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jeudi 18 septembre 2025

A Killer in the Family de Richard T. Heffron (1983) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Tout commence par un authentique fait-divers. Durant l'été 1978, le criminel Gary Tison purge une peine de prison à perpétuité pour avoir assassiné un gardien lorsque ses trois fils organisent son évasion du pénitencier d'État de l'Arizona situé à Florence. Son compagnon de cellule Randy Greenawalt participe à l'évasion le 30 juillet, jour très particulier durant lequel les détenus sont autorisés à accueillir des membres de leur famille afin de participer à un pique-nique ! C'est armés de plusieurs armes à feu dissimulées dans une glacière que les fils de Gary Tison, Donald, Ricky et Raymond parviennent à faire s'échapper de la prison leur père et son complice Randy Greenawalt. Les cinq individus partent alors pour un périple de plusieurs jours et sèmeront plusieurs morts sur leur chemin... Distribué en France sous le titre Le crime dans le sang, A Killer in the Family est l'un des nombreux téléfilms que réalisa Richard T. Heffron durant sa carrière. Inspiré d'une tragédie qui donc eut lieu cinq ans auparavant sur le territoire américain, A Killer in the Family respecte presque scrupuleusement le fait-divers et l'ordre dans lequel se produisirent les événements. Le téléfilm de Richard T. Heffron offre l'occasion aux téléspectateurs d'y découvrir la star américaine Robert Mitchum, célèbre acteur qui n'a pas joué que de sympathiques personnages durant sa longue carrière puisque les amateurs de fictions ont notamment eu l'occasion de le voir dans le cultissime The Night of the Hunter (La nuit du chasseur) de Charles Laughton en 1955 ou dans Cape Fear (Les nerfs à vif) de J.Lee Thompson en 1962. Dans A Killer in the Family, il incarne le rôle de Gary Tison que le script fait tout d'abord passer pour le prisonnier modèle d'une prison de l'état d'Arizona aux prises avec un codétenu dont il craint qu'il ne s'en prenne à lui. Si le personnage que l'acteur interprète ne portait pas sur le dos un uniforme de prisonnier, l'on aurait pu penser à une journée classique réunissant des familles lors d'un grand pique-nique. L'une des différences entre le fait-divers et le téléfilm est qu'ici, l'évasion ne survient non pas lors de cet événement convivial mais le lendemain, lorsque après mûre réflexion et après qu'il ait surpris ses deux frères en train de préparer leur coup, Donald décide de les suivre dans leur périple...


Un grand frère interprété par James Spader qui ensuite enchaînera avec les succès puisqu'on le découvrira notamment dans Wall Street et Né un 14 juillet d'Oliver Stone en 1987 et en 1989, dans Sexe, Mensonges et Vidéo (Sex, Lies, and Videotape) de Steven Soderbergh la même année, dans Stargate de Roland Emmerich en 1994 ou encore dans Crash de David Cronenberg deux ans plus tard. Ray, le plus jeune des trois frères, sera incarné par Lance Kerwin tandis que Ricky sera interprété par Eric Stoltz dont la carrière sera tout d'abord marqué par le rôle bouleversant de Rocky Dennis dans Mask de Peter Bogdanovich, un adolescent atteint de dysplasie craniométaphysaire vivant auprès de sa mère et d'un gang de motards ! Dans A Killer in the Family, il est le fils le plus attaché au père. Surtout lorsque l'on découvre que ce ''pauvre homme'' dont on pardonnerait presque le crime qu'il a commis et l'a condamné à la prison à vie pour lui permettre de retrouver le cocon familial n'est pas tout à fait celui auquel on pense. Manipulateur, violent, détaché vis à vis des actes les plus ignobles, Gary Tison s'est en fait servi de la fragilité psychologique de ses deux plus jeunes fils pour les manipuler à sa guise et les pousser à prendre la décision de le faire évader. S'ensuit alors un road-movie meurtrier retranscrivant les événements tels qu'ils se sont produits. Des actes d'une barbarie inouïe dont fera notamment les frais une famille constituée de quatre membres dont... un bébé ! A Killer in the Family a surtout comme attrait de voir évoluer dans le rôle de l'antagoniste un Robert Mitchum dont la personnalité s'avère extrêmement délicate à cerner. Visage inexpressif et changements d'humeurs permanents ne permettent pas toujours de savoir ce qu'il a véritablement derrière la tête. Et c'est sans doute en cela que le téléfilm de Richard T. Heffron demeure parfois glaçant. Après, il faut reconnaître que tout n'est pas parfait et que du haut de son statut de téléfilm, A Killer in the family n'est pas non plus un grand classique du genre...

 

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