L’Éternel Mari,
ou, l'histoire d'Ivan Veltanov,
luthier, qui manque de se faire renverser à plusieurs reprise par le
même homme. Cet individu suspect, c'est David Toledano, et s'il a
tenté « d'écraser » Ivan
(en fait, il a surtout voulu lui faire peur), c'est parce qu'il sait
que ce dernier a été l'amant de son épouse. Deux hommes qui bien
plus tard se rencontreront à nouveau. David Toledano compte bien
régler ses comptes avec Ivan. Le mari trompé guette Ivan. Le suit.
Frappe à sa porte à n'importe quelle heure. S'invite même à
dormir chez lui. Il lui présente sa fille Isabelle, qui en réalité
est celle d'Ivan.
Mais
l'épouse de Toledano, l'amante d'Ivan, est morte depuis plusieurs
années. Le premier l'annonce au second de manière assez violente et
inattendue. Fasciné par l'amant, le mari qui ne s'est ni remis de la
disparition de son épouse ni de l'adultère dont il a été victime,
colle aux basques d'Ivan au point de rentrer dans sa vie. Il fait la
connaissance de Claudia Pogoretz et de sa fille Katia... dont il va
tomber follement amoureux, au mépris d'Alex, le fiancé de
celle-ci...
Rendons
honneur au cinéaste Denys Granier-Deferre qui osa ici, adapter
L’Éternel Mari
que le romancier russe Fiodor Dostoïevski écrivit lors de son
séjour à Dresde. Rendons-lui honneur comme d'autres ont préféré
ignorer ce petit téléfilm en réalité pas si mauvais qu'il en a
l'air. Derrière la quasi absence d'expressivité de l'acteur Roger
Hanin (Navarro,
Le Grand Pardon,
Le Sucre)
qui demeure aussi impassible qu'à son habitude (à moins que
l'extrême cynisme de son personnage lui impose d'être ainsi), se
cache un homme ivre de vengeance, étouffant son adversaire.
L'étranglant, faisant de lui l'objet d'un fantasme qu'il ne
réalisera finalement jamais. Rendons honneur à Macha Méril,
François Marthouret, Charlotte Valandrey ou encore Jean-Claude Caron
pour avoir participé à cette adaptation télévisée sans pour
autant en recevoir les honneurs sur les sites Allociné ou Wikipedia
(qui en terme général demeurent des sources sûres).
En
effet, si le premier propose bien s a petite fiche personnalisée,
celle-ci ignore tout sur l'indentité du réalisateur, sur le nom des
personnages, ou sur le moindre membre de l'équipe ayant participé à
la conception de L’Éternel Mari,
à part le scénariste Bertrand Poirot-Delpech. Mieux encore, le
téléfilm de Denys Granier-Deferre n'est évoqué ni sur la page
Wikipedia de Macha Méril, ni sur celle de Roger Hanin. Il faut se
rendre sur celles de François Marthouret, Charlotte Valandrey ou du
réalisateur lui-même. Et encore, si un lien ramène bien vers
L’Éternel Mari,
celui n'incarne pas le téléfilm mais bien le roman dont il
s'inspire.
Peut-être
d'ailleurs parce que L’Éternel Mari n'est
ni un chef-d’œuvre, ni le genre de téléfilm que l'on conseillera
à ses proches. D'un intérêt limité, le plus courageux, celui qui
osera braver une première demi-heure particulièrement ennuyeuse, y
trouvera peut-être de quoi s'en satisfaire. Car même si les
interprètes assurent le minimum syndical, on a très envie de
découvrir comment va se finir ce récit. A voir lorsque le temps ne
se prête plus vraiment au bronzage...