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mardi 13 décembre 2016

Les Langoliers de Tom Holland



Un vol au départ de Los Angeles et à destination de Boston voit une grande partie de ses voyageurs disparaître en plein vol. Parmi la dizaine de passagers encore présents, Dinah Catherine Bellman, jeune aveugle de treize ou quatorze ans, est la première à se rendre compte qu'un événement étrange s'est déroulé lorsqu'elle met la main sur une touffe de cheveux. En fait, une perruque appartenant à l'un des passagers disparus. Apeurée, la jeune fille hurle et réveille ceux qui ont échappé à la disparition qui, outre une partie des voyageurs, à touché l'intégralité de l'équipage. Le point commun entre tous les survivants : tous dormaient profondément. Le romancier Bob Jenkins émet l'hypothèse que tous ceux qui ont disparu devaient sans doute être éveillés. En parcourant l'avion, les passagers font une découverte macabre. Des objets ayant appartenu aux voyageurs manquant jonchent les sièges où ils étaient installés. Pire, plusieurs de ces objets semblent provenir de l'intérieur de certains organismes. Des plombages et des broches chirurgicales sont en effet retrouvés.
Mais le plus grave pour le moment est de trouver un moyen de faire atterrir l'avion car depuis que l'étrange événement s'est produit, le commandant de bord est porté lui aussi disparu. Heureusement pour les survivants, il demeure parmi eux un pilote d'avion présent en tant que voyageur. C'est donc au capitaine Brian Engle que les autres passagers confient la lourde responsabilité de poser l'avion au sol...

Le cinéaste américain Tom Holland, s'il est bien connu des amateurs de cinéma fantastique, c'est parce qu'il est l'auteur de quelques petits classiques de l'épouvante des années quatre-vingt tels que le premier volet du diptyque Vampire, Vous avez dit Vampire ? en 1985 ainsi que Jeu d'Enfant (Child's Play) en 1988. Il est également l'auteur de plusieurs épisodes de l'anthologie Les Contes de la Crypte entre 1989 et 1992. Les Langoliers est pour lui la première occasion de pénétrer l'univers de l'auteur à succès Stephen King. Il réalisera d'ailleurs l'année suivante un long-métrage lui-même adapté d'une œuvre de l'écrivain, La Peau sur les Os.

Les Langoliers, lui, est un téléfilm datant de 1995 et adapté d'une des deux nouvelles disponibles dans le recueil Minuit 2. Il joue comme très souvent chez Stephen King, sur les peurs enfantines. Alors que la nouvelle est considérée comme la meilleure des quatre regroupant les deux recueils qui se sont succédé alors (Minuit 2 fut suivi de Minuit 4), le téléfilm reste relativement fidèle à l'univers de Stephen King et vaut largement une partie des adaptations cinématographiques de l'auteur de Carrie, Shining, Le Fléau ou encore Simetierre. Parmi les interprètes, Patricia Wettig, David Morse, Mark Lindsay Chapman, Don Gaffney , on retrouve l'acteur Dean Stockwell, que l'on a pu voir notamment dans la série Code Quantum, ainsi que David Morse qui joua également dans La Ligne Verte, une autre adaptation du grand maître de l'épouvante...


samedi 10 décembre 2016

Myster Mocky Présente de Jean-Pierre Mocky (2007-2013)



Myster Mocky Présente part d'une bonne idée, d'un bon sentiment, mais avoir permis à Jean-Pierre Mocky de s'offrir le luxe d'adapter toute une série de scénarios que le grand maître du suspens Alfred Hitchcock n'a pas inclus dans sa célèbre série Alfred Hichcock Présente n'est pas forcément l'idée du siècle. Pour en avoir vu quelques épisodes, je dirais que l'on se situe en milieu de gamme. Pas ce qu'à fait de pire le cinéaste français mais certainement pas ce qu'il a produit de meilleur. On aurait pu cependant penser que le format court (environ 25 minutes par épisodes) allait lui seoir mais non, décidemment, et malgré la présence d'un certain nombre de vedettes du cinéma, Jean-Pierre Mocky continue inlassablement à tourner avec une truelle dans la main droite, et un burin dans la gauche.

Myster Mocky Présente a d'abord été diffusé sur la chaîne câblée 13e Rue à partir du 17 juillet 2007. D'abord trois épisodes indépendants des différentes saisons. Puis en 2008, avec la saison 1, en 2009 avec la seconde, et enfin, il aura fallut patienter jusqu'en 2013 pour pouvoir découvrir la troisième saison. N'ayant pas vu la totalité des épisodes, je demeurerai prudent et n'affirmerai pas que la totalité des quarante et un épisodes n'est constituée que de mauvais courts-métrages.

D'autant plus qu'en y réfléchissant, et en piochant parmi les moins mauvais d'entre eux et en comparant ces derniers à ce que Jean-Pierre Mocky à réalisé de pire pour le septième art, on pourra encore trouver de quoi se satisfaire. Tout n'étant d'ailleurs question que de comparaison et de partialité, il n'est pas question ici de se fâcher avec les fans de Jean-Pierre Mocky, et ils sont nombreux. Oserais-je dire que j'en fais partie ? Pas au point d'adouber tout ce que le bonhomme produit mais bon, ça n'est pas parce que j'ai pu voir trois ou quatre navets d'affilée que je me suis laissé tenté à abandonner l'idée de me « taper » toute sa filmographie². Car qu'on le veuille ou non, Jean-Pierre Mocky est un cinéaste culte. Capable du meilleur comme du pire.

Et le pire, parfois, on le retrouve donc dans la série Myster Mocky Présente. Tout commence très mal à vrai dire. Lors du premier épisode, et à la suite de l'intervention du cinéaste (à l'image d'Alfred Hitchcock qui présentait chacun des épisodes de la série Alfred Hichcock Présente), nous nous retrouvons nez à nez avec un acteur (???) apparemment incapable d'apprendre son texte puisqu'on le voit très clairement s'adresser à nous, non pas en récitant son monologue mais en le lisant à l'aide de ce que l'on imaginera être un prompteur.
Le premier épisode de la série se nomme Cellule Insonorisée et demeure principalement interprétée par le grand acteur français Claude Brasseur. Enfin... l'ex grand acteur français dirons-nous car ici, il semble être en fin de course, répétant son texte sans omettre quelques erreurs de diction. Merde quoi, quand on s'appelle Brasseur, on a le devoir de reprendre la scène au début afin de corriger ses fautes de prononciation. Mais là, non, on s'en fiche, c'est pas grave, ça passera de toute manière, que le public apprécie ou pas. Et il a raison Jean-Pierre Mocky. Ça passe. Mal, mais ça passe. Mais simplement parce que cela fait des années qu'il nous a habitué à un tel manque de professionnalisme. On ne lui en voudra donc pas. La série démarrait mal donc. Alors, prenons en deux autres, de la troisième cette fois-ci. Aveux Publics et Auto-Stop. Le premier est interprété par Jean-Pierre Mocky lui-même. Pas un grand acteur, mais bon, passons. L'histoire d'un type qui ne supporte plus de voir sa femme affalée sur le canapé devant son émission favorite. Le mari prévoit donc une manière spectaculaire de s'en débarrasser. Un sujet intéressant, mais bâclé par un rythme ennuyeux. A la vitesse d'un paresseux passant d'un arbre à l'autre, l'acteur-réalisateur n'a pas trouvé d'autre moyen pour combler le vide du scénario que de faire durer encore et encore des scène d'une affligeante insignifiance. HEUREUSEMENT, Bruno Solo sauve l'affaire avec l'épisode Auto-Stop. Le récit d'une succession de machinations orchestrées de main de maître et surtout, très bien interprété par l'ancien comparse Yvan Le Bolloc'h.
La preuve finalement que je cherchais, je l'ai trouvée dans cet épisode. Myster Mocky Présente n'est donc apparemment pas le ratage total que je redoutais. En tout cas, une série qui comblera sans aucun doute les fans du cinéaste puisque l'on y retrouve les qualités et les défauts de son cinéma au format court. Le grand Alfred, lui par contre, doit se retourner dans sa tombe...

vendredi 9 décembre 2016

Sueurs Froides de Claude Chabrol (1988)



On le sait, le réalisateur français Claude Chabrol a bâtit une grande partie de sa filmographie sur des intrigues policières très clairement inspirées par l'illustre cinéaste britannique Alfred Hitchcock. Lui-même avait dans les années cinquante a accepté de créer une série télévisées comptant 268 épisodes, Alfred Hitchcock Présente. Vers la fin des années quatre-vingt, Claude Chabrol lance lui-même une série similaire intitulée Sueurs Froides. De l'autre côté de la Manche, la série britannique Bizarre, Bizarre prend fin lorsque chez nous, Sueurs Froides prend le relais tout à fait par hasard. Proche des séries britanniques ou plus près de chez nous, de la série De Bien Étranges Affaires de 1982, Sueurs Froides traîne son cortège d'histoires délirantes inspirées du recueil de nouvelles Crimes parfaits et imparfaits de Louis C. Thomas.
La particularité des épisodes constituant l'anthologie Sueurs Froides fut d'être présentés par Claude Chabrol lui-même, comme le fit trente ans plus tôt Alfred Hitchcock avec sa propre série. En ouverture et en fermeture, on découvre le cinéaste dans le rôle du présentateur. Un rôle cynique pour une série mélangeant thriller et humour noir. Parcourant même parfois des contrées totalement absurdes.

Autre particularité de la série : chaque épisode est réalisé par un cinéaste souvent différent, certains acceptant d'en tourner plusieurs. A l'image de Hervé Palud et Josée Dayan. De grands noms du cinéma français se lancent dans l'aventure, tels que Patrice Leconte, Pierre Jolivet, José Pinheiro, ou encore Régis Wargnier. Sueurs Froides demeure une excellente anthologie avec plus ou moins de faiblesses selon le scénario. Plus encore que certains cinéaste, c'est la présence d'un grand nombre d'interprètes célèbres qui retient l'attention : Thierry Lhermitte et Véronique Genest ouvrent le bal, accompagné de Jean-Guy Fechner, ancien Charlot, et frère du producteur de la série, Christian Fechner.

Suivront Guy Marchand, Michel galabru, Zabou Breitman, Gérard Jugnot. Philippe Khorsand, Jean-Pierre Bisson, Christian Clavier, Rufus, Jean Carmet, Eva Darlan, Bruno Cremer, Jean Rochefort et une foule d'autres interprètes qui offriront à la série une galerie de portraits tous plus étranges les uns que les autres. Entre l'aveugle persuadé que complotent derrière son dos, sa femme et son beau-fils, l'époux convaincu de la trahison de sa femme et mettant en place un stratagème afin d'éliminer son concurrent, ou encore l'employé-modèle qui d'une simple pensée, d'un simple mot, est capable de causer la mort autour de lui, chaque épisode de Sueurs Froides nous mène en bateau. Nous ne sommes jamais certains de connaître à l'avance l'issue de chacune des histoires qui nous sont contées par Claude Chabrol et c'est certainement ce qui en fait la force. On se prendrait presque à rêver de l'adaptation de certains épisode au cinéma...

jeudi 8 décembre 2016

Curse of the Black Widow de Dan Curtis (1977)



Le cinéaste, producteur et scénariste américain Dan Curtis a très peu tourné pour le cinéma depuis ses débuts en 1966, et la fin de sa carrière en 2005 (il est mort le 27 mars 2006). parmi sa quarantaine de réalisation, il n'a en fait tourné que quatre longs-métrages pour le cinéma, le reste ayant été produit pour les chaînes de télévisions américaines. Quatre films seulement, mais au moins un grand classique de l'épouvante, Burnt Offerings avec Karen Black, Olivier Reed, Burgess Meredith et Bette Davis. En France, l'un de ses téléfilms les plus connus demeure La Malédiction de la Veuve Noire datant de 1977 et avec Anthony Franciosa, Patty Duke, Vic Morrow, et surtout Donna Mills, plus connue pour avoir joué le rôle de Abby Fairgate Cunningham Ewing Sumner dans le célèbre spin-off de Dallas, Côte Ouest.

Plus connu aux États-Unis sous le titre de Curse of the Black Widow, le téléfilm de Dan Curtis aurait pu tout aussi bien avoir comme créature du bestiaire fantastique, un loup-garou ou bien un vampire. Mais le cinéaste préfère remplacer ces deux célèbres mythes par un monstre dont beaucoup d'hommes et de femmes ont peur: l'araignée. Et pas l'une des moins dangereuses puisqu'il s'agit ici d'une veuve noire, de plus, aux dimensions particulièrement imposantes puisqu'elle atteint sans mal celles d'un être humain.
Il ne s'agit pas à proprement parler d'un film d'horreur puisque l'intrigue tourne surtout autour d'une enquête policière, et même davantage autour des investigations menées par un journaliste. Plusieurs hommes sont retrouvés morts dans d'étranges circonstances. Si la police charge le lieutenant Guy Conti d'enquêter sur ces meurtres, Dan Curtis préfère suivre celle menée par le détective privé Mark Higbie. L'intrigue de La Malédiction de la Veuve Noire tourne également autour d'une riche famille américaine composée de deux sœurs d'une trentaine d'années et de leur tante. Une famille détenant un bien curieux secret que seul la persévérance du détective Higbie parviendra à mettre à jour.

Il aura fallut attendre six ans avant que le téléfilm ne connaissent une diffusion sur notre territoire. Je me souviens qu'à l'époque, La Malédiction de la Veuve Noire m'avait beaucoup marqué. Comme l'avais fait d'ailleurs pratiquement à la même période, Amityville, La Masion du Diable. Malheureusement, les années passant (et c'est d'ailleurs également le cas avec le film de Stuart Rosenberg), le téléfilm de Dan Curtis a pris un sacré coup de vieux et ne risque plus d”effrayer grand monde à part peut-être les plus jeunes d'entre nous. Et encore... C'est dommage d'autant plus que certaines certaines demeurent plutôt réussies. Surtout à la fin, lorsque le détective pénètre le repaire de la créature. On retrouve d'ailleurs lors de cette scène, l'un des moments les plus marquants de son effrayant Burnt Offerings qu'il tourna deux ans plus tôt.

Chez nous, La Malédiction de la Veuve Noire n'a pas eu les honneurs d'une diffusion récente à la télévision et n'a jamais été édité en DVD, ni encore moins en Bluray dans sa version française. Tout au plus, les plus chanceux mettront la main sur l'une des rares VHS peut-être encore disponibles, mais là encore, peu de chance de s'en procurer une. Heureusement, un petit malin a eu la bonne idée de le proposer sur Youtube. L'image est d'assez piètre qualité mais permet tout de même de pouvoir contempler l'une des rares réalisations d'un cinéaste qui méritait sans doute d'être connu au delà du seul grand film de lui que l'on connaisse dans notre pays...




Le Téléfilm 

mardi 29 novembre 2016

Paranoid de Bill Gallagher (2016)



A Woodmere, un meurtre particulièrement horrible vient d'avoir lieu dans un parc où s'amusent de jeunes enfants. Poignardée par un homme encapuchonné, Angela Benton, médecin généraliste, meure sur le coup. Nina Suresh, Bobby day ainsi qu'Alec Wayfield sont sur l'affaire. Le premier suspect est un certain Jacob Appley, jeune patient du docteur en psychiatrie Chris Crowley atteint de graves troubles comportementaux. Alors qu'ils croient détenir le coupable du meurtre d'Angela Benton, Jacob se suicide en se jetant d'un pont. Convaincu que son frère est tombé dans un traquenard, les autorités elles-mêmes doutent que Jacob soit l'auteur du meurtre. En approfondissant leurs recherches, leur enquête les mènent jusqu'à Düsseldorf, en Allemagne lorsque l'ancien compagnon d'Angela Benton est retrouvé mort baignant dans sa piscine. Pour Nina, Bobby et Alec cela ne fait aucun doute : les deux morts presque simultanées ne peuvent être le fruit du hasard et en fouillant dans la vie de Ruben Lukana, l'ex d'Angela, ils découvrent qu'une entreprise pharmaceutique logée à Düsseldorf pourrait avoir un rapport avec la mort d'Angela, de Jacob et de Ruben. Alors que Nina et Alec enquêtent à Woodmere et entreprennent parallèlement une relation intime, Bobby est chargé d'enquêter à Dusseldorf où il est envoyé par son supérieur, le détective Michael Niles. Sur place, il est aidé par l'inspectrice Linda Felber...

D'origine Britannico-germanique, Paranoid est une série policière d'abord diffusée sur ITV en septembre dernier avant de connaître une diffusion mondiale grâce à l' entreprise américaine NETFLIX, connue pour diffuser sur Internet en continu des films et des séries télévisées. A l'aimage de bon nombre de séries actuelles, Paranoid propose non pas des enquêtes multiples mais une seule, dont l'intrigue s'étale sur huit épisodes. Créée par Bill Gallagher, elle a l'avantage, comme l'avait déjà fait Twin Peaks à son époque, de nous proposer une galerie de portraits très hauts en couleurs. Du flic tétanisé par la peur (le génial Robert Glenister) à la détective capricieuse et à l'humeur changeante, en passant par le psychiatre qui a l'air, lui-même, parfois plus « fou » que ses patients. Sans oublier une ancienne jeune femme « délurée » transformée en « Quaker » (qui étymologiquement signifie Trembleur!!!), aidant son prochain à aborder la vie dans le calme et la plénitude. Presque tous les personnages ont l'air d'être sorti d'un roman où la folie semble demeurer la règle de base. Même les flics y sont étranges. Et lorsqu'ils demeurent relativement sains d'esprits, c'est du côtés de certains membres de leur famille qu'il faut aller chercher ce petit grain de folie qui semble pervertir le bien-être de Woodmere, petit village fictif créé pour les besoins de Paranoid.

On n'est pas prêts en effet d'oublier l'actrice Polly Walker qui dans le rôle de la mère du détective Alec Walker aurait eu sa place au sein de n'importe quel casting de David Lynch. En seulement huit épisodes, on suit donc une intrigue classique, mais parfaitement bien construite. Avec ce qu'il faut de mystère entourant l'identité du tueur, ce qu'il faut de suspects, mais aussi, ce qu'il faut de « méchants ».
Le sujet de Paranoid renvoie à toutes ces légendes, qu'elles soient vraies ou fausses, sur les hypothétiques expériences menées sur l'homme depuis des décennies. Que l'on se passionne ou non pour cette série, Paranoid peut compte sur une brochette d'interprètes fantastiques. Les citer tous serait trop long et rébarbatif mais sans le talent d'Indira Varma, de Robert Glenister, de Neil Stuke, de Dino Fetscher, de Lesley Sharp (le très attachant personnage de Lucy Cannonbury), de Polly Walker, de Christiane Paul et de tous les autres, sans doute qu'elle n'aurait pas la force de se hisser au niveau exceptionnel que requièrent les séries policières scandinaves qui en la matière, demeure au sommet du lot. En tout cas, cette collaboration entre Angleterre et Allemagne a donné de beaux fruits. En espérant qu'une seconde saison suivra prochainement...

lundi 28 novembre 2016

Familienfest de Lars Kraume (2014)



Arte réserve parfois, et même plus régulièrement que n'importe quelle autre chaîne, de belles surprises. Parfois, lors d'une même soirée, ces dernières s'enchaînent. Pour notre plus grand bonheur. C'est en attendant impatiemment un documentaire sur le célèbre groupe de « musique planante » allemand Tangerine Dream que je suis tombé tout à fait par hasard sur le téléfilm Familienfest du cinéaste, italo-allemand, Lars Kraume. Ici, chez nous, l'objet de cet article s'intitule Trouble-Fête, et lorsqu'on lit le synopsis, on se retrouve forcément attiré, surtout si l'on aime le genre d'intrigue prenant place au sein d'une famille qui va profiter d'un événement relativement banal pour déballer son linge sale. Et autant dire que Familienfest va faire preuve dans ce domaine, d'une capacité à nous renvoyer en pleine gueule, tout ce qu'à pu accumuler cette famille dont le patriarche n'est autre qu'un célèbre et brillantissime pianiste concertiste.

Et ce génial musicien, c'est Hannes Westhoff, père de trois garçons, mari d'Anne et ancien époux de Renate, invitée elle, et d'autres convives, à participer à l'anniversaire du septuagénaire qui fête donc, ses soixante-dix ans aujourd'hui. Un génie du piano doublé d'un monstre cynique qui n'a, de toute sa vie de père et d'époux, cessé de se comporter en despote envers les membres de sa famille. Et pour fêter ses soixante-dix ans, Hannes va faire montre d'une cruauté qui va dépasser tout ce qui a pu mettre à mal l'harmonie qu'Anna a toujours tenté de préserver.

A la réalisation de Familienfest, on trouve donc le cinéaste Lars Kraume, auteur de plusieurs épisodes de la célèbre série allemande Tatort. Il met ici en scène une famille dont l'image va peu à peu s'effriter jusqu'à plonger même dans le drame le plus sombre et le plus désespéré. Hannes, c'est l'acteur Günther Maria Halmer. Un rôle de monstre pour une interprétation monstrueuse. Un père de famille incapable d'éprouver la moindre émotion pour aucun de ses trois fils. D'un coté, Max, dont il espérait faire un pianiste aussi virtuose que lui. Gregor, lequel a toujours des soucis d'argent, puis vient en dernier Frederik. En dernier car des trois, c'est celui dont le père regrette sans doute le plus la venue au monde. Homosexuel, il est la risée permanente de Hannes qui d'un point de vue symbolique, va lui trancher la tête en étêtant l'un des trois sapins plantés par chacun des fils lorsqu'ils n'étaient encore que de jeunes enfants.

L’œuvre de Lars Kraume rappelle évidemment le douloureux Festen de Thomas Vinterberg mais bien que la contrainte du format (celui du téléfilm) puisse nous faire craindre une réalisation n’atteignant pas le degré d'intensité requis (tiens ! Voilà une réflexion qu'elle est stupide), Familienfest demeure pourtant tragiquement cynique et terriblement émouvant. Si la mise en scène n'use d'aucun artifice superficiel, c'est bien justement pour mettre en avant cette galerie de portraits parfaitement intégré dans l'esprit de leurs interprètes. Il ne faudra pas plus de quelques dizaines de minutes pour nous attacher aux personnages et une heure trente seulement pour nous arracher à cette histoire bouleversante.
Avec Familienfest, Lars Kraume nous offre un téléfilm exceptionnel reposant non seulement sur l'interprétation, mais également sur les dialogues finement ciselés. De la belle ouvrage...

dimanche 13 novembre 2016

Les tueurs qui inspirent la télévision: Jim Jones - "Jonestown: Paradise Lost" (2007)



États-Unis, début des années soixante-dix. Les mouvements hippies et pacifistes réclament le retrait des troupes américaines au Vietnam et l'arrêt de la guerre. Dans les rues, c'est la révolution. Alors que certains manifestent contre la guerre du Vietnam, d'autres sont à la recherche de la paix, de l'amour et de la fraternité. Certains l'a trouveront auprès du pasteur Jim Jones qui, tous les dimanche réunis des milliers de fidèles dans sa chapelle du Peuple du Temple. Il se bat contre le racisme, l'intégration des noirs dans la société américaine. Jim Jones le Gourou... le Prophète... le Messie... Mais tout n'est que mensonge. Apparitions, guérisons miracles attirent de plus en plus de monde chaque semaine.
Depuis vingt ans que Jim Jones prêche la bonne parole, il est temps pour lui et ses ouailles de changer d'air. Soupçonné de viol, de détournement d'héritages, le gourou fuit le pays. En compagnie de ses disciples, il part s'installer en Guyane. Au beau milieu d'une foret inaccessible. Il s'octroie mille cinq-cent hectares de forêt vierge. Terrain sur lequel ses disciples, qui se comptent par plus d'un millier, vont construire une ville nouvelle : Jonestown du nom de leur gourou. Un chantier monumental. Chacun y travaille plus de seize heures par jour. En moins de dix-huit mois, trente habitations sont construites. La ville de Jonestown est née. Mais ce qui devait un petit paradis sur Terre sera le théâtre de violences envers les adultes, et même les enfants. Des gardes armés veillent à ce que les exigences de Jim Jones soient tenues. Personne ne peut ni à le droit de quitter la ville.

Pourtant, loin de Jonestown, des familles s'inquiètent et veulent revoir ceux qu'ils n'ont plus revu depuis très longtemps. Certains proches portent plainte et en novembre 1978, le représentant du parti démocrate Leo Ryan est envoyé, ainsi que plusieurs membres de familles présentes à Jonestown et de journalistes, enquêter sur la communauté du Temple du Peuple...

Jonestown: Paradise Lost est un docu-fiction précis et extrêmement bien documenté revenant sur les événements tragiques qui se sont produits le samedi 18 novembre 1978. L'un des plus grands massacres américains contemporains. Le suicide collectif de neuf-cent huit membres de la communauté du Peuple du Temple, ainsi que le meurtre de plusieurs autres personnes dont une partie des journalistes, et le représentant Leo Ryan lui-même. En fait de suicide collectif, le terme ne demeure pas vraiment adequat puisque même si une partie des adeptes de Jim Jones acceptèrent volontiers de “partir” vers une vie meilleure, beaucoup d'autres furent contraint de boire un terrible breuvage constitué de jus de fruits, de somnifères et de cyanure.

Le documentaire Jonestown: Paradise Lost est un formidable témoignage constitué d'images d'archives, de reconstitutions, d'enregistrements originaux et des témoignages de quelques rares survivants. On y découvre des individus totalement acquis à la cause de Jim Jones. Un Jim Jones paranoïaque sous l'emprise de drogues. Des témoignages bouleversants, comme celui de ce père qui prévoyait de retrouver sa fille dès le lendemain matin du 18 novembre à 7h. Une jeune femme qui pourtant, en compagnie de sa mère elle aussi adepte de la secte, se suicida alors même qu'elles s'étaient installées toutes les deux, loin de Jonestown. Un détail démontrant la force de persuasion d'un Jim Jones, lui, installé auprès de sa communauté. Un autre témoignage, pour le moins étonnant. Celui d'un père, rare survivant du guet-apens dans lequel sont tombés Leo Ryan et les autres et qui nous explique qu'il a préféré fuir Jonestown, quitte à y laisser sont fils, persuadé qu'à cause de sa condition de noir, il était préférable qu'il y demeure. Un homme fuyant l'horreur de Jonestown tout en nous faisant croire qu'il préservait son fils des conditions faites aux noirs au États-Unis en le laissant dans la ville à laquelle il tentait lui-même de fuir ? Étrange... On assiste également au témoignage du propre fils de Jim Jones.

Jonestown: Paradise Lost est une totale réussite. Un témoignage ahurissant et bouleversant. Un document extraordinaire sur un homme dont le pouvoir était tel qu'il a poussé plus de mille hommes, femmes et enfants à en finir avec la vie...

lundi 7 novembre 2016

Dolmen de Didier Albert (2005)



Ty Kern, petite île (imaginaire) de Bretagne voit le retour de Marie, Capitaine de Police travaillant pour le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Brest. La jeune femme fait partie de l'une des familles les plus influentes de Ty Kern. Au même titre que les Kersaint et les Le Bihan, Les Kermeur sont en effet l'une des plus importantes familles installées sur l'île et ce, depuis plusieurs génération. Si Marie est de retour, c'est parce qu'elle doit épouser le célèbre navigateur Christian Bréhat. Sur Ty Kern, la jeune femme fait la connaissance de Patrick Ryan, écrivain très intéressé par les légendes liées à la Bretagne et plus particulièrement à celles rattachées à la petite île. Mais alors que le mariage est prévu pour le lendemain, Marie découvre une mouette ensanglantée enfouie dans le voile de sa robe de mariage. Plus grave : l'un de ses deux frères, Gildas, est retrouvé mort au pied d'une falaise, un message étrange retrouvé sur lui. Peu de temps après, l'un des menhirs entourant un dolmen se met à saigner du propre sang de Gildas. Marie et ses proches sont effondrés. Mais alors que sa mère lui conseille pour son propre bien de quitter l'île, la jeune femme décide d'enquêter elle-même sur la mort de son frère. Elle est aidée en cela par Lucas Fersen, commandant de police à Paris et spécialisé dans les meurtres liés à des rituels...


Chaque été depuis maintenant presque trente ans, TF1 (comme d'autres) diffuse chaque année, sa propre saga de l'été. Alors que le réalisateur Jean Sagols a presque conservé entre 1988 et 1996 le monopole avec des séries aussi célèbres que Orages d’Été (et sa suite un an plus tard), Les Cœurs Brûlés ou Terre Indigo, d'autres ont pris depuis la relève, à l'image du réalisateur Didier Albert qui réalisa Le Bleu de l'Océan en 2003 et Mystère en 2007. Très exactement situé entre ces deux dernières, la mini-série Dolmen, demeure une surprise relativement agréable. Entourant un certain nombre de légendes, cette histoire mêlant fantastique, enquête policière et romance a de plus, l'avantage d'être interprété par des acteurs confirmés tels que Yves Renier, qui interprète le rôle de Patrick Ryan, Xavier Deluc, dans celui de Christian Bréhat, ou encore Jean-Louis Foulquier, dans celui de Milic Kermeur, le père de Marie, finalement trop peu exploité à l'écran. Manuel Gélin, fils de Daniel, et frère de Fiona est Loïc Kermeur. Heureusement qu'eux, et d'autres encore comme l'excellent Hippolyte Girardot, l'immense Georges Wilson ou Chick Ortega, qui interprète parfaitement le personnage de Pierric Le Bihan, sont là, car s'ils ne sont (logiquement) pas considérés comme les personnages centraux (quoique), ça n'est malheureusement pas grâce aux interprétations de Bruno Madinier et Ingrid Chauvin que Dolmen tire sa force.

L'intérêt se trouve d'abord fort logiquement dans le scénario, emprunt de mysticisme. Des morts nombreuses et énigmatiques. Et surtout, des conflits de patrimoines qui nous rappellent les grandes heures des séries estampillées Jean Sagols. Il en est une que je n'ai pas encore cité mais qui tire admirablement son épingle du jeu : c'est la chanteuse Nicole Croisille qui dans son rôle d'oiseau de mauvaise augure est la parfaite réplique de l'actrice Patachou qui interpréta admirablement le rôle de l'ignoble Marthe dans le diptyque Orages d’Été et Orages d’Été, avis de Tempêtes. Sans elle, avouons-le, Dolmen n'aurait pas eu la même saveur. D'autant plus que de saveur, Bruno Madinier et Ingrid Chauvin en manquent cruellement.

Alors bien évidemment, Ingrid Chauvin possède d'autres « talents » bien plus convaincants : la jeune actrice est magnifique. Malheureusement, elle joue comme un pied. On ne croit que trop rarement à la sincérité de son personnage, surtout au vu des événements qui vont se produire. Le scénario est-il à lui seul responsable du peu de crédibilité de l'actrice ? J'en doute énormément, et ne fut pas le seul à émettre une opinion négative sur Ingrid Chauvin. Quant à Bruno Madinier. Que dire de lui sinon que son interprétation est aussi plate que la romance naissante entre lui et Marie. La meilleure idée qu'aurait eu le réalisateur Didier Albert aurait été d'inverser les rôles de Bruno Madinier et de Xavier Deluc tant ce dernier possède davantage de charisme que le premier. Mais là encore, la logique voulait que ce charisme échoua forcément au personnage de navigateur et non pas à celui du flic parisien venant semer le désordre sur une petite île hermétique à toute intrusion.
Quant à l'histoire, elle grouille d’invraisemblances scénaristiques et comportementales (toujours de la part d'Ingrid Chauvin, la pauvre). Dolmen n'est donc pas exempt de défauts. Pourtant, nul doute que malgré tout, et grâce à l'interprétation des autres actrices et acteurs, la mini-série sait ménager un excellent suspens. Et puis, le cadre s'imposant comme une ode à la contemplation, on se laisse bercer par les magnifiques paysages et par la musique parfois sublime (le cortège funéraire)...

mercredi 2 novembre 2016

Symphonie En Noir de Nicholas Colasanto (1972)




Le célèbre chef-d'orchestre Alex Benedict est en proie aux pires difficultés. Marié à Janis, l'orchestre qu'il dirige est financé par sa belle-mère. Amant de Jenifer Welles, il prend la décision de la supprimer lorsqu'elle lui apprend son intention de révéler à la presse ainsi qu'à Janis leur relation. Afin de ne pas éveiller les soupçons sur lui, il imagine un plan visant à faire croire que sa maitresse s'est suicidée. Il écrit tout d'abord une lettre d'adieu. Puis, alors qu'il doit le soir même donner un concert, il apporte sa voiture chez le garagiste en prétextant un problème de carburation. Il se rend aux toilettes du garage, s'y enferme, entrouvre la fenêtre, puis attend Janis qui doit venir le chercher en voiture. Une fois arrivé dans sa loge, il s'y enferme, demandant à l'un de ses assistants de ne pas être dérangé.

Il se camoufle plus tard sous un imperméable et une paire de lunettes noires puis file jusqu'au garage fermé. Il passe par la fenêtre des toilettes, récupère sa voiture, puis fonce jusqu'à la demeure de Jenifer. Là, il l'assomme alors qu'elle joue un air de piano et l'installe devant le four de la cuisine, le robinet de gaz ouvert. Puis il retourne dans la pièce d'à côté, place la lettre d'adieu dans la machine à écrire de la victime et quitte la maison... sans se douter que derrière lui, il laisse trainer un indice qui pourrait se révéler accablant: une boutonnière...
Symphonie En Noir est le première épisode de cette seconde saison de Columbo. Pour la toute première fois apparaît le plus fidèle des compagnons du lieutenant: un chien, qu'il avouera avoir recueilli un peu par pitié. Il tentera bien de lui donner un nom. D'abord Fido. Puis Beethoven. Mais devant la moue du basset, il abandonnera l'idée de lui en donner un et le présentera désormais comme Le Chien, suivant ainsi les pas de son maître dont on n'entendra jamais citer le prénom durant les soixante-neuf épisodes que compte la série.
Le meurtrier est campé par l'excellent acteur-réalisateur de cinéma John Cassavetes qui tourna beaucoup pour la télévision également. Très bon ami de Peter Falk, il employa l'acteur dans quelques-unes de ses plus grandes œuvres (Une Femme Sous Influences). Il campe un tueur charismatique qui paraît avoir pensé à tout. Mais derrière l'ingéniosité de sa mise en scène, beaucoup de fausses notes viennent émailler son projet de crime parfait, et c'est cette accumulation de bourdes qui va éveiller les soupçons de Columbo et même ceux de sa propre épouse Janis.

Tout d'abord, il y a cette différence de kilométrage entre celui relevé par le garagiste au moment où il vient déposer son véhicule et celui noté plus tard. Treize kilomètres. Soit, autant que la distance qui sépare le garage de la demeure de la victime. Ensuite, il y a l'oiseau auquel cette dernière était très attachée et qui a été retrouvé mort dans le salon. Qui pourrait croire qu'elle l'aurait laissé mourir avec elle si vraiment elle s'était suicidée. Il y a aussi ce léger détail qui démontre que la lettre d'adieu a été tapée, ôtée de la machine, puis remise à nouveau. Un comportement qui aux yeux de Columbo paraît suspect. Quand à Janis, elle suspecte une relation entre la victime et son mari lorsqu'elle entend ce dernier donner le numéro de téléphone à la police, le récitant par cœur.
Mais tout ceci n'est rien en comparaison de la plus grosse erreur de l'assassin, qui laisse tout bonnement trainer sa boutonnière sur le lieu du crime. 
 
Symphonie En Noir est un excellent épisode. L'un des meilleurs peut-être. Peter Falk et John Cassavetes campent un duo impeccable. D'un côté, nous avons ce flic apparemment naïf qui ne cesse de coller aux baskets de sa proie, et de l'autre, nous avons un assassin insensible qui ferait presque endosser à sa femme, la responsabilité du meurtre (voir la toute fin de l'épisode lorsque Cassavetes glisse une dernière réplique à l'oreille de son épouse).
Cet épisode, réalisé par Nicholas Colasanto, fut nominé aux Emmy Awards pour son scénario signé Steven Bochco. Par la suite, une version allongée de presque vingt minutes fut produite mais jamais diffusée dans notre pays.

vendredi 21 octobre 2016

Pandemic : Virus Fatal de Armand Mastroianni




De retour de vacances d'Australie, un jeune surfer meurt dans d'étranges circonstances alors qu'il est à bord d'un avion pour Los Angeles. Suspectant qu'il s'agisse d'un virus, certains membres du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, le CDC, décident de détourner l'engin vers une piste sécurisée. Là, tous les passagers sont mis en quarantaine afin d'assurer leur sécurité et celle de tous les habitants de Los Angeles. Parmi les voyageurs, certains sont impatients de pouvoir repartir chez eux et l'un d'entre eux parvient à échapper à la surveillance des autorités grâce à la complicité d'un responsable d'une agence de gardes du corps, un certain Gibby Smolak. Gravement malade, l'homme va contaminer tous ceux qu'il va croiser.
Le docteur Kayla Martin et le chef du CDC vont tout mettre en œuvre pour trouver un moyen d'éradiquer le virus qui fait des ravages à Los Angeles. Alors que les passagers ont tous été transporter dans une unité médicale, des post-frontières ont été installés au abords de la ville. La loi martiale a été décrétée et certains veulent profiter de la situation pour la mettre à profit...

Pandemic : Virus Fatal est un téléfilm américain réalisé par le new-yorkais Armand Mastroianni. Ce cinéaste a débuté sa carrière en 1980 avec un petit film d'horreur dans lequel apparaissait pour la toute première fois sur les écrans un acteur devenu depuis, mondialement célèbre : Tom Hanks. Cinéaste mais aussi producteur et acteur, Armand Mastroianni a également joué dans Psycho Killer, une œuvre signée du réalisateur William Lustig, le papa du cultissime Maniac. Avec Pandemic : Virus Fatal, il aborde le délicat problème de la pandémie causée par un virus particulièrement virulent.

Les enjeux que le cinéaste développe sont nombreux. En déployant toute une armada de personnages, Armand Mastroianni se permet d'évoquer les implications politiques, journalistique, médicales et criminelles découlant d'une situation d'urgence. On a droit notamment à un duel poli entre la gouverneur Lilian Shaefer (l'actrice Faye Dunaway) et le maire Richard Dellasandro (Eric Roberts) dont l'objectif central et certes d'assurer la sécurité de leurs concitoyens mais sans jamais véritablement perdre de vue les futures élections. Tiffani-Amber Thiessen, surtout connue pour avoir joué dans les célèbres séries Sauvés par le Gong et Beverly Hill 90210 campe une Kayla Martin crédible aux côtés d'un docteur Max Sorkosky, responsable du CDC, lui aussi très convainquant. La force du téléfilm est non seulement d'aborder le sujet de la pandémie sans y injecter trop d'artifices inutiles, mais également d'aborder la question tout en y mêlant la politique, et le thriller à travers le portrait d'un grand ponte de la Mafia qui va profiter du désordre pour se faire la malle alors qu'il était sous bonne garde, retenu par le policier Peter Sampson (Shashawnee Hall).

En compagnie de l'acteur Vincent Spano (qui campe le personnage de l'agent du FBI Troy Whtilock), Tiffani-Amber Thiessen et lui campent un duo efficace. L'alliance de la police et des autorités médicales. Même les politiciens se découvrent sous un jour nouveau à travers la coopération. Mais malgré cela, Armand Mastroianni n'a pas réalisé là une œuvre soporifique ou trop bien pensante car à travers le personnage d'Edward Vicente, il fait preuve parfois d'une violence exacerbée (l'extraction du mafieux par des hommes lourdement armés). Pandemic : Virus Fatal a beau durer deux heure et quarante minutes, on ne s'y ennuie pas un seul instant. La preuve que Armand Mastroianni a su gérer tous les aspects de son œuvre avec un certain brio...

mardi 4 octobre 2016

The Day After Tomorrow, Into Infinity de Charles Crichton (1975)



Le producteur Gerry Anderson est une figure de la télévision britannique. C'est lui qui en effet se cachait derrière la production de la série en 'supermarionation' Les Sentinelles de l'Air. C'est lui qui produisit la série UFO, Alerte dans l'Espace entre 1970 et 1971 et sa célèbre suite Cosmos 1999 entre 1975 et 1977. Entre les deux saisons de cette dernière, il en créa une nouvelle, du moins son pilote puisque le premier épisode de The Day After Tomorrow, Into Infinity, ne donna pas lieu à d'autres aventures spatiales. Pourtant, à bien des égards, cette série avortée aurait mérité une suite.
Tout commence en 1975, année de naissance de Cosmos 1999. Le vice-président de la programmation pour enfants de la chaîne américaine NBC, George Heinemann, commande une série de huit films éducatifs à l'attention de ceux-ci et dont The Day After Tomorrow, Into Infinity devra représenter l'épisode consacré à la théorie de la relativité d'Albert Enstein.

La réalisation du pilote est confiée au réalisateur Charles Crichton qui mis lui-même en scène six épisodes de la première saison de Cosmos 1999. La parenté entre les deux séries et le producteur Gerry Anderson est indéniable. D'un point de vue esthétique, on retrouve les mêmes références graphiques. Si The Day After Tomorrow, Into Infinity a bien été tourné entre les deux saisons de Cosmos 1999, on peut s'étonner de ne pas retrouver dans la seconde saison de cette dernière, le soin apporté aux effets-spéciaux de The Day After Tomorrow, Into Infinity. Car si l'on retrouve le même type de maquettes, le soin apporté à l'épisode pilote ne semble pas avoir été appliqué lors de la production de la seconde saison de Cosmos 1999.
La particularité de The Day After Tomorrow, Into Infinity est son interactivité avec le public ciblé. En effet, il n'est pas rare durant l'aventure, que des explications ayant des vertus éducatives soient données. Charles Crichton parvient à doser cette approche au genre 'science-fiction' sans que l'on ait l'inconfortable impression d'assister à un court de sciences-physiques. Le suspens est même parfois tendu lors de quelques scènes dramatiques relativement bien fichues pour l'époque.

Après la base Alpha de Cosmos 1999 située sur la Lune, nous avons désormais à faire avec la station spatiale Delta, qui demeure le point de départ du premier voyage habité vers l'infini. Grâce aux photons, la navette Altarès est en théorie capable d'aller à des vitesses égales à celle de la lumière. Parti pour voyager durant les trente prochaines années, l'équipage de Altarès est constitué d'un côté, du capitaine Harry Masters, campé par l'acteur Nick Tate qui dans Cosmos 1999 campait déjà le rôle du sympathique Alan Carter, et de sa fille Jane Masters (la jeune actrice Katharine Levy), et de l'autre par la famille Bowen constituée de trois membres : Les Docteurs Tom et Anna Bowen et leur fils David.

Le voyage prévu est constitué de deux étapes. La seconde étant optionnelle, l'équipage doit se rendre d'abord jusqu'à Alpha du Centaure se situant à 4,367 années-lumière de notre planète. Si tout se déroule parfaitement, arrivés à 'bon port', les membres de l'équipage ont ensuite une lourde décision à prendre. Soit ils continuent et explorent cet infini qui donne son titre à l'épisode, soit il rebroussent chemin. D'un commun accord, l'équipage de l'Altarès reprend sa route et c'est là que malheureusement, les ennuis vont débuter.
Lorsque le générique de fin de The Day After Tomorrow, Into Infinity arrive, on se dit que l'abandon du projet est regrettable. Car la série avait un fort potentiel qui malheureusement est resté rangé dans les placards. L'année qui a suivit, la production a donc préféré mettre tous ses deniers dans la réalisation de la seconde saison de Cosmos 1999 qui, soit dit en passant, demeure en terme de qualité, bien inférieure à sa grande sœur. On ne saura donc jamais si après avoir survécu à l'explosion d'une géante rouge et après avoir traversé un immense trou noir, les membres de l'équipage de l'Altarès ont réussi à rentrer chez eux...
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