Pour cette seconde partie
consacrée aux Tueurs qui inspirent la Télévision, c'est le tueur
en série John Wayne Gacy qui est au cœur du téléfilm Le
Meurtrier de l'Illinois de Eric Till. Plus connu en France
sous le titre Disparitions Sanglantes et aux États-Unis
sous celui de To Catch a Killer, ce téléfilm aborde
en réalité davantage l'enquête policière menée par un jeune flic
tenace récemment incorporé à la brigade de police qu'au tueur
lui-même. Pourtant, il y avait matière à développer un scénario
autour de l'un des pires meurtrier qu'aient connu les États-Unis.
Le Meurtrier de
l'Illinois s'attarde en effet sur l''une des dernières
disparitions dont s'est rendu coupable John Wayne Gacy, Eric Till
préférant faire l'impasse sur tout ce qui a précédé. C'est ainsi
que l'on découvre un John Wayne Gacy arrogant, sûr de lui, exhibant
fièrement sa carte d'adjoint d'honneur du shérif. Pour camper ce
rôle difficile, le réalisateur fait appel à l'excellent Brian
Dennehy que l'on a pu voir autant à la télévision (L’École
de la Vie) qu'au cinéma (Le Ventre de l'Architecte
de Peter Greenaway, Présumé Innocent de Alan J.
Pakula, Rambo de Ted Kotcheff).
Malheureusement,
l'imposant acteur n'est que partiellement exploité. Son regard
inquiétant demeure dans l'ombre de ce policier qui lui colle à la
peau comme le fit un certain Columbo auprès des meurtriers dont il
avait la charge de prouver la culpabilité.
Ce flic, c'est l'acteur
canadien Michael Riley que l'on a pu revoir ensuite au cinéma dans
les films Amistad, Cube Zero ou encore
Mr. Nobody. Le face à face entre les deux hommes est
plutôt tendu. D'une certaine manière la tension est palpable de
chaque coté. Entre un Gacy qui n'en peut plus d'être harcelé dans
sa vie privée et un policier qui veut absolument se donner la chance
de retrouver le jeune adolescent disparu vivant, el combat est
parfois rude.
Comme Eric Till choisit
de zapper tout un pan de l'existence de John Wayne Gacy, on n'apprend
presque rien sur le fait que le véritable tueur en série, surnommé pour
l'occasion le clown tueur, avait pour habitude de distraire les
enfants malades affublé d'un déguisement de clown (il se faisait
notamment appeler Pogo le Clown) et récoltait ainsi des fonds pour
le parti démocrate. Une facette du personnage qui, malheureusement
manque à l'appel de ce Meurtrier de l'Illinois
qui pêche par un manque évidemment de professionnalisme de la part
du réalisateur. A moins que celui-ci ne se soit servi de cette
sordide affaire que de base pour un banal téléfilm policier.
Toujours
est-il que Le Meurtrier de l'Illinois
est l'un des rares biopics consacrés à ce tueur mondialement
célèbre qui fit 33 victimes. Ces dernières furent retrouvées dans
les combles de sa propre demeure. Marié à Marlynn Myers, celle-ci
lui donna deux enfants, un garçon et une fille. Marié mais pas pour
autant strictement hétérosexuel puisque toutes ses victimes étaient
de sexe masculin. L'homme était connu pour pratiquer sur elles des
sévices d'ordre sexuel...
Le visage du mal