Avant de battre la
campagne à la poursuite du réalisateur John Llewellyn Moxey, des
scénaristes Lewis John Carlino et Sandor Stern et des principaux
interprètes que sont Peter Graves, George O'Hanlon Jr., Kathleen
Quinlan et Verna Bloom afin de les attacher à un poteau entouré de
fagots, de paille et autres bûches, et de danser à poil tout autour
sous une Lune pleine, rappelons un chose : Tout d'abord que la
moitié d'entre eux est déjà passée de vie à trépas, puis que
Where Have All the People Gone n'est pas une œuvre
cinématographique mais un téléfilm.
Détail qui a son importance lorsque l'on compare ce long-métrage
télévisé réalisé par John Llewellyn Moxey qui n'est autre que
l'auteur quatorze ans auparavant en 1960 d'un The City
of the Dead
plutôt sympathique. On évitera donc de comparer Where
Have All the People Gone aux
merveilles que furent à l'époque le Soylent
Green
de Richard Fleischer en 1973 ou le premier volet de la saga Mad
Max
de George Miller en 1979. Forcément, quant on n'a pas les épaules
et les billets de l'un ou de l'autre, il ne faut pas s'attendre à
faire des miracles. À moins d'avoir dans la caboche de certains
petits malins (au hasard ? Sam Raimi) suffisamment d'inspiration
et et de génie pour produire ce qui restera dans les mémoires comme
l'une des plus grandes productions télévisuelles tous genres
confondus. Ce que n'est hélas pas le téléfilm de John Llewellyn
Moxey qui ''gratifie'' son œuvre de paysages vides qui ne donnent
malheureusement pas l'impression de plonger ses protagonistes dans un
monde post-apocalyptique mais plutôt dans une région en pleine
hors-saison...
Si
ce ne sont des interprètes convaincus, au centre desquels trône le
célèbre James Phelps de la non moins fameuse série télévisée
Mission Impossible.
Un personnage qu'incarna l'acteur Peter Graves de la seconde à la
septième saison et bien des années après dans une seconde série
sobrement intitulée chez nous, Mission
impossible, 20 ans après.
Dans le cas présent, et contrairement aux deux exemples cités plus
haut, la catastrophe que décrit brièvement le récit vient tout
juste de se produire. On peut même dire que les spectateurs y
assistent même si là encore, niveau effets-spéciaux (réalisés
par Roger George), Where Have All the People Gone
est à la ramasse : caméra secouée comme si le technicien
caché derrière était atteint de la maladie de Parkinson.
Figuration proprement laide d'un soleil pris de convulsions se
répercutant sur notre planète. Et un effets-spécial volant le
concept de The Andromeda Strain
de Robert Wise qui trois ans plus tôt évoquait déjà la
transformation partielle d'un corps humain en poudre (en
l'occurrence, son sang). Seule différence : dans le cas
présent, c'est l'organisme dans son ensemble qui disparaît pour
laisser derrière lui un tas de poussière recouvert de vêtements,
signifiant ainsi que pas plus tôt que quelques heures auparavant, un
individu s'y tenait encore debout...
Rencontres
fortuites avec des personnes qui comme la famille de Steven Anders
tentent de survivre dans un monde où la nourriture se raréfie à un
rythme inattendu (quelques heures après la catastrophe, les
rarissimes survivants eurent visiblement assez de bras pour vider la
totalité des rayons des magasins!!!). Rares sont hostiles ceux
qu'ils croisent. Et encore, rien de vraiment méchant. Juste un type
qui veut s'en sortir et pas ces hordes de barbares qui poussent en
général comme des champignons dès que l'ordre disparaît pour
laisser place au désordre et à l'anarchie. À dire vrai, le seul
danger proviendra des quelques chiens que nos héros rencontreront.
Là encore, le fait que les bêtes agissent en meutes affamées
manque de crédibilité tant la catastrophe s'est produite trop
récemment pour que déjà nos animaux de compagnie agissent de telle
manière. L'enjeu de Where Have All the People
Gone ?
Transporter les personnages d'un point A à un point B. Soit d'un
campement jusqu'au lieu où devrait normalement se situer l'épouse
de Steven Sanders, Barbara (l'actrice Jay W. MacIntosh). Where
Have All the People Gone
manque de rythme et de situations véritablement dangereuses pour le
père de famille, ses deux gosses et les deux petits nouveaux qu'il
récupéreront sur leur chemin. On se surprend pourtant à suivre
leurs pérégrinations jusqu'au bout, vers une fin qui réjouira
peut-être davantage ceux qui rejettent en bloc les happy end...