre gueule. De nombreux acteurs et cinéastes célèbres ont participé à l'aventure Maigret qui s'est éteinte avec la disparition, cinq ans plus tard, de son principal interprète...
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