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mercredi 29 août 2018

The Last Child de John Llewellyn Moxey (1971) - ★★★★★★★★☆☆


Tout d'abord, un grand merci au propriétaire du blog Warning Zone grâce auquel j'ai pu découvrir cette petite perle télévisuelle américaine datant de 1971...

Œuvre d'anticipation par excellence, The Last Child évoque la possibilité d'une loi visant à modérer les naissances dans un pays victime de la surpopulation. Une loi mise en vigueur en Chine entre 1979 et 2015 mais qui aux États-Unis demeure encore une fiction. Si la mise en application de législations par voie administrative est un sujet courant sur grand écran, l'oeuvre qui se rapproche le plus de ce téléfilm signé de John Llewellyn Moxey est sans doute le long-métrage Zéro Population Ground que le cinéaste Michael Campus réalisa un an plus tard, en 1972. Bien que divers éléments séparent ces deux œuvres (Zéro Population Ground se déroule dans un contexte futuriste tandis que l’œuvre de John Llewellyn Moxey est située dans un présent... alternatif), le sujet y est similaire. Afin de contrer un sérieux problème de surpopulation, les États-Unis ont mis en place une loi contraignant les couples à n'avoir qu'un seul enfant. Seule exception à cette règle : que leur premier enfant soit mort dans les dix premiers jours consécutifs à sa naissance. Une close qu'Alan et Karen Miller ne remplissent malheureusement pas puisque leur bébé est mort l’année précédente dans son douzième jour.
Alors, lorsqu 'un policier retors du nom de Barstow décide de tout mettre en œuvre pour que le futur enfant à naître de Karen lui soit enlevé avant sa naissance, son mari Alan décide de quitter New York et de se rendre au Canada où la loi de l'enfant unique n'est pas appliquée. C'est dans un train que le couple fait la connaissance du Sénateur en retraite Quincy George. Lequel va d'abord héberger Alan et Karen, puis leur venir en aide afin qu'il réussissent à passer la frontière canadienne...

The Last Child n'a peut-être pas bénéficié d'un budget confortable, mais c'était sans compter sur le talent de John Llewellyn Moxey et des différents protagonistes qui nous offrent au final, un téléfilm passionnant de bout en bout. Le spectateur suit en effet l'incroyable combat d'un couple désireux de conserver l'enfant à naître malgré la loi particulièrement restrictive en cours dans leur pays. Michael Cole et Janet Margolin incarnent à merveille ce couple attachant livré à la curée d'un flic sans morale et décidé à faire régner la loi. Entre un New York étouffé par la surpopulation (et où il est aisé de perdre son enfant en chemin comme on le découvre dès l'ouverture du téléfilm), un passage en gare et un voyage en train anxiogènes et, une dernière partie vouant une large place aux rapports que vont entretenir nos héros et leur sauveteur en la personne du Sénateur Quincy George (incarné par Van Heflin), John Llewellyn Moxey n'oublie pas de représenter l'incarnation du mal en la personne de Barstow, ce flic impitoyable admirablement interprété par l'acteur Edward Asner que l'on a pu découvrir dans de nombreux films et séries télévisées.

Il est l'incarnation de cette loi inflexible, dénué d'émotion ou de morale, se révélant parfois cynique devant le désarroi d'un couple qui ne demande rien d'autre que de pouvoir garder son enfant. En choisissant d'intégrer le récit dans un contexte réaliste débarrassé de tout ce qui pourrait rattacher son œuvre d'un film de pure science-fiction, John Llewellyn Moxey crée un climat qui doit en partie sa noirceur au réalisme évoqué par le choix d'un environnement contemporain qui avait cours à l'époque de sa diffusion sur les chaînes de télévision américaines. La preuve qu'un (télé)film à petit budget a autant de chances d'avoir un impact qu'un film financé à coups de millions de dollars dès lors qu'il a des choses à raconter...

mardi 21 août 2018

Timeless (saison 2) de Eric Kripke et Shawn Ryan (2018) - ★★★★★★★★☆☆



Après avoir consacré un article à la première saison de la série américaine Timeless, retour sur la création d'Eric Kripke et Shawxn Ryan qui depuis a connu un certain nombre de remous. Alors même qu'un incroyable cliffhanger venait clore la seconde saison des aventures principalement menées par Lucy Preston (Abigail Spencer), Wyatt Logan (Matt Lanter) et Rufus Carlin (Malcom Barrett), nous apprenions qu'après avoir d'abord tenté de faire avorter cette dernière, le groupe de télévision NBC avait cette fois-ci décidé d' annuler la troisième saison. Autant dire que pour le fan que je suis, l'annonce fut rude. A peine remis de cette très mauvaise nouvelle, j'ai décidé de me pencher sur cette seconde saison, dont le nombre d'épisodes revus à la baisse (16 pour la première, et 10 pour la seconde) sonnait déjà comme un aveu des producteurs de mettre un terme aux excellentes aventures de nos voyageurs du temps. Inacceptable ! Surtout si l'on tient compte du fait que la qualité est demeurée la même. On pourra tout au plus reprocher au second épisode de cette deuxième saison d'être un peu mou du genou, mais quant au reste, rien à redire si ce n'est que les scénaristes nous ont concocté de biens beaux retours vers le passé, avec en prime, quelques antagonistes charismatiques.

Pour cette seconde saison, le grand méchant de la première, Garcia Flynn (incarné par l'excellent Goran Višnjić) est désormais du côté des gentils. Mais après les épreuves qu'il fit subir à ses... 'nouveaux amis', il va lui falloir prouver sa valeur au sein d'une équipe complétée par l'agent Denis Christopher (Sakina Jaffrey), Connor Mason (Paterson Joseph), et Jiya (Claudia Doumit). Chacun détient une place bien précise au sein du groupe, ce qui n'est en revanche pas vraiment le cas pour les membres de l'organisation 'Rittenhouse', dont certains parmi les plus éminents vont se révéler fort coriaces pour nos compagnons voyageurs. Cette seconde saison de Timeless révèle de nombreuses surprises. La caractérisation des personnages est renforcée et ceux qui étaient jusque là quelque-peu mis en retrait offrent désormais quelque éclaircissements sur leur personnalité aux spectateurs. Ce qui les rend bien évidemment beaucoup plus attachants que lors de la première saison. On pense notamment aux personnages de l'agent Christopher ou de Conor Mason.

Cette seconde saison est également l'occasion de découvrir de nouvelles péripéties dans le passé. Nous y croiseront ainsi notamment le 'futur' président des États-Unis d'Amérique John Fitzgerald Kennedy, ou bien encore John Warnock Hinckley, Jr., ce fan de l'actrice Jodie Foster, un déséquilibré mental qui le 30 mars 1981 tenta de tuer le président Ronald Reagan. Le combat sera rude entre nos voyageurs du temps et les membres d'un Rittenhouse toujours plus nombreux et ayant laissé à travers l'histoire, ce qu'il sera désormais de coutume de nommer des 'agents dormants'. Les scénaristes s'en sont donné à cœur joie et nous ont réservé des surprises de taille avec l'arrivée de nouveaux personnages dont certains fans attendaient sans doute avec impatience l'arrivée.
Oui mais voilà ! Alors que cette admirable seconde saison s’achevait sur une très appétissante conclusion, voilà que la troisième est annulée malgré la qualité de la série. Je ne sais qui pourrait se satisfaire d'une telle nouvelle, mais toujours est-il qu'un téléfilm de deux heures prévu pour une diffusion en fin d'année semble avoir été commandé afin de ne pas laisser les spectateurs sur leur faim. Une décision moins infamante que l'arrêt brutal et définitive au terme de la seconde saison, mais à mon humble avis, très largement insuffisante. Donnez-nous une troisième saison !!!

mercredi 1 août 2018

Les Voyageurs du Temps de Brad Wright (2016-????) - ★★★★★★★★☆☆



Il n'aura pas fallut plus d'un épisode pour que l'adhésion à la série créée par le producteur et scénariste canadien Brad Wright soit totale. Le bonhomme ayant voué jusqu'ici sa carrière de scénariste au fantastique et à la science-fiction (Au-delà du réel, l'aventure continue, ou bien les différentes sagas Stargate), on pouvait s'attendre à ce que Les Voyageurs du Temps nous réserve quelques bonnes surprises. Nos craintes des quinze premières minutes (relativement 'bourrines') ayant été balayées d'un simple revers... de scénario, voilà que nous allions plonger dans le quotidien de cinq voyageurs du futur dont l'un des points forts allait être la caractérisation. Bien que débutant sur un concept originellement confus (le transfert de conscience étant abordé de manière visuellement alambiquée à laquelle il faudra quelques instants pour s'y adapter), on finit par comprendre et très naturellement accepter le principe du voyage temporel à travers la seule conscience d'individus venus d'un futur dystopique. C'est sur ce fondement que repose la principale originalité de la série qui jusqu'à maintenant compte vingt-quatre épisodes divisés en deux saisons (une troisième est déjà en court de développement et est prévue dans le courant de l'année sur Netflix).

Eric McCormack, MacKenzie Porter, Nesta Cooper, Jared Abrahamson et Reilly Dolman campent respectivement les voyageurs Grant MacLaren, Marcy Warton, Carly Shannon, Trevor Holden et Philip Pearson, eux-même à l'origine respectivement nommés sous les noms de code Voyageur 3468, 3569, 3465, 0115 et 3326 et dont la logique nous sera bien entendu révélée plus tard. Sans doute moins consciemment que le voyage dans le temps, Travelers (titre original de la série) évoque quelque part le sujet de la réincarnation, même si cet aspect est évidemment à prendre avec des pincettes. Car le point essentiel des aventures de nos très attachants voyageurs du futur, c'est les rapports qu'ils vont entretenir avec leurs hôtes et leur entourage respectif. Profondément humains, ils vont tour à tour se laisser glisser vers cet état de conscience qui leur fera réaliser que leur hôte n'est plus simplement une enveloppe, mais un être chéri par ses proches. La cohésion du groupe est l'un des aspects parmi les plus sérieusement étudiés.

Leur cercle dévoilant quelques failles émotionnelles, on assistera même à des rapports entre voyageurs et humains du vingt et unième siècle dépassant largement le cadre de leur mission (laquelle reposant d'abord essentiellement sur la survie de l'espèce humaine). Car au delà de l'aspect fantastique des événements, lesquels on le verra assez rapidement, sont liés à un complot de grande envergure, le spectateur sera sans doute bouleversé par la relation qu'entretiendront Marcy Warton et David Miller, un employé à l'aide sociale qui dans sa grande humanité et son émouvante (ou simplement apparente) immaturité, est admirablement incarné par l'acteur canadien Patrick Gilmore.

La série Les Voyageurs du Temps a ceci de remarquable qu'elle ne s'enferme pas exclusivement dans un genre pour s'y astreindre mais offre toute une palette d'approches, allant de la comédie, au policier, en passant par la romance. Remarquable en tout point, la série de Brad Wright repose sur une écriture solide et surtout sur un choix de casting et une interprétation n'accusant pas la moindre faille. C'est bien simple : Les Voyageurs du Temps fait partie de ces séries auxquelles il est pratiquement impossible de décrocher. On suit avec passion les aventures de ces voyageurs du temps dont nous n'apprendront finalement que très peu de chose sur le monde qui est le leur. Peut-être la troisième saison prévue prochainement sur Netflix nous en apprendra-t-elle davantage ? En attendant, plongez-vous corps et âme dans cette excellente série de science-fiction. Vous ne le regretterez pas...
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