The Walking Dead, Fear the Walking Dead,
World Beyond, Dead City et prochainement,
Daryl Dixon et Rick & Michonne... On
peut dire que les producteurs et les créateurs de l’œuvre
originale inspirée de la bande dessinée The Walking Dead de
Robert Kirkman, Tony Moore et Charlie Adlard auront exploité et
essoré le concept jusqu'à la dernière goutte... de sang !
Rien que l'année dernière et à l'issue de la toute fin de la
série originale débutée douze ans plus tôt en 2010, plusieurs
projets furent lancés dont deux se sont pour l'instant concrétisés.
Et parmi eux, Tales of the Walking Dead qui
contrairement à toutes celles qui ont déjà été produites et
celles qui s'apprêtent à l'être ne constitue pas une série
d'épisodes construits sous la forme d'un fil d’Ariane mais est
organisé en chapitres indépendants les uns des autres. C'est ainsi
qu'à travers les six épisodes qui constituent cette nouvelle série
dérivée l'on découvrira de nouveau personnage et ce, de manière
tout à fait temporaire. Chacun d'entre eux est nommé selon son ou
ses principaux protagonistes. Des personnages qui pour une très
grande majorité nous sont inconnus, mais pas tous comme le révélera
le quatrième épisode intitulé Dee et dans lequel
nous retrouvons la charismatique antagoniste cheffe des Chuchotteurs
surnommée Alpha, des saisons neuf et dix. L'actrice et
réalisatrice britannique Samantha Morton y reprend son emblématique
personnage afin de permettre à cet épisode de remonter aux sources
du personnage. Ce qui, formellement et du point de vue psychologique
du personnage, n'est pas réellement le cas puisque la future Alpha
apparaît d'emblée dérangée...
Tales of the Walking Dead rend compte d'une chose :
que pour attirer de nouveau les fidèles de la franchise ou ceux qui
ne s'y sont pas encore intéressés, il va falloir faire preuve d'un
peu plus d'originalité que de simplement créer une série pour les
ados (The Walking Dead : World Beyond), quitte à
transformer le concept, s'en éloigner même parfois, et prendre des
distance avec ces zombies qui au fil des récits et des rencontres
ont obtenu divers sobriquets. À l'issue de la projection des six
épisodes, le verdict semble aller dans le sens où l'on a parfois
l'impression que Tales of the Walking Dead n'a été
créé qu'afin de monétiser à partir d'une valeur sûre, quitte à
mentir parfois sur certains contenus et ainsi ne montrer les
créatures que brièvement. Ce qui pourrait apparaître à certaines
occasions comme une véritable trahison s'avère en réalité une
véritable bouffée d'air frais. Car en dehors de l'insipide
cinquième épisode intitulé Davon, personnage central
qu'incarne l'acteur Jessie T. Usher et dans lequel le bonhomme
transmet des messages (genre : ''Tuer ne devrait pas être
notre seule option'' ou ''Si on préfère sauver sa vie plutôt
qu'une autre, on a intérêt à être sûr que notre vie en vaut la
peine'') à haute teneur en démagogie, l'ensemble s'avère de
très bonne tenue même si certaines règles sont 'parfois
formellement 'bafouées''. On pense notamment à l'épisode
Blair/Gina dans lequel la patronne d'une petite entreprise
(Parker Posey dans le rôle de Blair) et l'une de ses employées
(Jillian Bell dans celui de Gina) sont les principales victimes d'un
étrange phénomène consistant en une boucle temporelle qui les
ramène sans cesse au même endroit et à la même heure...
Cet épisode joue essentiellement sur la fibre humoristique et sur ce
concept de répétition qui permet de découvrir sous de nouveaux
angles un même récit. Sauf qu'en comparaison de certaines œuvres
authentiquement vouées au genre, Blair/Gina se montre
scénaristiquement plus faible que la concurrence. Un bon épisode
malgré tout. Outre ces trois épisodes succinctement résumés l'on
a droit en ouverture de saison au sympathique road-trip Evie/Joe
mettant en scène Olivia Munn et Terry Crews, un étonnant
cas d'anthropologie créant le chaînon manquant de l'évolution de
l'homme à travers l'homo-mortis, idée farfelue avancée par
le Docteur Charles Everett (l'acteur Anthony Edwards), plus proche de
ses sujets d'expérimentation que de la jeune Amy Zhang (l'actrice
Coquelicot Liu) qui cherche auprès de lui un peu d'aide et de
réconfort. Et puis, il y a ce sixième et dernier épisode de la
saison intitulé La Doña. Personnage qu'interprète
Julie Carmen. Propriétaire d'une grande demeure isolée et protégée
par un mur infranchissable, la vieille dame reçoit la visite
d'Idéalia (Daniella Pineda) et d'Eric (Danny Ramirez) qu'elle
accepte de nourrir avant de les convier à quitter sa demeure. La
saison se conclue par un épisode fantastique conviant davantage les
mauvais esprits que les zombies dans un épisode réellement
anxiogène situé dans un décor grouillant de bibelots et de signes
religieux. Une vraie bonne surprise pour une saison qui se termine
donc de belle manière. À noter qu'une seconde saison cette fois-ci
intitulée More Tales from the Walking Dead Universe
devrait bientôt voir le jour...