Alors qu'il présente
pour la seconde fois sa candidature au sporting club de Rochefort,
Vincent Ferreira est à nouveau refoulé à cause de la seule boule
noire tombée dans le vase servant d'urne de vote. Pour cet immigré
d'origine portugaise, entrer au sporting club et faire partie des
personnages les plus influents de la ville est un accomplissement. La
réalisation qui lui permettra définitivement de faire partie de ces
hommes les plus importants dans la ville. Vincent veut savoir qui a
mis la boule noir dans l'urne mais le vote étant anonyme, son
meilleur ami, le pharmacien Guy Carnot est incapable de lui donner un
nom.
De plus, la mère de
Vincent est très malade. Alcoolique, elle se retrouve à l’hôpital
après un accident. Son films n'a ni le temps ni l'envie de s'occuper
d'elle. Parce qu'elle lui rappelle ses origines et sans doute aussi
parce qu'un événement les a séparé. Peut-être la mort de son
père, maçon tombé d'un échafaudage à l'âge de 45 ans. Vincent
vit avec femme et enfants et dirige un grand supermarché. Trésorier
de la plus grande école de Rochefort où étudient les enfants des
notaires de la ville, il a de plus préparé un dossier qu'il va
présenter à la commission des parents d'élèves afin de convaincre
ces derniers d'accepter de concerver la propriété des biens qu'une
femme a légué à sa mort et qui permettraient d'agrandir l'école.
Mais durant la réunion, rien ne se passe comme prévu et Vincent
doit encore faire face à l'inimitié de certains de ses
concitoyens...
Téléfilm réalisé par
Denis Malleval et directement inspiré du roman éponyme de
l'écrivain belge Georges Simenon, La Boule Noire est
un formidable drame, très efficace, mâtiné de suspens et
admirablement interprété par l'ex Inconnu Bernard Campan. Aux côtés
de l'acteur-humoriste, on retrouve le génial Antoine Duléry, l'ex
chroniqueuse et désormais actrice Virginie Lemoine et quelques têtes
bien connues de la télévision. Tourné en 2014 mais censé se
dérouler à la toute fin des années soixante-dix, le téléfilm de
Denis malleval maintient en haleine grâce à un récit et une mise
en scène très réussis. Bernard Campan interprète le rôle
difficile d'un immigré d'origine portugaise qui a fait le choix
d'ignorer celle-ci pour s'accomplir pleinement dans sa vie de
famille, professionnelle et auprès de ses voisins. On remarquera la
présence de la chanteuse Linda de Suza dans le rôle de Luisa
Ferreira, la mère de Vincent. Quelques minuscules passages qui se
révèlent fort émouvants, surtout vers la fin que nous ne
dévoilerons pas ici. On pense à Claude Chabrol et à l'habitude
qu'il avait d'égratigner la bourgeoisie de campagne.
Si vers la fin, La
Boule Noire a tendance à s'essouffler, c'est d'autant plus
flagrant que l'on s'attend à plusieurs reprises à voir le générique
de fin se dérouler, le scénario ajoutant quelques menus détails
pas forcément obligatoires. Fort heureusement, ceux-ci ne sont rien
au regard de ce récit passionnant à suivre et à la
l'extraordinaire Bernard Campan qui explore toutes les facettes de
son talent d'acteur. A découvrir d'urgence...