A Woodmere, un meurtre
particulièrement horrible vient d'avoir lieu dans un parc où
s'amusent de jeunes enfants. Poignardée par un homme
encapuchonné, Angela Benton, médecin généraliste, meure sur le
coup. Nina Suresh, Bobby day ainsi qu'Alec Wayfield sont sur
l'affaire. Le premier suspect est un certain Jacob Appley, jeune
patient du docteur en psychiatrie Chris Crowley atteint de graves
troubles comportementaux. Alors qu'ils croient détenir le coupable
du meurtre d'Angela Benton, Jacob se suicide en se jetant d'un pont.
Convaincu que son frère est tombé dans un traquenard, les autorités
elles-mêmes doutent que Jacob soit l'auteur du meurtre. En
approfondissant leurs recherches, leur enquête les mènent jusqu'à
Düsseldorf, en Allemagne lorsque l'ancien compagnon d'Angela Benton
est retrouvé mort baignant dans sa piscine. Pour Nina, Bobby et Alec
cela ne fait aucun doute : les deux morts presque simultanées
ne peuvent être le fruit du hasard et en fouillant dans la vie de
Ruben Lukana, l'ex d'Angela, ils découvrent qu'une entreprise
pharmaceutique logée à Düsseldorf pourrait avoir un rapport avec
la mort d'Angela, de Jacob et de Ruben. Alors que Nina et Alec
enquêtent à Woodmere et entreprennent parallèlement une relation
intime, Bobby est chargé d'enquêter à Dusseldorf où il est envoyé
par son supérieur, le détective Michael Niles. Sur place, il est
aidé par l'inspectrice Linda Felber...
D'origine
Britannico-germanique, Paranoid est une série
policière d'abord diffusée sur ITV en septembre dernier avant de
connaître une diffusion mondiale grâce à l' entreprise
américaine NETFLIX, connue pour diffuser sur Internet en continu des
films et des séries télévisées. A l'aimage de bon nombre de
séries actuelles, Paranoid propose
non pas des enquêtes multiples mais une seule, dont l'intrigue
s'étale sur huit épisodes. Créée par Bill Gallagher, elle a
l'avantage, comme l'avait déjà fait Twin Peaks à son époque, de
nous proposer une galerie de portraits très hauts en couleurs. Du
flic tétanisé par la peur (le génial Robert Glenister) à la
détective capricieuse et à l'humeur changeante, en passant par le
psychiatre qui a l'air, lui-même, parfois plus « fou »
que ses patients. Sans oublier une ancienne jeune femme « délurée »
transformée en « Quaker »
(qui étymologiquement signifie Trembleur!!!),
aidant son prochain à aborder la vie dans le calme et la plénitude.
Presque tous les personnages ont l'air d'être sorti d'un roman où
la folie semble demeurer la règle de base. Même les flics y sont
étranges. Et lorsqu'ils demeurent relativement sains d'esprits,
c'est du côtés de certains membres de leur famille qu'il faut aller
chercher ce petit grain de folie qui semble pervertir le bien-être
de Woodmere, petit village fictif créé pour les besoins de
Paranoid.
On
n'est pas prêts en effet d'oublier l'actrice Polly Walker qui dans
le rôle de la mère du détective Alec Walker aurait eu sa place au
sein de n'importe quel casting de David Lynch. En seulement huit
épisodes, on suit donc une intrigue classique, mais parfaitement
bien construite. Avec ce qu'il faut de mystère entourant l'identité
du tueur, ce qu'il faut de suspects, mais aussi, ce qu'il faut de
« méchants ».
Le
sujet de Paranoid
renvoie
à toutes ces légendes, qu'elles soient vraies ou fausses, sur les
hypothétiques expériences menées sur l'homme depuis des décennies.
Que l'on se passionne ou non pour cette série, Paranoid
peut
compte sur une brochette d'interprètes fantastiques. Les citer tous
serait trop long et rébarbatif mais sans le talent d'Indira Varma,
de Robert Glenister, de Neil Stuke, de Dino Fetscher, de Lesley Sharp
(le très attachant personnage de Lucy Cannonbury), de Polly Walker,
de Christiane Paul et de tous les autres, sans doute qu'elle n'aurait
pas la force de se hisser au niveau exceptionnel que requièrent les
séries policières scandinaves qui en la matière, demeure au sommet
du lot. En tout cas, cette collaboration entre Angleterre et
Allemagne a donné de beaux fruits. En espérant qu'une seconde
saison suivra prochainement...