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vendredi 17 juin 2022

The Case of Hillside Stranglers de Steve Gethers (1989) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

L'évocation de l'une des affaires criminelles américaines les plus sinistres renvoie chez nous directement à l'époque où Internet n'allait arriver que trois ans plus tard et où Christophe Hondelatte n'était encore qu'un présentateur de journal pour la station de radio nationale France Inter et n'imaginait sans doute pas qu'un jour il présenterait la plus grande émission criminelle de l'hexagone, Faites entrer l'accusé. Au début des années quatre-vingt dix, une série de soixante ouvrages (plus deux hors-série consacrés au meurtre de John Fitzgerald Kennedy et à ceux commis par Jack l'éventreur) intitulés Dossier Meurtre : Enquêtes Sur Les Grands Crimes De Notre Temps fut éditée chez nous par la société ALP & cie. Les plus grands tueurs du siècle passé y furent ''célébrés'' à travers de remarquables portraits remontant de la plus petite enfance de ces tueurs sans pitié jusqu'à leur procès et leur condamnation. Et parmi ces soixante passionnants ouvrages, le numéro 27 fut consacré à un étonnant duo formé par les cousins Kenneth Bianchi et Angelo Buono sous les titre et sous-titre, ''Les étrangleurs des coteaux- Bianchi et Buono : les cousins qui semèrent la mort dans les collines de Los Angeles''. Connus dans la presse sous le surnom de ''The Hillside Stranglers'', Bianchi et Buono semèrent la terreur en tuant des femmes à de multiples reprises. Des meurtres dont les deux particularités furent qu'elles avaient toutes été étranglées après avoir subit d'horribles sévices et que leurs bourreaux se débarrassaient d'elles en abandonnant ensuite leur corps dans les hauteurs des collines du nord-est de Los Angeles.


En 1989 est diffusé à la télévision américaine le téléfilm The Case of Hillside Stranglers dans lequel le réalisateur Steve Gethers se base sur l'ouvrage de l'écrivain Darcy O'Brien Two of a Kind: The Hillside Stranglers publié en 1985. Il s'agit de la toute première adaptation du fait divers, laquelle sera suivie beaucoup plus tard par trois autres concentrées entre 2001 et 2006. Billy Zane interprète le rôle de Kenneth Bianchi, individu un brin immature et pervers sous l'emprise de son cousin Angelo Buono qu'incarne quant à lui l'effrayant Dennis Farina. Le réalisateur semble attacher beaucoup plus d'importance à ses deux tueurs et à leurs méfaits qu'à l'enquête que mena le sergent Bob Grogan qui lui est interprété par l'acteur Richard Crenna. Si ces trois personnages ont réellement existé, d'autres apparaissant à l'écran sont par contre tout à fait imaginaires. Comme celui de J.D. Jackson qu'interprète la charmante Karen Austin, survivante supposée d'une tentative d'enlèvement par les deux tueurs, laquelle va entrer en contact avec le sergent Grogan qui est chargé de mener l'enquête. Si dans le fond The Case of Hillside Stranglers évoque le génial The Deliberate Stranger, autre téléfilm de trois heures réalisé par Marvin J. Chomsky en 1986 et cette fois-ci consacré au célèbre tueur en série Ted Bundy, dans sa forme, celui de Steve Gethers s'avère en revanche relativement décevant...


Tout d'abord, les meurtres ne sont jamais exposés à l'écran. Ce qui d'une certaine manière ne s'avère finalement pas trop grave tant le charisme de Dennis Farina suffit à glacer les sangs. On reprochera cependant l'enquête policière menée par l'authentique Bob Grogan auquel dans le téléfilm le scénario écrit par le réalisateur lui-même prête une relation avec l'une des victimes des deux cousins. Les investigations sont en général, sans intérêt ! Quelques passages s'avèrent en revanche mémorables et se situent dans les quelques séquences d'interrogatoire de Kenneth Bianchi et lors de la visite de J.D. Jackson dans le repaire d'Angelo Buono. L'arrestation se déroulant en deux étapes, une fois le second mis sous les verrous en attente d'être jugé, le procès qui suivra est beaucoup trop vite expédié. On est loin de ces séries télévisées judiciaire (à la manière de Perry Mason) dans lesquelles une place très importante est accordée au jugement du ou des accusés. Ici, c'est le minimum syndical. Alors que le juge décide que celui-ci suivra son cours, on se prépare à un long et difficile procès entre les avocats de la défense et ceux de l'accusation. Malheureusement, on n'en apprendra que très peu et le verdict tombera au bout d'une toute petite poignées de minutes seulement. Si les deux acteurs qui interprètent les deux cousins s'avèrent convaincants, Richard Crenna ne semble pas à la fête, fatigué, et ne paraît pas vraiment être intéressé par le rôle du flic chargé de l'enquête. Reste que The Case of Hillside Stranglers est un sympathique téléfilm qui permettra surtout à ceux qui ne les connaissaient pas encore, de découvrir les monstrueux '' étrangleurs des collines''...

 

mercredi 8 juin 2022

Taken : À la recherche de Sophie Parker de Don Michael Paul (2013) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

En 2008 sortait sur les écrans de cinéma Taken du réalisateur français Pierre Morel. Un film d'action très efficace incarné par Liam Neeson dans le rôle d'un ancien agent des services secrets dont la fille était enlevée lors d'un voyage en France par un réseau de proxénétisme albanais. Doté de facultés physiques très particulières acquises tout au long de sa carrière, Bryan Mills remonta peu à peu le dit réseau jusqu'à un certain Patrice Saint-Clair (l'acteur Gérard Watkins), l'organisateur d'une vente de jeune filles d'origines étrangères, finissant ainsi par sauver la sienne avant qu'elle ne disparaisse à tout jamais dans la nature. Taken bénéficia de nombreuses séquences d'action dont quelques courses-poursuites énergiques et surtout, d'excellentes scènes de combats parfaitement orchestrées. En 2012 et 2015, Olivier Megaton prendra la place de Pierre Morel pour deux suites qui n'auront malheureusement pas autant d'intérêt que l’œuvre originale. Si le second reste encore regardable, le troisième est une véritable torture à tous points de vue. Son montage ultra-cut demeurant sans doute le point le plus négatif du projet. Pauvre Liam Neeson qui allait dès lors s'enfermer définitivement dans un genre si bien encombré que l'on y trouve à boire, à manger mais également à... vomir...


Tout le monde ne le sait peut-être pas, mais entre les volets deux et trois de la franchise Taken fut produit un téléfilm américain qui n'est autre que le remake du premier long-métrage de cette saga dont l'essentiel s'avère donc dispensable. Exit Liam Neeson et la famille de Bryan Mills. Le personnage que l'acteur britannique incarnait cinq ans auparavant est désormais remplacé par Stéphanie Parker, un lieutenant de police de la ville de New York qui au téléphone est le témoin de l'enlèvement de sa fille Sophie (Naomi Battrick) alors que celle-ci est en vacances à Moscou en compagnie de sa meilleure amie. Stéphanie (ici interprétée par Julie Benz) n'a alors que quarante-huit heures (contre quatre-vingt seize dans Taken premier du nom) pour remonter la piste de ceux qui ont enlevé sa fille et l'arracher aux griffes de ses kidnappeurs spécialisés dans la traite des blanches. Épaulée par Nadia (Amy Bailey), Stéphanie se rend tout d'abord dans un commissariat dont le plus haut des fonctionnaires se montre quelque peu laxiste en la matière. La mère de famille comprend très vite qu'elle va devoir se débrouiller par elle-même si elle veut pouvoir revoir Sophie...


Si le concept n'est évidemment pas tout neuf lorsque est diffusé chez nous (en avril 2014) Taken : À la recherche de Sophie Parker, on peut se surprendre à vouloir découvrir ce que peut offrir cette version féminine du film d'action sorti cinq ans auparavant. Si l'on peut se demander comment l'actrice Julie Benz va pouvoir rivaliser avec les prouesses physiques de Liam Neeson dans Taken, la réponse ne se fait pas longtemps attendre : la quinquagénaire ne se donne pas la peine de sortir tout un éventail de prises empruntées à de quelconques arts martiaux mais préfère faire parler la poudre. Et encore, ça n'est pas parce que l'un de ses collègues lui fait parvenir des États-Unis une mallette renfermant un flingue et des munitions que la flic new-yorkaise en fera forcément usage. Du haut de son statut de téléfilm, Taken : À la recherche de Sophie Parker est malheureusement trop timide, trop poli, trop décent. N'excédant pas les quatre-vingt deux minutes, la chose ressemble moins à un téléfilm d'action qu'à un policier pas franchement original et au scénario encore plus mince que celui qu'écrivirent Luc Besson et Robert Mark Kamen pour le Taken d'origine. Les second et troisième volets sortis sur grand écran se révèlent tellement pitoyables au regard de ce téléfilm réalisé par Don Michael Paul que ce dernier semblera finalement plutôt honorable à regarder. Mais pour ceux qui apprécient tout particulièrement les scènes d'action et de combats au corps à corps, Taken : À la recherche de Sophie Parker fera figure d'enfant pauvre de la franchise...

 

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