The Devil's
Violonist est
l'adaptation à la télévision de la vie et de l’œuvre du
violoniste virtuose Niccolo Paganini. Le cinéaste Bernard Rose
auquel on doit des films tels que Paperhouse,
Candyman,
et qui œuvra dans le domaine du biopic avec Ludwig
Van B. en 1994,
revient donc en 2013 avec un téléfilm de très grande qualité.
En
effet, outre des décors d'une beauté époustouflante, le cinéaste
engage le musicien virtuose David Garrett qui déjà, à l'âge de
quinze ans connaissait déjà sur le bout des doigts une partie de
l’œuvre de Paganini puisqu'il enregistra les 24
Caprices écrits par
le musicien virtuose lui-même. Le jeune prodige interprète
d'ailleurs lui-même le dernier de ceux-ci dans le film de Bernard
Rose dont il est logiquement la vedette. L'aisance du musicien est
telle qu'il donne véritablement le tournis.
Niccolo
Paganini aurait-il vendu son âme au Diable ? Si certains
pensèrent que le violoniste lui-même pouvait en être l'expression
directe, The
Devil's Violonist
nous représente cependant le démon en la personne d'Urbani. Un être
fielleux, opportuniste et intéressé qui pourtant durant les
premiers instants nous apparaît comme une sorte de manager presque
indispensable à un musicien passant le plus clair de son temps libre
à boire et surtout se droguer à l'aide d'un bien curieux alambique
exhalant une diabolique fumée apparemment extraite de la cocaïne.
Beaucoup
de sentiments s'expriment à travers cette œuvre co-réalisée à
l'aide de Christian Angermayer. Du plaisir certain révélé par des
décors fantastiques, une lumière parfois extraordinaire, et une
reconstitution historique plutôt convaincante. Du superflu, parfois,
avec cette romance un peu futile qu'entretient le musicien avec une
jeune fille de bonne famille, bien entendu, fort jolie, mais dont le
talent pour le chant n'a quand même pas mérité tous les éloges
dont lui font grâce, et les médias, et Paganini lui-même. La fin
vient quelque peu gâché le tableau avec d'un côté, un artiste de
génie mourant, et de l'autre, le succès remporté par une Charlotte
dont le sort nous indiffère en réalité, énormément.
Les
vrais grands moments de l’œuvre de Bernard Rose, et s'il ne devait
demeurer que ces quelques instants de magie, ce sont évidemment les
passages durant lesquels David Garrett interprète les compositions
du maîtres. La bonne idée étant d'ailleurs d'avoir pris le risque
d'engager un acteur non professionnel afin de rendre plus crédibles
les différentes interprétations.
Pour
qui ne connaît de l’œuvre de Niccolo Paganini que quelques airs
célèbres, le téléfilm de Bernard Rose peut se concevoir comme un
véritable révélation. The
Devil's Violonist permettra
aux novices de découvrir également le plus fier interprète du
génie en la personne de David Garrett. Assez modestement accueilli
par la presse et le public le téléfilm de Bernard Rose mérite
pourtant qu'on lui accorde du crédit. Le cinéaste a voulu à sa
manière rendre hommage à l'un des plus grand violonistes de tous
les temps...