Alors que l'on n'aurait
pas donné cher de sa peau à la fin de la première saison, le plus
célèbre des rednecks australiens, le plus dingue des serial killers
est de retour dans une deuxième saison qui en terme de projet
meurtrier pour Mick Taylor, dépasse très largement les ambitions
des deux long-métrages et de la première saison. Plus d'un an
après, le 15 décembre 2017 sont proposés simultanément en ligne
les épisodes de Wolf Creek Saison 2. Alors que la première était centrée sur l'unique survivante d'une
famille de touristes massacrés par Taylor, le tueur en série qui
terrorise l'Australie depuis maintenant plus de vingt ans s'attaque à
un bus rempli de voyageurs venus d'Amérique, d'Allemagne, et
d'Angleterre et même d'une région différente du pays dans lequel
se déroule l'intrigue. Le territoire de Mick Taylor est immense et
se situe dans le parc national du cratère de Wolfe Creek dans l'État
d’Australie-Occidentale. Une vaste étendue désertique où vivent
principalement dingos et vautours.
Dans
le rôle du tueur en série, on retrouve avec plaisir le toujours
très cynique John Jarratt. Face à lui, une vingtaine de touristes,
représentatifs de tout ce qu'abhorre le célèbre redneck. Des
étrangers (il déteste tout particulièrement les britanniques), des
noirs, des homosexuels. Cette seconde saison est pour ce personnage
fort inquiétant, l'occasion de s'adonner à son sport favori :
la chasse à l'homme. Si le premier épisode se concentre en très
grande partie sur le bus de touristes, c'est afin de caractériser au
mieux ces derniers. Et surtout les personnages incarnés par Tess
Haubrich et Matt Day. La première est généticienne, le second
psychiatre. Alors que Mick Taylor a versé le premier sang en tuant
une grande majorité des touristes, nos deux héros, suivis de
quelques poids lourds de taille, Rebecca et Brian vont bientôt se
rendre compte que la seule issue pour eux n'est plus de prendre la
fuite, mais d'éliminer leur prédateur avant d'être tués eux-mêmes
par ce fou sanguinaire qui dans cette seconde saison, repousse encore
davantage les limites du sadisme.
Toujours
aussi charismatique et plus que jamais pourvu de son indécrottable
et macabre sens de l'humour, John Jarratt campe un Mick Taylor plus
flippant que jamais. Capable d'une imagination fertile pour assouvir
ses fantasmes de meurtres. Bien que certains des sévices ne soient
qu'évoqués (on aura tout de même droit à quelques meurtres bien
saignants), Taylor figure parmi les pires de son espèce. Cette
deuxième saison offre quelques invraisemblances assez troublantes,
signe d'un manque de profondeur au niveau de l'écriture à certains
endroits. Par exemple, les ficelles utilisées pour remplacer le
chauffeur Davo par Mick Taylor lui-même sont un peu grosses. Comme
le manque de doute parmi les passagers dont pas un seul ne doute
vraiment de la disparition officielle de Davo présentée par son
remplaçant.
Dans
des paysages toujours aussi somptueux, Greg McLean continue de
trimballer ses caméras de jour comme de nuit mais fait cette fois-ci
l'impasse sur la représentation saisissante des rednecks habitant le
territoire comme il en avait fait si brillamment le portrait dans la
première saison. Le cinéaste isole désormais les proies du tueur
de toute forme de civilisation. Tout au plus croiserons-nous la route
de trois aborigènes mais pour un temps très court. La seconde
saison de Wolf Creek
est aussi passionnante que la première. Les personnages sont très
bien campés, John Jarratt toujours aussi excellent, la mise en scène
redoutablement efficace et le final est dantesque, étouffant,
morbide. Alors qu'un troisième long-métrage a été confirmé par
Greg McLean, on espère qu'une troisième saison de la série le sera
également très bientôt...