Il y a longtemps, le
paquebot de croisière RMS Queen
of Scots a disparu
en plein océan dans la région du Triangle des Bermudes... De nos
jours, Stu, sa petite amie Julia ainsi que ses potes Tommy et Gus ont
décidé de partir quelques jours en mer pour pécher. Mais alors
qu'ils avaient prévu d'embarquer dans un luxueux bateau, le seul mis
à leur disposition est un vieux rafiot, propriété d'un certain
Morgan qui exige d'eux la somme de 700 dollars par jours. Parvenant à
baisser la somme de deux cent dollars, le quatuor embarque et filent
tout droit dans la région du Triangle des Bermudes. A bord, ils font
la connaissance de Charlie, une charmante jeune femme, second du
capitaine, qui ne laisse pas Tommy indifférent. Alors que la
traversée à bord de la vieille bicoque se déroule dans de bonnes
conditions, d'étranges événements commencent à faire leur
apparition. Pour commencer, et alors que Stu explore les fonds
marins, Julia est attirée sous l'eau par un enfant qui disparaît
ensuite aussi subitement qu'il était apparu. Le lendemain, alors que
le groupe est en train de pécher un espadon, une brume jaune et
épaisse fait son apparition. Les instruments du bateau tombent en
panne : le moteur cesse de fonctionner, la boussole perd la
tête, et surtout, un immense navire qui s'avère être le RMS
Queen of Scots
fait son apparition. Stu et les autres décident de monter à son
bord.
Il
faudra attendre pratiquement la moitié des quatre-vingt une minutes
que dure ce Triangle
Maudit
pour que naisse enfin l'intérêt du spectateur. Après un passage
obligé sur le territoire des Bermudes où deux de nos personnages
incarnés par Dan Cortese et David Hewlett assistent à un rite
vaudou, l'équipage se forme enfin autour du capitaine Morgan
(l'acteur Dorian Harewood), de Charlie (Olivia d'Abo) et surtout de
l'acteur Luke Perry, célèbre pour avoir incarné le rebelle (du
moins le moins lisse et donc le plus intéressant et le plus
iconique) de la série Beverly
Hills 90210 entre
1990 et 2000, l'acteur ayant coupé les ponts avec son personnage de
Dylan en 1996 et 1997 avant de réapparaître l'année suivante.
Réalisé
par le cinéaste Lewis Teague (qui ne fut autre que le réalisateur
de l'excellent Cujo
entre autres pellicules horrifiques), il était donc intéressant de
se pencher sur ce téléfilm datant de 2001 (qui sera diffusé pour
la première fois aux États-Unis le 21 août de cette même année).
Triangle
Maudit
mêle vaudou, esprits, et légendes tournant autour des phénomènes
liés au Triangle des Bermudes. Si Lewis Teague a bien du mal à
cacher le statut de téléfilm de Triangle
Maudit,
il s'agit cependant d'une honnête réalisation qui, si elle n'est
jamais réellement passionnante recèle quelques séquences plutôt
sympathiques comme le long passage situé à bord d'un navire
rouillé, empli de symboles relatifs à son âge (vieilles affiches
publicitaires collées aux murs, disques vinyles des années
cinquante, etc...). Lewis Teague s'y entend pour créer une ambiance
chargée en électricité. Après une première partie plutôt
joyeuse, ensoleillée et à laquelle participe une partition musicale
construite autour de Steel-Drums
(instrument de percussion mélodique originaire de Trinité-et-Tobago
dans les Caraïbes), l'ambiance change radicalement. La musique se
fait plus pesante, tribale, vaudou, les décors s'assombrissent et
quelques passages flirtent avec l'épouvante (une pièce est
notamment encombrée de squelettes humains baignant dans une mare
putride, et apparaissent ponctuellement des esprits qui rappellent ceux de la fameuse salle de bal
de Shining
(toutes proportions gardées bien évidemment) de Stanley Kubrich).
Pour autant, il ne faudra pas s'attendre à de l'horreur et du
fantastique de premier ordre. Cela reste tout de même sommaire même
si les interprètes y mettent du cœur à l'ouvrage. Quand à Luke
Perry, héros évident de ce Triangle
Maudit,
on s'étonnera plus ou moins de voir quel virage prendra son
personnage. Un téléfilm sympathique qui dans sa deuxième moitié
propose un rythme très largement satisfaisant. L'occasion aussi de
revoir cet acteur qui malheureusement nous a quitté au début de ce
mois de mars...