Le zombie (ou
mort-vivant) est, avant d'être une créature décharnée qui mange
ses semblables demeurés encore en vie, un être ayant perdu son
humanité et sa conscience après avoir été la victime d'un
sortilège vaudou qui trouve ses racines dans la culture haïtienne.
Cinéma, littérature et télévision se sont très vite emparés du
phénomène, et ce n'est qu'en 1968 que George Romero en fait des
cannibales dont la seule motivation est la recherche de chair humaine
dont ils se repaissent. La Nuit des Morts-Vivants,
Zombie et Le Jour des Morts-Vivants ne
sont que trois des nombreux exemples d'une myriade de longs-métrages
situés dans des univers post-apocalyptiques et où les morts règnent
en maîtres sur notre planète. Depuis quelques années, les
morts-vivants sont dans le grand bestiaire du fantastique, les
créatures les plus représentées au cinéma. Ils ont tellement de
succès que même le petit écran a vu naître des séries qui leur
sont entièrement consacrées.
La plus connue d'entre
elles demeure bien évidemment l'excellente série The Walking
Dead. Depuis cinq ans, les fans du genres parcourent avec
leurs héros favoris un monde dévasté par un virus qui attaque
directement les morts et les ramène à la vie. The Walking Dead a de
nombreux atouts. Une interprétation remarquable servie par des
acteurs attachants, un univers sombre et captivant, des
effets-spéciaux extraordinaire et un scénario vraiment prenant.
Devant un tel succès,
d'autres n'ont pas perdu de temps (ou presque) pour se lancer dans
une aventure similaire. C'est le cas de la chaîne Syfy et
surtout du studio et distributeur de films à petits budgets The
Asylum, lequel nous a tout de
même offert parmi les pires merdes du septième art de ces dernières
années (la série des Sharknado
pour ne citer que ceux-là). De quoi inquiéter les fans purs et durs
de revenants, surtout qu'au vu de l'excellence de la série qui sert
désormais de référence, on voit mal comment une autre pourrait lui
faire de l'ombre. D'ailleurs, si l'en est une qui en fait à toutes
les prétendantes au titre de meilleure série du genre, c'est bien
The Walking Dead. Z Nation
dérange au premier abord. Nous sommes tellement habitués à nos
héros préférés qu'il est d'abord difficile de s'en déconnecter
pour accepter de faire connaissance à ceux de cette nouvelle série.
Sous certains aspects, Z Nation ressemble davantage à une adaptation
télévisée de l'excellent 28 Jours Plus Tard
de Danny Boyle qu'à un programme inspiré par les classiques de
George Romero. Outre des personnages principaux beaucoup moins
attachants que ceux de TWD
(The Walking Dead),
les zombies ont la fâcheuse habitude de courir, détail beaucoup
moins "réaliste" si l'on tient compte du fait qu'un
macchabée ne doit logiquement pas pouvoir se déplacer à une
vitesse plus rapide que celle des créatures de TWD.
Mais bon, passons.
Si
dans le temps, les personnages prennent un peu plus d'ampleur du fait
de leur dégradation physique dûe à la fatigue, au manque d'hygiène
et de nourriture, on est encore loin de ressentir un malaise lorsque
l'un d'entre vient à mourir sous les assauts d'une horde de zombies.
Mais bien que les moyens employés soient très nettement en dessous
de ceux de TWD,
l'aspect brut et un peu moins "grand public" de cette série
lui donne les allures d'une série proche d'un univers à la Mad Max
envahi par des millions de zombies.
Beaucoup
d'invraisemblance émaillent la série. Les scénaristes ont l'air
d'avoir de mal à choisir entre courses effrénées et lenteur
cadavérique de la part de leurs créatures. D'un épisode à
l'autre, leur comportement diffère. Certains même font du surplace.
On notera tout de même une excellente idée. Si comme dans TWD
les héros mènent à bien une mission consistant à protéger un
homme censé conduire l'humanité à sa survie, celui de Z
Nation
n'est pas seulement porteur dune formule capable de créer un vaccin,
mais est lui-même ce vaccin. Z nation
est donc bien en deçà de TWD
mais la série se laisse tout de même regarder avec un certain
plaisir. Si durant le premier épisode on a tendance à vouloir
comparer les deux séries, on fini par faire abstraction de l'une
pour mieux s'imprégner de l'univers de l'autre...