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mardi 22 mai 2018

Wolf Creek saison 2 de Greg McLean - ★★★★★★★★☆☆



Alors que l'on n'aurait pas donné cher de sa peau à la fin de la première saison, le plus célèbre des rednecks australiens, le plus dingue des serial killers est de retour dans une deuxième saison qui en terme de projet meurtrier pour Mick Taylor, dépasse très largement les ambitions des deux long-métrages et de la première saison. Plus d'un an après, le 15 décembre 2017 sont proposés simultanément en ligne les épisodes de Wolf Creek Saison 2. Alors que la première était centrée sur l'unique survivante d'une famille de touristes massacrés par Taylor, le tueur en série qui terrorise l'Australie depuis maintenant plus de vingt ans s'attaque à un bus rempli de voyageurs venus d'Amérique, d'Allemagne, et d'Angleterre et même d'une région différente du pays dans lequel se déroule l'intrigue. Le territoire de Mick Taylor est immense et se situe dans le parc national du cratère de Wolfe Creek dans l'État d’Australie-Occidentale. Une vaste étendue désertique où vivent principalement dingos et vautours.
Dans le rôle du tueur en série, on retrouve avec plaisir le toujours très cynique John Jarratt. Face à lui, une vingtaine de touristes, représentatifs de tout ce qu'abhorre le célèbre redneck. Des étrangers (il déteste tout particulièrement les britanniques), des noirs, des homosexuels. Cette seconde saison est pour ce personnage fort inquiétant, l'occasion de s'adonner à son sport favori : la chasse à l'homme. Si le premier épisode se concentre en très grande partie sur le bus de touristes, c'est afin de caractériser au mieux ces derniers. Et surtout les personnages incarnés par Tess Haubrich et Matt Day. La première est généticienne, le second psychiatre. Alors que Mick Taylor a versé le premier sang en tuant une grande majorité des touristes, nos deux héros, suivis de quelques poids lourds de taille, Rebecca et Brian vont bientôt se rendre compte que la seule issue pour eux n'est plus de prendre la fuite, mais d'éliminer leur prédateur avant d'être tués eux-mêmes par ce fou sanguinaire qui dans cette seconde saison, repousse encore davantage les limites du sadisme.

Toujours aussi charismatique et plus que jamais pourvu de son indécrottable et macabre sens de l'humour, John Jarratt campe un Mick Taylor plus flippant que jamais. Capable d'une imagination fertile pour assouvir ses fantasmes de meurtres. Bien que certains des sévices ne soient qu'évoqués (on aura tout de même droit à quelques meurtres bien saignants), Taylor figure parmi les pires de son espèce. Cette deuxième saison offre quelques invraisemblances assez troublantes, signe d'un manque de profondeur au niveau de l'écriture à certains endroits. Par exemple, les ficelles utilisées pour remplacer le chauffeur Davo par Mick Taylor lui-même sont un peu grosses. Comme le manque de doute parmi les passagers dont pas un seul ne doute vraiment de la disparition officielle de Davo présentée par son remplaçant.

Dans des paysages toujours aussi somptueux, Greg McLean continue de trimballer ses caméras de jour comme de nuit mais fait cette fois-ci l'impasse sur la représentation saisissante des rednecks habitant le territoire comme il en avait fait si brillamment le portrait dans la première saison. Le cinéaste isole désormais les proies du tueur de toute forme de civilisation. Tout au plus croiserons-nous la route de trois aborigènes mais pour un temps très court. La seconde saison de Wolf Creek est aussi passionnante que la première. Les personnages sont très bien campés, John Jarratt toujours aussi excellent, la mise en scène redoutablement efficace et le final est dantesque, étouffant, morbide. Alors qu'un troisième long-métrage a été confirmé par Greg McLean, on espère qu'une troisième saison de la série le sera également très bientôt...

samedi 19 mai 2018

Mon Voisin du Dessus de Laurence Katrian (2003) - ★★★★★★★★☆☆




Claire Letellier est la propriétaire d'un appartement constitué de deux appartements superposés. Alors qu'elle s'apprête à épouser son fiancé André, elle décide de faire des travaux de rénovation à l'étage supérieur mais malheureusement pour elle, Alain Gareda, designer de métier, y est installé et n'a pas l'intention de déménager. Entre les deux voisins, c'est la guerre. Un jour, la fille d'Alain, Aurélie, annonce à son père que son ex-femme Odile a l'intention de se marier avec son dentiste et ancien meilleur ami. Bien qu'il n'ait pas été invité, Alain cherche parmi ses contacts féminins, celle qui accepterait de l'y accompagner. Mais ne trouvant personne, il propose contre toute attente à Claire un contrat. Si la jeune femme accepte de se rendre au mariage d'Odile au bras d'Alain, ce dernier acceptera alors de quitter l'appartement qu'il loge. Claire accepte...

Mon Voisin du Dessus est typiquement le genre de téléfilm qui vide l'esprit, donne la banane, et annonce un été radieux. Bien que l'on devine assez rapidement la manière dont se concluront les événements puisque cette comédie romantique réalisée par la cinéaste française Laurence Katrian n'offre apparemment rien de bien original. C'est donc d'abord sur l'interprétation de ses deux principaux interprètes que repose l'intérêt de ce téléfilm diffusé pour la première fois sur TF1 le 4 février 2004. on y retrouve une Michèle Laroque en chef de projet, froide et déterminée, face à un Richard Berry dont le personnage ne s'est jamais vraiment remis de son divorce d'avec son ancienne épouse. Dès les premières secondes, on sait que le duo fonctionnera. Michèle Laroque et Richard Berry campent en effet un duo irrésistible, se croisant, s'invectivant, se détestant, tout en demeurant fort attachants. Surtout lorsque mis devant le fait accompli, se dessinent peu à peu des rapports autrement plus amicaux que ceux qui jusqu'ici ont ruiné leurs rapports de bon voisinage.

Mon Voisin du Dessus est léger et tendre à la fois. Jamais ennuyeux, cet excellent téléfilm confronte ses personnages à toute une série de situations que les scénaristes Pierre Colin-Thibert et Jean-Christophe Islert évitent heureusement de rendre trop désespérés. Le récit est limpide et les interprètes savoureux. Si les éclats de rire sont rares, il arrive que l'on sourit très fréquemment devant cette histoire qui ne s'abandonne jamais au misérabilisme et conserve sa fraîcheur de bout en bout. Produit par Art et Cinéma et GTV, Mon Voisin du Dessus semble avoir été tant apprécié qu'un remake a lui-même été réalisé quatre ans plus tard par le réalisateur Eddie O'Flaherty pour la télévision américaine. Cette fois-ci produit par Michèle Laroque elle-même, l'actrice y incarne cette désormais le rôle de Christine Letellier (et non plus celui de Claire) alors que le rôle du voisin récalcitrant est cette fois-ci campé par l'acteur américain Matthew Modine.

L'écriture du téléfilm de Laurence Katrian est sans aspérités, à l'attention des grand set des petits. Rien de choquant donc dans cette histoire de conflit entre voisins se transformant en romance sur le tard. Outre ses deux principaux interprètes, le spectateur aura l'agréable surprise de retrouver Pascale Arbillot dans le rôle de l'ex Madame Gareda, Jean-Yves Berteloot lui, le pauvre, incarne l'un des rares (et même le seul) personnages antipathique du téléfilm, ainsi que le toujours excellent Stéphane De Groodt, dans la peau du dentiste d'Alain, et de l'amant et nouvel époux d'Odile. Mon Voisin du Dessus est une excellente surprise. Un téléfilm de très grande qualité, admirablement mis en scène et interprété. A voir absolument...

vendredi 4 mai 2018

The Rain de Jannik Tai Mosholt, Esben Toft Jacobsen et Christian Potalivo (2018) - ★★★★★★★★☆☆



The Rain est la toute nouvelle série estampillée série originale Netflix ». Un terme qui parfois peut effrayer, surtout lorsque le téléspectateur est confronté à des exemples tels que le désastreux Perdus dans l'Espace, mais réserve également d'excellentes surprises avec l'excellente série allemande Dark. Avec The Rain, nous sommes en terrain conquis. C'en est même presque navrant, surtout au regard d'un premier épisode franchement désolant. Vide de tout intérêt, et enfermant ses jeunes héros dans un bunker particulièrement bien aménagé tandis que dehors la pluie tue tous ceux qui entrent à son contact. Enfin, pas tout à fait puisque les victimes sont tout d'abord en proie à des symptômes qui rappellent ces dizaines de longs-métrages mettant en scène des « infectés », ces ersatz de zombies dont les origines cinématographiques remontent aux années soixante-dix avec The Crazies de George Romero en 1973 et Rage de David Cronenberg en 1976, avant qu'ils ne deviennent dans les années 2000, le sujet de railleries tant leur gesticulations et leur étonnante résistance physique sont parfois proprement grotesques.
Alors, The Rain ne serait-il qu'un descendant danois de la série américaine The Walking Dead ? Oui, en non. Tout d'abord, rassurons tous ceux qui abhorrent le thème des infectés car ceux-ci n'apparaissent que de manière ponctuelle et à de très rares occasions. Le propos est donc à chercher ailleurs, auprès de Simone et Rasmus, une adolescente et son frère qui après être demeurés tous seuls six ans dans un bunker, sortent à la lumière du jour pour constater que le monde n'est plus qu'une ruine et que les dangers y sont nombreux. Là, il y font la connaissance de Martin, Beatrice, Jean, Lea et Patrick. Un groupe d'adolescents qui comme eux cherchent à survivre dans un monde hostile où le virus transporté par les eaux de pluie n'est pas le seul danger.

Comme le précise plus haut, le premier épisode de The Rain laisse craindre le pire. L'écriture y est minimaliste et il ne s'y passe pas grand chose. Pour une première incartade dans l'univers de cette série créée par Jannik Tai Mosholt, Esben Toft Jacobsen et Christian Potalivo, le résultat ne laisse présager rien de bon. Pourtant, dès le second épisode intitulé Ne vous Séparez pas, la sortie des deux adolescents hors des murs du bunker est un véritable souffle d'air pour eux, et pour le spectateur également. La série prend ainsi une ampleur que le premier épisode ne laissait à aucun moment présager. Formant un club des sept qui mettra quelques temps à véritablement se souder, les personnages centraux de ce récit post-apocalyptique bénéficient d'une caractérisation remarquable. Sur le principe du flash-back, on en apprend effectivement un peu plus sur chacun, ce qui permet au spectateur de s'identifier à l'un ou l'autre alors que l'obsession pour le « jeunisme » semblait jusque là avoir pris le dessus sur tout le reste.

The Rain parvient sans mal à se démarquer de la concurrence alors qu'il foule à son tour le même terrain de jeu que la concurrence outre-atlantique. Alba August, Lucas Lynggaard Tønnesen, Mikkel Følsgaard et le reste de la bande sont convaincants et leur personnage respectif remarquablement étudié. Tout comme dans The Walking Dead, ils sont confrontés à des individus profitant du chaos pour faire régner la terreur, mais à la différence que ceux-ci demeurent encore énigmatiques. On ne sait en effet qui sont ces « étrangers » qui parlent dans un anglais approximatif, quelle est la part de responsabilité du père de Simone et Rasmus dans la catastrophe qui a décimé la majeure partie des humains vivant sur Terre, et quelle forme d'organisation est « Apollon ».

Au fil des épisodes, la série devient de plus en plus addictive. Au point que les huit épisodes qui forment cette première saison et dont la durée respective ne dépasse pas les quarante minutes se révèle horriblement courte pour qui se laisse happer et enchaîne les épisodes sans discontinuer. On s'attache très fortement aux personnages et les événements auxquels ils sont confrontés créent un climat de tension palpable. Passé un premier épisode catastrophique, The Rain devient alors l'une des séries post-apocalyptique les plus intéressante, très largement au niveau de sa principale concurrente américaine et qui de plus, se révèle quelque peu dépaysante de par son origine danoise. Les téléspectateurs noteront de plus l'excellent travail effectué sur les décors d'une Copenhague désolée et réinvestie par la nature. A découvrir de toute urgence
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