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dimanche 10 février 2019

The Fall de Allan Cubbit (Saison 1) - ★★★★★★★☆☆☆





Disponible sur Netflix, la série britannique The Fall met en scène l'actrice britanico-américaine Gillian Anderson, surtout connue pour avoir tenu le rôle de l'agent du FBI Dana Scully dans la série X-Files. Quittant le fantastique et la science-fiction pour le policier, elle incarne désormais la surintendante Stella Gibson, de la Metropolitan Police Service (la force territoriale de police responsable du Grand Londres), qui afin d'apporter son soutien et son expérience au Service de Police d'Irlande du Nord, quitte la capitale londonienne pour Belfast. C'est là qu'un certain nombre de meurtres ont été commis par un tueur en série qui s'en prend essentiellement à un même type de femmes : Brunes et professionnellement indépendantes.

Cette première saison suit principalement Stella, mais aussi et surtout le psychologue spécialiste du deuil Paul Spector qu'incarne l'acteur, musicien et mannequin Jamie Dornan. Constituée de cinq épisodes tous d'une durée légèrement inférieure à soixante minutes, la première saison de The Fall égale les meilleures séries anglo-saxonnes et scandinaves. Débutant sur un rythme plutôt lent et présentant un nombre relativement conséquent de personnages secondaires (dont certains ne feront pas long feu), cette saison permet de découvrir que son créateur Allan Cubbit s'attache à relater des faits réalistes dans un contexte social surprenant.

En effet, courantes sont les séquences qui mettent verbalement certains personnages en danger. Comme si la ville de Belfast était la capitale du crime. Ou plutôt, DES crimes puisque outre les méfaits perpétrés par un tueur en série dont on découvre très rapidement l'identité, il n'est pas rare que la criminalité fasse parler d'elle dans les journaux. Réseau de prostitution. Exécution d'un policier. Flics ripoux. En fait, The Fall est rarement l'occasion de croiser des personnages véritablement attachants. Même si cela est monnaie courante et ne devrait pas froisser grand monde, on découvre une Stella Gibson totalement décomplexée en matière de sexe. Un portrait relativement étonnant est donc dressé de ce personnage principal que l'on s'attendrait à voir sans aspérités. Cette saison dresse également celui d'une ville de Belfast gangrenée par la violence. Quartiers de non-droit dévorés par le trafic de drogue. Femmes battues, maris violents. Flics corrompus. Meurtres, suicides... la police a fort à faire. Tout comme le psychologue Paul Spector qui en la matière, prend parfois son métier avec un peu trop d'engouement. D'où des menaces de représailles contre sa famille...

Mais faut-il pour autant s'en inquiéter lorsque l'on sait déjà que cet homme, près à en découdre pour libérer l'une de ses patientes victimes de violences conjugales commises par son mari alors même que Paul Spector est celui sur lequel toute la police de Belfast tente de mettre la main ? Parfaitement incarné, le tueur semble parfois faire référence à certains serial killer qui commirent d'abominables meurtres en Grande-Bretagne ou aux États-Unis. On pense, ici, à Peter Sutcliffe. Ou là-bas, au « fameux » Dennis 'BTK' Rader... Fascination ? Curieusement, on s'attache à ce personnage ambivalent. Bien entendu, non pas lorsqu'il commet ses horribles meurtres, mais lorsqu'il prend soin de l'une de ses patientes. Cette première saison de The Fall est en tout cas une excellente surprise qui laisse entrevoir plusieurs possibilités en toute fin de cinquième épisode... A voir...

La Cellule de Zarkane de Joseph Lubsky (2007) - ★★★★★★★☆☆☆



Je sais bien qu'a priori, cette critique n'a rien à faire ici. Et pourtant, ce blog étant principalement consacré aux séries, téléfilms et émissions de télévision, y consacrer un article sur La Cellule de Zarkane, un roman, m'apparaît plus que logique. Surtout si l'on connaît le parcours de son auteur. Mais avant toute chose, je conseillerai à celles et ceux qui ne connaissent pas cet ouvrage et qui cependant aimeraient un jour le lire d'arrêter là, la lecture de l'article que j'ai décidé de lui consacrer. Car peut-être plus encore que le contenu de l'ouvrage, c'est sans doute la légende qui l'entoure à laquelle il serait dommage d'être confronté bien avant d'en avoir commencé, poursuivi et terminé la lecture...
Pour les autres, ceux que la lecture ou l'écriture indiffèrent, ou le sujet même de ce roman, il n'est peut-être plus un secret que de savoir que derrière le nom de Joseph Lubsky, se cache en réalité l'un de nos animateurs télé préférés. Et lorsque je parle de nous, j'évoque bien évidemment les téléspectateurs, et surtout pas la presse qui s'est très souvent acharnée sur lui. Autre raison pour laquelle j'estime que La Cellule de Zarkane mérite de figurer ici : parce que l'événement qui entoure sa sortie fut suivi de deux apparitions de son auteur à la télévision. Peut-être davantage d'ailleurs, mais en tout cas, sans doute parmi celles qui nous ont certainement le plus éclairé sur ce projet qui se rapproche très sensiblement d'une émission devenue culte mais qui n'a fait l'objet que d'une unique tentative.

Mais avant toute chose, revenons d'abord sur La Cellule de Zarkane à proprement parler. De quoi s'agit-il ? D'un récit tournant autour d'un homme, enfermé dans une cellule, celle du titre, pour un double homicide qu'il affirme ne pas avoir commis. Zarkane revient sur son enfance, auprès de la communauté des gitans, sa famille (qui pourtant, le rejettera). De Mamma Lisa, sa mère, et de Fernand, son père et parrain de la Côte d'Azur. De Laura, son plus grand amour. Le principal personnage s'y présente comme l'accusé innocent d'un double homicide particulièrement atroce qui du fond de sa cellule, se remémore les différentes étapes de sa vie jusqu'à ce jour où il découvrit le corps des deux « femmes » qui partageaient à cemoment très précis, son existence. Accusé, puis très vite condamné. Zarkane se souvient... Pour ne pas devenir fou comme le rappelle comme une litanie un Joseph Lubsky à l'écriture fluide et intelligente. Cultivée, également. Une « surprise », surtout lorsque l'on sait qui se cache derrière cet exotique pseudonyme.
La Cellule de Zarkane est un thriller, plutôt sombre, mais aussi mélancolique et poétique. L'auteur y fait montre d'une belle écriture qui s'affirme surtout durant la seconde moitié, beaucoup plus intéressante au final, que la première qui revient essentiellement à l'époque où, enfant, il fut témoin du suicide de sa mère. Orphelin (son père, qu'il n'a jamais connu, fut le coup d'un soir pour Mamma Lisa), il sera, plus tard, hébergé, puis considéré comme le propre fils de Fernand. Le drame, la descente aux enfers, prend alors des allures de polar à la française. Caricaturé à outrance. Une histoire vraie qui ressemble à peu de chose près à ces fictions en noir et blanc qui devaient sans doute bercer l'existence de ceux qui se fantasmaient déjà en train d'endosser le costume du grand banditisme à la Papa.

Alors oui, il est vrai que La Cellule de Zarkane fait parfois douter de la réalité de son sujet de par l'imagerie poussée à l'extrême de la caricature. Que l'ouvrage démarre assez péniblement. Mais une fois le spectateur immergé, impossible de décrocher. Cette histoire dite vraie prend divers chemins de travers. Entre cet acharnement dont fait preuve la vie auprès du héros, ses rapports à l'amour, à la haine et au meurtre, la « Cellule » du titre revêt peut-être, au final, une autre signification disons, plus profonde et intérieure...
Définitivement, oui. La Cellule de Zarkane a bien droit à ces quelques lignes. Parce que Joseph Lubsky, cet inconnu qui dans la soirée du samedi 12 mai 2007 est apparu le crâne rasé à l'émission animée par Laurent Ruquier « On n'est pas Couché », n'est autre que ce même homme qui quinze ans auparavant, le 26 décembre 1992, piégea un certain nombre de célébrités pour le bonheur des téléspectateurs avec son émission « Le Grand Bluff ». Si vous n'avez toujours pas compris de qui il s'agit, je ne peux, hélas, pas grand chose pour vous...

samedi 2 février 2019

Nightflyers (premier épisode) de Jeff Buhler (2019) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆




Pire que « La Machine à Remonter le temps » qui, si l'on calcule la durée (1h40 environs) et les vingt minutes que nous lui avons accordé (soit, 20%), s'en sort mieux, la série télévisée en dix épisodes « Nightflyers » (à laquelle nous avons tout de même consacré le temps d'un épisode, soit 10%) est là encore, une amère déception. Amère car la science-fiction est elle aussi un genre que nous apprécions tout particulièrement. Surtout lorsqu'il s'agit de space opera comme c'est le cas ici. Nous savions déjà que cette série créée par Jeff Buhler était, du moins sur le papier, plutôt alléchante. Il en est tout autrement dès que l'on se plonge dans les aventures d'un équipage de vaisseau spatial lancé à la recherche d'un OVNI qui pourrait changer le cours de l'histoire de notre planète puisque toute existence sur Terre est condamnée.
Bon... pour commencer, parlons de la scène d'introduction qui éclaire très objectivement la direction que prendra la série : Horreur et science-fiction. Épouvante, sans doute, également, même si les quelques séquences censées nous apporter notre lot de frissons nous ont laissé de marbre. Les auteurs ont choisi d'ouvrir les hostilités à travers une séquences durant laquelle nous découvrons rien moins que deux des principaux personnages mourir. Ce qui la fiche bien entendu assez mal en terme de suspens puisque l'on découvre que ceux dont nous partagerons la vie durant dix épisodes finissent par périr dans d'étranges (et peu crédibles) circonstances. Le genre de gimmick ultra rebattu (et, faut-il l'avouer, carrément barbant) qui vise sans doute à nous donner envie de poursuivre plus loin les investigations.
Ensuite, présentation du vaisseau, le « Nightfly », et de son équipage constitué de scientifiques et de pilotes dont la nervosité de certains membres manque cruellement de crédibilité, surtout si l'on considère qu'un tel voyage ne peut être envisagé qu'à l'aide d'un équipage dont tous les membres se doivent d'être d'un sang-froid et d'une maîtrise de soi inaltérables.

Sans vouloir jouer les rabats-joie, depuis 1979, année de sortie du classique de Ridley Scott « Alien, le Huitième Passager, peu (ou pas) d'auteurs ont réussi à égaler ce chef-d’œuvre mêlant épouvante et science-fiction. C'est donc toujours avec un certain engouement que l'on découvre un nouveau film, ou une nouvelle série, en espérant y trouver le renouveau du genre.

Malheureusement, ce ne sera pas pour cette fois-ci. Le premier épisode de « Nightflyers » étant absolument inintéressant, difficile d'avoir envie de prolonger l'expérience. D'ailleurs, nous n'irons pas plus loin puisque la suite semble devoir nous donner raison. Rencontre du troisième type ou non, il y a certains éléments qui rebutent d'entrée de jeu. Outre l'équipage cité plus haut, nous apprenons notamment que se trouve enfermé dans une chambre-cellule, un télépathe. Et plutôt que de le décrire comme un être éminemment intelligent, les auteurs le décrivent comme un personnage relativement peu engageant, imbu, et se servant de son pouvoir de télépathie afin de prendre le contrôle de la pensée des autres passagers. Et ce, toujours pour des raisons qui ne lui font malheureusement pas honneur. Certaines séquences dont la teneur en effroi reste encore à prouver (nous avons suivi ces scènes sans ressentir la moindre émotion) s'offrent des effets-spéciaux pitoyables qui renvoient au pires films de fantômes actuels (surimpression de visages démoniaques).

Le récit offre des péripéties dont l'accumulation et les diverses directions qu'elles prennent laissent totalement froid. On se fiche du sort des passagers. L'ennui s'installe très rapidement, « Nightflyers » manquant totalement d'ampleur. Trop brouillon, les auteurs ne profitent pas de ce premier épisode pour caractériser les personnages. L'horreur y est gratuite, la psychologie des personnages au ras des pâquerettes, et quant au sujet, il se disperse en une multitude de sous-intrigues qui opacifient et alourdissent exagérément le propos. De la sous science-fiction pour néophytes pré-pubères. Ridley Scott et peut dormir sur ses deux oreilles : ça n'est certainement pas Jeff Buhler et « Nightflyers » qui le détrôneront...

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