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vendredi 31 octobre 2025

Along Came a Spider de Lee H. Katzin (1970) - ★★★★★★★★★☆

 


 

D'une durée dépassant de peu les quatre-vingt dix minutes, Along came a Spider est l’œuvre du réalisateur Lee H. Katzin dont l'essentiel de la carrière s'est faite à la télévision. Et d'ailleurs, en cette année 1970 alors qu'un an en arrière il est parti faire un détour au cinéma avec What Ever Happened to Aunt Alice?, l'homme signe un téléfilm d'une telle qualité qu'il est presque incompréhensible que celui-ci n'eut pas les honneurs d'une sortie dans les salles obscures. Principalement incarné par la superbe Suzanne Pleshette qui sept ans auparavant participa au tournage des Oiseaux d'Alfred Hitchcock et par Ed Nelson qui fut célèbre pour avoir interprété le rôle de Michael Rossi dans la série Peyton Place entre 1964 et 1969, Along came a Spider ajoute au duo les présences plus ou moins remarquables de Brooke Bundy et Andrew Prine (la série originale de science-fiction V) dans les rôles respectifs d'Adrienne Klein et de Sam Howard, un couple de voisin qui partagent l'appartement mitoyen d'Ann Banning qu'incarne donc à l'image Suzanne Pleshette. Une Ann qui débarque dans la vie de Martin Becker (Ed Nelson) de manière presque inattendue alors que celui-ci donne un cours de physique à ses élèves dans une université américaine. Tenant tête au professeur à propos du sujet qu'il est en train de traiter, celui-ci tombe sous le charme de la jeune femme qu'il retrouve par hasard le soir-même attablée au restaurant où il a ses habitudes. S'invitant sans lui demander l'autorisation à la table d'Ann, Ed dîne en sa compagnie et lui propose d'aller regarder un film au cinéma. Après une ellipse, nous retrouvons le couple à la sortie du cinéma. Martin raccompagne Ann jusque chez elle et la laisse devant la porte de son appartement. Un début de récit somme toute très classique qui cependant laissera rapidement entrevoir l'implication d'un mystère entourant la mort lors d'une expérience scientifique d'un certain Docteur David Furie furtivement interprété par Ken Clayton au tout début du long-métrage ainsi que par de très brèves interventions par la suite...


Si ce détail ne fait tout d'abord pas vraiment avancer l'histoire, il en est un autre qui empêche Along came a Spider de mériter le titre de classique du suspens et du thriller : en effet, alors que le long-métrage revêt l'apparat du classieux téléfilm romantique entre un professeur d'université et une étudiante particulièrement brillante, pourquoi donc Lee H. Katzin et les scénaristes Barry Oringer et Leonard Lee ont-ils choisit de révéler la véritable identité d'Ann après seulement dix-sept minutes de récit alors qu'il aurait été beaucoup plus malin de couver le secret durant une bonne partie des événements et de ne le révéler qu'à un moment beaucoup plus opportun ? Deux hypothèses s'affrontent. Soit les auteurs ont-ils supposé qu'une trop grande somme d'informations concentrées à la fin du récit aurait empêché une lecture claire et précise du récit, soit ont-ils supposé que la conclusion du récit délivrait un comptant largement suffisant de twists pour n'avoir pas à en rajouter davantage. Il y a même peut-être une troisième probabilité : Peut-être eurent-ils peur qu'une partie des téléspectateurs ne quitte la projection, déçus par l'image de téléfilm romantique que pouvait renvoyer Along came a Spider... ? À vrai dire, après cette micro-déception, le travail accompli par le réalisateur et ses interprètes est tel que ce détail devient très rapidement surfait. Car le téléfilm est plus que la simple histoire d'amour qu'il semble être au premier abord. Il concentre en réalité l'essentiel de son propos autour d'une machiavélique machination justement orchestrée par celle qui joue donc un double jeu. Mais là où le scénario demeure véritablement malin, c'est dans la construction de ses personnages et des sentiments qu'ils partagent. Car bien que la vengeance soit ici menée de façon à ce que son auteur pousse à la disgrâce et à l'enfermement carcéral celui qui en est l'objet, l'affection de l'un et de l'autre de nos deux protagonistes principaux demeure bien réelle. Along came a Spider n'est donc pas qu'une simple histoire d'amour mais aussi un thriller parfaitement conçu où les retournements de situation se multiplient jusqu'au terme du récit. Un téléfilm qui même plus de cinquante ans après sa première diffusion sur les télévisions américaines mériterait presque de voir ENFIN le jour sur grand écran... Bref, une réussite totale...

 

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