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mardi 10 octobre 2017

Time After Time de Kevin Williamson (2017) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Voici une série qui avait tous les atouts en main. Créée par Kevin Williamson, le scénariste de plusieurs volets de la saga Scream, ou des longs-métrages Souviens-toi... l'été dernier et The Faculty. Interprétée par Freddie Stroma (plusieurs épisodes de la franchise Harry Potter ainsi que Extraterrestrial), Joshua Bowman, et Génesis Rodríguez pour ne citer que les trois principaux interprètes. Mais ce sur quoi Time After Time pouvait compter le plus, c'était un scénario en béton inspiré de l'excellent film C’était Demain, mais aussi du célèbre roman The Time Machine, plus connu chez nous sous le titre La Machine à Explorer le Temps de l'écrivain britannique Herbert George Wells. Plus proche de l'adaptation cinématographique que de la version littéraire du fait de la présence du célèbre tueur en série Jack L'éventreur dans l'aventure, Time After Timemet donc en scène l'écrivain H.G.Wells qui, alors qu'il n'a pas encore écrit les romans qui l'ont rendu célèbre présente à ses amis une machine révolutionnaire permettant de voyager dans le temps. Parmi eux, le Docteur John Stevenson, chirurgien très réputé qui cache un double visage.
C'est lors de cette soirée, et alors que la police fouille toutes les demeures du quartier à la recherche du célèbre éventreur que John Stevenson profite de la machine à voyager dans le temps pour prendre la fuite. Car le tueur, c'est lui. La police d'ailleurs le découvre aussitôt en retrouvant dans la sacoche qu'il a abandonnée derrière lui, un couteau maculé du sang de sa dernière victime. Sans même réfléchir H.G.Wells s'empresse de prendre le même chemin et part traquer celui qu'il considérait jusque là comme son ami. Projeté en 2017, H.G.Wells échoue dans un musée aux États-Unis où sa machine a été exposée et dont la responsabilité a été confiée à Jane Walker, la conservatrice. Propriété de Vanessa Anders, épouse du futur sénateur Griffin Monroe, la venue de Stevenson et de Wells ne semble pas étonner certaines personnes très intéressées par la machine et par les deux hommes. Plongé dans un univers où la violence est galopante, Wells se fait une amie en la personne de Jane Walkers qui l'aidera dans ses aventures à retrouver et à renvoyer l'éventreur dans son passé...

La particularité de Time After Time, et qui crée un conflit avec l'aspect passionnant du voyage dans le temps, c'est le choix des scénaristes d'avoir opté pour inclure dans le récit les mésaventures d'un médecin fou travaillant sur un sérum permettant à l'homme de guérir de nombreuses maladies demeurée incurables jusque là et surtout, d'en faire un individu insensible à la moindre douleur et ayant une force prodigieuse. Des expériences menées sur des hommes et des femmes mais dont les conséquences vont être terribles. C'est ainsi qu'au beau milieu de l'intrigue tournant autour du roman The Time Machine, voici que les personnages se retrouvent sur une île et aux prises avec un médecin aussi inquiétant que ceux de L'Île du Docteur Moreau, autre fameux roman de H.G.Wells. Et c'est là que tout se corse. Si l'idée se révèle intrigante, le résultat est loin d'être satisfaisant. Après quelques épisodes passionnants, la série vire à trois-cent soixante degrés et propose une thématique déjà largement abordée par la série X-Files dans les années quatre-vingt dix avec le sujet des super-soldats. Des individus génétiquement modifiés capables de prouesses physiques remarquables. Bien que plagiant la célèbre série de science-fiction, on accepte d'abord le principe. Jusqu'à ce qu'intervienne l'hypothèse selon laquelle le Docteur Stevenson (et donc Jack l’Éventreur) serait doté de facultés génétiques particulières.

En mêlant d'un peu trop près les deux sujets, l'auteur de la série finit par produire une œuvre bâtarde accumulant les bourdes scénaristiques et les incohérences. Grouillant d'ellipses permettant à ses personnages (bons ou mauvais) de se sortir de situations normalement inextricables, la série Time After Time finit par devenir lourde, pesante, répétitive et surtout improbable (si tant est que l'on accepte d'entrée de jeu, la possibilité du voyage dans le temps). Pourtant magistralement interprétée, c'est au niveau des trop nombreux twists que son auteur tue tout intérêt pour son œuvre. C'est d'autant plus dommage que la série réserve d'excellents moments : le passage du trio de personnages principaux en 1918, où même cette boucle temporelle intervenant lors du dernier épisode mais qui malheureusement, n'efface pas la déception de quatre ou cinq épisodes le précédant dont le contenu laisse un goût amer. Bref, Time After Time, c'est, de bons acteurs et une intrigue au départ, passionnante. Mais Time After Time, c'est malheureusement également de trop nombreux retournements de situation. Forts improbables et gâchés par leur répétitivité. Mais cela n'est rien en comparaison de l'absurdité scénaristique qui nous est offerte en toute fin de saison, laissant ainsi entrevoir pourquoi pas une suite dont on aura tantôt mieux fait de se méfier au vue de la première. Quitte à s'offrir une vraie bonne série consacrée au voyage dans le temps, autant suivre les aventures de Jake Epping, héros de l'excellente adaptation du roman de Stephen King, 22.11.63...

jeudi 14 septembre 2017

22.11.63 de Bridget Carpenter (2016) - ★★★★★★★★★☆



S'il y a bien une chose que me fait regretter la mini-série 22.11.63 créée par Bridget Carpenter et inspirée par le roman éponyme écrit par Stephen King en 2011, c'est d'avoir abandonné ce dernier en cours de route en 2002, juste après la parution de Territoires en France chez Robert Laffont. Stephen King, un auteur foisonnant, une œuvre titanesque, des romans et des nouvelles incroyablement prenants, souvent adaptés, rarement égalés. Le Fléau, La Tour Sombre, Simetierre, Le Talisman des Territoires (en collaboration avec Peter Straub), Ça, Carrie, Shining...Puis d'autres écrits sous le pseudonyme de Richard Backman. Des romans nerveux, pessimistes : Rage, Marche ou Crève, ou encore, Chantier. Et puis, donc, ce 22.11.63. Une date que les historiens de la criminologie ne sont pas prêts d'oublier puisque ce jour-là, mourut sous les balles d'un tireur fou connu sous le nom de Lee Harvey Oswald, John Fitzegerald Kennedy. JFK. Un président américain engagé. Porteur d'espoir. Tué par un autre qui lui, voulait laissait une trace. Devenir célèbre et ne surtout pas demeurer ce petit homme. Cet ancien combattant du Vietnam méprisé, abandonné par son épouse.
Le héros de 22.11.63 se nomme Jake Epping. Divorcé et professeur d'anglais dans la petite ville du Maine, Lisbon, il apprend de la bouche même de son ami Al Templeton l'existence d'une «porte » permettant de voyager dans le temps à une date très précise : le 21 octobre 1960. Sous le nom de Amberson, Jake traverse cette faille située dans le placard du snack de son ami et se retrouve projeté dans le passé. Cinquante-six ans en arrière, et trois avant que JFK ne soit assassiné. Alors que Al s'est évertué une bonne partie de son existence à repartir en arrière afin de sauver le président du meurtre dont il va être victime, c'est finalement au tour de Jake de prendre la décision de sauver Kennedy. En cours de route, le héros fait la connaissance de divers personnage. A plusieurs reprises il croise le chemin de la belle Sadie Dunhill. Celui de Bill Turcotte, de Lee Harvey Oswald, et même celui d'un homme étrange qui semble savoir que Jake n'est pas à sa place en cette année 1960...

Au sortir des huit épisodes que constituent 22.11.63, on ressent la formidable impression d'avoir vécu une expérience télévisuelle intense, belle, émouvante, angoissante, et posant l'éternelle question : « qu'aurais-je fait si l'opportunité de pouvoir changer le passé m'avait été accordée ». La réponse ici n'ouvre pas sur de multiples possibilités puisque la date inchangée du 21 octobre 1960 contraint le héros à ne se concentrer que sur l'un des événements les plus importants à venir : l'assassinat de John Fitzegerald Kennedy. Un mystère. L'acte unique d'un homme seul, ou bien un complot organisé dans l'ombre par des individus se servant de Lee Harvey Oswald comme d'une arme ? Stephen King, et désormais Bridget Carpenter tentent de répondre à cette question. Mais alors que Jake se retrouve trois ans avant les événements, il va bien falloir construire une œuvre portant son héros jusquà cette date fatidique du 22 novembre 1963. Et c'est là qu'entre le génie de l'auteur et de ceux qui l'ont adapté. Écriture limpide, mise en scène formidable et interprétation extraordinaire font de cette mini-série un chef-d’œuvre de concision. Alors que sort au cinéma la version jugée déplorable de La Tour Sombre, Stephen King est mis à l'honneur avec cette remarquable adaptation de son roman. Le choix des acteurs demeure plus que judicieux. James Franco, Chris Cooper, Sarah Gadon, George MacKay, Lucy Fry, Daniel Webber, et bien d'autres encore.
On retrouve l'univers de Stephen King. 22.11.63 est un condensé remarquable des différentes orientations prises par l'auteur de Cujo, Christine, Misery, Bazaar ou encore Les Tommyknockers durant sa longue carrière d'écrivain. 22.11.63 verse dans la nostalgie. Un peu à la manière de Stand by Me. Au psychodrame, genre Dead Zone. À la science-fiction et au fantastique (le voyage dans le temps), au policier (l'enquête de Jake pour découvrir avant de le tuer, si Lee Harvey Oswald a agit seul) et retrouve même son genre de prédilection, l'épouvante, à travers ces divers portraits d'époux psychopathes dont le héros se fait le pourfendeur. Stephen King y glisse également quelques importants thèmes de l'époque, telle la ségrégation raciale. C'est bien simple : de toutes les adaptations télévisuelles basées sur des ouvrages de Stephen King, 22.11.63 est la meilleure. Sans conteste. Un voyage à travers le temps et l'histoire. Un chef-d’œuvre à ne manquer sous aucun prétexte...

mercredi 10 mai 2017

LÎle Perdue de Michael Lawrence et Roger Mirams (1976)



Des quarante passagers du navire United Worlds, il n'en subsiste plus que cinq à bord lorsque celui-ci s'échoue près d'une île apparemment déserte. Les autres sont parvenus à évacuer le bateau et à retrouver leurs familles respectives. Pour les parents de Tony, Anna, David, Mark et Su Ying l'espoir est faible de retrouver leurs enfants vivants. Et pourtant, ces cinq jeunes adolescents sont encore en vie et décident d'explorer l'île qui s'offre à eux. Le soir-même, ils sont enlevés durant leur sommeil et enfermés dans une cage au pied d'une falaise. Là, ils font la connaissance d'un certain Jeremiah qui leur prédit un proche avenir funeste. Puis trois hommes viennent ensuite et annoncent froidement aux cinq naufragés qu'ils vont bientôt mourir sur ordre du Quisitor, le maître des lieux. Sauvés in-extremis par une jeune habitante de l'île prénommée Helen, Tony, Anna,et leurs trois autres compagnons vont fouiller l'île et découvrir l'endroit où vit la jeune fille. Elle leur apprend alors l'existence d'un village où vivent des hommes et des femmes tels que leurs ancêtres au dix-neuvième siècle. En outre, tous sont persuadés que Quisitor, le tyran qui règne sur l'île et sur chacun des habitants, est immortel...

Diffusée pour la première fois en France de janvier à juillet 1978, la série créée par Michael Lawrence et Roger Mirams et produite par la Paramount et par la 0-Ten Network, l'une des trois plus importantes chaînes de télévision australiennes, L’Île Perdue est l'une de ces quelques séries qui ont laissé d'excellents souvenirs aux spectateurs qui l'ont découverte à l'époque. Et même si pour certains le titre n'évoque plus grand chose (contrairement à Deux ans de Vacances, la série franco-germano-roumaine adaptée de l’œuvre de Jules Verne, réalisée par Gilles Grangier et Sergiu Nicolaescu, et diffusée deux ans auparavant), le générique lui, est demeuré inoubliable et continue à être reconnaissable dès lors qu'on l'entend.

Mixe entre l'adaptation du roman de Jules Verne cité au dessus et du Club des Cinq de Enid Blyton, L'Île Perdue offre le cadre paradisiaque d'une île au beau milieu du Pacifique. Elle rencontra un immense succès dans beaucoup de pays et notamment chez nous où elle ne sera pourtant rediffusée qu'une fois en 1982 dans la cultissime émission Croque-Vacances qui à l'époque de sa diffusion était présentée par le très sympathique Claude Pierrard. Alors qu'en France L'Île Perdue conservera sa facture de série constituée de vingt-six épisodes de vingt-cinq minutes chacun, en Nouvelle-Zélande et en Australie les trois premiers épisodes n'en feront plus qu'un afin d'être distribué dans les salles de cinéma au format long-métrage d'une durée d'un peu plus d'une heure et quart.
La série devra attendre 2005 pour connaître une sortie DVD. Trois DVDs regroupant l'integralité des épisodes mais devenus, malheureusement depuis, introuvables ou à des prix pratiquement inabordables. Il ne reste plus qu'à espérer revoir un jour L'Île Perdue passer à la télévision afin de nous replonger dans cette série formidablement divertissante...

mercredi 3 mai 2017

L'Affaire de maître Lefort de Jacques malaterre (2016)



Julien Lefort est avocat. Époux de la dépressive Anne-Marie, il est invité un soir à une réception chez son plus vieil ami Jacques Demange qui a épousé il y a de nombreuses années la belle Chrsitine Castelmaure dont les deux hommes étaient épris tout deux depuis leur enfance. Invité exceptionnel de la soirée, l'avocat Pierre Leonardi est l'objet de toutes les attentions. Christine, prise de boisson, abandonne ses invités sur la demande expresse de Jacques. Plus tard, alors que leur convives ont tous quitté la demeure des Demange, une dispute s'engage entre les deux époux et Christine est retrouvé morte au pied d'un étalon. Alors qu'elle avait prévu de faire du cheval juste après sa dispute d'avec Jacques, il semble qu'elle ait été victime d'une chute mortelle. Ce que semble confirmer Jacques ainsi que Julien. Mais certains indices laissent supposer que l'époux de la victime pourrait être l'auteur du meurtre de sa femme. Ce que semblent confirmer les témoignages de plusieurs domestiques du couple. Afin d'assurer sa défense, Jacques fait appel au ténor du barreau Pierre Leonardi. Julien, lui, reste en retrait, Anne-Marie en profitant alors pour lui faire remarquer son manque d'ambitions.
Alors que Leonardi s'en sort admirablement face à l'avocat de l'accusation et aux membres du juré, son client est condamné à quinze ans de réclusion. Face au verdict, Jacques décide de faire appel et c'est Julien qui cette fois-ci aura l'immense responsabilité de défendre son vieil ami. Julien qui entre-temps à fait savoir à Anne-Marie qu'il avait l'intention de demander le divorce. En effet, le petit avocat de province vient d'entamer une nouvelle relation avec son assistante de cabinet, la jolie Agathe...

Deux ans après la brillante collaboration entre le réalisateur Jacques Malaterre et l'humoriste, acteur, chanteur et animateur Patrick Sébastien qui donna naissance au téléfilm Monsieur Max et la Rumeur, les deux hommes remettent le couvert avec L'Affaire de maître Lefort qui, s'il n'est pas une nouvelle fois l'adaptation d'une pièce de théâtre de Patrick Sébastien demeure celle d'un scénario et de dialogues écrits par lui. Une écriture fort intéressante puisque au delà de la seule intrigue on remarquera l'excellence de certains dialogues dont certains mettent à profit le talent inégalé du véritable avocat Éric Dupond-Moretti qui interprète ici le rôle de Pierre Leonardi.
Dix ans tout rond après son émission Intime Conviction qui convoquait des célébrités à participer à de faux procès, Patrick Sébastien revient au genre dans un style proche de Perry Mason. Si le téléfilm n'atteint pas toujours ses objectifs, L'Affaire de maître Lefort demeure d'une qualité assurément supérieure à l'émission sur laquelle il semble avoir fait ses armes dix ans plus tôt. C'est à la demande de Patrick Sébastien qu'Eric Dupond-Moretti accepte de participer au tournage. On y retrouve la verve du célèbre avocat face auquel, malheureusement, l'humoriste a bien du mal à s'aligner en terme d'interprétation. Mis en retrait durant toute une partie du téléfilm, Patrick Sébastien développe une plaidoirie un peu miève alors même que l'intrigue aurait dû gagner en intensité.

Heureusement, face à la faiblesse de son interprétation, l'auteur du scénario original trouve une parade inattaquable. Mais comme cela était déjà à l'ordre du jour dans Monsieur Max et la Rumeur, Patrick Sébastien ne se contente pas d'une fin terne et classique et propose un twist final inattendu. Malheureusement, et alors que deux ans plus tôt celui de la précédente collaboration entre le comique et le réalisateur Jacques Malaterre faisait mouche, cette fois-ci les dernières minutes paraissent bien inutiles. Surtout si l'on tient compte du fait que tout (ou presque) était déjà dit. Mais sans doute cela est-ce dû à la trop grande générosité de Patrick Sébastien qui en a toujours trop fait, mais cela, pour le bonheur de ceux qui le suivent depuis ses débuts de carrière.
L'Affaire de maître Lefort demeure un très honnête téléfilm, peut-être un peu moins passionnant que le précédent, mais tout de même fort intéressant à suivre...

lundi 1 mai 2017

Monsieur Max et la rumeur de Jacques Malaterre (2014)



Max et Caroline s'aiment et vivent ensemble depuis deux ans. Depuis que Max a permis à Caroline d'échapper à son passé tumultueux. Certains soirs, tandis que lui reste seul dans l'arrière-boutique de sa boucherie, elle part répéter Don Juan, la pièce mise en scène par Jean-Michel. Lorsqu'un soir Caroline rentre plus tard que prévu, elle découvre un Max pris de boisson, lui qui lui avait promis de ne plus jamais est ivre. Le quinquagénaire et la trentenaire étaient liés jusqu'à maintenant par une promesse, lui promettant de ne plus jamais boire et elle de ne plus avoir de relations avec d'autres hommes. Mais devant l'empressement et l'insistance de Jean-Michel, Caroline a craqué. Lorsque Max retrouve celle qu'il aime, c'est la dispute. Tout les voisins entendent le couple se crier dessus et lorsque le lendemain matin, les clients de la boucherie s'étonnent de ne pas voir derrière le comptoir la jolie Caroline, la rumeur commence et enfle jusqu'à ce que tout le village soupçonne Max de l'avoir tuée.
Tout le monde au village est désormais persuadé que le boucher est coupable. D'ailleurs, plusieurs preuves sont découvertes et le mettent en cause. Max ne peut désormais plus compter que sur son ami gendarme, Jérôme...

Téléfilm français réalisé par Jacques Malaterre en 2014, Monsieur Max et la rumeur est l'adaptation télévisée d'une pièce de théâtre éponyme que l'humoriste, animateur et chanteur (entre autres professions) Patrick Sébastien a lui-même interprétée et écrite. Les deux hommes collaboreront une nouvelle fois deux ans plus tard en 2016 avec le téléfilm L'Affaire de Maître Lefort dont le scénario est lui aussi l’œuvre de Patrick Sébastien , puis cette année avec Une Chance sur Six. Monsieur Max et la rumeur est l'exemple type de téléfilm parfaitement orchestré et relativement bien interprété pour que l'on passe un très agréable moment. Patrick Sébastien demeure toujours le personnage très attachant que l'on connaît depuis de nombreuses années, Margot Faure apporte toute sa fraîcheur à l'intrigue, quant à Danièle Lebrun, son personnage distille un poison dont les effets retentissent au delà du simple cadre du village, auquel ont servit de décors les jolies communes de Le Poët-Laval et Dieulefit dans la Drôme.

Le téléfilm de Jacques Malaterre pose l'épineux problème des rumeurs colportées dans le milieux rural (le milieu urbain ne faisant pas exception) et de ses conséquences non seulement sur ceux qui en sont victimes, mais sur le désordre que cela peut engendrer parmi la totalité des habitants. Entre la vieille dame, amoureuse de son boucher, un peu sénile, et que la solitude pousse à faire des choses peu recommandables, du moins aussi néfastes que le meurtre en lui-même, et le propriétaire du bar, le coiffeur, et les voisins qui cultivent l'ambiguïté. En préservant le suspens jusqu'au bout, Patrick Sébastien et Jacques Malaterre se permettent ainsi de nous offrir un très bon suspens, une sympathique interprétation des premiers et seconds rôles, ainsi que des twists inattendus. Monsieur Max et la rumeur confirme définitivement le bien que l'on pense de lui en terme d'auteur et d'inteprète, lui qui avait été, dix-sept ans plus tôt, injustement boudé (pour rester poli) par la presse et le public lors de la sortie de son seul et unique long-métrage en tant que réalisateur, T'aime, œuvre qui ne méritait certainement pas les critiques peu élogieuses dont elle fut victime. Monsieur Max et la rumeur est donc un excellent téléfilm qui laissait alors présager du meilleur quant à la suite...

dimanche 30 avril 2017

Les épisode pilotes: Le Nouvelle Homme Invisible (1976)



Pour cette seconde série consacrée aux aventures d'un homme invisible, Harve Bennett et Steven Bochco semblent avoir retenu la leçon en proposant un récit plus nerveux. Les deux hommes ont travaillé avec le producteur et réalisateur Leslie Steven sur l'élaboration de ces nouvelles aventures dont le personnage central n'est plus le Docteur Daniel Westin (qu'incarnait l'acteur David McCallum) mais un agent du gouvernement, spécialiste en océanographie qui lors d'une plongée dans les fonds marins afin de récupérer un satellite soviétique va être victime des radiations émises par ce qui se révèle peut-être finalement une arme nucléaire. L'incident provoqué par une mine installée sur le 'satellite' par un plongeur sur ordre du Docteur Harold Schuyler (l'acteur Dana Elcar connu notamment pour avoir joué dans d'innombrables séries telles Les Têtes Brûlées et Huit, ça Suffit). Lors de l'explosion, Sam Casey est la victime des répercutions provoquées par les radiations émises par l'explosion de l'objet et dont les conséquences se révèlent étonnantes : laissé pour mort, Sam vit toujours mais est désormais invisible.
Une fois sa structure moléculaire modifiée, l'agent du gouvernement ne peut désormais plus compter que sur l'aide du docteur Abby Lawrence qui pour permettre à sam de redevenir visible, crée une montre équipée d'un stabilisateur moléculaire. Le revers de... la montre est que l'efficacité du procédé n'est valable que durant quinze minutes en conséquence de quoi, il risque de demeurer invisible à tout jamais. Pour pallier aux risques encourus par un dépassement de temps, le docteur Lawrence ainsi que leur patron, Leonard Driscoll, portent eux-même chacun une montre identique reliée à celle de Sam et révélant des informations sur son état. La nouvelle capacité dont est doté Sam vont lui permettre de mener des missions d'espionnage pour le compte de l'armée américaine...

Le Nouvel Homme Invisible naît donc un an après la déception consécutive à l'arrêt de la série L'Homme Invisible. Toujours produite par le même trio de producteur, la nouvelle venue met cette fois-ci en scène l'acteur Ben Murphy en lieu et place de David McCallum. Un personnage haut en couleur et, avouons-le, bien plus sympathique que son homologue scientifique. En France, l'acteur est surtout connu pour cette série, mais également pour une autre qui fut diffusée chez nous à partir du 25 novembre 1984 et dans laquelle il interprétait le rôle de Patrick Sean Flaherty, un agent de la société américaine de loterie Intersweep Lotter et dont la mission était de rechercher les gagnants de billets de loterie aux côtés d'Eric rush, un fonctionnaire de l'administration fiscale interprété par l'acteur Marshall Colt.
On peut (ou pas) préférer cette seconde série à la précédente diffusée un an auparavant sur les écrans de télévision, que l'on le traitement de la première ou de cette nouvelle adaptation, les deux héros sont tout aussi attachants l'un que l'autre. Usant d'un peu moins de finesse et d'un ressort scénaristique rendant plus lisibles les exactions du héros, Le Nouvel Homme Invisible est donc d'une qualité équivalente à L'Homme Invisible version 1975. Tout étant histoire de goût, on peut tout aussi bien préférer voir évoluer David McCallum comme l'on peut lui préférer l'acteur Ben Murphy.

Alors que les éditions LCJ Editions s'étaient chargées de la remastérisation et de la sortie d'un coffret consacré à la première série en 2013, la même année vit naître un coffret réunissant la totalité des douze épisodes (le pilote + les onze suivants) de ce Nouvel Homme Invisible, mais cette fois-ci chapeauté par le studio Elephant Films. Tout fan du mysthe de l'homme invisible se devant de posséder les deux écrins...

samedi 29 avril 2017

Les épisode pilotes: L'Homme Invisible (1975)



Tirée elle aussi du célèbre roman de science-fiction éponyme de l'écrivain britannique H.G.Wells, la série L'Homme Invisible datant de 1975 n'en est pas la première adaptation. Alors qu'un long-métrage vit le jour en 1933 et qu'une première série fut diffusée entre 1958 et 1959 sur le réseau ITV, l’œuvre inspira également la série Le Nouvel Homme Invisible en 1976 ainsi que les films Les Aventures d'un Homme Invisible en 1992 et Invisible Man en 2000.
Concernant la série créée par Harve Bennett et Steven Bochco (le premier ayant notamment produit plusieurs longs-métrages de la franchise Star Trek et le second la série La Loi de Los Angeles en 1986), elle se divise en un pilote de soixante-dix minutes et douze épisodes de quarante-six minutes. La série n'aura donc pas été au delà de ces seuls épisodes du fait de son manque de popularité auprès du public. En effet, la série, considérée comme manquant foncièrement d'action et le personnage du Docteur Daniel Westin comme difficile à suivre du fait de son invisibilité, la série ne connaîtra pas de seconde saison, bien que l'on puisse imaginer Le Nouvel Homme Invisible, leur collaboration suivante, comme une alternative permettant de poursuivre les aventures du héros invisible tout en changeant son nom ainsi que les causes de son invisibilité.

Pourtant, si L'homme Invisible version 1975 ne rencontre pas le succès escompté, la série demeure cependant d'excellente qualité et reste dans l'esprit de ceux qui l'on découverte lors de sa première diffusion en France en 1976 puis plus de dix ans après en 1988, comme l'un des feuilletons de science-fiction des années soixante-dix les plus marquants. Des effets-spéciaux minimalistes mais qui collent parfaitement aux attentes du public et un David McCallum toujours aussi brillant assisté d'une Melinda O. Fee parfaite dans son rôle d'épouse et d'assistante. A noter que dans l'épisode pilote, c'est l'acteur Jackie Cooper que l'on a pu notamment voir dans le rôle du meurtrier de l'excellent épisode Candidat au Crime de la non moins célèbre série Columbo qui interprète le rôle du supérieur hiérarchique de Westin, Walter Carlson.

Mais au fond, et si dans la forme tout aurait pu être vu sous un angle beaucoup plus nerveux, qu'en est-il de l'histoire ? Griffin, le chercheur albinos du roman original est donc remplacé par le Docteur Daniel Westin. Un chercheur lui aussi qui travaille non pas sur une formule rendant invisible mais une machine permettant de déplacer des objets à la vitesse de la lumière. Le principe de la téléportation dont les conséquences seront certes moins terribles que celles rencontrées par François Delambre dans le film La Mouche Noire en 1958, et dans une plus grande mesure encore dans le remake de David Cronenberg, La Mouche en 1986, mais dont les implications retentiront jusque dans les bureaux des Services Secrets américains. Des recherches qui auront finalement le résultat inattendu que l'on connaît. Sauf qu'au même titre que les chercheurs des longs-métrages cités précédemment, le héros de L'Homme Invisible, impatient, va être confronté à des effets secondaires imprévisibles. En effet, alors que les tests effectués précédemment sur des objets ainsi que sur des lapins (des chats dans le roman d'origine) montrèrent un retour à la normalité, les effets de l'invisibilité vont demeurer permanents chez Westin. D'où la création d'une peau synthétique par son ami, le chirurgien Nick Maggio. C'est ainsi que se conclut l'épisode pilote. Ou presque puisque contre fortune bon cœur, et afin de travailler sur un retour éventuel à la visibilité, le chercheur devra se lier à Walter Carlson et à l'armée afin de pouvoir accéder à son propre laboratoire dont l'entrée lui était devenue interdite...
L'homme Invisible est sorti en dvd en 2013 sous la houlette des éditions LCJ Editions. Sans le moindre bonus, sans sous-titres (bien que la version anglaise soit proposée au même titre que la version française), et dans une version remastérisée. Avis aux amateurs...

lundi 24 avril 2017

Projet Arctique de David Nutter (1993)



Huitième épisode de la saison 1 de X-Files (Aux Frontières du Réel), Projet Arctique s'inspire très clairement de la nouvelle Who Goes There ? écrite par l'américain en 1938, nouvelle provenant du recueil Le Ciel est Mort et qui sera édité pour la première fois chez nous en 1955. Projet Arctique n'est pas la première adaptation de l’œuvre de l'écrivain puisque La Chose d'un autre monde que le cinéaste Christian Nyby réalisa en 1951 prenait déjà sa source dans la nouvelle de John W. Campbell. Lui mais également l'un des épisodes de la série créée par Irwin Allen Voyage au Fond des Mers, Créature de Feu. Mais c'est sans doute dans l'adaptation de John Carpenter en 1982 que le réalisateur de Projet Arctique a puisé le plus. En effet, les points communs qui relient l'épisode de X-Files et The Thing sont nombreux. Tout d'abord, la situation géographique. Bien que comme son nom l'indique l'intrigue de Projet Arctique se situe au nord du globe alors que The Thing propose le cadre le l'Antarctique, les similitudes climatiques et environnementales sont telles que l'on peut associer sans mal ces deux points géographiques pourtant diamétralement opposés.
Ensuite, si l'on excepte l'ouverture de l'épisode, ce sont dans les deux cas des chiens qui portent en eux les germes du mal. Si dans The Thing il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une créature extraterrestre, cela reste encore à prouver dans Projet Arctique puisqu'en dehors des tests menés par Scully et par la découverte d'une carotte de glace renfermant un parasite.

L'un des poins cruciaux et similaires du long-métrage et de l'épisode de X-Files est la montée en pression et la paranoïa généralisée qui investit dans les deux cas le moral de chacun. En effet, qu'il s'agisse de Mulder et Scully d'un côté ou de R. J. MacReady et Blair le chef du département scientifique et biologiste de l'autre, personnages et même spectateurs ne savent plus à qui se fier. Afin d'intensifier l'impression de cloisonnement, le film et l'épisode enferment leurs personnages dans un complexe qui de l'extérieur paraît vaste mais se révèle en réalité particulièrement exigu lorsqu'il s'agit de se promener dans des couloirs et dans des encombrés.
Particulièrement effrayant (il est l'un des trois ou quatre meilleurs épisodes de la première saison), Projet Arctique est l’œuvre du cinéaste David Nutter qui signe ici sa première participation à la série (Il signera par la suite quatorze autres épisodes). Forcément bien mois impressionnants et remarquables que les effets-spéciaux de The Thing (signés par l'un des maîtres du genre, Rob Bottin), ceux de Projet Arctique n'en sont pas pour autant moins intéressants. Pas de créatures polymorphe et monstrueuses, mais des vers (des larves de ténébrion meunier, un coléoptère) et de fausses peaux sous lesquelles sont introduits des fils de fer afin de simuler le passage des parasites sous l'épiderme. Un principe simple mais particulièrement incommodant. Enfin, si l'épisode est censé se dérouler en Arctique, le budget alloué à Projet Arctique empêche l'équipe de s'y déplacer et l'épisode est finalement tourné à Vancouver.
D'autres épisodes feront appel au principe du 'parasite' et d'autres se situeront dans des lieux exigus comme pour celui-ci. Un choix sans doute dû au succès qu'a rencontré Projet Arctique aux États-Unis...
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