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lundi 1 septembre 2025

Desperation de Mick Garris (2006) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

L'histoire du roman Desperation de Stephen King est un peu particulière. En effet, comme la plupart des œuvres signées du grand maître de l'épouvante et du fantastique qui connaissent une interaction entre elles, cet ouvrage sorti chez nous et sur son territoire d'origine en 1996 est directement lié à un autre roman paru lui aussi cette année là : The Regulators . Les deux œuvres constituant une sorte de diptyque aux univers plus ou moins communs et parallèles dont seule la première eut les honneurs d'une adaptation. Mais pas sur grand écran, non. C'est donc la petite lucarne qui bénéficia de cette adaptation dont l'ambition n'est pas la première des qualités s'agissant du peu d'ampleur que revêt le matériau d'origine. Notons enfin que Desperation fut écrit par Stephen King sous son véritable nom. Contrairement à The Regulators qui lui le fut sous son célèbre pseudonyme de Richard Bachman. Alors, Desperation, qu'est-ce que c'est ? Ou plutôt, qu'est-ce que l'auteur américain a choisi d'y développer ? Et bien, le téléfilm de Mick Garris, lequel a par le passé adapté plusieurs fois l'univers de Stephen King à travers Sleepwalkers, Riding the Bullet ou les mini-séries The Stand et The Shining, regroupe une poignée de personnages réunis dans la petite ville minière de Désolation (qui est en outre le titre français). Tous ont été appréhendés par le shérif Collie Entragian. Un individu inquiétant qui à la suite de l'arrestation de Peter et Mary Jackson (respectivement incarnés par Henry Thomas et Annabeth Gish) les emmène dans sa voiture de fonction jusqu'à la ville dont il a la responsabilité de veiller au bien-être de ses habitants depuis un certain nombre d'années. À leur arrivée, Peter et Mary découvrent que Désolation a été le théâtre d'un terrible drame. La plupart de ses habitants ont disparus tandis que quelques cadavres trônent dans les rues. Le shérif tue alors Peter sans raison apparente avant d'enfermer Marie dans l'une des cellules de la prison. La jeune femme rejoignant ainsi d'autres victimes de ce représentant de la loi qui semble être sous l'emprise d'une force liée au passé tragique de la ville. En effet, Désolation fut témoin d'un drame lors duquel des mineurs, tous d'origine chinoise, se retrouvèrent coincés à l'intérieur après qu'une explosion ait bouché son entrée. Comme cela est généralement le cas dans bon nombre d'ouvrages écrits par Stephen King, le véritable héros du récit est un enfant. Interprété par le jeune Shane Haboucha, David Carver est lui-même enfermé à part dans une cellule tandis qu'en face de la sienne, ses parents Ellie et Ralph (Sylva Kelegian et Matt Frewer) sont derrière les barreaux d'une autre cellule...


Rejoints plus tard par d'autres personnages comme ceux de l'écrivain John Edward Marinville (Tom Skerritt), du conducteur de camping-car et agent du romancier, Steve Ames (Steven Weber, lequel incarna notamment en 1997 le rôle de Jack Torrance dans l'adaptation télévisuelle du roman The Shining) ou de l'auto-stoppeuse Cynthia Smith (Kelly Overton), le groupe va tenter d'échapper au shérif Collie Entragian avant de tout faire pour l'empêcher de nuir à l'avenir... N'étant à l'origine pas l'un des meilleurs romans de Stephen King, son adaptation pour le petit écran tient presque du miracle. Car si le téléfilm n'est lui-même pas du grand ouvrage, en dépit de son aspect visuel, de ses effets-spéciaux et de certaines évocations mielleuses comme la ferveur religieuse du jeune David Carver qui aidera le groupe à s'en sortir, l'intrigue de Desperation est plutôt agréable à suivre. Surtout dans sa première partie, lorsque l'on fait la connaissance du shérif Collie Entragian qu'incarne avec conviction l'excellent Ron Perlman. L'ancien interprète d'Amoukar dans La guerre du feu et de Salvatore dans Le nom de la rose tous deux signés du réalisateur français Jean-Jacques Annaud ou celui d'Ira Soames en 1992 dans Sleepwalkers qui permettra à Mick Garris de le faire tourner une première fois à l'occasion de cette autre adaptation de Stephen King porte véritablement Desperation sur ses épaules. En shérif psychopathe dont on ne se doute pas encore qu'il est lui-même la victime d'un démon prénommé Tak (lequel sera également présent dans le roman The Regulators), l'acteur est parfois vraiment flippant. Si chez Stephen King il est de coutume que l'auteur de fameux romans d'épouvante tels que Pet Semetary, Misery, Christine ou The Dead Zone s'inspire de faits ayant réellement fait parler d'eux dans les médias à différentes époques, ici, le personnage incarné par Ron Perlman semble faire référence à l'un des pires tueurs en série qu'aient connu les États-Unis en la personne de Gerard Schaefer. Ancien flic, celui-ci profitait en effet de son statut de représentant de la loi pour arrêter de jeunes femmes auxquelles il faisait subir les pires sévices avant de les tuer et de faire disparaître leur cadavre. Notons enfin le mot ''Redrum'' affiché sur l'un des murs de la prison et qui semble faire directement référence à celui inscrit lui aussi en lettres de sang dans l'adaptation cinématographique de The Shining réalisée en 1980 par Stanley Kubrick...

 

dimanche 11 mai 2025

Frankenstein: The True Story de Jack Smight (1973) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Célèbre créature du bestiaire fantastique créée avant sa toute première parution en 1818 par la romancière britannique Mary Shelley, Frankenstein fut de nombreuses fo....... Euh ! Attendez, on reprend tout depuis le début...... Car en effet, contrairement à ce que beaucoup prétendent connaître du mythe, Frankenstein n'est pas une créature mais le nom de celui qui la créa. En effet, le monstre dont il est question dans le roman Frankenstein; or, The Modern Prometheus est à l'origine l’œuvre d'un scientifique suisse né à Naples, en Italie, du nom de Victor Frankenstein. Le premier étant étroitement lié au second, il n'est donc pas rare qu'on les confonde. D'autant plus que le cinéma orne en général les affiches de films adaptés du roman du nom du scientifique tout en arborant principalement sa création conçue à partir de morceaux de cadavres prélevés sur différents corps. Si le mythe fut à de nombreuses reprises adapté sur grand écran ainsi qu'au théâtre, plusieurs adaptations virent également le jour à la télévision. Parmi ces dernières, deux furent produites et diffusées en 1973. La première, purement américaine, fut sobrement intitulée Frankenstein et réalisée par Glenn Jordan. Quant à la seconde, celle qui nous intéresse ici précisément fut une collaboration entre l'Amérique de Richard Nixon et le Royaume-Unis. Une adaptation relativement prétentieuse, voire osée, qui sous le titre Frankenstein: The True Story prétendait donc relater la véritable histoire du scientifique et de sa célèbre créature. Cependant, l'on découvre rapidement les ambitions du réalisateur Jack Smight et des scénaristes Christopher Isherwood et Don Bachardy qui plutôt que de reprendre Frankenstein; or, The Modern Prometheus ligne par ligne ont semble-t-il préféré l'actualiser à leur sauce. Bien sûr, certaines lignes plus ou moins importantes sont conservées. Et notamment lors de la ''naissance'' du monstre opérée par Victor Frankenstein. Pourtant, l'un des grands bouleversements du récit s'inscrit dès l'apparition à l'écran du personnage du docteur Henry Clerval qu'interprète à l'image l'acteur David McCallum (Les séries Des agents très spéciaux et L'homme invisible). Car si Victor Frankenstein qu'incarne de son côté Leonard Whiting donnera effectivement la dernière touche à cet étrange rêve narcissique de toucher à cette forme de divin consistant à donner la vie à partir de ''matières mortes'', c'est bien son ami Henry qui dans le cas du téléfilm en est l'initiateur. Une manière pour Jack Smight d'idéaliser le personnage central du récit quant dans le roman, celui-ci aura tendance à devenir arrogant au fil du récit !


Le téléfilm bouleverse donc la donne et pour une œuvre qui se prétend être une version véritable du roman de Mary Shelley, la surprise est en fait relativement conséquente. Ce qui, à vrai dire, n'a que peu de conséquences sur l'intérêt puisque Frankenstein: The True Story est une très bonne surprise interprétée par d'excellent acteurs. La créature est incarnée par le canadien Michael Sarrazin. Au sujet de celle-ci, même si elle est elle aussi idéalisée à travers le visage angélique de son interprète par rapport à la description qu'en faisait à l'époque la romancière britannique, la créature retrouve cependant peu ou prou l'intelligence de celle décrite par Mary Shelley même si elle reste majoritairement muette. Contrairement aux adaptations cinématographiques où le monstre est en général décrit comme une créature dénuée de toute réflexion ! Parmi les personnages secondaires du récit que l'on retrouve dans le téléfilm, on peut noter la présence de l'aveugle ou celle de la fiancée de Victor, Elizabeth Fanshawe (l'actrice Nicola Pagett). En outre, James Mason incarne le rôle du Docteur John Polidori, en hommage à l'écrivain éponyme italo-anglais connu pour sa nouvelle The Vampyre et qui ici est décrit comme un être sans scrupules et immoral dont les ambitions originellement similaires à celles de Clerval et Frankenstein vont bien plus loin. Notons également la présence de Jane Seymour dans le double rôle d'Agatha et Prima. La première est la fille du vieil aveugle tandis qu'après son décès, sa tête est prélevée afin de servir à une nouvelle création. Prima devenant ainsi la ''partenaire'' féminine de la créature. Un concept qui sera notamment repris par James Whale en 1935 dans son chef-d’œuvre, Bride of Frankenstein. Bien que Jack Smight et ses scénaristes amenuisent le portrait orgueilleux de Victor Frankenstein en le faisant apparaître pendant quarante-cinq bonnes minutes comme un partisan des ambitions dévorantes de son ami Henry Clarvel (et plus tard, de celles de Polidori), Frankenstein: The True Story n'offre pas qu'une vision ''romanesque'' du roman comme en témoignent certaines séquences empruntant à l'horreur la plus viscérale. Le téléfilm offre en outre une très belle reconstitution de l'époque à travers ses décors et ses costumes. Malgré ses larges prises de liberté, le téléfilm demeure une mémorable adaptation qui vaut bien une majeure partie des films qui au cinéma ont consacré leur sujet au mythe de Frankenstein...

 

lundi 14 octobre 2024

The Ones who Live de Scott M. Gimple Andrew Lincoln et Danai Gurira (2024) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Première chose à savoir si l'on espère que cet énième Spin-off de la série The Walking Dead s'étale sur plusieurs saisons : The Ones Who Live n'en comptera qu'une seule. Et c'est avec soulagement que l'on peut apprendre cette news au sujet de cette nouvelle création dont les origines remontent en 2003 à travers la parution de la bande dessinée créée par Robert Kirkman, Tony Moore et Charlie Adlard avant d'être tout d'abord adaptée par Frank Darabont. En offrant aux fans de la franchise d'origine un produit dérivé mettant en scène deux des personnages les plus iconiques, Scott M. Gimple Andrew Lincoln et Danai Gurira se tirent une balle dans le pied et par la même occasion, nous plantent un couteau dans le dos. D'abord, tout est histoire de goût. Comme le démontrèrent notamment les critiques au sujet du Spin-off consacré à Daryl et Carrol qui de mon point de vue ont beaucoup plus de choses à apporter à la franchise que cette idole un peu trop lisse qu'a souvent été Rick Grimes (Andrew Lincoln). Lequel ayant été porté aux nues comme l'ultime représentation du Bien.Héros américain qui nous marqua dès lors qu'il porta la barbe longue, le cheveu gras, avant de perdre temporairement la tête lors d'une séquence qui le montrait mordre à pleines dents un antagoniste qui s'apprêtait à faire du mal à son fils Carl. Après ça ? Une douche bien méritée, un rasage de près et retour à la figure paternelle, au mari exemplaire, au valeureux chevalier, à l'ancien FLIC sans qui, aucune décision ou presque ne pouvait être prise. À ses côtés, Michonne (Danai Gurira). Aussi charismatique que Daryl Dixon. Son pendant féminin d'une certaine manière même si d'autres évoquent plutôt Carrol. The Ones Who Live marque également le retour d'Anne (Pollyanna McIntosh), affublée d'une coupe au bol aussi ridicule que le script de Scott M. Gimple et Gary Spinelli et où le combat entre le Bien et le Mal est d'une ampleur sans doute plus cataclysmique que jamais. Au centre d'un projet totalement fou de génocide orchestré par le major général Beale (Terry O'Quinn), nos deux légendaires personnages vont tout d'abord devoir se retrouver. Depuis huit ans qu'ils ne se sont plus revus, les créateurs du Spin-off consacrent le premier épisode à Rick et le second à Michonne avant qu'une fois réunis, ces deux là prennent la pose devant la caméra pour nous exposer leurs projets ainsi que leurs problèmes de couple. Huit ans sans s'être revus ni touchés, forcément, ça donne des idées.


Et les voilà emportés dans un désir interminable l'un pour l'autre, s'embrassant chaque fois que l'occasion se présente, comme deux adolescents qui découvrent leurs premiers émois. Touchant un moment, carrément chiant l'instant d'après. Constitué de six épisodes dont seuls les deux premiers sont véritablement intéressants, The Ones Who Live passe de la série horrifico-post-apocalyptique à la romance zombièsque dont la répétitivité rend le tout terriblement maussade. Rick ne devenant plus que l'ombre de lui-même tandis que Michonne tente de l'arracher à l'univers qui est le sien depuis de nombreuses années. Bourré d'invraisemblances telles qu'il est difficile de retenir son rire, le Spin-off faillit effectivement dans tout ce qu'il entreprend ou presque. Une ville immense dont l'existence est tenue secrète par une armée constituée de milliers de soldats et où pourtant, nos deux héros évoluent et cogitent sans presque aucun risque sur leur fuite éventuelle. Fuis-moi, je te suis, suis-moi je te fuis aurait pu être l'accroche de The Ones Who Live tant l'un et l'autre des deux principaux protagonistes ne semblent jamais savoir ce qu'ils veulent réellement. Comme lors de cette séquence totalement absurde montrant lors de leurs retrouvailles, un Rick convainquant Michonne de le suivre tout en lui promettant de fuir un jour cette ''ville-geôle'' qui le retient prisonnier depuis des années avant de lui faire comprendre quelques instant plus tard qu'elle devra s'en échapper seule afin de retrouver leurs deux enfants ainsi que les habitants d'Alexandria ! Des absurdités telles que celle-ci, The Ones Who Live en contient des wagons pleins à craquer. Mais le pompon, ça reste tout de même l'ultime épisode. Qu'il s'agisse de la confrontation avec Anne, obnubilée à l'idée que le couple puisse s'échapper avant de retourner subitement sa veste en leur donnant les clés qui leurs permettront de recouvrer la liberté (le lieu où se trouve le dossier qui pourrait les compromettre). Ou qu'il s'agisse encore de ce pré-final lors duquel ils s'introduisent dans le stock d'explosifs de la ville afin de tout faire sauter alors même que des milliers de soldats sont présents sur place. Et je ne parle même pas de ces deux séquences qui sont amenées à devenir cultes tant elles sont improbables et lors desquelles Michonne et Rick survivent à l'explosion du site ou lorsque ce dernier sort sans le moindre encombre d'une situation périlleuse l'opposant à un groupe de zombies ! Bref, entre embarras, ennui et rigolade franche mais apparemment inappropriée, The Ones Who Live est ce qui pouvait nous être proposé de pire au sein de la franchise The Walking Dead...

 

Daryl Dixon - The Book of Carol (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Après une première saison qui avait tout d'abord su se démarquer de la série originale grâce à la transposition de l'univers de The Walking Dead en France, l'accroche de Daryl Dixon provient tout d'abord du sous-titre qui accompagne cette seconde fournée diffusée pour la première fois chez nous le 29 septembre dernier. The Book of Carol met effectivement en scène l'un des personnages iconiques qui n'était encore jusqu'ici que très superficiellement évoqué. De bonnes choses à tirer de celle qui fut l'amie la plus proche du héros de ce Spin Off tout en apportant quelques éclaircissements quant à sa relation avec la mort de sa fille. L'on constate que douze ou treize ans après que Carol ait perdu Sophia dans des conditions sans doute moins traumatisantes que le contexte dans lequel nous découvrions à l'époque les raisons de sa disparition, la mère n'est toujours pas parvenue à faire son deuil. Durant la moitié de cette seconde saison partagée de manière homogène entre les États-Unis dont veut s'échapper Carol afin de retrouver Daryl et la France où se dernier échoua la saison précédente, le scénario est l'occasion de présenter un nouveau personnage en la personne de Ash (l'acteur Manish Dayal). Un homme droit, loyal,marqué par un décès qui ne pourra que le rapprocher de celle qui espère retrouver son ami. Également constitué de six épisodes, Daryl Dixon - The Book of Carol provoque un véritable bouleversement dans l'ordre des choses alors même que semblait établi jusqu'ici, qui reposait sur le Bien et qui figurait le Mal. En forme de doublon permanent, cette seconde saison ne fait pas qu'opposer deux situations partagées soit par des distances hypothétiquement infranchissables, soit par des conflits dont ressortent perpétuellement vainqueur celles et ceux qui ont choisit de faire le Bien. Au centre du récit l'on retrouve donc Laurent Carrière (Louis Puech Scigliuzzi), jeune érudit convoité par Losang (Joel de la Fuente) et par Marion Genet (excellente Anne Charrier), laquelle apparaît dans un premier temps comme l'unique antagoniste de cette histoire. Parfois woke sur les bords mais pas trop, la série continue donc de mettre en scène Daryl, toujours formidablement incarné par Norman Reedux en père protecteur de substitution lors d'une aventure jamais avare en péripéties... Les temps morts se font rares et les occasions de voir se profiler des retournements de situation sont nombreuses. Tournée dans des décors hexagonaux qui, sans chauvinisme aucun, s'avèrent d'une confondante beauté, le gros de l'intrigue se déroule au Mont-Saint-Michel tout en permettant aux protagonistes d'évoluer parmi certains décors aperçus lors de la première saison...


Dans cette suite très vigoureuse et graphiquement somptueuse, les amateurs d'horreur auront droit à leur quota de morts, d'un côté comme de l'autre. Et même, d'un côté comme DES autres puisque comme nous l'avait habitué la franchise depuis ses débuts, les ''Affamés'' ne sont pas les seules créatures dont nos valeureux héros auront à se méfier. Concentré sur six épisodes, Daryl Dixon - The Book of Carol permet d'accélérer le phénomène de prise du pouvoir jusqu'à le démultiplier. Un jeu de domino qui permet à un antagoniste d'en chasser un autre. En contrepartie, la seconde saison et surtout ses auteurs semblent devoir s'auto-contraindre à l'habituelle caricature qui touche l'hexagone chaque fois qu'une production américaine vient tourner ou fait mine de le faire dans notre pays. Les baguettes de pain, l'accordéon ou le fameux béret ayant été ici remplacés par une image de la France qui dans l'ensemble et en dehors de la représentation post-apocalyptique de la capitale ou de la Défense en particulier ne ressemble absolument pas à celle que l'on imagine être en ces années 2020. Présentant une France certes ''charmante'' mais clairement désuète, on a très souvent l'impression que la série a fait un bon dans le passé pour s'inscrire dans la première moitié du vingtième siècle, jusqu'à même évoquer la sombre période 39/45 ! Certains grinceront certainement des dents quand d'autres s'amuseront de ces choix narratifs et environnementaux pittoresques. Reste que Daryl Dixon - The Book of Carol est une excellente suite à la première saison et qu'elle demeure sans doute le meilleur Spin Off de The Walking Dead produit jusqu'ici malgré un tout dernier acte parfaitement dispensable et qui ouvre de nouvelles perspectives permettant à Daryl Dixon de s'exporter de nouveau à l'étranger. En Angleterre comme semblent le signifier les quinze ou vingt dernières minutes du sixième épisodes ? Ou bien en Espagne comme semblent l'évoquer les lieux de tournages choisis pour la troisième saison ? L'avenir nous le diras espérons-le, très bientôt...

 

lundi 26 août 2024

The Night Strangler de Dan Curtis (1973) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Durant sa carrière de cinéaste, le réalisateur américain Dan Curtis fraya avec le petit et le grand écran. Mettant en scène quelques sympathiques bobines horrifiques, il fut au moins notamment l'auteur de deux authentiques moments d'effroi. En 1976 tout d'abord, avec le long-métrage cinématographique Burnt Offerings, cas unique de maison vivante absorbant littéralement l'énergie vitale de ses habitants et dont on ne trouve me semble-t-il qu'un ou deux équivalents littéraires à travers l'un des nombreux chefs-d’œuvre écrits par le romancier britannique Graham Masterton, La maison de chair et l'excellent mais néanmoins étouffant Le festin séculaire de l'écrivain français Georges-Jean Annaud... Ensuite, avec La Malédiction de la veuve noire l'année suivante, véritable cauchemar diffusé pour la première fois dans notre pays le 31 août 1983 et dont les spectateurs les plus sensibles se souviennent encore très certainement. Entre autres films et téléfilm fantastico-horrifiques qu'il mit lui-même en scène, Dan Curtis participas au succès de ce qui allait bientôt devenir une série constituée de deux pilotes et de vingt épisodes. Créée par le scénariste et producteur Jeffrey Grant Rice, le premier pilote de la future série intitulée The Night Stalker fut tout d'abord réalisé par John Llewellyn Moxey (je reviendrai d'ailleurs peut-être prochainement dessus). Le second, lui, fut donc confié à Dan Curtis sous le titre The Night Strangler. Et comme son nom l'indique, il met à l'épreuve le héros de la série incarné par l'acteur Darren McGavin dans le rôle du journaliste Carl Kolchak face à un tueur en série insaisissable qui s'en prend exclusivement aux femmes qu'il étrangle et dont il brise la nuque avant de les vider de leur sang... Mélangeant enquête policière et fantastique, cet épisode, comme tous les autres d'ailleurs, fait chaque fois appel à l'un des grands mythes du bestiaire fantastique. Ici, en l'occurrence, celui du vampire...


Considérée comme l'une des principales sources d'inspiration ayant donné naissance deux décennies plus tard à la série culte X-Files : aux frontières du réel, The Night Stalker (titré chez nous, Dossiers brûlants) est effectivement très proche de celle créée par Chris Carter et dans laquelle, cette fois-ci, les agents du FBI Dana Scully et Fox Mulder allaient enquêter sur des phénomènes paranormaux et autres créatures au cours de nombreux épisodes regroupés en onze saisons. À chaque époque ses créatures et celles de la série mettant en scène Carl Kolchak seront généralement plus proches de celles réunies dans les classiques de l'âge d'or du cinéma fantastique que dans l'observation de phénomènes extraterrestres et autres cas de mutations génétiques. Le personnage incarné par l'acteur Darren McGavin colle aux basques de la police, ce qui a tendance à rendre agressifs les représentants de l'autorité. Surtout lorsque le journaliste alors lancé en mode détective se fait plus clairvoyant que les inspecteurs chargés d'enquêter ! Pourvu d'une résistance à toutes épreuves au risque de voir les foudres du directeur de la publication (Simon Oakland dans le rôle de Tony Vincenzo) tomber sur lui, Carl Kolchak parviendra chaque fois à résoudre les affaires qu'il aura décidé lui-même de prendre en charge. Concernant la ''paternité'' de The Night Stalker sur la future série X-Files, ce second téléfilm n'en est que la plus remarquable représentation. En effet, le vampire en question qu'incarne l'acteur Richard Anderson, un ancien médecin dont l’hôpital fut fermé avant de finir ''englouti'' sous les fondations de la ville réapparaît tous les vingt et un ans, faisant à chacune de ses réapparitions six victimes avant de disparaître à nouveau. Le personnage du docteur Richard Malcolm fait avec évidence référence à celui d'Eugène Victor Tooms qui par deux fois fut confronté à Mulder et Scully dans les épisodes Compressions et Le retour de Tooms et dont les méthodes de survie seront à peu de chose près les mêmes que dans le téléfilm de Dan Curtis. Concernant The Night Strangler, il s'agit d'un très sympathique thriller en forme d'épisode pilote testant à l'époque de sa sortie la viabilité de son concept. Le récit est quant à lui adapté d'une histoire écrite par le romancier et scénariste américain, Richard Matheson...

 

dimanche 2 juin 2024

Terror at London Bridge ou Le retour de Jack l'éventreur de E.W.Swackhammer (1985) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Jack l'éventreur, ce tueur dont l'identité est demeurée inconnue et qui pourtant est le plus célèbre dans sa catégorie. Des dizaines d'ouvrages littéraires, de longs-métrages cinématographique et télévisuels ou de documentaires pour au final apporter des hypothèses parfois sans le moindre fondement... Terror at London Bridge ou Le retour de Jack l'éventreur demeure parmi les œuvres les plus farfelues s'étant inspirées du mythe puisque le lieu de l'action et le dit retour de celui qui à la fin du dix-neuvième siècle se rendit coupable d'au moins cinq meurtres particulièrement abominables sont parfaitement improbables. Pour commencer, les ''fans'' de Jack l'éventreur et du site de Withechapel qui à l'époque était un authentique coupe-gorges et une véritable cours des miracles peuvent abandonner tout espoir de retrouver le cadre d'origine. En effet, par un subterfuge totalement biaisé, le téléfilm de E.W.Swackhammer ne se déroule pas à Londres mais aux abord d'un pont situé sur le lac Havasu en Arizona. Historiquement, Terror at London Bridge repose sur un fait qui par contre s'avère tout à fait authentique. Situé aux États-Unis à Lake Havasu City, le London Bridge y a été reconstitué après avoir été démantelé en 1967 alors qu'il avait été construit en 1831 au dessus de la Tamise, dans la capitale anglaise, Londres. La construction du pont s'est par la suite achevée en 1971 et figure donc depuis comme l'une des principales attractions de Lake Havasu City. Le scénariste William F. Nolan imagine alors une histoire non plus située sur le territoire d'origine des méfaits perpétrés par celui que l'on surnomme toujours Jack l'éventreur mais à des milliers de kilomètres de distance, en Amérique. L'idée consistant en un retour de l'assassin après que la dernière pierre de l'édifice qui avait disparue sous les eaux de la Tamise ait été retrouvée et à nouveau fixée au pont reconstruit. Le meurtre d'une jeune femme dont le sang va imprégner la pierre en question sera à l'origine du retour du tueur au travers d'effets-spéciaux auxquels n'aurait sans doute pas osé rêver le plus mauvais artisan en la matière. Une fois chose faite, c'est une épidémie de très courte ampleur à laquelle vont devoir faire face les autorités de Lake Havasu City. Muté après avoir été au centre d'une bavure policière, l'inspecteur Don Gregory est alors chargé de l'affaire.


Le rôle est confié à l'acteur David Hasselhoff , lequel est notamment connu dans notre pays pour avoir interprété le rôle principal de Michael Knight dans la série télévisée K 2000 entre 1982 et 1986 avant de réapparaître quatre ans plus tard dans celui de Mitch Buchannon dans Alerte à Malibu entre 1989 et 2000. Il campe ici le rôle d'un flic peu enclin à user de son arme qui fait la connaissance d'Angie, une jolie jeune femme propriétaire de plusieurs embarcations mouillant dans le lac Havasu qu'interprète une autre star du petit écran, Stepfanie Kramer. Parmi les dizaines de séries dans lesquelles l'actrice trimballa son joli minois, le personnage du Sergent Dee Dee McCall dans Rick Hunter la rendra mondialement célèbre. L'on remarquera d'ailleurs que l'un des principaux intérêt de Terror at London Bridge se situe au niveau de son casting. Car outre ces deux principaux interprètes, d'autres tout aussi connus viendront rallonger la liste des personnages. L'on y croisera en effet l'actrice Adrienne Barbeau en libraire, laquelle fut tout de même l'épouse du réalisateur John Carpenter jusqu'en 1984 et pour lequel elle tourna dans Meurtre au 43e étage, Fog et New York 1997. L'on retrouve également les acteurs Clu Gulager (Le retour des morts-vivants de Dan O'Bannon), Ken Swofford (La Variété Andromède de Michael Crichton) ou encore Lane Smith qui interpréta notamment le rôle récurrent de Nathan Bates dans la série culte de science-fiction, V entre 1984 et 1985. ''Culte'' est un mot que les fans de nanars pourraient presque adresser à Terror at London Bridge tant certaines séquences sont ridicules. À l'image de la réapparition de Jack L'éventreur, lequel s'extrait dans des conditions visuelles désastreuses de la dernière pierre du London Bridge. Ou encore à l'image de cet individu bien trop louche pour être honnête, sorte de croisement entre Christopher Lee et Udo Kier qui aurait mieux fait d'arpenter les coulisses d'un film de vampire que ce téléfilm relativement médiocre. Tout ou presque est pénible. Du sous Rick Hunter, Mike Hammer ou tout autre série policière de l'époque à la sauce serial killer fantastique... du pauvre. Comme ce personnage semble-t-il tout droit venu d'un lointain passé, accoutré à la ''Décrochez-moi-çà''... Comparé à tout ce qui a pu être réalisé sur le sujet depuis les débuts du septième art ou de la télévision (un conseil, si vous ne l'avez jamais vu, ruez-vous sur l'excellente mini-série Jack l'Éventreur réalisée par David Wickes trois ans plus tard et principalement incarnée par le génial Michael Caine), Terror at London Bridge est vraiment une piteuse production...

 

jeudi 9 novembre 2023

Verdict : The Walking Dead : Daryl Dixon (2023) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

The Walking Dead, Fear the Walking Dead, The Walking Dead : World Beyond, Tales of the Walking Dead, Fear the Walkind Dead : Dead in the Water, Dead City, The Walking Dead : Daryl Dixon, etc, etc... Voilà une franchise qui sait comment exploiter son propre filon jusqu'à la garde. Jusqu'à la nausée diront certains. À l'époque, qui pouvait rêver mieux qu'une série dérivée mettant principalement en scène Daryl Dixon ? L'un des chouchous d'un univers où la puanteur est d'abord si insoutenable que certains protagonistes ne pourront s'empêcher de rendre à la nature le contenu de leur estomac. Un univers où comme l'avait prophétisé un certain George Romero, ''Les morts reviennent sur Terre''. Un univers où l'homme lui-même est devenu l'un des prédateurs les plus dangereux qui soient (un euphémisme en soit). Et pourtant, malgré la présence de créatures décharnées, le monde de The Walking Dead ne nous aura jamais paru aussi cohérent. Réaliste même, bien que le concept de ces créatures antédiluviennes n'est rien de plus que le fruit d'imaginations multiples. Avec ses onze saisons, la série originale aura donc fini par achever une partie de celles et ceux qui adhérèrent à l'univers de ses héros. Des résistants formant une communauté soudée régulièrement assiégée par des zombies physiquement de plus en plus dégradés et par des hommes bien vivants profitant de l'opportunité qui leur était offerte pour faire régner la terreur. Parmi nos valeureux héros, certains se distinguèrent plus que d'autres. Rick Grimes, considéré comme le principal personnage de la première série, mais également Carol Peletier, Maggie Greene et beaucoup d'autres encore. Tout n'est qu'histoire de goût mais deux noms reviennent sans cesse à l'esprit des fans. Celui de Michonne et surtout, celui de Daryl Dixon auquel les créateurs ont donc eu la bonne idée de consacrer un Spin-off à son nom : The Walking Dead : Daryl Dixon. Après avoir envahi les États-Unis sous différentes formes, la franchise s'installe désormais sur notre territoire. Partant du Sud pour remonter vers le nord, The Walking Dead : Daryl Dixon aurait pu n'être qu'une resucée de tout ce que nous avions déjà connu auparavant. Et quelque part, le spin-off mettant en scène le génial Norman Reedus l'est !


Toujours des zombies décharnés et des méchants bien vivants harcelant nos vaillants protagonistes. Sauf qu'ici, l'univers parlera davantage aux français. De la Provence jusqu'à l'un des sites du Débarquement en Normandie en passant par la capitale, The Walking Dead : Daryl Dixon ne fera pas de jaloux, ou presque. Cette nouvelle série fut donc tournée dans des décors majestueux, entre le sud, à Martigues, Marseille et les sublimes Calanques et le nord, à Omaha Beach et au Mont Saint-Michel, en passant par une Paris que s'est réappropriée la végétation. Un univers post-apocalyptique symbolisé là-bas par une Tour Eiffel dont le dernier étage a disparu... ! Véritable carte postale qui nous rappelle combien notre pays est beau, The Walking Dead : Daryl Dixon offre une vision qui honore la France à travers l'éclat de ses paysages et de son architecture. De ce point de vue là, le voyage aux côtés de Daryl est de ses nouveaux compagnons Isabelle (Clémence Poésy), Laurent (Louis Puech Scigliuzzi) et de Sylvie (Laïka Blanc-Francard) est un plaisir pour les yeux à défaut, pour le spectateur, d'apprécier le parfum du thym ou du romarin lorsque Daryl foule le sol de la Provence. Face à notre carré de héros chargés de protéger le plus jeune d'entre eux lors d'un ''long'' périple s'étalant sur six épisodes seulement, le spectateur aura bien évidemment droit à quelques antagonistes bien sentis dont une Anne Charrier particulièrement glaçante. Bien que le plaisir de retrouver l'un des personnages les plus charismatiques et attachants de l'univers The Walking Dead soit au rendez-vous, certaines phases du récit pourront paraître quelque peu... incommodante. Comme ces supers-zombies un brin ridicules empruntés à l'univers de Resident Evil ou ces miracles qui parfois ont lieu et qui permettent aux protagonistes (et par là même, aux scénaristes) de se dépatouiller de situations par trop complexes à élucider. Mais à part ces quelques:menus défauts, The Walking Dead : Daryl Dixon parvient (pour le coup, miraculeusement) à relancer la machine avec cette question qui se pose à la fin du dernier épisode : y'aura-t-il une seconde saison... ? La réponse est... OUI !!!

 

samedi 23 septembre 2023

The Walking Dead: Daryl Dixon de David Zibel (2023) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Il y a maintenant treize ans, Frank Darabont révolutionna le petit monde de l'horreur et notamment celui du thème des zombies en développant la série The Walking Dead pour la télévision. Onze saisons plus tard, cette adaptation de la bande dessinée éponyme de Robert Kirkman, Tony Moore et Charlie Adlard a fait des petits. Fear the Walking Dead à partir de 2015, The Walking Dead: World Beyond en 2020, Tales of the Walking Dead en 2022, et cette année, Dead City ainsi qu'un spin-off tournant autour du personnage de Daryl Dixon. En attendant qu'un autre soit consacré l'année prochaine à Rick et Michonne, les premiers épisodes de la série The Walking Dead: Daryl Dixon viennent d'être projetés sur le petit écran à partir du 10 septembre dernier. Et force est de reconnaître que l'accoutumance à laquelle nous avait habitué l'a série d'origine avait eu le pouvoir de lasser une partie du public. Le concept devait sembler en effet se répéter à l'envie : rencontres de diverses communautés avec à la clé, l'apparition de grands méchants parfaitement campés. The Walking Dead: Daryl Dixon est en totale rupture avec The Walking Dead puisque dès l'entame du premier épisode l'on découvre que l'action se situe non plus dans le Commonwealth aux États-Unis mais dans la vieille Europe avec une séquence qui évoque une Venise en ruines aux décors remarquables. Daryl, dont les fans savent qu'il n'est pas un fervent adepte des douches, prend l'eau en tombant de la coque du bateau à bord duquel il semble avoir été contraint de monter par des individus que nous rencontrerons plus tard. Cet article n'étant consacré qu'aux deux premiers épisodes, il ne s'agira donc pas de donner un avis définitif mais de prime abord, The Walking Dead: Daryl Dixon commence très bien avec la rencontre entre notre héros désormais privé de son arbalète et Isabelle qu'interprète l'actrice française Clémence Poésy. La jeune femme sauve la vie de Daryl lors d'un guet-apens et le dirige vers une abbaye où vivent des nonnes ainsi qu'un jeune adolescent prénommé Laurent. L'intégralité du premier épisode intitulé L'âme perdue s'offre une approche qui lui donne des airs d'heroic fantasy que le second, alouette confirmera par la suite. Situés en France, ces deux premiers pas dans cet univers principalement consacré à Daryl Dixon sont d'authentiques réussites qui bénéficient de décors absolument majestueux où les morts-vivants apparaissent pour l'instant de manière parcimonieuse.


On sait de toute manière depuis longtemps que le plus grand danger ne vient souvent pas de ces créatures décharnées avides de chair humaine mais plutôt de l'homme lui-même et de son pouvoir de décision sur la vie et la mort de son prochain. L'occasion sera d'ailleurs acquise de rencontrer l'un de ces grands méchants dont la série a le secret incarné cette fois-ci par Romain Levi dans la peau de Codron. La série est la première occasion pour ses auteurs d'explorer le talent du jeune Louis Puech Scigliuzzi qui interprète Laurent, cet érudit adolescent, formé par un homme d'église qui depuis qu’il a été mordu et s'est transformé en zombie vit reclus dans une cellule de l'abbaye en attendant que les prières de ses bonnes âmes lui permettent de revenir à la vie. Se déroulant sur le territoire français, la série est l'occasion de découvrir une grande majorité d'interprètes hexagonaux. Ce qui n'empêche malgré tout pas le spin-off d''être dirigé et produit par des américains. Créé par David Zibel et notamment produit par Norman Reedus (qui interprète toujours le rôle-titre) et Greg Nicotero, The Walking Dead: Daryl Dixon est pour l'instant un formidable alternative à la série originale. Le second épisode vient d'ailleurs confirmer la chose avec, en ouverture, un retour sur le passé d'Isabelle au moment même où le virus frappa la capitale française. Le récit est on ne peut plus simple : alors que Daryl cherche par tous les moyens à repartir chez lui, il accepte d'escorter Isabelle et Laurent jusqu'au nord du pays. Le voyage offrira tout d'abord à nos personnages l'occasion de faire la rencontre avec une ''tribu'' essentiellement constituée d'adolescents. Il était prévu de retrouver Melissa Mcbride, qui jusque là interprétait le personnage de Carol Peletier mais depuis, l'actrice américaine a choisit de quitter la série pour des raisons connues d'elle seule. Soyons prudents et attendons que les six épisodes aient montré leur contenu pour donner un avis définitif à ce nouveau spin-off mais pour l'instant, The Walking Dead: Daryl Dixon est irréprochable. L'univers est parfaitement immersif et novateur et le choix d'avoir centré cette nouvelle série en France et sur le plus iconique personnage de The Walking Dead est un avantage de poids. Vivement la suite...

mercredi 30 novembre 2022

Ash VS Evil Dead saison II (2016) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

À l'issue d'une première saison se concluant par une révélation de grande ampleur, Ash Williams, Pablo Simon Bolivar et Kelly Maxwell se retrouvaient projetés à Jacksonville après que le premier ait conclu un pacte avec Ruby Knowby. La seconde saison de Ash VS Evil Dead s'ouvre donc sur des festivités se situant entre nos héros et les habitants de cette grande ville de Floride avant qu'une nouvelle invasion de démons ne vienne tout ruiner. Alors qu'ailleurs Ruby sème le désespoir et perd le contrôle des événements, celle-ci ne semble avoir d'autre choix que de faire appel à Ash et ses amis afin de lui venir en aide. Nos trois aventuriers se retrouvent alors dans la ville où Ash a grandit. Une ambiance étrange y règne, sans doute moins sombre mais tout aussi embrumée que celle du Frayeur du réalisateur italien Lucio Fulci. Là, il y retrouve son père Brock Williams. L'occasion pour les plus anciens d'entre nous de retrouver l'acteur des mythiques séries L'homme qui valait trois milliards (1973-1978) et L'homme qui tombe à pic (1981-1986), Lee Majors. Les rapports entre le père et son fils sont compliqués. Comme le sont également entre ce dernier et les habitants de la ville qui le surnomment ''Ashy Slashy'' depuis qu'il a nettoyé la surface de la Terre des démons trente ans en arrière. Un surnom qui sera à l'origine d'une marionnette visible dans les épisodes se déroulant dans un hôpital psychiatrique délabré, laquelle sera ensuite commercialisée sous forme de poupée ! Il se passe beaucoup de choses dans cette seconde saison. Et même si de prime abord l'on pouvait craindre qu'elle n'apparaisse que comme un copier/coller de la première, les scénaristes ont su jouer sur la fibre nostalgique des plus anciens tout en y incorporant des personnages nouveaux mais faisant partie intégrante de l'histoire personnelle de Ash Williams. C'est donc ainsi que l'on fera la connaissance de son père avec lequel il entretiendra de houleux rapports avant que tout ne s'arrange entre eux. Cette seconde saison est constituée de deux actes. L'un situant son action dans la ville natale du héros tandis que le suivant prendra forme au sein d'un hôpital psychiatrique on ne peut plus sinistre. Désormais, Ash et ses amis devront combattre des démons parasites nommés Deadites qui physiquement ressemblent peu ou prou aux cénobites de Hellraiser. Mais plus grave encore, ils devront affronter Baal (l'acteur Joel Tobeck), un autre type de démon, surpuissant, capable de prendre n'importe quelle apparence tandis que Pablo fusionnera au sens propre avec le Necronomicon...


RETOUR VERS LE FUT... VERS LE PASSÉ


Gore, drôle et filant à toute allure, cette seconde saison convie de nouveaux réalisateurs tel Mark Beesley tout en offrant à Tony Tilse et Michael J. Bassett l'opportunité de remettre à nouveau le couvert. Tout comme lors de la première saison, celle-ci gratifiera les spectateurs de nombreuses séquences amenées à devenir cultes. On pense notamment à celle qui opposera Ash et les entrailles d'un cadavre dans une morgue. Il semble que les scénaristes aient également choisi de prendre comme références quelques longs-métrages cultes. Est-ce le fruit du hasard si la voiture momentanément diabolique de Ash la renvoie la Plymouth Fury de 1957 du chef-d’œuvre de John Carpenter, Christine ? Ou plus tard si cette même voiture est lancée à vive allure afin de faire un bond dans le passé à la manière du Retour vers le futur de Robert Zemeckis ? Mais au delà des innombrables séquences d'anthologie qui encombrent cette seconde saison, au delà du délire graphique, des répliques burlesques et du rythme ultra soutenu, ce que retiendront sans doute plus encore les plus vieux d'entre nous sera le retour à l'écran trente ans plus tard de l'actrice Ellen Sandweiss qui dans l’œuvre originale interprétait le rôle de Cheryl, la sœur de Ash. Une séquence qui pourra s'avérer émouvante mais qui marquera surtout l'esprit des plus anciens spectateurs ! Mais les choses ne s'arrêteront pas là puisque lors du voyage dans le passé du héros, nous rencontrerons à nouveau la ventripotente Henrietta Knowby avant qu'elle ne s'attaqua au héros dans les secondes aventures cinématographiques de Ash, Evil Dead II en 1987. Bref, il n'y a rien de vraiment objectivement répréhensible à évoquer. À part, peut-être, quelques séquences un peu longuettes à l'image de celle lors de laquelle la voiture de Ash est possédée. Trop longue et au final assez ennuyeuse, elle aurait sans doute mérité d'être écourtée. Mais ne boudons pas notre bonheur car encore une fois, Ash VS Evil Dead Saison II est un véritable feu d'artifice gore, drôle et délirant. Absolument jouissif...

 

dimanche 27 novembre 2022

Ash VS Evil Dead saison I (2015) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Les plus vieux d'entre nous s'en souviennent encore. Qu'ils l'aient découvert sur grand écran ou plus tard en VHS, Evil Dead de Sam Raimi est rapidement devenu le film culte qu'il est demeuré jusqu'à maintenant. Que les plus jeunes se rassurent. S'ils n'ont pas connu cette glorieuse époque où l'imagination et la créativité étaient telles que même l'absence de budget confortable permettait pourtant de faire des miracles, eux aussi ont désormais droit à leur version actualisée du mythe. Car après une séquelle signée en 1987, un troisième opus en 1992, un remake s'éloignant quelque peu du concept d'origine (Evil Dead de Fede Álvarez en 2013) et un nouveau volet attendu pour l'année prochaine (Evil Dead Rise de Lee Cronin), les petits jeunes et les anciens peuvent depuis 2015 se faire la main sur la série Ash vs. Evil Dead diffusée sur la plate-forme de streaming Netflix. Une série constituée de trois saisons qui ne sera pourtant malheureusement pas renouvelée au vue de la baisse de fréquentation des spectateurs durant la troisième. Mais pour cette première saison, honneur est fait à Sam Raimi, réalisateur et scénariste de l’œuvre séminale qui s'offre ici l'opportunité de mettre lui-même en scène le tout premier épisode de la série intitulé El Jefe. L'on y retrouve forcément la star de la franchise en la personne de Bruce Campbell, lequel interprète donc toujours le personnage de Ash Williams. Bien que les années aient passées (vingt-trois années réelles et trente fictives), l'acteur n'a pas trop changé physiquement et se montre d'ailleurs toujours aussi prompt à gesticuler devant la caméra. Pour le bonheur des vieux briscards et des nouveaux venus ! Souvenez-vous : dans Evil Dead II, Ash perdait la main droite, ce qui lui permettait de notamment la remplacer par une tronçonneuse... ou un fusil à pompe. Dans ce tout premier épisode de la série qui au total en comptera trente, le héros explique à la cliente d'un bar, lui-même accoudé au zinc, que sa nouvelle main est en bois de rose, sculptée par des artisans italiens. Mais le plus drôle, c'est lorsque celui-ci explique les conditions dans lesquelles il a perdu la sienne. Le ton est donné. Enfermé dans les gogues du bar, Ash culbute la jeune femme avant d'être le témoin d'une horrible apparition. En réalité, une simple ''vision'' qui va très rapidement devenir réalité lorsqu'il se rappellera plus tard une soirée enfumée lors de laquelle il avait en compagnie d'une autre conquête féminine, lu quelques passages du fameux ouvrage maléfique, le Necronomicon !


Que les aficionados de l'époque se rassurent : ça n'est pas parce que la série est diffusée sur Netflix que le propos va être atténué. Bien au contraire, puisque les moyens en matière d'effets-spéciaux et de budget ne sont plus tout à fait ceux de la fin des années soixante-dix, la première saison de Ash vs. Evil Dead va se révéler un véritable festival en matière d'effets gore et de dynamisme ! Burlesque, gore et filant à tout allure, on ne pouvait évidemment s'attendre à autre chose de la part de celui qui pourtant semblait s'être fondu dans le moule du ''tout grand public'' avec ses derniers longs-métrages (et notamment la trilogie Spider-Man entre 2022 et 2007). Mais la question qui reste posée est celle-ci : à quoi donc doit-on s'attendre de la part des réalisateurs qui lors des épisodes suivants prendront la relève de Sam Raimi ? Là encore, pas de soucis à avoir. La suite des événements confirmeront tout le bien que l'on peut penser de cette première saison. Qu'il s'agisse de Michael J. Bassett, David Frazee, Michael Hurst, Tony Tilse ou de Rick Jacobson, chaque réalisateur propose son lot de surprises, de séquences gore, de combats entre le Bien et le Mal, de créatures monstrueuses, le quatrième épisode intitulé Brujo réalisé par David Frazee allant même jusqu'à plonger Ash et les spectateurs en plein délire hypnotico-psychédélique. Visuellement bluffant, cet épisode confirme également que l'avenir d'un personnage nouveau, tout aussi attachant puisse-t-il être, n'est jamais certain. À ce sujet, Ash est désormais entouré d'une poignée de personnages plutôt sympathiques. L'on retrouve en effet à ses côtés les acteurs Ray Santiago et Dana DeLorenzo qui interprètent Pablo Simon Bolivar et Kelly Maxwell, deux ex-collègues de travail du héros qui précédemment travaillaient dans un magasin d’électro-ménager. Intervient également Jill Marie Jones dans la peau de l'inspectrice Amanda Fisher, laquelle traque Ash. Tout comme Lucy Lawless qui elle interprète Ruby Knowby, personnage ambigu lancé à la recherche du Necronomicon et qui sera l'objet d'une incroyable révélation lors du final du neuvième épisode. Cette première saison fut donc très encourageante pour la suite. Un excellent dosage entre horreur, action et comédie que les fans anciens et nouveaux prendront beaucoup de plaisir à découvrir si ce n'est déjà fait...

jeudi 17 septembre 2020

Creepshow, la série de Greg Nicotero (2019) - ★★★★★★★☆☆☆

 




Le film à sketchs ou Anthologie est un concept cinématographique presque aussi vieux que le septième art puisque l'on retrouve dès la première moitié du vingtième siècle des œuvres découpées en plusieurs segments qui nous contaient déjà des histoires différentes. Tous les genres cinématographiques y sont représentés et si la comédie y tient une place importante, l'épouvante, l'horreur et le fantastique sont sans doute parmi ceux qui y trouvèrent et y trouvent encore une place de choix. Du Cabinet des Figures de Cire de Paul Leni et Leo Birinsky en 1924 en passant par Le Train des épouvantes de Freddie Francis en 1965 et jusqu'à A Night of Horror : Nightmare Radio qui réunissait une dizaine de réalisateurs en 2018, l'amateur a de quoi faire son marché et trouver son bonheur. Parmi les dizaines, voire les centaines de longs-métrages reposant sur ce principe, il en est un que tout amateur se doit d'avoir vu au moins une fois dans son existence. Réalisé par l'immense George Romero en 1982 et reposant sur des scénarii écrits par le tout aussi formidable écrivain américain Stephen King, Creepshow est l'un des plus illustres représentants des anthologies du cinéma d'horreur et d'épouvante. Depuis, on n'a pas fait mieux. Même pas sa séquelle sortie cinq ans plus tard et réalisée par Michael Gornick ou le troisième opus, une engeance réalisée par Ana Clavell et James Glenn Dudelson pas vraiment officielle qui profitait de l'aura de l'original pour se faire une place dans le cœur des amateurs en 2006.

Et puis, on apprenait vers la fin des années 2010 que le spécialiste des effets-spéciaux Greg Nicotero, réalisateur et producteur en autre de The Walking dead allait être à l'origine d'une série reposant sur le même principe que Creepshow en portant le même nom !!! De quoi réjouir ou défier les fans de la première heure à vrai dire. Ne tournons pas autour du pot et révélons ce que vaut vraiment cette excroissance télévisuelle de l'un des mythes du septième art : comme toute bonne anthologie, la série Creepshow possède de grandes qualités mais quelques failles sont à noter parmi les douze petits courts-métrages que constitue l'anthologie. En ouverture, il était inconcevable d'imaginer les hostilités démarrant sans la participation de l'auteur original ; Stephen King lui-même dont la nouvelle Matière Grise tirée du recueil Danse Macabre publié en 1978 sert de trame au sketch éponyme. Sombre et intriguant, Matière Grise est une entrée en matière pas inintéressante à plus d'un titre. Tout d'abord, l'ambiance y est particulièrement lourde. Ensuite, le déroulement de l'intrigue et sa mise en scène sont significatifs de ce qui vérole en partie la forme de plusieurs des douze épisodes. Car là où certains comme La Maison de Poupée de John Harrison, Le Doigt Maudit de Greg Nicotero, Le Compagnon de Dave Bruckner ou encore Le Monstre du Lac Champlain de Jason Ciaramella réussissent à remplir leur contrat, d'autres par contre sont d'une platitude, d'une inutilité et font preuve d'un tel laxisme en terme d'écriture et de mise en scène qu'ils n'ont pas vraiment leur place dans cette anthologie.

On pense notamment aux épisodes les plus sanglants qui ne reposent en fait malheureusement que sur l'hémoglobine aux dépens d'un récit mal construit et inabouti. Parmi les plus mauvais d'entre eux, évoquons par exemple Le Grand Méchant Loup, écrit et réalisé par Rob Schrab. Un récit mêlant nazis, soldats américains et loups-garous. Effets-spéciaux ultra cheap, mise en scène bancale et surtout, pas un brin de scénario. Tout y repose sur le sang, toujours le sang, rien que le sang. Le type d'épisode qui se fiche copieusement du spectateur en étant convaincu qu'à la seule vue du sang celui-ci saura se contenter de peu. Tout comme pour l'épisode Vengeance à Musky Holler de John Harrison ou comme Régime Mortel de Roxanne Benjamin qui reposent également essentiellement sur des séquences très sanglantes. Regrettable lorsque l'on envisage le potentiel horrifique et scénaristique de ces deux derniers. Pourtant, si ces quelques exemples laissent supposer que Creepshow est une adaptation télévisée ratée, ce serait faire l'impasse sur quelques merveilles, à l'image de La Maison de Poupée évoqué plus haut. L'un des moments fort de la série, prouvant qu'il n'est nul besoin de déverser des seaux d'eau pour que le concept fonctionne. À noter que Greg Nicotero reprend le principe des vignettes et des cases de l’œuvre originale et des bandes dessinées Tales From the Crypt et réussi même à sublimer le concept. Creepshow est également l'occasion de revoir de grandes vedettes du cinéma d'horreur et d'épouvante à l'image desquelles, Adrienne Barbeau et Jeffrey Combs font figure de stars... Malgré ses défauts, on a hâte de découvrir la seconde saison...

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