Figurez-vous que je ne
m'en étais jamais rendu compte mais le vrai nom de celui qui se
cache derrière le plus célèbre des monstres verts (non, pas le
Crédito de Cetelem (c'est son nom), ni le Géant Vert de la marque
éponyme de l'industrie agro-alimentaire et encore moins (quoique)
l'acolyte de Casimir, Hippolyte) est Bruce Banner ! J'imagine
que celles et ceux qui continuèrent à s'intéresser au personnage
au delà de la géniale série L'incroyable Hulk
et des quelques téléfilms qui furent tournés entre 1977 et 1990 le
savaient déjà mais pour moi, ce héros malheureux victime de ses
propres expériences restera à jamais DAVID Banner. Cet homme
qu'interpréta l'acteur Bill Bixby) et qui se transformait
ponctuellement en Hulk (incarné quant à lui par le bodybuildeur Lou
Ferrigno) dès qu'un événement le contrariait ! Mais voilà
qu'allait débarquer longtemps après le pendant féminin de ce
super-héros très particulier et, osons le dire, pas franchement
sympathique. Effet de mode ? Oui... et non puisque Miss Hulk
(She-Hulk en version originale) n'est pas une création récente mais
date au contraire du tout début des années quatre-vingt. Sous
l'impulsion du scénariste Stan Lee et du dessinateur John Buscema,
la jeune femme apparut donc pour la première fois en février 1980
dans le numéro un de Savage
She-Hulk !
Quarante-deux ans plus tard, et après être apparue dans divers
médias tels que les jeux-vidéos, là voilà qui débarque sur
Disney+ en
2022. Au vu des premiers sons de cloche, She-Hulk :
avocate
(car en effet, outre le fait qu'elle soit la cousine du scientifique
Bruce Banner, la miss est avocate à Los Angeles), la série est,
d'après certains, une chiasse intégrale (excusez le terme peu
flatteur et j'avoue, relativement vulgaire). Mais comme il ne faut
surtout pas s'arrêter aux premières impressions et que Disney+
a eu la bonne idée de ne mettre pour l'instant que le premier
épisode à disposition (ce qui évitera à celles et ceux qui
auraient d'emblée la nausée de se forcer à poursuivre
immédiatement la suite de ses aventures), allons donc jeter un œil
à la chose... Retour dans une demi-heure environ...
Woke’n’roll attitude ou pas woke’n’roll attitude ?
J'avoue
que trente-cinq minutes semblent un peu courtes pour se faire une
idée précise ou bien même générale de l'intérêt que peut avoir
She-Hulk : avocate
mais au risque de passer pour un vieux con(testataire), cette
mini-série créée par Jessica Gao qui devrait compter neuf épisodes
commence de manière fort peu élégante. Nous découvrons tout
d'abord l'héroïne Jennifer Walters (l'actrice Tatiana Maslany) dans
son rôle d'avocate (apparemment méprisante envers la gente
masculine qu'elle balaie d'un revers en lui claquant la porte au
nez!). Puis c'est à un retour en arrière nous expliquant les
origines de sa version ''super-héroïque'' que nous impose le récit.
Et autant dire qu'en la matière, le scénario et la mise en scène
se montrent relativement expéditifs. Ne respectant d'ailleurs pas
les origines réelles de la mutation de la jeune avocate qui à
l'origine recevait une transfusion sanguine de la part de son cousin
Bruce Banner à la suite d'une fusillade. Alors même que dans ce
premier épisode, la jeune femme est blessée au bras à la suite
d'un accident de voiture et reçoit malencontreusement quelques
gouttes du sang de Bruce sur sa blessure. Et là, les choses vont
très vite. Une ou deux secondes après, la voici qui se transforme
déjà en Miss Hulk. Question finesse, ce premier épisode se pose
là ! Mais le pire reste ce qui va suivre quelques dizaines de
secondes plus tard lorsque réfugiée dans les chiottes d'un bar
apparemment fréquenté majoritairement par des mâles en rut, elle
rencontrera une groupe de femmes (mais a-t-on d'ailleurs le droit de
les nommer ainsi?) évoquant tout ce que peut engendrer le wokisme.
Puante de propagande, cette séquence évoque en l'espace d'un peu
moins d'une minute,le cas LGBT
et le langage inclusif et cela, avant de confronter l'héroïne à un
petit groupe d'hommes, forcément primaires, alléchés à l'idée de
violenter sur place la jeune femme qui alors va se transformer en
Miss Hulk !
Après
cela, si l'on n'a pas encore compris où veut en venir la série,
autant poursuivre l'aventure ''les yeux bandés''. Finesse encore
lorsque Hulk et Miss Hulk s'entraînent ensemble (celle-ci accusant
son cousin de prétentieux après avoir elle-même affirmé que ses
propres capacités étaient bien supérieures à celle de Bruce!). Si
l'héroïne conserve sa silhouette toute féminine et si Bruce
ressemble à une brute épaisse dénuée de neurones, les auteurs ne
placent pas moins les deux super-héros sur un même piédestal
physique. Au delà de ces spécifications semblant vouloir démontrer
en outre la supériorité intellectuelle de l'héroïne, ce premier
épisode de la série She-Hulk est
à des années-lumière de la sensibilité que pouvait avoir
L'incroyable Hulk.
Ses auteurs se sentant sans doute contraints de plaire au plus grand
nombre, la finesse a laissé la place à une certaine vulgarité et à
une approche burlesque mais jamais drôle du mythe. Bref, She-Hulk
semble avoir l'ambition de
se rapprocher de ce qui se fait sur grand écran en matière de films
de super-héros, à base de punchlines foireuses, d'effets-spéciaux
grandiloquents (pour ne pas dire totalement ringards) et d'intrigue
qui ne l'est pas moins. Seule la suite confirmera ou non cette
impression...