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vendredi 4 décembre 2020

The Last Farewell de Michael London (1984) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Il y a quarante-quatre ans apparaissait pour la toute première fois sur la chaîne de télévision française TF1 la série culte Little House on the Prairie créée par Michael London et adaptée du roman de Laura Ingalls Wilder qui fut l'auteur d'un certain nombre d'ouvrages mettant en scène cette fameuse petite maison dans la prairie qui servait de lieu de vie à la célèbre famille Ingalls. Une série absolument remarquable qui en plus de deux-cent épisodes a su prôner des valeurs justes et émotionnellement fortes. Mais comme toute série, celle-ci connut elle aussi une fin. Les téléspectateurs américains se passionnant de moins en moins pour ses personnages parmi lesquels certains disparurent des radars (à l'image de l'actrice Katerine MacGregor qui incarna la peu sympathique mais tout de même attachante Harriet Oleson) quand d'autres vieillirent. Entre 1983 et 1984 sont produits non plus des épisodes tels qu'ils se présentaient (généralement d'une durée moyenne de quarante-cinq minutes), mais trois téléfilms dont le dernier intitulé The Last Farewell (Le Dernier Adieu) allait s'avérer un véritable choc émotionnel pour les fans du monde entier...


En effet, la production ayant signé un accord dix ans auparavant sur les termes concernant l'utilisation du terrain servant à la fabrication du village de Walnut Grove, le contrat prévoyait qu'à la fin de la série, le village devait disparaître. Mais alors qu'il doit être démonté, Michael London, qui interprète également le rôle de Charles Ingalls propose une idée qui va se révéler techniquement moins coûteuse que le démantèlement des édifices, mais absolument redoutable pour les âmes sensibles qui ne jurent alors à l'époque que par les familles Ingalls, Olson, Carter (les familles Edwards et Garvey ne faisant plus partie du récit à ce moment là) ainsi que par le révérend Alden, le docteur Baker ou ce bon vieux Monsieur Edwards. Nous apprenons en effet dans ce tout dernier épisode qu'est The Last Farewell que les terres n'appartiennent non pas à celles et ceux qui ont bâti leur maison ou leur commerce mais à un certain Lassiter (l'acteur James Karen notamment vu dans l'excellent Retour des Morts-Vivants de Dan O'Bannon), propriétaire violent et intraitable d'un chemin de fer. Les villageois ont d'abord quarante-huit pour déguerpir puisqu'ils se sont mis d'accord pour refuser la proposition du bonhomme de travailler pour lui, jusqu'à ce que Laura Ingalls (Melissa Gilbert) propose aux habitants de ne rien laisser à Lassiter de tout ce qu'ils ont bâtit durant toutes ces années..


Ce qui donne lieu à l'une des séquences les plus déchirantes de toute la série. Car si l'on pense rétrospectivement à toutes ces années que l'on a vécu parmi les habitants de Walnut Grove (et de Plum Creek où vivent en réalité pendant des années les membres de la famille Ingalls), à nous inviter chez Charles et Caroline, dans la boutique des Olson ou encore dans la petite église du village (seul édifice à n'avoir pas été détruit lors de ce dernier épisode, tout comme la petite maison elle-même qui disparut finalement dans un incendie en 2003), assister à la disparition pure et simple de ce décor paradisiaque et symboliquement reposant (rien à voir avec les grandes villes bruyantes que parcouraient parfois nos héros) fut un déchirement. Détail troublant, lorsque l'on assiste à cet ultime épisode, on peut voir certains des interprètes pleurer réellement. Malgré tout, et même si Walnut Grove n'existe plus en l'état, la télévision est là pour nous rappeler que nombre de personnages incroyablement attachants y ont un jour foulé le sol de leurs propres pas. Inoubliable...

 

mercredi 2 décembre 2020

Mortel Été de Denis Malleval (2012) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Ne serait-ce la beauté de son héroïne, son sourire et ses robes d'été, pas sûr que Mortel Été, l'un des innombrables téléfilms réalisés par Denis Malleval pour le petit écran, aurait pu retenir mon attention au delà de la première demi-heure, voire la première moitié. Pourtant capable de nous asséner parfois d'excellents thrillers, celui-ci tourne malheureusement à vide. En cause ? Un scénario relativement peu crédible et une mise en scène ''fatiguée''. Si l'auteur de La Boule Noir en 2015 et plus récemment des Ombres du Passé en 2018 a volontairement imprimé un rythme lent afin de donner l'impression qu'il ne se passe rien dans ce triste patelin camarguais où seule Julie, la compagne du garagiste Simon est capable d’égayer ses habitants, le pari est réussi. Malheureusement, on a surtout l'impression que les interprètes et Denis Malleval lui-même s'ennuient face à cette histoire scénarisée par Johanne Rigoulot d'après le roman écrit à quatre mains par Jean-Marie Laclavetine et Philippe Chauvet, Port-Paradis. Un récit qui au fond ne tient pas la route. À trop se concentrer sur le personnage incarné par la jolie Aïssa Maïga qui parvint tout de même à remporter un prix d'interprétation féminine au festival de Luchon de 2013, le film en oublierait presque de développer son intrigue...


Cette histoire qui débute par le meurtre d'un certain Louis avec lequel Julie a choisi de partir afin d'échapper à son morne quotidien. Compagne de Simon, lequel lui a promis il y a longtemps de l'emmener à bord de son bateau jusqu'au Chili a fini par en avoir assez d'attendre. Mais la disparition de Louis contrecarre les plans de la jeune femme, contrainte de continuer à faire du sur-place. Alors que son ''frère'' Fred semble impliqué dans un drôle de trafic, Julie accepte un soir d'accompagner l'un de leurs amis Alexis jusque chez lui. Après avoir bu un verre en sa compagnie, la jeune femme décide de rentrer chez elle à vélo. Le lendemain, deux gendarmes se rendent jusqu'à la station-essence et lui annoncent qu'Alexis est mort asphyxié par un incendie qui s'est déclaré chez lui durant la nuit...


Dès lors, Mortel Été se mue en mortel ennui et confronte le spectateur avec un récit dont toutes les facettes semblent malheureusement inachevées. Bruno Solo, Lionnel Astier, Anémone et Bruno Debrandt ont beau participer au projet, on a beaucoup de mal à croire à cette histoire faite de bouts de ficelles que le réalisateur ne parvient malheureusement pas à assembler les uns aux autres. Le téléfilm évoque un temps un trafic d'armes et de drogue, de vagues liaisons adultères entre l’ambiguë héroïne et plusieurs hommes du village, la disparition de celui avec lequel elle prévoyait de partir... Tout ceci sans qu'aucun événement ne soit vraiment développé jusqu'à son terme. En fait, toute une série d'événements ne servant qu'à faire du remplissage tant le réalisateur semble vouloir uniquement se concentrer sur son héroïne. Visuellement, rien d'extraordinaire non plus. Esthétiquement Mortel Été a bien du mal à cacher ses origines télévisuelles. Mais cela reste encore un point de détail comparé au reste. Le téléfilm donne surtout l'impression de vouloir parfois marcher sur les traces de L’Été en Pente Douce que réalisa le cinéaste Gérard Krawczyk et qui sortit sur les écrans vingt-cinq ans auparavant. Mais rien de comparable en réalité car Mortel Été est vraiment poussif et son intrigue passablement inintéressante...

 

Mon Frère bien Aimé de Denis Malleval (2016) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Réalisé par Denis Malleval, l'auteur de Jusqu'en Enfer avec Bruno Solo en 2009, de La Boule Noire avec Bernard Campan en 2014 ou encore de La Bonne Dame de Nancy avec Véronique Genest en 2016, et surtout l'un des spécialistes du thriller formaté pour le petit écran, Mon Frère bien Aimé est l'un de ses derniers ''méfaits'' télévisuels. Et comme à son habitude, il nous a concocté l'un de ces téléfilms dont il a le secret. Durant un peu plus d'une heure trente il va réussir à tenir en haleine le spectateur avec un sujet aussi sinistre que pessimiste. Là où le titre même de ce téléfilm semble anachronique par rapport aux faits, l'histoire est celle de deux frères dont l'un demande de l'aide à l'autre après avoir tué par accident sa maîtresse, une jeune fille de dix-sept ans, après qu'elle lui ait demandé de quitter sa femme pour elle. Aîné des frères Leroy, Étienne est responsable d'une conserverie financièrement aux abois tandis que Mathias, son frère, PDG d'une très grande entreprise, vient de signer un contrat de plusieurs milliards d'euros. Mais cette fois-ci, c'est ce dernier qui est aux abois. Il supplie Étienne de lui venir en aide afin de faire disparaître le corps de la victime. Celui-ci accepte et commence alors pour lui une véritable descente aux enfers...


Basé sur un scénario écrit par Luc Chaumar et Anne Valton, Mon Frère bien Aimé démontre qu'il existe des cas où rendre la monnaie de sa pièce à un membre de sa famille qui vous a rendu un immense service est impossible. Ces deux frères, ce sont Olivier Marchal et Michael Youn qui les interprètent. Chacun à leur manière. Chacun avec sa propre sensibilité. Mais d'une manière générale, relativement nuancée. Tout sépare les deux hommes. Entre le premier, vieillissant, rencontrant des difficultés financière et le second, qui monte de plus en plus dans l'échelle sociale et réussi tout ce qu'il entreprend. Mon Frère bien Aimé bat le chaud et le froid. Entre fraternité indéfectible et indifférence nourrie par l'entourage. Si Olivier Marchal est capable d'incarner un homme prêt à sacrifier jusqu'à son existence par promesse faite à sa mère avant sa mort, Michael Youn, lui, interprète un individu pas tout à fait immoral (à un moment donné, il tentera bien d'évoquer l'idée de se rendre à la police) mais tout de même capable de faire mijoter son frère dans son jus, jusqu'à l'abandon...


Tendu, sombre et finalement nihiliste puisque ne proposant aucune porte de sortie optimiste, le téléfilm de Denis Malleval charrie son flot de seconds rôles talentueux parmi lesquels on retiendra avant tout l'ancienne chanteuse et désormais actrice Elsa Lunghini qui interprète le rôle de Barbara Bellefond, laquelle s'apprête à quitter son infâme mari, Pierre (l'acteur Geoffroy Thiebaut). Peut-être encore meilleure que les deux principaux interprètes masculins, car quelle que soit son humeur, il lui arrive d'être bien supérieure à un Michael Youn convainquant sauf lorsque son personnage exprime la panique devant le corps de sa victime. La partition musicale de Jean Musy participe de la tension perpétuelle qui anime durant une grande partie le téléfilm. Mon Frère bien Aimé est donc une très bonne surprise...

 

mardi 1 décembre 2020

Deux Gouttes d'Eau de Nicolas Cuche (2018) - ★★★★★★★☆☆☆

 

 


Adapté de son propre roman éponyme sorti en 2015 par Jacques expert et réalisé pour la télévision par Nicolas Cuche, Deux Gouttes d'Eau est un thriller policier se déroulant sur une échelle du temps plutôt ramassée puisque son intrigue démarre au petit matin d'une journée classique pour un commissariat pour se terminer très tard le soir. S'il convoque une thématique qui n'est certes pas inédite mais qui n'encombre cependant pas non plus le genre policier, Deux Gouttes d'Eau parvient dans une certaine mesure à entretenir le suspens ''presque'' jusqu'à son terme. Les néophytes n'y verront peut-être que du feu mais l'habitué des affaires criminelles fictives sevré aux polars, aux thrillers et autres films policiers arrivera relativement rapidement à la même conclusion que l'un des deux flics qui mènent l'enquête. Un commandant et un lieutenant dont les méthodes divergent mais qui, en même temps se complètent et s'avèrent donc indispensables l'un pour l'autre. Il y a un piège à vouloir confronter deux flics à une affaire dont les suspects se comptent au nombre de deux, surtout lorsque comme dans le cas présent, ceux-ci sont jumeaux. D'une certaine manière, l'évocation de ces derniers suppose un collège de pistes dont toutes doivent être scrupuleusement décortiquées pour réussir à résoudre l'affaire...


Deux écoles s'opposent dans ce binôme de policiers et expliquent sans doute la remarque d'une jeune recrue qui demande au lieutenant Sam Barbieri pourquoi il n'a pas le même grade que sa supérieure, la commandante Valérie Laforge. Celui-ci répond à la jeune femme que sa supérieure est meilleure que lui. Ce que l'on est tenté de confirmer puisque Sylvie Testud interprète une commandante qui ne compte pas ses heures quitte à sacrifier son peu de vie privée tandis que pour le Lieutenant Barbieri, l'important est de boucler l'affaire au plus vite et de rentrer chez lui. Moins de rigueur pour l'un que pour l'autre et une multiplication des pistes qui font de Deux Gouttes d'Eau un téléfilm retord dont on ne soupçonnera cependant pas l'une des tournures qui mettront un terme à l'enquête ainsi qu'au récit. Aux côtés de l'excellente actrice française, l'humoriste et acteur Michael Youn qui dans la peau du lieutenant Sam Barbieri s'avère convainquant. Sans en faire des tonnes tout en imprimant à son personnage un caractère bien trempé, il parvient à rendre crédible son incarnation. Face aux deux vedettes, l'acteur Hugo Becker qui dans le double rôle d'Antoine et de Tom Delvoye joue parfaitement le jeu des frères jumeaux dérangés voire diaboliques. À noter la présence de l'actrice Marie-Christine Barrault dans le rôle d’Élisabeth Davout...


Si Deux Gouttes d'Eau manque de s'écrouler, ça n'est pas tant à cause de l'interprétation ni de l'une ni des autres, loin s'en faut, mais en raison du caractère parfois outrageusement ambigu des deux frères qui ne laissent alors plus tellement d'options quant à la vérité portant sur le meurtre barbare de la compagne de l'un d'entre eux. Comme l'évoque sans doute un peu trop tôt le personnage interprété par Michael Youn, soit l'un est coupable, soit l'autre, ou plus simplement les deux. Et c'est dans ces conditions que le téléfilm de Nicolas Cuche perd en intensité puisqu'en additionnant toutes les données du problème, le téléspectateur arrivera trop aisément et surtout trop rapidement aux bonnes conclusions. Reste que Deux Gouttes d'Eau offre une ambiance plutôt remarquable pour un simple téléfilm. Une caractérisation vite expédiée mais suffisante pour une œuvre ne dépassant pas les quatre-vingt dix minutes et surtout, une brillante interprétation. La mise en scène est certes quelque peu mollassonne et académique mais Nicolas Cuche parvient tout de même bizarrement à maintenir l'intérêt. On est quand même bien loin du génial Garde à Vue interprété par Lino Ventura et Michel Serrault et que Claude Miller réalisa en 1981...

 

jeudi 17 septembre 2020

Creepshow, la série de Greg Nicotero (2019) - ★★★★★★★☆☆☆

 




Le film à sketchs ou Anthologie est un concept cinématographique presque aussi vieux que le septième art puisque l'on retrouve dès la première moitié du vingtième siècle des œuvres découpées en plusieurs segments qui nous contaient déjà des histoires différentes. Tous les genres cinématographiques y sont représentés et si la comédie y tient une place importante, l'épouvante, l'horreur et le fantastique sont sans doute parmi ceux qui y trouvèrent et y trouvent encore une place de choix. Du Cabinet des Figures de Cire de Paul Leni et Leo Birinsky en 1924 en passant par Le Train des épouvantes de Freddie Francis en 1965 et jusqu'à A Night of Horror : Nightmare Radio qui réunissait une dizaine de réalisateurs en 2018, l'amateur a de quoi faire son marché et trouver son bonheur. Parmi les dizaines, voire les centaines de longs-métrages reposant sur ce principe, il en est un que tout amateur se doit d'avoir vu au moins une fois dans son existence. Réalisé par l'immense George Romero en 1982 et reposant sur des scénarii écrits par le tout aussi formidable écrivain américain Stephen King, Creepshow est l'un des plus illustres représentants des anthologies du cinéma d'horreur et d'épouvante. Depuis, on n'a pas fait mieux. Même pas sa séquelle sortie cinq ans plus tard et réalisée par Michael Gornick ou le troisième opus, une engeance réalisée par Ana Clavell et James Glenn Dudelson pas vraiment officielle qui profitait de l'aura de l'original pour se faire une place dans le cœur des amateurs en 2006.

Et puis, on apprenait vers la fin des années 2010 que le spécialiste des effets-spéciaux Greg Nicotero, réalisateur et producteur en autre de The Walking dead allait être à l'origine d'une série reposant sur le même principe que Creepshow en portant le même nom !!! De quoi réjouir ou défier les fans de la première heure à vrai dire. Ne tournons pas autour du pot et révélons ce que vaut vraiment cette excroissance télévisuelle de l'un des mythes du septième art : comme toute bonne anthologie, la série Creepshow possède de grandes qualités mais quelques failles sont à noter parmi les douze petits courts-métrages que constitue l'anthologie. En ouverture, il était inconcevable d'imaginer les hostilités démarrant sans la participation de l'auteur original ; Stephen King lui-même dont la nouvelle Matière Grise tirée du recueil Danse Macabre publié en 1978 sert de trame au sketch éponyme. Sombre et intriguant, Matière Grise est une entrée en matière pas inintéressante à plus d'un titre. Tout d'abord, l'ambiance y est particulièrement lourde. Ensuite, le déroulement de l'intrigue et sa mise en scène sont significatifs de ce qui vérole en partie la forme de plusieurs des douze épisodes. Car là où certains comme La Maison de Poupée de John Harrison, Le Doigt Maudit de Greg Nicotero, Le Compagnon de Dave Bruckner ou encore Le Monstre du Lac Champlain de Jason Ciaramella réussissent à remplir leur contrat, d'autres par contre sont d'une platitude, d'une inutilité et font preuve d'un tel laxisme en terme d'écriture et de mise en scène qu'ils n'ont pas vraiment leur place dans cette anthologie.

On pense notamment aux épisodes les plus sanglants qui ne reposent en fait malheureusement que sur l'hémoglobine aux dépens d'un récit mal construit et inabouti. Parmi les plus mauvais d'entre eux, évoquons par exemple Le Grand Méchant Loup, écrit et réalisé par Rob Schrab. Un récit mêlant nazis, soldats américains et loups-garous. Effets-spéciaux ultra cheap, mise en scène bancale et surtout, pas un brin de scénario. Tout y repose sur le sang, toujours le sang, rien que le sang. Le type d'épisode qui se fiche copieusement du spectateur en étant convaincu qu'à la seule vue du sang celui-ci saura se contenter de peu. Tout comme pour l'épisode Vengeance à Musky Holler de John Harrison ou comme Régime Mortel de Roxanne Benjamin qui reposent également essentiellement sur des séquences très sanglantes. Regrettable lorsque l'on envisage le potentiel horrifique et scénaristique de ces deux derniers. Pourtant, si ces quelques exemples laissent supposer que Creepshow est une adaptation télévisée ratée, ce serait faire l'impasse sur quelques merveilles, à l'image de La Maison de Poupée évoqué plus haut. L'un des moments fort de la série, prouvant qu'il n'est nul besoin de déverser des seaux d'eau pour que le concept fonctionne. À noter que Greg Nicotero reprend le principe des vignettes et des cases de l’œuvre originale et des bandes dessinées Tales From the Crypt et réussi même à sublimer le concept. Creepshow est également l'occasion de revoir de grandes vedettes du cinéma d'horreur et d'épouvante à l'image desquelles, Adrienne Barbeau et Jeffrey Combs font figure de stars... Malgré ses défauts, on a hâte de découvrir la seconde saison...

jeudi 27 août 2020

The Twilight Zone de Rod Serling (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



The Twilight Zone est une série de science-fiction américaine créée par le scénariste américain Rod Serling qui a vu le jour en 1959 sur le réseau américain CBS. Soixante ans plus tard, et alors que son créateur est mort depuis quarante-cinq ans, réapparaît sur les écrans la mythique série. Ou plutôt, sa descendance. La dernière à ce jour après La Cinquième Dimension (qui ne doit en fait son titre que parce que cette série intitulée The New Twilight dans sa langue d'origine fut diffusée sur La Cinq, première chaîne de télévision généraliste privée et gratuite de France malheureusement disparue le 12 avril 1992), La Quatrième Dimension : L'ultime voyage, un téléfilm réalisé en 1994 par Robert Markowitz, ainsi que La Treizième Dimension dont l'intitulé est lui-même consécutif à son passage sur 13e Rue dès le 23 janvier 2003. Rod Serling disparu, il fallait trouver son remplaçant. Mais un remplaçant à la hauteur du bonhomme. Réalisateur du stupéfiant Get Out mais aussi de l'anecdotique Us, c'est à Jordan Peel qu'est confiée la délicate tâche de remplacer l'immense Rod Serling dans le rôle du narrateur. Une mission largement réussie si l'on tient compte du fait que la série repose tout d'abord sur les qualités des différents récits qui nous sont proposés. Si la durée d'une grande majorité des récits de la série originale avoisinait les vingt-cinq minutes environ, à minimum, les nouveaux épisodes doublent la mise, allant parfois jusqu'à soixante minutes de projection...

Disponible en couleur mais également en noir et blanc pour les nostalgiques de la série originale, The Twilight Zone aurait pu faire craindre aux fans qu'elle ne parvienne pas à faire oublier la série des années cinquante-soixante. Et si effectivement elle n'y parvient jamais vraiment, cela n'empêche pas aux dix épisodes de cette première saison de proposer des mets de choix. Dix épisodes et donc autant d'histoires qui n'entretiennent entre elles de rapport que la fascination de leurs auteurs pour les récits fantastiques. Car plus encore que la série originale qui était souvent plus proche de la science-fiction que du fantastique, cette nouvelle et tardive livraison se penche sur des cas qui n'ont pas toujours en commun, une projection futuriste de la science. Imaginez plutôt : à titre d'exemples, prenons l'humoriste Samir Wassan qui sur les conseils du célèbre JC Wheeler va jusqu'à mettre en péril son existence ainsi que celle de son entourage afin de connaître enfin le succès dans l'épisode The Comedian. Ou bien ce jeune garçon de onze ans hissé à la plus haute marche du pouvoir américain, lequel va se montrer plus tyrannique encore que le pire des dictateurs dans The Wunderkind. Ou encore le huitième épisode Point of Origin qui s'intéresse de très près au problème de l'immigration mais ici sous une forme tout à fait originale...

Si ce n'était l'absence quasi systématique de la technologie dans chacun de ces dix épisodes, on aurait pu tout aussi bien confondre The Twilight Zone avec une autre série de science-fiction à succès:l'anthologie Black Mirror de Charlie Brooker qui elle se penche en général sur les dérives liées aux nouvelles technologies. Parmi la foule d'interprètes ayant prêté leurs traits, le téléspectateur aura l'occasion de retrouver Kumail Nanjiani (Men in Black International), Adam Scott (Piranha 3-D), John Cho (Star Trek Into Darkness), Taissa Farmiga (La Mule) ou encore Steven Yeun de la série The Walking Dead. Diffusée à partir du premier avril 2019 aux États-Unis et dès le 10 octobre de la même année en France sur Canal+, une seconde saison voit le jour dès l'année suivante en 2020 malgré le dernier épisode de la première saison Blurryman en forme de testament . Sans doute l'épisode le moins convaincant de la première saison mais qui se termine par un hommage appuyé et émouvant consacré au créateur de la série originale Rod Serling...

lundi 17 août 2020

Captain America II: Death Too Soon de Ivan Nagy (1979) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Dix mois après le passage sur le réseau de télévision américaine CBS du Captain America réalisé par Rob Holcomb le 19 janvier 1979, un second téléfilm est diffusé le 23 novembre de la même année. Cette fois-ci, c'est le réalisateur Ivan Nagy qui se charge de mettre en scène les nouvelles aventures de Steve Rogers qui dans le premier épisode se voyait injecter un sérum expérimental du nom de F.L.A.G (pour Full Latent Ability Gain) à la suite d'un grave accident de moto. Recruté au sein de la NSL pour ses nouvelles aptitudes physiques, Steve Rogers devient Captain America. Un super-héros auquel sont notamment fournis un costume, un bouclier et une moto à l'effigie du drapeau américain. Après avoir réussi à déjouer les plans d'un certain Lou Bracket (l'acteur Steve Forrest), le voici désormais confronté à Miguel, un terroriste qui est parvenu à faire enlever un scientifique de la NSL qui était justement en train de travailler sur un antidote permettant de stopper le vieillissement. Mais pour pouvoir faire ses recherches, celui-ci a tout d'abord mis au point un virus l'accélérant. En prenant possession du scientifique et du virus, Miguel menace de lâcher ce dernier dans la nature si le Gouvernement américain ne lui verse pas la somme d'un milliard de dollars. Afin de prouver qu'il a en sa possession le virus en question, il décide d'en verser une petite quantité sur une petite localité. Les animaux sont les premiers à rapidement mourir de vieillesse. Et si les habitants ne semblent pas être touchés par le mal, c'est parce que Miguel leur procure à toutes petites doses le vaccin qui permet d'être immunisé. Steve Rogers est dépêché sur les lieux afin de retrouver le terroriste et de mettre un terme à ses agissements. Mais lorsqu'il arrive en ville, il remarque l'étrange comportement des habitants qui ne voient pas sa venue d'un bon œil. Et pour cause : ils sont en permanence intimidés par Miguel qui les menace de ne plus leur procurer de vaccin, ce qui les mènerait à leur propre perte...

Réalisateur pour la télévision américaine, Ivan Nagy a notamment été l'auteur d'épisodes de séries telles que Starsky et Hutch, Chips ou encore Police 2000. s'il n'a réalisé aucun épisode de la célèbre série L'Agence tous Risques, l'intrigue de Captain America II: Death Too Soon ressemble pour beaucoup au concept de la série créée par Frank Lupo et Stephen J. Cannell dans les années quatre-vingt et dont le principe était d'envoyer l'équipe de sympathiques mercenaires à la tête de laquelle trônait le colonel John « Hannibal » Smith dans une petite ville afin de défaire ses habitants du joug de diverses sortes de bandits. Le comportement des habitants de Portland vis à vis de Steve Rogers, leur hostilité ainsi que la présence d'une bande de voyous rapproche donc le téléfilm d'Ivan Nagy de Hannibal Smith et de sa bande. Dans cette seconde aventure, le costume de Captain America a été repensé pour coller à celui qu'avaient imaginé ses créateurs, le scénariste Joe Simon et le dessinateur Jack Kirby. Le réalisateur a beau être différent, cette suite ne contraste pas vraiment avec le premier Captain America. Même charme désuet, même lenteur, et scénario sensiblement similaire. Pourtant, Captain America II: Death Too Soon gagne davantage que son prédécesseur à être connu des amateurs de ce super-héros objectivement ringard.

Déjà parce que Ivan Nagy semble parfois (et même très souvent) se désintéresser de tout ce qui se déroule en arrière-plan. Ce qui donne lieu à quelques séquences pittoresques. J'en veux pour preuve la bagarre entre Captain America et un voleur de sac dont les passants en fond d'image semblent se ficher totalement. Ou lorsqu'en plein vol, sur le siège de sa moto transformée en deltaplane, le spectateur avisé constatera qu'une séquence filmée en légère contre-plongée ne suffit pas à lui faire croire que la scène se déroule dans les airs...Pour la seconde fois, on retrouve dans le rôle de Steve ''Captain America'' Rogers, l'acteur Reb Brown ainsi que l'acteur Len Birman dans celui du docteur Simon Mills. Le personnage du docteur Wendy Day est par contre désormais interprété par l'actrice Connie Sellecca en lieu et place de Heather Menzies qui elle participera de son côté aux séries La Croisière s'Amuse et Vegas la même année. Le grand méchant de Captain America II: Death Too Soon est quant à lui incarné par l'immense acteur britannique Christopher Lee, l'un des plus célèbres Draculas au cinéma. Si le sujet est relativement sérieux,il n'est cependant pas rare que l'on soit amusé devant certaines situations comme l'emploi du bouclier en mode frisbee. Divertissant, sans plus...

samedi 15 août 2020

Megalodon de James Thomas (2018) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



L'ancienne vedette du cinéma Michael Madsen a beau trôner tout en haut de l'affiche, il ne se voit offrir à l'occasion de ce Megalodon qu'une part congrue en matière d'interprétation. Longtemps après Thelma et Louise de Ridley Scott, de Reservoir Dogs de Quentin Tarantino ou de Wyap Earp de Lawrence Kasdan, l'acteur a dramatiquement perdu de sa superbe. Désormais, c'est donc à la télévision ou dans des projets sortant directement en vidéo qu'il est le plus courant de le retrouver. Les films de requins-tueurs sont si nombreux qu'il est facile d'imaginer que parmi eux, ceux destinés à connaître une carrière de films cultes ou de chefs-d’œuvre sont rarissimes. Malheureusement, Megalodon de James Thomas n'en fait pas partie et ce, même si le grand et le petit écran nous ont asséné avant et après lui, des productions beaucoup plus indigestes. L'originalité de Megalodon provient davantage du contexte que de la présence même de ce spécimen de requin aux proportions si impressionnantes que la taille de n'importe quelle baleine bleue semble dérisoire (comme en veut pour preuve la séquence lors de laquelle la créature en question ''gobe'' un spécimen de rorqual comme une simple saucisse apéritive!). Tout commence lorsqu'un sous-marin russe est attaqué par un mégalodon ''réveillé'' de son lointain sommeil alors que l'équipage est en train de forer dans les profondeurs de l'océan. Les États-Unis étant au courant de l'affaire, un navire militaire américain est dépêché sur place afin d'enquêter et de ramener à la surface l'équipage coincé au fond de l'océan...

C'est grâce à une capsule sous-marine conçue et pilotée par le commandant Lynch (l'actrice Caroline Harris) que les trois seuls survivants de l'équipage russe seront sauvés. Mais alors qu'ils remontent à la surface, ils sont attaqués par un Megalodon qui avale littéralement la capsule. Le Capitaine Streeper (l'acteur Dominic Pace) ordonne à son équipage que tout soit entreprit afin de sauver ses hommes ainsi que les survivants du sous-marin russe contrairement à l'avis de l'amiral King (Michael Madsen). Tout Megalodon repose donc sur cette tentative de sauvetage et celle consistant à tuer l'immense créature avant qu'elle ne parvienne à rejoindre la terre la plus proche : Haïti ! On ne va pas tourner autour du pot trop longtemps. Le téléfilm de James Thomas est franchement insipide. C'est un peu toujours la même chose avec ce genre de production qui en fait ne repose pas sur grand chose. Le pire n'étant pas l'interprétation d'acteurs majoritairement inconnus chez nous ni le rythme plutôt soutenu, Megalodon s'avère donc relativement distrayant. Il faudra cependant accepter le principe d'effets-spéciaux atrocement laids. Des CGI mis en boite sans une once de talent artistique...

Auteurs du scénario, Koichi Petetsky , James Thomas et Thunder Levin s'y sont donc mis à trois pour écrire un script plutôt généreux. La pluralité des plumes se ressent d'ailleurs tout au long du récit qui mélange la présence hostile de l'immense requin au conflit qui oppose l'équipage américain aux prisonniers russes. Côté dialogues, rien à signaler si ce n'est qu'ils demeurent dans le ton de ce genre de productions apparemment fauchées. Aucune ligne de dialogue profonde à retenir. C'est du basique comme l'on s'attend d'ailleurs à entendre de la part d'acteurs interprétant des rôles de militaires. On notera l'imbuvable message pro-américain qui ouvre pratiquement les hostilités ainsi que l'héroïsme forcené dont font preuve la plupart des soldats. Les fans purs et durs et exclusifs de Sharksploitation risquent d'être sensiblement désarçonnés par ce téléfilm qui au fond, consacre assez peu de son temps à la créature du titre. En effet, comme dans un certain nombre de films du genre relativement fauchés, sa présence à l'écran s'avère plutôt rare. Ce qui, au vu de la piètre qualité des effets-spéciaux numériques n'est pas une tare en soit. Megalodon est donc à réserver aux amateurs de créatures sous-marines belliqueuses. Quant aux amateurs d'hémoglobine, ceux-ci risquent de très rapidement déchanter puisque le téléfilm de James Thomas en est totalement dépourvu...

mercredi 12 août 2020

Shark Alert de James et Jon Kondelik (2016) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Les frères James et Jon Kondelik collaborent depuis 2013, année qui vit débarquer sur les petits écrans la mini série Rest for the Wicked. En 2016, ils réalisent ensemble le téléfilm Shark Alert, s'engouffrant ainsi à leur tour dans la mode des requins-tueurs. Ils y mettent en scène les employés d'une entreprise de technologie réunis le temps d'un week-end lors duquel ils vont s'adonner à diverses activités telles que le paintball ou le canoë. Un prétexte pour que le patron de l'entreprise puisse licencier pendant ce temps là une partie de son personnel resté en ville. Méprisant, tyrannique envers ceux qui ont échappé à la charrette en acceptant de participer aux différentes activités, il est loin d'imaginer la tournure que va prendre le séjour. En effet, dans la région sévissent des requins particulièrement intelligents qui vont les uns après les autres, décimer le groupe. Les quelques survivants ne pourront compter alors que sur leur courage et sur l'aide du shérif du comté et sur celle d'un ancien combattant...

Shark Alert est comme la plupart des entreprises consistant à confronter un ou plusieurs requins à des touristes, un très mauvais téléfilm. Car pourtant supérieur au nullissime Summer Shark Attack que réalisa Misty Talley la même année, l’œuvre de James et Jon Kondelik souffre d'un scénario inexistant, d'une interprétation catastrophique et d'une caractérisation aux abonnés absents. Autant dire qu'en dehors de la réjouissante et forcément très attendue mort du patron de l'entreprise en question, celles, nombreuses, des différents participants aux activités ainsi que celle d'autres personnages dont deux hommes venus pécher le saumon, laisseront les téléspectateurs indifférents. L'un des rares points positifs de Shark Alert demeure l'impressionnant bodycount qui dépasse de loin la majeur partie de ceux que l'on retrouve généralement dans les Slashers. En effet, si le téléfilm de James et Jon Kondelik se révèle à tout point de vue ou presque formidablement pathétique, on ne pourra pas reprocher aux deux frangins d'avoir fait preuve d'avarice en matière d'hémoglobine...

Des victimes par dizaines et autant de cadavres démembrés qui pour une fois, ne le sont pas hors champ de la caméra. Sous l'eau, les requins s'activent avec autant de vigueur qu'un banc de piranhas ou de barracudas. Bras, jambes, têtes et torses baignent dans des eaux troublées par des hectolitres de sang et dans lesquelles pataugent des requins créés en images de synthèse. Et c'est sans doute sur ce dernier point que Shark Alert s'interdit de devenir l'une des références en matière de gore. Car à systématiquement employer les CGI, James et Jon Kondelik proposent au spectateur avide de sang, un spectacle vraiment navrant. On est très loin de ce qu'est capable de proposer le septième art en la matière. Tout sonne faux. Des cadavres, jusqu'aux requins. Des requins dont l'intelligence est telle que l'on ne peut que pouffer de rire devant certaines de leurs actions. Comme celle qui consiste à renforcer un barrage situé sur une rivière, piégeant ainsi les touristes prenant le risque de s'aventurer dans ces eaux infestées. On y apprend notamment que les requins sont capables de prouesses physiques extraordinaires telles que sauter dans les airs pour mieux s'attaquer à leurs proies (un fait qui après recherche, s'avère concret puisque le requin mako semble en être capable). Comme dans tout mauvais (télé)film du genre, Shark Alert propose un lot d'invraisemblances évidemment, vertigineux. C'est donc sans attente particulière qu'il vaut mieux s'attaquer au téléfilm de James et Jon Kondelik que l'on réservera cependant strictement aux fans purs et durs du genre...

mardi 9 juin 2020

Captain America de Rob Holcomb (1979) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Pour quelqu'un qui n'aime pas les super-héros en général et Captain America en particulier, se lancer dans la filmographie de ce personnage, ça n'est pas vraiment la panacée. Bien entendu, pour corser la chose, il ne sera pas ici question d'évoquer la série de trois longs-métrage ayant vu le jour depuis le début des années 2010 (Captain America: The First Avenger de Joe Johnson en 2011, Captain America : The Winter Soldier d'Anthony et Joe Russo en 2014 ou de Captain America : Civil War de ces mêmes réalisateurs en 2016), mais plutôt de revenir sur trois des quatre films ayant vu le jour entre 1944 et 1990. J'abandonne tout de suite le premier, qui s'avère en réalité être un sérial en quinze chapitres pour m’intéresser aux cas très particuliers que sont les Captain America successivement réalisés par Rob Holcomb et Ivan Nagy en 1979 pour la télévision américaine et le Captain America réalisé par l'américain Albert Pyun onze ans plus tard. Créé à l'origine par le scénariste Joe Simon et par le dessinateur Jack Kirby, Captain América apparaît pour la toute première fois fin 1940 dans le comic book éponyme Captain America Comics #1. Bon, je ne vais pas vous refaire l'historique du personnage vu que son costume parle de lui-même, mais sachez qu'en affichant les couleurs du drapeau américain, il symbolise le super-héros patriotique, figure contestataire du régime nazi. La chose étant précisée, fonçons tête baissée dans le vif du sujet...

Au départ, ou du moins dans le téléfilm réalisé par Rob Holcomb en 1979, Captain America est un type assez classique, bien que musclé, grand, plutôt beau gosse, pantalon patte d'eph et polo moulant. Avant de se trimballer son pesant pseudonyme de super-héros, le type s'appelle Steve Rogers et le pauvre se blesse très gravement lors d'un accident de moto. Une mésaventure qui s'avérerait on ne peut plus banale si ce n'était que Steve a en réalité été victime d'une double tentative de meurtre dont la seconde s'est soldée par une chute de plusieurs mètres dans un ravin. Il se retrouve rapidement projeté dans une salle d'opération où le professeur Simon Mills lui injecte un sérum du nom de F.L.A.G. (Pour Full Latent Ability Gain) créé par le propre père de Steve malheureusement décédé depuis et qui lui sauve la vie. Bon, comme on s'en doute assez ''rapidement'' (enfin, après avoir tout de même patienté plus de cinquante-cinq minutes, soit plus de la moitié du film), Steve Rogers développe à la suite de cette injection des pouvoirs surhumains qui vont lui permettre de combattre le mal qui dans le cas présent prend les traits d'un certain Lou Bracket. Un riche homme d'affaire qui pour devenir le maître de la Californie menace de faire usage d'une bombe nucléaire. Épaulé par le Docteur Simon qui lui présente les gadgets du Captain America que porta avant lui son propre père, Steve accepte de se lancer à la poursuite de Lou Bracket...

C'est là que les choses se gâtent... Car après un peu moins d'une heure de péripéties relativement bien construites et n'ayant jusque là, rien de fantastique dans le sens littéraire du terme, l'acteur Reb Brown endosse le costume de Captain America. Un uniforme moulant entièrement ignifugé, aux armes du drapeaux américain : casque de moto orné d'ailes d'ange, gants, bottes et ceinture rouges, lunettes légèrement teintées, moto de compétition bleue, rouge et blanche et surtout, un accessoire indispensable : un bouclier... qui dans le cas présent possède les seuls effets que pourrait produire un frisbee atteignant accidentellement quiconque se trouverait sur sa trajectoire. Avec son mode d'expression typique du gars qui ne comprend pas ce qu'on lui dit, son regard de débile léger et son costume hautement ringard, Reb Brown a bien du courage de tenir la vedette de ce téléfilm ni bon, ni tout à fait mauvais. À ses côtés, un Len Birman dans le rôle du docteur Simon Mills et une Heather Menzies surtout connue pour avoir tenu le premier rôle dans la série de science-fiction culte L'Age de Cristal dans le courant des années soixante-dix. Dans le rôle du grand méchant loup on retrouve l'acteur Steve Forrest et dans celui de l'un de ses complices, Lance LeGault, un habitué des rôle de militaires que l'on retrouvera notamment au générique de L'Age de Cristal lui aussi, L'Incroyable Hulk, Galactica, Buck Rogers ou encore Hooker aux côtés de William Shatner. Captain America est une petite série B sympathique qui parfois a tendance à s'éterniser sur certaines séquences (mon dieu que le passage à bord de l'hélicoptère est long). Question effets-spéciaux, c'est le vide absolu. À dire vrai, le téléfilm de Rob Holcomb aurait pu se passer de faire endosser le costume de super-héros à Reb Brown tant dans le fond et dans la forme Captain America se révèle anodin en comparaison d'innombrables thrillers télévisés classiques...

vendredi 29 mai 2020

Dead Set de Charlie Brooker (2008) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Réalisée en 2008 par le britannique Charlie Brooker qui depuis 2011 s'est fait connaître grâce à la série de science-fiction dystopique Black Mirror, Dead Set bénéficie d'un concept fort alléchant. Du moins à l'époque puisque si la télé-réalité est un type d'émission qui trouve encore sa place sur nos écrans de télévision, il ne jouit plus tout à fait de la même aura qu'à l'époque de Loft Story. Alléchant car c'est sans doute le fantasme de l'anti-concept réunissant une bande d'adolescents/adultes décérébrés dans une maison grouillant de caméras afin d'y suivre leur quotidien et de le diffuser en différé à la télévision. Ici, Dead Set se situe autour du programme de télé-réalité Big Brother dont l'origine du nom remonte au roman de George Orwell, 1984. le concept de cette émission est originaire des Pays-Bas et repose sur un groupe de personnes isolées du reste du monde dans une maison truffée de caméras de surveillance. Ils sont tous en compétition pour remporter le jeu qui leur permettra de repartir avec une coquette somme d'argent. Lorsque Dead Set démarre, l'un des candidats doit justement sortir ce soir là. Le public est venu en masse l'accueillir à sa sortie et l'animatrice Davina McCall (qui interprète ici son propre rôle) se prépare à présenter ce nouveau numéro de l'émission. Mais dehors, d'étranges événements se produisent. Un mystérieux virus se propage et transforme les gens en individus particulièrement agressifs qui attaquent à leur tour leurs concitoyens. Si pour le moment les seules violences dont sont victimes les candidats de Big Brother sont les remarques qu'ils s'infligent à tour de rôle en permanence, bientôt, c'est à une autre sorte de problème qu'ils vont devoir faire face...

Autant le dire tout de suite : si Dead Set bénéficie d'une réputation de série culte, il ne faut tout de même pas exagérer. D'une durée de deux heure et vingt minutes environ, elle n'est qu'une resucée d'un concept vieux comme le monde. Si déjà en 2002 Danny Boyle semblait avoir déjà tout dit dans le genre avec 28 Jours plus tard, une palanquée d'ersatz allaient voir le jour dont sa propre suite 28 semaines plus tard de Juan Carlos Fresnadillo qui lui est d'ailleurs infiniment supérieure. Un principe dont les origines remontent en réalité bien plus loin dans le temps. On en trouve les prémices dans deux œuvres cultes. Tout d'abord The Crazies de George Romero en 1973. Ensuite, Rabid de David Cronenberg trois ans plus tard. En la matière, les années 2000 n'auront fait qu'améliorer le concept. Ou du moins, le moderniser. Ce qui en revanche s'avère généralement agaçant est cette habitude qu’émettent les ignares de comparer Zombies et Infectés. Et même si la frontière est ici ténue, les créatures de Dead Set sont plus proches des seconds que des premiers. Si vous aimez les images qui bougent dans tous les sens et le gore à deux balles, alors la mini-série de Charlie Brooker est faite pour vous. Si par contre vous faîtes régulièrement des crises d’épilepsie, fuyez !

Pour le reste, combiner film d'infectés avec le principe de Big Brother est plutôt sympa. D'autant plus que pour revenir sur l'idée du fantasme évoqué tout en haut, pour celui qui abhorre ce genre d'émission et surtout les benêts qui y sont idolâtrés, les voir se faire bouffer par des hordes d'infectés cavalant comme des dératés peu s'avérer en effet, relativement jouissif. D'autant plus que dans le genre débiles, nos candidats se montrent particulièrement gratinés. Et pas qu'eux d'ailleurs puisque le producteur de l'émission est un ignoble personnage que l'on prendra cependant beaucoup de plaisir à voir moquer et humilier l'une des candidates enfermée avec lui dans le confessionnal de l'émission. Pour ce qui est des autres, c'est un festival d'insultes, de remarques blessantes, mais qui ne touchent aucun des membres de l'émission. Encore leur aurait-il fallut être dotés d'un cerveau. La palme d'or revient sans doute aux blondes de service dont l'une, Pippa, est interprétée par Kathleen McDermott et l'autre, qui sur le toit du loft, et alors qu'ils assistent tous au carnage, se demande si les caméras tournent toujours. Concernant le cynisme de la mini-série, Dead Set s'en sort très largement avec les honneurs. Mais à découvrir l’œuvre de Charlie Brooker de nos jours, et bien que le rythme soit relativement enlevé, celle-ci a pris un sérieux coup de vieux alors qu'elle n'a qu'un peu plus d'une dizaine d'années. Une série qui se regarde donc avec aisance mais qui s'oublie très vite une fois déroulé le générique de fin. À noter qu'actuellement, la plateforme de streaming Netflix est en train de produire un remake de Dead Set...

dimanche 24 mai 2020

Disaster on the Coastliner de David Ambrose (1979) - ★★★★★★☆☆☆



Les films catastrophe sont légion. Et parmi eux, certains se déroulent à bord d'un train. Qu'il s'agisse d'un train de marchandises transportant des produits toxiques comme Unstoppable de Tony Scott sorti en 2010, d'un train de voyageurs parmi lesquels se trouve un passager clandestin victime d'un virus mortel très contagieux comme Le Pont de Cassandra de George P. Cosmatos en 1977, d'un thriller futuriste basé sur le concept de la boucle temporelle comme Source Code de Duncan Jones en 2011 ou d'un train lancé à toute allure comme dans Runaway Train d'Andrei Konchalovsky en 1985, le septième art a démontré à diverses occasions qu'il était parfois périlleux de choisir le train comme moyen de locomotion. Le petit écran également, à l'exemple de Disaster on the Coastliner de David Ambrose diffusé pour la première fois dans le programme télévisé américain ''The ABC Sunday Night Movie'' le 28 octobre 1979. Connu en France sous les différents titres L'Express ne Répond Plus et La Grande Collision, le téléfilm est d'abord le type de projet qui brille par son casting, relativement prestigieux pour une œuvre prévue pour une diffusion télévisée...

C'est ainsi donc que parmi d'innombrables figurants et seconds rôles, le téléspectateur pu avoir le plaisir de retrouver l'acteur Lloyd Brides (le père de Beau et Jeff Bridges, eux-mêmes acteurs), interprète d'innombrables rôles au cinéma et Raymond Burr, qui joua notamment pour Fritz Lang, Alfred Hitchcock, Ishirō Honda ou Jacques Tourneur, mais qui fut surtout popularisé grâce à la série télévisée L'Homme de Fer dans laquelle il tenait le rôle principal du policier Robert T. Dacier dont la particularité était de se déplacer en fauteuil roulant après avoir reçu une balle dans la colonne vertébrale. Dans Disaster on the Coastliner, il incarne Estes Hill, le grand patron des chemins de fer au cœur d'une l'intrigue dans laquelle, l'époux et le père anéanti d'une famille tuée lors d'une catastrophe ferroviaire est bien décidé à se venger. Cet homme, c'est Jim Waterman qu'incarne à l'écran l'acteur Paul L. Smith qui demeure le célèbre gardien-chef particulièrement violent de Midnight Express, chef-d’œuvre d'Alan Parker sorti l'année précédente sur les écrans de cinéma et l'un des dératiseurs de l'excellent Crimewave de Sam Raimi en 1985. E.G. Marshall campe quant à lui le rôle de Roy Snyder, responsable du trafic ferroviaire chargé de régler le problème face à un Lloyd Bridges particulièrement agressif. Parmi les voyageurs situés à bord des deux trains qui se dirigent dangereusement l'un vers l'autre, on retrouve enfin l'actrice Yvette Mimieux et William Shatner qui s'y tiennent compagnie durant le trajet...

A noter que le mythique interprète du capitaine James T. Kirk dans la série originale Star Trek et de plusieurs de ses adaptations cinématographiques eut l'idée périlleuse d'effectuer ses cascades lui-même. C'est ainsi que le spectateur pourra le découvrir vers la fin du téléfilm, en compagnie de Paul L. Smith également, sur le toit de la locomotive du train modèle F40Ph utilisé dans Disaster on the Coastliner alors que celle-ci est lancée à vive allure. Le téléfilm catastrophe de David Ambrose est une excellente surprise. Le montage, plutôt nerveux et passant rapidement d'un protagoniste à l'autre évite la monotonie. Les interprètes sont convaincants et le récit file à la même vitesse que le train lui-même. À noter qu'aucune VHS ni aucun DVD de Disaster on the Coastliner n'est jamais sorti sur le territoire américain (alors même qu'en France il fut diffusé au format DVD chez Imperial Home Video). Cependant, avec l’avènement du streaming, il est désormais visible sur la plateforme Amazon Prime...
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