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vendredi 18 décembre 2015

La Boule Noire de Denis Malleval (2014)



Alors qu'il présente pour la seconde fois sa candidature au sporting club de Rochefort, Vincent Ferreira est à nouveau refoulé à cause de la seule boule noire tombée dans le vase servant d'urne de vote. Pour cet immigré d'origine portugaise, entrer au sporting club et faire partie des personnages les plus influents de la ville est un accomplissement. La réalisation qui lui permettra définitivement de faire partie de ces hommes les plus importants dans la ville. Vincent veut savoir qui a mis la boule noir dans l'urne mais le vote étant anonyme, son meilleur ami, le pharmacien Guy Carnot est incapable de lui donner un nom.

De plus, la mère de Vincent est très malade. Alcoolique, elle se retrouve à l’hôpital après un accident. Son films n'a ni le temps ni l'envie de s'occuper d'elle. Parce qu'elle lui rappelle ses origines et sans doute aussi parce qu'un événement les a séparé. Peut-être la mort de son père, maçon tombé d'un échafaudage à l'âge de 45 ans. Vincent vit avec femme et enfants et dirige un grand supermarché. Trésorier de la plus grande école de Rochefort où étudient les enfants des notaires de la ville, il a de plus préparé un dossier qu'il va présenter à la commission des parents d'élèves afin de convaincre ces derniers d'accepter de concerver la propriété des biens qu'une femme a légué à sa mort et qui permettraient d'agrandir l'école. Mais durant la réunion, rien ne se passe comme prévu et Vincent doit encore faire face à l'inimitié de certains de ses concitoyens...

Téléfilm réalisé par Denis Malleval et directement inspiré du roman éponyme de l'écrivain belge Georges Simenon, La Boule Noire est un formidable drame, très efficace, mâtiné de suspens et admirablement interprété par l'ex Inconnu Bernard Campan. Aux côtés de l'acteur-humoriste, on retrouve le génial Antoine Duléry, l'ex chroniqueuse et désormais actrice Virginie Lemoine et quelques têtes bien connues de la télévision. Tourné en 2014 mais censé se dérouler à la toute fin des années soixante-dix, le téléfilm de Denis malleval maintient en haleine grâce à un récit et une mise en scène très réussis. Bernard Campan interprète le rôle difficile d'un immigré d'origine portugaise qui a fait le choix d'ignorer celle-ci pour s'accomplir pleinement dans sa vie de famille, professionnelle et auprès de ses voisins. On remarquera la présence de la chanteuse Linda de Suza dans le rôle de Luisa Ferreira, la mère de Vincent. Quelques minuscules passages qui se révèlent fort émouvants, surtout vers la fin que nous ne dévoilerons pas ici. On pense à Claude Chabrol et à l'habitude qu'il avait d'égratigner la bourgeoisie de campagne


Si vers la fin, La Boule Noire a tendance à s'essouffler, c'est d'autant plus flagrant que l'on s'attend à plusieurs reprises à voir le générique de fin se dérouler, le scénario ajoutant quelques menus détails pas forcément obligatoires. Fort heureusement, ceux-ci ne sont rien au regard de ce récit passionnant à suivre et à la l'extraordinaire Bernard Campan qui explore toutes les facettes de son talent d'acteur. A découvrir d'urgence...

mardi 8 décembre 2015

The Whispers (2015) toujours en production



Alors qu'elle fait encore le deuil de la mort de son époux Sean, le supérieur hiérarchique de Claire Benningan lui propose d'enquêter sur un étrange phénomène. En effet, la jeune Harper Weil affirme qu'un certain Drill que son entourage considère comme imaginaire lui a proposé de participer à un jeu dont les conséquences ont été terribles puisque sa propre mère a été la victime d'un terrible accident qui la plongée dans le coma. Alors que Claire fait équipe avec son nouveau coéquipier Jessup Rollins, elle remarque que la petite fille n'est pas la première a avouer avoir un ami prénommé Drill et que d'autres ont joué eux aussi avec leur ami imaginaire, semant ainsi autour d'eux la désolation.

Très loin de là, dans le désert du Sahara, un étrange objet rocailleux vient d’apparaître au beau milieu d'une dune de sable, un avion de chasse imbriqué à l'intérieur. L'agent Wes Lawrence est dépêché sur place et ce qu'il découvre est alors inimaginable : l'avion semble être celui de Sean Benningan. Pour Wes cela ne fait plus aucun doute. Sean ne peut être davantage considéré comme mort mais simplement comme disparu. Wes appelle immédiatement Claire pour lui annoncer la nouvelle. Abasourdie, cette dernière n'en croit pas ses oreilles.

Mais ce que ne savent pas encore les différents acteurs de ces curieux phénomènes se déroulant à des milliers de kilomètres les uns des autres, c'est que ces événements sont liés entre eux...

The Whispers est la nouvelle création du producteur et scénariste Soo Hugh. On lui doit l'écriture de certains épisodes de la série The Killing (US) ainsi qu'une participation à l'un des épisode de la première saison de Under The Dome. Aux côté de Kristen Connolly, Barry Sloane, Milo Ventimiglia et Derek Webster on retrouve dans le rôle principal de Claire Benningan l'actrice Lily Rabe surtout connue pour avoir joué dans la série American Horror Story. On sait le talent des scénaristes américains pour nous pondre des histoires passionnantes qui malheureusement ne semblent pas faire l'unanimité en leur pays puisque beaucoup de séries ne dépassent pas la première ou seconde saison. Parions qu'il en sera autrement avec cette série de science-fiction qui fraie tout de même avec le fantastique puisqu'après un premier épisode relativement crédible, on plonge par la suite dans un récit que n'aurait pas renié l'écrivain Stephen King. Au centre de cette intrigue, des enfants communiquant avec une entité invisible mais redoutablement convaincante puisqu'ils en oublieraient presque d'obéir à papa-maman, quitte à faire le mal autour d'eux.

Les enfants justement. Principalement et admirablement interprétés par les tout jeunes Kylie Rogers, Kyle Harrison Breitkopf et Abby Ryder Fortson, il comblent d'admiration les spectateurs par leur justesse. Bizarrement, et ce malgré l'ambitieux projet que revêt The Whispers, les effets-spéciaux se révèlent relativement médiocres. On a parfois l'impression d'assister à des trucages d'une autre époque. C'est vraiment moche mais ne pâtit heureusement que lors de quelques épisodes (de mémoire, du troisième au cinquième). En effet, il arrive que l'intrigue elle-même soit en deçà des espérances nées d'un excellent premier épisode. Pourtant, la disparition du fameux rocher va coïncider avec le retour en grâce d'un récit qui ne va pas lâcher le spectateur d'une semelle. Même si comme dans toute série de science-fiction qui aurait tendance à franchir la frontière du fantastique celle-ci s'abreuve d'un certain nombre d'incohérences qui ne nuisent pas trop au récit si l'on n'est pas trop regardant. The Whispers parvient même parfois à créer un vrai sentiment d'angoisse et de paranoïa qui renvoient directement au classique de Philip Kaufman, L'Invasion des Profanateurs.

Quand à l'éventualité d'une seconde saison, elle nous laisse dans l'incertitude. Les scores atteints par la série aux États-Unis seront-ils suffisant pour qu'une suite soit mise en chantier ? En l'état actuel de la série, on peut supposer que oui. Petit détail : on pourra reprocher à cette première saison et surtout au scénario de ne pas s'être contenté de se terminer sur l'excellent douzième épisode, ce qui aurait pu avoir pour but de motiver les fans à demander une suite à cette excellente série...


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