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vendredi 14 juin 2024

Lover, Stalker, Killer de Sam Hobkinson (2024) - ★★★★★★★★★☆

 


 

Souvent et inexplicablement conspuée pour, soit-disant, la faible qualité des programmes qu'elle propose à ses abonnés, la plate-forme de streaming Netflix a en revanche l'avantage de proposer des documentaires criminels parmi les plus convaincants. On se souviendra notamment de l'excellent Don’t F**k with Cats tournant autour de la traque d'un tueur de chats qui s'avérera plus tard n'être rien moins que Le Dépeceur de Montréal, Luka Magnotta, ''mannequin'' et ''acteur'' raté qui pour faire parler de lui ne trouva rien mieux que de se filmer en train de torturer de pauvres petites bêtes avant que les réseaux sociaux ne s'emparent de l'affaire et ne mènent leur propre enquête... Depuis quelques mois a été mis à disposition sur cette même plate-forme, un autre documentaire criminel dont l'affaire n'a rien de commun avec celle de Luka Magnotta mais dont le déroulement n'en est pas moins passionnant. Voire même incroyable. Le genre de ''scénario'' que seul un esprit aussi troublé que celui d'un romancier spécialisé dans le macabre ou celui d'un scénariste de thrillers semblait jusque là être capable d'imaginer. Réalisé par Sam Hobkinson, Lover, Stalker, Killer (pathétiquement sous-titré chez nous, L'ex de l'extrême) est le genre de documentaire qui après sa vision fera réfléchir par deux fois celles et ceux qui désirent s'aventurer pour la première fois sur les sites de rencontres pour y trouver leur future compagne ou le coup d'un soir. À travers les différents témoignages des enquêteurs, d'une mère éplorée, mais aussi et surtout de l'homme à l'origine de toute cette histoire, Lover, Stalker, Killer nous conte la terrible mésaventure de ce garagiste qui après avoir fait une première rencontre est tombé sous le charme d'une certaine Cari. Celle-ci met d'emblée les choses au clair : il n'est pas question pour elle d'entretenir une relation sérieuse avec Dave. Père de famille tout à fait respectable mais divorcé de son ex-épouse, il rencontre tout d'abord Liz puis Cari. Un soir, alors qu'il accueille chez lui cette dernière, Liz passe le voir afin de récupérer quelques affaires.


Le regard des deux femmes se croisent une poignée de secondes et tandis que Liz est montée prendre ses affaires, Cari a décidé de prendre sa voiture pour rentrer chez elle. Une fois Liz repartie, Dave rejoint Cari chez elle et y passe la nuit. Le jour suivant, et alors qu'il est parti travailler dans son garage, il reçoit un SMS dans lequel Cari lui avoue vouloir vivre avec lui. Pour toute réponse, Dave lui rétorque qu'ils s'étaient mis d'accord pour que le relation ''reste un jeu''. Après quoi, la jeune femme entre dans une colère noire et commence à harceler le garagiste en lui envoyant quotidiennement des centaines de messages de menace... Jusque là, rien que de très classique pour tout amateur de thrillers qui connaît sur le bout des doigts les œuvres de fiction qui traitent de ce genre de sujet. De Un frisson dans la nuit de Clint Eastwood, en passant par Harcèlement de Barry Levinson et jusqu'au plus célèbre d'entre tous, Liaison fatale d'Adrian Lyne. Sauf que dans le cas de Lover, Stalker, Killer, tout repose scrupuleusement sur un fait-divers authentique. Mais mieux que cela : ce qui semble relever d'une évidence indémontable va connaître un revirement absolument sensationnel que même le plus tordu des écrivains hésiterait peut-être à envisager dans le plus pervers de ses ouvrages. Où la folie et le stratagème le plus machiavélique s'entremêlent afin de donner naissance à un véritable cas d'école. Documentaire glaçant, passionnant, au retournement de situation si promptement inenvisageable que la procureure qui fut en charge de mener la procédure eut besoin de faits extrêmement solides pour convaincre les jurés, il est quasiment impossible de demeurer indifférent au déroulement de l'intrigue tant la personnalité de l'un des protagonistes en présence relève autant de la folie pure que du calcul diabolique... Bref, avec Lover, Stalker, Killer, Netflix propose une nouvelle fois de nous plonger dans les affres de la criminalité avec cette histoire aussi épouvantable que fascinante...

 

dimanche 2 juin 2024

Terror at London Bridge ou Le retour de Jack l'éventreur de E.W.Swackhammer (1985) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Jack l'éventreur, ce tueur dont l'identité est demeurée inconnue et qui pourtant est le plus célèbre dans sa catégorie. Des dizaines d'ouvrages littéraires, de longs-métrages cinématographique et télévisuels ou de documentaires pour au final apporter des hypothèses parfois sans le moindre fondement... Terror at London Bridge ou Le retour de Jack l'éventreur demeure parmi les œuvres les plus farfelues s'étant inspirées du mythe puisque le lieu de l'action et le dit retour de celui qui à la fin du dix-neuvième siècle se rendit coupable d'au moins cinq meurtres particulièrement abominables sont parfaitement improbables. Pour commencer, les ''fans'' de Jack l'éventreur et du site de Withechapel qui à l'époque était un authentique coupe-gorges et une véritable cours des miracles peuvent abandonner tout espoir de retrouver le cadre d'origine. En effet, par un subterfuge totalement biaisé, le téléfilm de E.W.Swackhammer ne se déroule pas à Londres mais aux abord d'un pont situé sur le lac Havasu en Arizona. Historiquement, Terror at London Bridge repose sur un fait qui par contre s'avère tout à fait authentique. Situé aux États-Unis à Lake Havasu City, le London Bridge y a été reconstitué après avoir été démantelé en 1967 alors qu'il avait été construit en 1831 au dessus de la Tamise, dans la capitale anglaise, Londres. La construction du pont s'est par la suite achevée en 1971 et figure donc depuis comme l'une des principales attractions de Lake Havasu City. Le scénariste William F. Nolan imagine alors une histoire non plus située sur le territoire d'origine des méfaits perpétrés par celui que l'on surnomme toujours Jack l'éventreur mais à des milliers de kilomètres de distance, en Amérique. L'idée consistant en un retour de l'assassin après que la dernière pierre de l'édifice qui avait disparue sous les eaux de la Tamise ait été retrouvée et à nouveau fixée au pont reconstruit. Le meurtre d'une jeune femme dont le sang va imprégner la pierre en question sera à l'origine du retour du tueur au travers d'effets-spéciaux auxquels n'aurait sans doute pas osé rêver le plus mauvais artisan en la matière. Une fois chose faite, c'est une épidémie de très courte ampleur à laquelle vont devoir faire face les autorités de Lake Havasu City. Muté après avoir été au centre d'une bavure policière, l'inspecteur Don Gregory est alors chargé de l'affaire.


Le rôle est confié à l'acteur David Hasselhoff , lequel est notamment connu dans notre pays pour avoir interprété le rôle principal de Michael Knight dans la série télévisée K 2000 entre 1982 et 1986 avant de réapparaître quatre ans plus tard dans celui de Mitch Buchannon dans Alerte à Malibu entre 1989 et 2000. Il campe ici le rôle d'un flic peu enclin à user de son arme qui fait la connaissance d'Angie, une jolie jeune femme propriétaire de plusieurs embarcations mouillant dans le lac Havasu qu'interprète une autre star du petit écran, Stepfanie Kramer. Parmi les dizaines de séries dans lesquelles l'actrice trimballa son joli minois, le personnage du Sergent Dee Dee McCall dans Rick Hunter la rendra mondialement célèbre. L'on remarquera d'ailleurs que l'un des principaux intérêt de Terror at London Bridge se situe au niveau de son casting. Car outre ces deux principaux interprètes, d'autres tout aussi connus viendront rallonger la liste des personnages. L'on y croisera en effet l'actrice Adrienne Barbeau en libraire, laquelle fut tout de même l'épouse du réalisateur John Carpenter jusqu'en 1984 et pour lequel elle tourna dans Meurtre au 43e étage, Fog et New York 1997. L'on retrouve également les acteurs Clu Gulager (Le retour des morts-vivants de Dan O'Bannon), Ken Swofford (La Variété Andromède de Michael Crichton) ou encore Lane Smith qui interpréta notamment le rôle récurrent de Nathan Bates dans la série culte de science-fiction, V entre 1984 et 1985. ''Culte'' est un mot que les fans de nanars pourraient presque adresser à Terror at London Bridge tant certaines séquences sont ridicules. À l'image de la réapparition de Jack L'éventreur, lequel s'extrait dans des conditions visuelles désastreuses de la dernière pierre du London Bridge. Ou encore à l'image de cet individu bien trop louche pour être honnête, sorte de croisement entre Christopher Lee et Udo Kier qui aurait mieux fait d'arpenter les coulisses d'un film de vampire que ce téléfilm relativement médiocre. Tout ou presque est pénible. Du sous Rick Hunter, Mike Hammer ou tout autre série policière de l'époque à la sauce serial killer fantastique... du pauvre. Comme ce personnage semble-t-il tout droit venu d'un lointain passé, accoutré à la ''Décrochez-moi-çà''... Comparé à tout ce qui a pu être réalisé sur le sujet depuis les débuts du septième art ou de la télévision (un conseil, si vous ne l'avez jamais vu, ruez-vous sur l'excellente mini-série Jack l'Éventreur réalisée par David Wickes trois ans plus tard et principalement incarnée par le génial Michael Caine), Terror at London Bridge est vraiment une piteuse production...

 

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