Il y a quarante-quatre
ans apparaissait pour la toute première fois sur la chaîne de
télévision française TF1 la série culte Little House
on the Prairie
créée par Michael London et adaptée du roman de Laura Ingalls
Wilder qui fut l'auteur d'un certain nombre d'ouvrages mettant en
scène cette fameuse petite maison dans la prairie qui servait de
lieu de vie à la célèbre famille Ingalls. Une série absolument
remarquable qui en plus de deux-cent épisodes a su prôner des
valeurs justes et émotionnellement fortes. Mais comme toute série,
celle-ci connut elle aussi une fin. Les téléspectateurs américains
se passionnant de moins en moins pour ses personnages parmi lesquels
certains disparurent des radars (à l'image de l'actrice Katerine
MacGregor qui incarna la peu sympathique mais tout de même
attachante Harriet Oleson) quand d'autres vieillirent. Entre 1983 et
1984 sont produits non plus des épisodes tels qu'ils se présentaient
(généralement d'une durée moyenne de quarante-cinq minutes), mais
trois téléfilms dont le dernier intitulé The
Last Farewell
(Le Dernier Adieu)
allait s'avérer un véritable choc émotionnel pour les fans du
monde entier...
En
effet, la production ayant signé un accord dix ans auparavant sur
les termes concernant l'utilisation du terrain servant à la
fabrication du village de Walnut Grove, le contrat prévoyait qu'à
la fin de la série, le village devait disparaître. Mais alors qu'il
doit être démonté, Michael London, qui interprète également le
rôle de Charles Ingalls propose une idée qui va se révéler
techniquement moins coûteuse que le démantèlement des édifices,
mais absolument redoutable pour les âmes sensibles qui ne jurent
alors à l'époque que par les familles Ingalls, Olson, Carter (les
familles Edwards et Garvey ne faisant plus partie du récit à ce
moment là) ainsi que par le révérend Alden, le docteur Baker ou ce
bon vieux Monsieur Edwards. Nous apprenons en effet dans ce tout
dernier épisode qu'est The Last Farewell
que les terres n'appartiennent non pas à celles et ceux qui ont bâti
leur maison ou leur commerce mais à un certain Lassiter (l'acteur
James Karen notamment vu dans l'excellent Retour
des Morts-Vivants de
Dan O'Bannon), propriétaire violent et intraitable d'un chemin de
fer. Les villageois ont d'abord quarante-huit pour déguerpir
puisqu'ils se sont mis d'accord pour refuser la proposition du
bonhomme de travailler pour lui, jusqu'à ce que Laura Ingalls
(Melissa Gilbert) propose aux habitants de ne rien laisser à
Lassiter de tout ce qu'ils ont bâtit durant toutes ces années..
Ce
qui donne lieu à l'une des séquences les plus déchirantes de toute
la série. Car si l'on pense rétrospectivement à toutes ces années
que l'on a vécu parmi les habitants de Walnut Grove (et de Plum
Creek où vivent en réalité pendant des années les membres de la
famille Ingalls), à nous inviter chez Charles et Caroline, dans la
boutique des Olson ou encore dans la petite église du village (seul
édifice à n'avoir pas été détruit lors de ce dernier épisode,
tout comme la petite maison elle-même qui disparut finalement dans
un incendie en 2003), assister à la disparition pure et simple de ce
décor paradisiaque et symboliquement reposant (rien à voir avec les
grandes villes bruyantes que parcouraient parfois nos héros) fut un
déchirement. Détail troublant, lorsque l'on assiste à cet ultime
épisode, on peut voir certains des interprètes pleurer réellement.
Malgré tout, et même si Walnut Grove n'existe plus en l'état, la
télévision est là pour nous rappeler que nombre de personnages
incroyablement attachants y ont un jour foulé le sol de leurs
propres pas. Inoubliable...