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vendredi 17 juin 2016

Spectreman de Ushio Shoji (1971-1972)



La pollution est devenue dans la moitié du vingtième siècle, le principal fléau causé par l'homme.Un individu extraterrestre, mi-homme, mi-singe, veut profiter de l'occasion qui lui est donnée pour prendre le pouvoir sur la planète toute entière, et pour cela, il profite des ravages causés par la pollution pour créer et lancer à la poursuite de notre civilisation, une horde de créatures toutes plus monstrueuses les unes que les autres. Pour contrer les odieux agissements de celui que l'on nomme le docteur Gori, la Fédération Galactique envoie de toute urgence la planète Nébula 79 dont la particularité est de pouvoir naviguer à son grès à travers l'espace.

Dirigée par Ordinator, Nébula 79 possède une arme secrète en la personne de Spectreman, un cyborg aux pouvoirs multiples, seule chance pour la planète Terre d'espérer pouvoir survivre aux projets fou du docteur Gori...


Bioman, San Ku Kaï ou X-Or, tout le monde connaît. Et surtout les quadragénaires, ceux qui à la fin des années 70 et au début des eighties ont connu la déferlante venue du Japon. Cette vague de dramas tokusatsu à la mode Henshin qui firent la joie des jeunes écoliers. Des émissions qui furent diffusées sur Antenne 2 et l'émission Récré A2, animée par la célèbre Dorothée. Mais qui se souvient vraiment du nom de Spectreman... ?

Pourtant, cette série n'avait rien à envier à ses homologues. Elle faisait même partie des meilleurs dramas tokusatsu n'en déplaise à ceux qui ne jurèrent que pour leur Dieu Bioman, soit dit en passant, d'une qualité, en réalité, plutôt médiocre. C'est en faisant le tour des amis, réels ou virtuels que j'ai constaté à quel point le nom de Spectreman était tombé dans l'oubli. Mais Spectreman, contrairement aux autres héros du genre qui, s'ils ne sont pas de simples humains (les Biomen, s'ils le sont, ont été en revanche victimes d'irradiations causées par des Bio-particules) leur ressemble à l'origine énormément, est lui un cyborg, revêtant une apparence humaine afin de mieux se fondre dans la population humaine locale. Employé de bureau balourd prénommé Georges, il reprend son apparence naturel lors de ses combats contre le mal.

Si la série compte en réalité soixante-trois épisodes, seuls trente-cinq ont connu une diffusion française. Les effets-spéciaux, comme c'est le cas dans la totalité de ce genre de séries, sont d'un niveau devenu avec le temps plutôt médiocre. Il n'est même pas certain qu'à l'époque, et en la matière, on était en face de ce qui se faisait de mieux. Le 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick datant de 1968 (soit trois ans après les débuts de Spectreman) prouvant qu'il était déjà possible de produite des effets-spéciaux réalistes. Mais le sujet n'est pas là. Le seul intérêt de la série créée par Ushio Shoji étant l'énergie déployée par son héros à chaque épisode. Spectreman demeure encore aujourd'hui comme l'un des meilleurs souvenirs d'enfance en matière de dramas tokusatsu à tendance Henshin. Et pour ceux qui auraient encore du mal avec certaines terminologie, sachez que tokusatsu signifie effets-spéciaux et Henshin, transformation. Spectreman est donc une série à effets-spéciaux dans laquelle le personnage se transforme en super-héros...



mercredi 1 juin 2016

La bataille de Tchernobyl de Thomas Johnson (2006)



Une fois n'est pas coutume, ce nouvel article est cette fois-ci non pas consacré à une série ou à un téléfilm mais à un excellent documentaire consacré à la catastrophe qui s'est produite à la centrale de Tchernobyl, près de Pripyat en Ukraine...

Au soir du 25 avril 1986, dans le bloc 4 de la centrale nucléaire Vladimir Illitch Lénine, à trois kilomètres de Pripyat, où travaillent quotidiennement des milliers d'employés, un système d’auto-alimentation du réacteur qui pourrait permettre des économies d'énergie est testé. Le système de sécurité est coupé et l'expérience débute. A une heure vingt-trois, au matin du 26 avril, une série d'explosions a lieu et les mille deux-cent tonnes du couvercle du réacteur ne résistent pas longtemps. C'est la catastrophe. Une nuage étrange s'élève à plus d'un kilomètre au dessus du réacteur éventré. « L'atome échappe a tout contrôle ».

Les quarante mille habitants de Pripyat sont loin de se douter du drame qui est en train de se jouer à quelques kilomètres de là. A cinq heures du matin, l'ancien premier secrétaire Mikhaïl Gorbatchev reçoit un coup de téléphone. Des pompiers sont envoyés sans protection afin d'éteindre le feu, mais sans y parvenir. Deux d'entre eux meurent dans la nuit. Vingt-sept autres durant les mois suivants. Durant les sept mois qui vont suivre, cinq-cent mille hommes vont combattre l'ennemi invisible. Des milliers d'entre eux mourront tandis qu'aujourd'hui encore, d'autre qui ont eu la chance de rester en vie, vivent encore avec les séquelles dues à la radioactivité...

La Bataille de Tchernobyl est un documentaire français signé Thomas Johnson, sans doute, aucun, le meilleur sur le sujet. Il décortique point par point l'événement, des prémices de l'explosion jusqu'à l'implication de centaines de milliers d'hommes sacrifiés pour qu'échappent à une nouvelle explosion, non seulement la centrale nucléaire, la ville de Pripyat, l'Ukraine, mais également l'Europe toute entière.

La Catastrophe de Tchernobyl est aussi demeurée comme un formidable mensonge d'état. Vingt ans après, le cinéaste revient sur le drame à travers toute une série d'images et de témoignages inédits et bouleversant. Et notamment celui du photographe Igor Kostine qui fut le premier à se rendre en hélicoptère au dessus du cratère formé par l'explosion. Sans même se douter de la dangerosité de ses actes, il sera l'un des rares témoins directs à survivre au effets de la radioactivité dont la population de Pripyat, mal informée, sera la première victime. Bien qu'évacuée par cars entiers, la composition du sang de ses habitants s'altère déjà et des cancers sont à prévoir dans les années qui vont venir.

Si la catastrophe de Tchernobyl est déjà en soit un véritable traumatisme, le documentaire l'aborde avec un luxe de détails qui font froid dans le dos, les images sans doute les plus troublantes étant celle nous montrant ces milliers de volontaires qui au cœur de la centrale vont risquer leur vie pour sauver ce qu'il reste à sauver. Des efforts parfois inutiles. Des image dures qui nous montrent les effets de la radioactivité sur le métabolisme. Après une période de latence, les victimes souffrent ensuite de brûlures rongeant la peau jusqu'à l'os qui, comme en témoigne une infirmière ayant soigné certains d'entre elles, demeurent incompatibles avec la vie.

La Bataille de Tchernobyl est extrêmement bien documenté. Un travail remarquable, parfois inconfortable, angoissant même, mais aussi et surtout, il demeure un vibrant hommage à tous ces hommes qui ont payé de leur vie pour que le pire n'arrive jamais. A voir absolument !



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