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jeudi 28 mars 2019

Hommage à Luke Perry : Triangle Maudit de Lewis Teague (2001) - ★★★★★★★☆☆☆



Il y a longtemps, le paquebot de croisière RMS Queen of Scots a disparu en plein océan dans la région du Triangle des Bermudes... De nos jours, Stu, sa petite amie Julia ainsi que ses potes Tommy et Gus ont décidé de partir quelques jours en mer pour pécher. Mais alors qu'ils avaient prévu d'embarquer dans un luxueux bateau, le seul mis à leur disposition est un vieux rafiot, propriété d'un certain Morgan qui exige d'eux la somme de 700 dollars par jours. Parvenant à baisser la somme de deux cent dollars, le quatuor embarque et filent tout droit dans la région du Triangle des Bermudes. A bord, ils font la connaissance de Charlie, une charmante jeune femme, second du capitaine, qui ne laisse pas Tommy indifférent. Alors que la traversée à bord de la vieille bicoque se déroule dans de bonnes conditions, d'étranges événements commencent à faire leur apparition. Pour commencer, et alors que Stu explore les fonds marins, Julia est attirée sous l'eau par un enfant qui disparaît ensuite aussi subitement qu'il était apparu. Le lendemain, alors que le groupe est en train de pécher un espadon, une brume jaune et épaisse fait son apparition. Les instruments du bateau tombent en panne : le moteur cesse de fonctionner, la boussole perd la tête, et surtout, un immense navire qui s'avère être le RMS Queen of Scots fait son apparition. Stu et les autres décident de monter à son bord.

Il faudra attendre pratiquement la moitié des quatre-vingt une minutes que dure ce Triangle Maudit pour que naisse enfin l'intérêt du spectateur. Après un passage obligé sur le territoire des Bermudes où deux de nos personnages incarnés par Dan Cortese et David Hewlett assistent à un rite vaudou, l'équipage se forme enfin autour du capitaine Morgan (l'acteur Dorian Harewood), de Charlie (Olivia d'Abo) et surtout de l'acteur Luke Perry, célèbre pour avoir incarné le rebelle (du moins le moins lisse et donc le plus intéressant et le plus iconique) de la série Beverly Hills 90210 entre 1990 et 2000, l'acteur ayant coupé les ponts avec son personnage de Dylan en 1996 et 1997 avant de réapparaître l'année suivante.

Réalisé par le cinéaste Lewis Teague (qui ne fut autre que le réalisateur de l'excellent Cujo entre autres pellicules horrifiques), il était donc intéressant de se pencher sur ce téléfilm datant de 2001 (qui sera diffusé pour la première fois aux États-Unis le 21 août de cette même année). Triangle Maudit mêle vaudou, esprits, et légendes tournant autour des phénomènes liés au Triangle des Bermudes. Si Lewis Teague a bien du mal à cacher le statut de téléfilm de Triangle Maudit, il s'agit cependant d'une honnête réalisation qui, si elle n'est jamais réellement passionnante recèle quelques séquences plutôt sympathiques comme le long passage situé à bord d'un navire rouillé, empli de symboles relatifs à son âge (vieilles affiches publicitaires collées aux murs, disques vinyles des années cinquante, etc...). Lewis Teague s'y entend pour créer une ambiance chargée en électricité. Après une première partie plutôt joyeuse, ensoleillée et à laquelle participe une partition musicale construite autour de Steel-Drums (instrument de percussion mélodique originaire de Trinité-et-Tobago dans les Caraïbes), l'ambiance change radicalement. La musique se fait plus pesante, tribale, vaudou, les décors s'assombrissent et quelques passages flirtent avec l'épouvante (une pièce est notamment encombrée de squelettes humains baignant dans une mare putride, et apparaissent ponctuellement des esprits qui rappellent ceux de la fameuse salle de bal de Shining (toutes proportions gardées bien évidemment) de Stanley Kubrich). Pour autant, il ne faudra pas s'attendre à de l'horreur et du fantastique de premier ordre. Cela reste tout de même sommaire même si les interprètes y mettent du cœur à l'ouvrage. Quand à Luke Perry, héros évident de ce Triangle Maudit, on s'étonnera plus ou moins de voir quel virage prendra son personnage. Un téléfilm sympathique qui dans sa deuxième moitié propose un rythme très largement satisfaisant. L'occasion aussi de revoir cet acteur qui malheureusement nous a quitté au début de ce mois de mars...

dimanche 24 mars 2019

Starsky et Hutch : Pariah (Le Paria) de Robert Kelljan (1975) - ★★★★★★☆☆☆☆



Dans l'article précédent consacré à l'épisode 19 de la seconde saison de la série policière Starsky et Hutch intitulé Amour, Quand tu nous Tiens, j'oubliais de préciser un détail important. Bien que j'y précisais qu'un certain George Prudholm se vengeait de la mort de son fils en prison dont il rendait responsable le détective David Starsky, j'avais omis d'indiquer que ce Prudholm en question avait déjà fait l'objet d'un épisode dans la première saison, et qu'il faisait même partie de la mythologie de la série bien avant cela puisque la toute première enquête de David Starsky le menait à arrêter et faire jeter en prison un certain Gary Vincent Prudholm, fils de Georges Prudholm, mort en prison assassiné par l'un de ses co-détenus.
Dans le huitième épisode de la première saison intitulé Pariah (Le Paria), Starsky est confronté à un cruel dilemme. Alors qu'il a tué un adolescent de seize ans de la communauté noire lors d'un hold-up et ce, en légitime défense, un homme voit la chose différemment. Surtout lorsque le policier est reconnu innocent. Menaçant les autorités de tuer un flic par jour si jamais Starsky refuse de rendre son arme et son insigne, l'homme met sa menace à exécution. Un policier en uniforme tombe dans un traquenard fomenté par George Prudholm et y perd la vie. Au commissariat, la tension monte chez certains policiers qui accusent mal le coup.

Mais alors que Starsky veut rendre son arme et son insigne et démissionner, le capitaine Dobey refuse. David et Hutch enquêtent alors autour des relations qu'entretenait la jeune victime noire, et c'est en écoutant les enregistrements sur bandes magnétiques de la voix de celui qui menace la vie des agents de police en uniforme et les revendique qu'ils se remémorent une affaire remontant au tout début de leur duo. Ils mettent alors un nom sur celui qui menace la vie de leurs collègues : George Prudholm...

Deux ans avant de suivre le tragique et émouvant dénouement de l'épisode Amour, Quand tu nous Tiens de la seconde saison, les scénaristes imaginaient donc déjà une confrontation entre le détective David Starsky et Georges Prudholm. Un déséquilibré déjà impeccablement incarné par l'acteur Stephen McNally (et que l'on retrouvera notamment aux génériques de Drôles de Dames (épisode La Vengeance de ces Dames) et de L’île Fantastique (épisode Le Client/Le Bonheur). Le Paria est un épisode plutôt réussi et convaincant qui souffre malheureusement de sa courte durée. Les implications du meurtre de ce jeune noir auraient dû permettre de développer davantage les aspects raciaux et médiatiques de cette affaire. Malheureusement, le réalisateur Robert Kelljan (auteur notamment de plusieurs épisodes pour les séries Fame, Drôles de Dames, Shérif, Dais-Moi Peur, ou encore Wonder Woman) s'attarde surtout sur l'enquête et beaucoup moins sur les implications psychologiques.

Si l'on assiste bien au début d'une intrigue mettant en porte-à-faux Starsky (et par là-même, l’institution qu'il représente), le fait que sa jeune victime soit noire ou encore l'implication éventuelle des médias (presse papier et télévision) sont rapidement éludés. Le Paria se révèle au final un épisode de série policière relativement banal et ne profitant que très succinctement de la richesse de son matériau de base...

samedi 23 mars 2019

Starsky et Hutch : Starsky's Lady (Amour, Quand tu nous Tiens) de Georg Stanford Brown (1977) - ★★★★★★★☆☆☆





Aujourd'hui, je consacre un article non pas à une série mais à un épisode en particulier. Starsky's Lady (Amour, Quand tu nous Tiens) change un peu des éternelles courses-poursuites entre Starsky et Hutch et les criminels qui minent la paix de Bay City, une citée imaginaire proche de Los Angeles dans laquelle se déroule les épisodes des quatre saisons que constitue la série culte Starsky et Hutch. Réalisé par l'acteur, producteur et réalisateur américain Georg Stanford Brown, Starsky's Lady met en avant le personnage de David Starsky, interprété comme à son habitude par l'acteur et réalisateur Paul Michael Glaser, héros d'un épisode particulièrement poignant. Bien qu'étant légèrement en retrait, David Soul (qui interprète quant à lui l'ami et collègue de travail Ken Hutchison, dit « Hutch »), fait pourtant partie de l'aventure. Un soutien particulièrement important dans cet épisode puisque Starsky va y être la victime d'une vengeance orchestrée par un certain George Prudholm, père d'un jeune trafiquant de drogue que l'inspecteur a fait enfermer il y a quelques temps déjà. Un passage en taule qui a condamné le jeune homme à une mort certaine puisqu'il y a été découvert assassiné par l'un de ses co-détenus. Pour Prudholm, l'heure de la vengeance a donc sonné et c'est Starsky qui va en faire les frais...

Du moins son entourage très proche puisque très amoureux de la jolie Sally (incarnée par l'actrice Angela McClelland), celle-ci va être la victime d'un tir la visant volontairement lors du braquage bidon d'une épicerie. Alors que le Capitaine Dobey (supérieur hiérarchique de Starsky et Hutch interprété par l'imposant Bernie Hamilton) tente vainement de convaincre Starsky de laisser d'autres policiers se charger de l'enquête, Sally, elle, se réveille doucement de son coma. Mais les nouvelles sont mauvaises. En effet, la jeune femme est condamnée. Deux options s'offrent à elle. Soit elle reste allongée sans bouger avec l'espoir de vivre durant plus ou moins un an. Soit elle prend le risque de mourir en reprenant le cours de son existence normale. Contre l'avis d'un David désemparé, la jeune femme choisi de profiter des quelques moments qui lui restent à vivre en compagnie de l'homme qu'elle aime. Pendant ce temps là, nos deux flics mènent l'enquête afin de mettre la main sur Prudholm avant qu'il ne commette d'autres assassinats...

Georg Stanford Brown s'attarde donc davantage sur la relation qu'entretiennent David Starsky et Sally plutôt que sur l'enquête sur laquelle sont lancés nos deux fameux policiers. Une histoire d'amour, une romance contrecarrée et filmée avec finesse et sensibilité. Starsky's Lady est effectivement un épisode poignant, jusque dans sa conclusion. Paul Michael Glaser et David Soul y sont donc beaucoup moins « volatiles » qu'à leur habitude. Ce qui n'empêche ni l'un ni l'autre de faire usage de leur célèbre humour, histoire de désamorcer le climat particulièrement pesant de cet excellent épisode. L'actrice Angela McClelland y est émouvante, et certaines séquences sont relativement touchantes. A titre d'exemple, celle durant laquelle David quitte la chambre d’hôpital de Sally tout en gardant son sang-froid et sa contenance devant la terrible nouvelle qu'il vient d'apprendre, celle qui voit Sally mourir auprès de laquelle on retrouve un David effondré, ou encore cette dernière scène qui montre Hutch bouleversé par le cadeau qu'a préparé la jeune femme avant de mourir et qu'il découvre en compagnie de son ami de toujours...
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