L'année dernière, la chaîne de télévision généraliste
commerciale privée luxembourgeoise Plug ЯTL diffusait dans
l'émission Enquêtes paranormales un
documentaire intitulé Vol
401 : les passagers morts vivants qui
revenait sur l'une des plus grandes énigmes de l'histoire de
l'aviation mondiale. Un fait-divers sans doute encore plus incroyable
que l'affaire du Vol
Malaysia Airlines 370
lors duquel l'équipage et les passagers d'un un vol international
disparurent le 8 mars 2014 alors que l'avion était en route pour
l'aéroport international de Pékin, en Chine. Concernant le vol 401
de la compagnie Eastern
Air Lines qui
décolla à New York et dont l'atterrissage était prévu à Miami,
il faut tout d'abord remonter jusqu'au 29 décembre 1972, date à
laquelle l'avion s'est écrasé dans les Everglades situées en
Floride. Sur les 176 personnes présentes à bord, seul
soixante-quinze d'entre elles survécurent au crash. Le téléfilm Le
Fantôme du vol 401
(The
Ghost of Flight 401)
revient tout d'abord sur cet événement tragique en mettant
notamment en scène l'acteur Ernest Borgnine (La
horde sauvage
ou New
York 1997
côté cinéma et surtout, Supercopter
côté séries) dans le rôle du pilote Dom Cimoli qui a bord du vol
401 perdit la vie. Le téléfilm signé du réalisateur, scénariste
et producteur canadien Steven Hilliard Stern auquel on doit notamment
Les
Monstres du labyrinthe
avec Tom Hanks ou Meurtre
dans l'espace
avec Michael Ironside démarre donc de manière plutôt
conventionnelle en présentant quelques séquences situées à
l'aéroport ou le couple formé de Dom Cimoli et de son épouse avant
que celui-ci ne monte à bord de l'avion qui bientôt disparaîtra
des radars... Mais alors que dans tout bon ou mauvais (télé)film
catastrophe la situation périlleuse se conclue généralement par le
sauvetage des passagers et de l'équipage grâce au concours d'un
héroïque pilote et des membres d'une tour de contrôle, Le
Fantôme du vol 401
prend une toute autre tournure lorsque quelques mois après le crash,
d'autres appareils effectuent des vols et qu'à bord y apparaît le
fantôme de Dom Cimoli...
De
ce point de vue, Le
Fantôme du vol 401
respecte le déroulement du phénomène relayé par divers passagers
(une vingtaine auxquels s'ajoutent les déclarations de deux pilotes)
témoignant dans le fait-divers réel de la présence du pilote
Robert Loft et du mécanicien Don Repo. Apportant une réponse
passablement puérile, le téléfilm de Steven Hilliard Stern s'avère
relativement anecdotique et ne repose que sur la présence à l'image
d'un certain nombre d'interprètes dont les noms et les visages
furent surtout connus du public dans les années
soixante-dix-quatre-vingt-quatre-vingt-dix. L'on retrouve
effectivement parmi les principaux interprètes l'acteur Gary
Lockwood et même l'actrice Kim Basinger bien avant qu'elle n'incarne
une James Bond Girl dans Jamais
plus jamais
d'Irvin Kershner ou qu'elle tienne la vedette dans 9
semaines ½ d'Adrian
Lyne en 1986. L'on retiendra donc en priorité le casting même si au
fond, Ernest Borgnine n'y apparaîtra ensuite que sous une forme
fantomatique et silencieuse. La théorie du fantôme offrant au
téléfilm un ton fantastique, ses différentes apparitions n'ont
rien d'effrayant autrement que pour ceux qui le croisent mais ne
génèrent en rien le moindre sentiment d'effroi chez le spectateur
qui subit la lourdeur de la mise en scène. Notons enfin que Le
Fantôme du vol 401
repose également en partie sur l'ouvrage du romancier américain
installé en Nouvelle-Angleterre John G. Fuller. Spécialiste du
surnaturel et du phénomène OVNI, l'écrivain s'emparait donc en
1976 du sujet et ajoutait une rumeur à un fait-divers qui n'avait
cependant pas besoin de cela pour paraître déjà extravagant :
des accessoires faisant partie du vol 401 auraient été installés à
bords d'autres avions de la compagnie, lesquels auraient été alors
eux-même victime de la même malédiction...