Il y a maintenant treize ans, Frank Darabont révolutionna le petit
monde de l'horreur et notamment celui du thème des zombies en
développant la série The Walking Dead pour
la télévision. Onze saisons plus tard, cette adaptation de la bande
dessinée éponyme de Robert Kirkman, Tony Moore et Charlie Adlard a
fait des petits. Fear the Walking Dead
à partir de 2015, The Walking Dead: World Beyond
en 2020, Tales of the Walking Dead en
2022, et cette année, Dead City
ainsi qu'un spin-off tournant autour du personnage de Daryl Dixon. En
attendant qu'un autre soit consacré l'année prochaine à Rick et
Michonne, les premiers épisodes de la série The
Walking Dead: Daryl Dixon viennent
d'être projetés sur le petit écran à partir du 10 septembre
dernier. Et force est de reconnaître que l'accoutumance à laquelle
nous avait habitué l'a série d'origine avait eu le pouvoir de
lasser une partie du public. Le concept devait sembler en effet se
répéter à l'envie : rencontres de diverses communautés avec
à la clé, l'apparition de grands méchants parfaitement campés.
The
Walking Dead: Daryl Dixon
est en totale rupture avec The
Walking Dead puisque
dès l'entame du premier épisode l'on découvre que l'action se
situe non plus dans le Commonwealth aux États-Unis mais dans la
vieille Europe avec une séquence qui évoque une Venise en ruines
aux décors remarquables. Daryl, dont les fans savent qu'il n'est pas
un fervent adepte des douches, prend l'eau en tombant de la coque du
bateau à bord duquel il semble avoir été contraint de monter par
des individus que nous rencontrerons plus tard. Cet article n'étant
consacré qu'aux deux premiers épisodes, il ne s'agira donc pas de
donner un avis définitif mais de prime abord, The
Walking Dead: Daryl Dixon commence
très bien avec la rencontre entre notre héros désormais privé de
son arbalète et Isabelle qu'interprète l'actrice française
Clémence Poésy. La jeune femme sauve la vie de Daryl lors d'un
guet-apens et le dirige vers une abbaye où vivent des nonnes ainsi
qu'un jeune adolescent prénommé Laurent. L'intégralité du premier
épisode intitulé L'âme
perdue s'offre
une approche qui lui donne des airs d'heroic fantasy que le second,
alouette
confirmera par la suite. Situés en France, ces deux premiers pas
dans cet univers principalement consacré à Daryl Dixon sont
d'authentiques réussites qui bénéficient de décors absolument
majestueux où les morts-vivants apparaissent pour l'instant de
manière parcimonieuse.
On
sait de toute manière depuis longtemps que le plus grand danger ne
vient souvent pas de ces créatures décharnées avides de chair
humaine mais plutôt de l'homme lui-même et de son pouvoir de
décision sur la vie et la mort de son prochain. L'occasion sera
d'ailleurs acquise de rencontrer l'un de ces grands méchants dont la
série a le secret incarné cette fois-ci par Romain Levi dans la
peau de Codron. La série est la première occasion pour ses auteurs
d'explorer le talent du jeune Louis Puech Scigliuzzi qui interprète
Laurent, cet érudit adolescent, formé par un homme d'église qui
depuis qu’il a été mordu et s'est transformé en zombie vit
reclus dans une cellule de l'abbaye en attendant que les prières de
ses bonnes âmes lui permettent de revenir à la vie. Se déroulant
sur le territoire français, la série est l'occasion de découvrir
une grande majorité d'interprètes hexagonaux. Ce qui n'empêche
malgré tout pas le spin-off d''être dirigé et produit par des
américains. Créé par David Zibel et notamment produit par Norman
Reedus (qui interprète toujours le rôle-titre) et Greg Nicotero,
The Walking Dead: Daryl Dixon
est
pour l'instant un formidable alternative à la série originale. Le
second épisode vient d'ailleurs confirmer la chose avec, en
ouverture, un retour sur le passé d'Isabelle au moment même où le
virus frappa la capitale française. Le récit est on ne peut plus
simple : alors que Daryl cherche par tous les moyens à repartir
chez lui, il accepte d'escorter Isabelle et Laurent jusqu'au nord du
pays. Le voyage offrira tout d'abord à nos personnages l'occasion
de faire la rencontre avec une ''tribu'' essentiellement constituée
d'adolescents. Il était prévu de retrouver Melissa Mcbride, qui
jusque là interprétait le personnage de Carol Peletier mais depuis,
l'actrice américaine a choisit de quitter la série pour des
raisons connues d'elle seule. Soyons prudents et attendons que les
six épisodes aient montré leur contenu pour donner un avis
définitif à ce nouveau spin-off mais pour l'instant, The
Walking Dead: Daryl Dixon
est irréprochable. L'univers est parfaitement immersif et novateur
et le choix d'avoir centré cette nouvelle série en France et sur le
plus iconique personnage de The
Walking Dead
est un avantage de poids. Vivement la suite...