Un p'tit truc en
plus
d'Artus ? Sympa, ouais, mais pas non plus ''Extraordinaire'' !
Faut quand même pas en rajouter. Mettre en scène des handicapés
mentaux, c'est bien. C'est même très bien. Mais faudrait voir à
pas les traiter simplement comme de la marchandise. Ce n'est
peut-être pas le terme approprié mais il y a une tendance très
actuelle consistant à générer l'inclusion. Des couples homosexuels
par-ci, des œuvres saupoudrées de transidentité par-là. Et même,
la délicate situation des migrants en attente de régularisation
même si certains d'entre eux sont en France en tout
illégalité (L'histoire de Souleyman)
! Il en faut pour tout le monde, certes. Mais la multiplication des
longs-métrages abordant l'inclusivité apparaît surtout comme un
moyen théorique d'attirer plus de monde dans les salles et donc de
faire plus de pognon. Ce qui, au fond, est faux au vu de certains
résultats au Box-office français. Alors que souvent le handicap
mental ou physique est traité dans l'hexagone avec une certaine
intelligence, il est des œuvres dont on a sans doute beaucoup moins
entendu parler et qui pourtant méritent autant d'attention que les
comédies françaises traitant le sujet et ayant eu les honneurs
d'une sortie en salle (le film d'Artus, Chacun
pour tous de
Vianney Lebasque en 2018, etc...). À ce titre, La
Belle Étincelle
de Hervé Mirman (Un homme pressé
en 2018, A l'ancienne
en 2024) est une excellente surprise qui à son tour a pris pour
sujet commun avec certaines comédies françaises, le handicap
mental ! L'inclusivité étant non seulement au cœur du
scénario de Béatrice Fournera et Caroline Franc mais aussi au sein
du casting, la majeure partie des personnages atteints de déficiences
mentales sont eux-mêmes interprétés par des acteurs handicapés.
Parmi eux, l'on reconnaîtra Angélique Bridoux qui depuis 2015 est
apparue au cinéma, à la télévision et au théâtre ainsi que
Vincent Chalambert qui en 2018 avait déjà fait partie du casting de
Chacun pour tous
et qui en 2023 partagera la vedette avec l'insupportable (avis perso)
Corinne Masiero dans La marginale
de Franck Cimière ! Si le sujet du handicap est au centre de
l'intrigue, nous retrouvons à l'affiche Bernard Campan, Mélanie
Doutey, Lionnel Astier et Laurent Bateau.
La Belle Étincelle
démarre sur un postulat pas très original puisque ça n'est pas la
première fois qu'est abordé le sujet de la ''rédemption'' d'un
individu contraint de ''supporter'' un environnement peu en
adéquation avec ses habitudes. On pense notamment à l'excellent
Campeones
du cinéaste espagnol Javier Fesser en 2018 ou à son remake
américain, Champions,
réalisé cinq ans plus tard par Bobby Farrelly. Sauf qu'ici,
l'intrigue ne se déroule pas sur un terrain de basket mais dans les
cuisines d'un petit restaurant qui risque de fermer prochainement ses
portes. Noé (Gauthier Gagnière) est un jeune autiste qui ne
parvient pas à garder un emploi plus de quelques jours. Lorsque sa
mère Virginie (Mélanie Doutey) entend dire que le grand
Chef-cuisinier Philippe Lamarck (Bernard Campan) a perdu son travail
après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo le mettant
en scène dans une situation très inconfortable, elle propose à
Gérard, le propriétaire du restaurant en perdition incarné par
Lionnel Astier, de convier Lamarck à participer à un projet de
restauration tenue en grande partie par un personnel atteint de
handicaps mentaux... Si La belle étincelle
n'a sans doute pas les ambitions d'une œuvre cinématographique, le
téléfilm de Hervé Mirman n'en est pas moins doté de certaines
qualités qui en font un spectacle très honorable le hissant, quoi
qu'on en dise, quoi qu'on en pense, à la hauteur de la comédie
d'Artus. Traité pourtant sur un ton légèrement moins humoristique
qu'Un p'tit truc en plus,
La belle étincelle
bénéficie
cependant de quelques séquences amusantes que l'on doit notamment
aux jeunes interprètes atteints de handicaps. Des acteurs et des
personnages attachants, voire même émouvants. Ce qui fait
d'ailleurs la principale qualité du téléfilm qui ne se veut pas
qu'une simple comédie ou n'être exclusivement qu'un drame. C'est
avec une certaine sensibilité que le réalisateur adapte un scénario
qui à l'origine provient d'un post laissé sur un réseau social
s'agissant de l'authentique restaurant
La Belle Étincelle
dont la majorité des employés sont eux-mêmes en situation de
handicap. Touchant et drôle à la fois, La Belle
étincelle
est un excellent téléfilm, porté par le duo Bernard Campan/Mélanie
Doutey, par Lionnel Astier ainsi que par ses jeunes interprètes...