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mercredi 23 septembre 2015

Les tueurs qui inspirent la télévision: John Wayne Gacy "To Catch a Killer" de Eric Till (1992)



Pour cette seconde partie consacrée aux Tueurs qui inspirent la Télévision, c'est le tueur en série John Wayne Gacy qui est au cœur du téléfilm Le Meurtrier de l'Illinois de Eric Till. Plus connu en France sous le titre Disparitions Sanglantes et aux États-Unis sous celui de To Catch a Killer, ce téléfilm aborde en réalité davantage l'enquête policière menée par un jeune flic tenace récemment incorporé à la brigade de police qu'au tueur lui-même. Pourtant, il y avait matière à développer un scénario autour de l'un des pires meurtrier qu'aient connu les États-Unis.

Le Meurtrier de l'Illinois s'attarde en effet sur l''une des dernières disparitions dont s'est rendu coupable John Wayne Gacy, Eric Till préférant faire l'impasse sur tout ce qui a précédé. C'est ainsi que l'on découvre un John Wayne Gacy arrogant, sûr de lui, exhibant fièrement sa carte d'adjoint d'honneur du shérif. Pour camper ce rôle difficile, le réalisateur fait appel à l'excellent Brian Dennehy que l'on a pu voir autant à la télévision (L’École de la Vie) qu'au cinéma (Le Ventre de l'Architecte de Peter Greenaway, Présumé Innocent de Alan J. Pakula, Rambo de Ted Kotcheff).
Malheureusement, l'imposant acteur n'est que partiellement exploité. Son regard inquiétant demeure dans l'ombre de ce policier qui lui colle à la peau comme le fit un certain Columbo auprès des meurtriers dont il avait la charge de prouver la culpabilité.

Ce flic, c'est l'acteur canadien Michael Riley que l'on a pu revoir ensuite au cinéma dans les films Amistad, Cube Zero ou encore Mr. Nobody. Le face à face entre les deux hommes est plutôt tendu. D'une certaine manière la tension est palpable de chaque coté. Entre un Gacy qui n'en peut plus d'être harcelé dans sa vie privée et un policier qui veut absolument se donner la chance de retrouver le jeune adolescent disparu vivant, el combat est parfois rude.

Comme Eric Till choisit de zapper tout un pan de l'existence de John Wayne Gacy, on n'apprend presque rien sur le fait que le véritable tueur en série, surnommé pour l'occasion le clown tueur, avait pour habitude de distraire les enfants malades affublé d'un déguisement de clown (il se faisait notamment appeler Pogo le Clown) et récoltait ainsi des fonds pour le parti démocrate. Une facette du personnage qui, malheureusement manque à l'appel de ce Meurtrier de l'Illinois qui pêche par un manque évidemment de professionnalisme de la part du réalisateur. A moins que celui-ci ne se soit servi de cette sordide affaire que de base pour un banal téléfilm policier.

Toujours est-il que Le Meurtrier de l'Illinois est l'un des rares biopics consacrés à ce tueur mondialement célèbre qui fit 33 victimes. Ces dernières furent retrouvées dans les combles de sa propre demeure. Marié à Marlynn Myers, celle-ci lui donna deux enfants, un garçon et une fille. Marié mais pas pour autant strictement hétérosexuel puisque toutes ses victimes étaient de sexe masculin. L'homme était connu pour pratiquer sur elles des sévices d'ordre sexuel...

Le visage du mal 

 

jeudi 17 septembre 2015

Les tueurs qui inspirent la télévision: Ted Bundy "The Deliberate Stranger" de Matthew Bright (1986)



En parallèle au cycle consacré aux "tueurs qui inspirent le 7ème art" du blog Cinémart, j'ai décidé d'en ouvrir un ici consacré aux tueurs qui inspirent la télévision.

Si à ce jour Ted Bundy demeure encore aujourd'hui l'un des plus célèbres tueurs en série qu'aient engendré les États-Unis d'Amérique, le cinéma n'a pas encore été en mesure de mettre au monde une œuvre digne de son aura. Ayant la particularité d'être un beau jeune homme, attirant ainsi facilement ses victimes dans les pièges qu'il avait l'habitude de concocter, Theodore Robert Bundy de son vrai nom était étudiant en droits lors de son arrestation. D'où sa volonté de se défendre lors de son propre procès. Un choix qui lui fut fatal puisqu'il fut condamné à mort et exécuté sur la chaise électrique le 24 Janvier 1989 dans l'état de Floride à la prison de Raiford à Starke.

En 2003, le cinéaste Matthew Bright adapte l'histoire de Ted Bundy dans une œuvre éponyme de qualité assez moyenne. Ted Bundy n'est pas un navet mais néanmoins, le film du réalisateur américain est loin d'être à la hauteur de la légende qui entoure le meurtrier.

Outre quelques autres projets mis en scène pour la télévision et le cinéma, c'est le téléfilm que Marvin J. Chomsky va réaliser en 1986 qui va enfin "consacrer" Ted Bundy. Principalement interprété par le célèbre acteur de télévision Mark Harmon (que l'on a pu aussi découvrir au cinéma) qui tient le rôle principal dans la série policière NCIS : Enquêtes Spéciales, The Deliberate Stranger (en France, Au Dessus de tout Soupçon) dresse durant trois heures le portrait du tueur en série Ted Bundy ainsi que l'enquête parallèle menée par les polices des différents états où furent commis des crimes atroces visant à chaque fois de jeunes et jolies jeunes femmes.
Ted Bundy nous est présenté comme un homme apparemment normal, concubin d'une jeune femme qu'il a prévu un jour d'épouser et d'une fille qu'ils ont eu ensemble. Très vite, le personnage campé par Mark Harmon montre des signes inquiétants. Derrière son sourire charmeur et son physique agréable, l'acteur parvient à nous faire ressentir la grande froideur de ce personnage cynique et éminemment mégalomane.

The Deliberate Stranger s'attarde tout d'abord sur la manière qu'avait le tueur de traquer ses proies en les suivant et en les choisissant selon des critères physiques bien précis. Brunes et la raie au milieu. Les piégeant en se faisant passer pour handicapé par un poignet cassé, il embarque ses proies à bord de sa petite Volkswagen. Puis c'est au tour de l'enquête policière d'être décortiquée. Des moyens considérables sont mis en œuvre pour retrouver le responsables de cette horrible série de meurtres. Frederic Forrest, Ben Masters, George Grizzard, John Ashton et M. Emmet Walsh (Blood Simple) sont les interprètes de ces policiers chargés de l'enquête. De acteurs confirmés qui de par leur jeu rendent ce jeu du chat et de la souris passionnant. On découvre les prémices d'une enquête jusqu'à son cheminement qui mène à l'arrestation de Ted Bundy. Puis vient le procès. C'est peut-être là que le bat blesse. On aurait aimé que plus de temps lui soit accordé, d'autant plus que le Vrai Ted Bundy possédait une verve et une assuranc hor du commun. Mais ne boudons pas notre plaisir car The Deliberate Stranger demeure un très bel exemple de biopic télévisuel réussi...

Le visage du mal
 

dimanche 13 septembre 2015

Temps Morts de Jean-Jacques Lagrange (1968)



Les astronautes Muller et Darnier participent à une expérience visant à prouver que le ralentissement du temps est possible. Chacun de ces deux hommes est alors isolé dans un container avant qu'une solution soit injectée dans leur organisme. Les scientifiques en charge du projet préconisent le retour simultané des deux hommes alors que ceux-ci ont été plongés dans un état de ralentissement du temps à 24h heures d'intervalles.
Une fois prouvée la possibilité de ralentir le temps, une nouvelle dose est injectée dans l'organisme de Muller et Darnier afin qu'ils réintègrent l'espace-temps que nous connaissons. Mais alors que tout semble se dérouler à merveille, le temps des deux astronautes s’accélère au point de dépasser largement celui d'origine. Darnier est le premier à s'extraire de son isolement. A la recherche de Muller, il constate qu'autour de lui le monde s'est figé. Retrouvant Muller, les deux hommes tentent de trouver une explication au phénomène qui les entoure. Alors que Muller pense qu'hommes et femmes sont morts, Darnier, lui, comprend que l'immobilisme dans lequel sont plongés les habitants de la base scientifique est lié à l'expérience qu'ils ont vécu...

Téléfilm français signé par Jean-Jacques Lagrange, Temps Mort est l'adaptation télévisuelle d'une nouvelle écrite par l'écrivain britannique George Langelaan.

L'un des aspects les plus frappant de ce téléfilm est son relatif minimalisme. Temps Morts mériterait largement de faire partie de l'anthologie The Twilight Zone de Rod Serling. En effet, l’œuvre de Jean-Jacques Lagrange vaut bien cette série culte américaine des années cinquante. Datant de 1968, Temps Mort est filmé en noir et blanc et n'excède pas les soixante-sept minutes. La grande sobriété de ce téléfilm qui, osons le dire, n'a malgré son âge pas pris une ride, vient du fait que le réalisateur ait fait le choix d'un docu-fiction. Surtout dans sa première partie qui décrit l'expérience menée par toute une équipe de scientifiques conduite par un commandant de l'armée française (l'acteur Yves Vincent que tous ceux qui suivaient la série télé Tribunal reconnaîtront). Une antinomie entre les personnage se crée au fil de l'intrigue, Muller ayant de plus en plus de mal à supporter cette situation tandis que Darnier tente de raisonner son ami.

Temps Mort repose presque exclusivement sur les épaules de ses deux principaux protagonistes, les acteurs Jacques Riberolles (Darnier) et Bernard Rousselet (Muller) campent effectivement ces deux astronautes qui vont vivre une expérience hors du commun. Pas ou peu d'effets-spéciaux, on notera tout de même la présence de dizaines de figurants qui pour l'occasion n'auront pas une ligne de texte et aucun mouvement a effectuer puisqu'ils demeureront figés comme le veut l'intrigue.
Presque cinquante ans après sa diffusion, Temps Mort demeure un téléfilm d'une exceptionnelle qualité. La comparaison avec la série culte de Rod Serling n'est pas fortuite puisque le téléfilm de Jean-Jacques Lagrange peut se targuer d'être à la hauteur, et même d'être meilleur, que certains des épisodes de La Quatrième Dimension. Devenu pratiquement introuvable, sa diffusion sur une chaîne arabe et son transfert sur Youtube permet aujourd'hui de le redécouvrir. Un passage obligé pour tous les amateurs de science-fiction...

TEMPS MORT 

Téléfilm réalisé par Jean Jacques Lagrange d'après un roman de George Langelaan
1968 - 67 minutes

jeudi 10 septembre 2015

Le cas du professeur Czelawa de Zygmunt Lech (1986)



Chaque nuit, les rêves de Wanda, épouse du célèbre professeur en psychiatrie Stanislas Czelawa, sont hantés par des visions cauchemardesques. En effet, un homme ressemblant traits pour traits à son mari vient jusqu'à sa chambre dans l'intention de l'agresser. Elle accepte alors de participer à une séance d'hypnose auprès du docteur Stocki qui lui apprend qu'en réalité, ce qu'elle prend pour des rêves n'en sont pas. L'homme qu'elle affirme voir en rêve existe bel et bien.
Le docteur décide alors d'enquêter dans les bas fonds où traîne l'homme en question et découvre alors une réalité insoupçonnée...

Téléfilm d'une durée de cinquante-sept minutes signé par le réalisateur polonais Zygmunt Lech, Le cas du professeur Czelawa (Problemat profesora Czelawy) est une œuvre fantastique adaptant le roman de Stephan Grabinski du même nom. Ne cherchez pas, cette œuvre très originale n'a probablement jamais été diffusée sur les chaînes françaises depuis sa création en 1986.

On pense à la courte nouvelle de Robert Louis Stevenson, L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, le thème du dédoublement de personnalité étant au centre de ces deux œuvres. Bien qu'ici, la chose soit abordée d'une manière sensiblement différente puisque cet étrange individu qui s'en prend avec acharnement à l'épouse du psychiatre n'est pas la sombre facette d'un médecin atteint de troubles psychiatriques à la suite d'expériences scientifiques mais bien un personnage à part partageant les mêmes traits que l'époux de sa victime. Alors même que le pychiatre entre dans une phase léthargique ayant l'apparence de la mort, son double en profite pour s'immiscer au sein de son couple.

Le cas du professeur Czelawa est une œuvre envoûtante qui démarre pourtant sur de mauvaises bases. En effet, le téléfilm a du mal à démarrer et l'on pense à ces myriades de téléfilms du dimanche après-midi qui assomment les spectateurs par leur lenteur. Mais dès lors que le personnage de Wanda (Wanda Czelwowa) rend visite au docteur Stocki (Jan Szurmiej) et que ce dernier enquête pour mettre à jour les sombres tenants de cette histoire fantastique, un certain intérêt commence à se faire sentir.
Point d'effets-spéciaux tape à l’œil, Le cas du professeur Czelawa compte sur la seule interprétation de ses actrices et acteurs pour nous conter cette histoire qui se terminera dans la tragédie.

Zygmunt Lech profite de son récit pour nous décrire une Pologne en pleine décrépitude et dans laquelle sortir de nuit armé d'un couteau n'est pas toujours une mauvaise idée. Les bars miteux et autres bouges construits en plein cœur des quartiers pauvres de la cité sont autrement plus vivants que la demeure des Czelawa où s'égrainent avec ennui les secondes et feraient presque regretter le danger qui rode à chaque coin de table. Le réalisateur signe ici un sympathique téléfilm fantastique. 

 

lundi 7 septembre 2015

La Fenêtre de Jacques Pierre (1970)



Paris, neuvième arrondissement, rue Alfred-Steven. Alors que deux suicides ont eu lieu dans la même chambre de l'hôtel tenu par Madame Dubonnet, le commissaire chargé de l'enquête demande à l'un de ses hommes d'aller s'y installer afin de comprendre les raisons qui ont poussé les deux précédents locataires à se pendre. Pourtant, dès le lendemain matin, le corps de l'inspecteur est lui aussi retrouvé pendu près de la fenêtre de la chambre. Alors même que les quelques clients de l'hôtel désertent les lieux de peur qu'il ne leur arrive malheur, un certain Bracquemont se présente devant le commissaire et lui propose de venir s'installer pour une semaine dans la chambre maudite afin d'essayer de comprendre à son tour le mystère qui entoure les trois suicides...

Ce nouveau sujet ne traite cette fois-ci pas d'une série mais d'un téléfilm assez court puisqu'il ne dépasse pas les quarante cinq minutes. Interprété par Michael Lonsdale (BRACQUEMONT), Jacqueline Danno (ClaRIMONDE), Hélène Dieudonné (MME DUBONNET) et Alexandre Rignault (LE COMMISSAIRE), La Fenêtre fait partie de ces œuvres rappelant fortement les écrits d'Edgar Allan Poe bien qu'il s'agisse en réalité de l'adaptation de la nouvelle fantastique L'Araignée de l'écrivain Hans Heinz Ewers.

Ce court téléfilm décrit le Paris du tout début des années soixante-dix dans un décor qui n'excède pas les limites imposées par le cadre exclusif de la chambre d'hôtel et de la rue Alfed-Steven. Une voix-off, celle de l'acteur et comédien de théâtre Michael Lonsdale, plante le décor avant même que l'acteur lui-même apparaisse sous les traits de cet individu à fleur de peau qui entretenir à distance une étrange relation avec la voisine d'en face, une jeune femme tout de noir vêtue, et que l'on assimilera forcément à la "Grande Faucheuse" ou à un fantôme venu hanter les locataires de cette chambre poussés au suicide par on ne sait quelle force maléfique.

Diffusé pour la première fois le dimanche 2 août 1970 à 21h00, La Fenêtre semble avoir passablement laissé indifférent le public télévisuel qui n'a pas été au rendez-vous. Un manque qui ne pouvait avoir aucune forme d'explication mais qui aujourd'hui trouverait sa raison au vu de l'ennui distillé par cette intrigue riche en promesse mais que la courte durée n'arrive pourtant pas à elle seule à rendre attrayante. Et ce malgré la présence non négligeable de Michael Lonsdale. La Fenêtre, réalisé par Jacques Pierre et mis en musique par le compositeur Joseph Kosma (à ne pas confondre avec son homonyme Vladimir Cosma) est donc une semi-déception que le charme d'une époque poussera peut-être certains à revoir...


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