Les boites de nuit sont des lieux qui catalysent certaines des peurs
de l'actrice Isabelle Nanty. Pourquoi ? Parce qu'il y a un
demi-siècle environ, la fille de son parrain décéda dans un
terrible incendie qui se déclara dans un night-club. De quoi
s'étonner de la découvrir ainsi dans le rôle de Martine Leroux, la
banquière d'un propriétaire de boite de nuit en pleine déroute
qui, si le soit du 31 décembre, n'arrive pas à engranger
suffisamment d'argent pour éponger ses dettes, devra mettre les clés
sous la porte ! Le propriétaire en question du Passo Club,
c'est Arnaud. Le compte à rebours débute dès sa sortie de la
banque. Il est midi et il n'a que quelques heures pour réunir son
équipe, charger chacun de ses employés d'une mission spécifique et
attirer le plus de clients possible. Entre-temps, il va devoir se
faire comprendre par l'électricien d'origine portugaise Sanchez
(François-Xavier Demaison) lors du remplacement de l'enseigne
lumineuse de la boite, gérer ses parents qui veulent absolument
l'aider dans sa tâche (Michèle Bernier et Lionnel Astier), se faire
comprendre par son plus proche collaborateur Tom (Tom Villa), trouver
un nouveau chef cuisinier ou encore manager DJ Sylvain
(Pierre-François Martin-Laval), le disc-jockey de la soirée. Autant
dire que pour Arnaud, la soirée et la nuit à venir ne seront pas de
tout repos. Diffusé le 30 décembre dernier sur TF1,
soit deux semaines après être passé à la télévision belge sur
RTL tvi, Panique
au 31
porte très bien son titre. Téléfilm réalisé par l'animateur de
télévision, le réalisateur et scénariste Gaël Leforestier qui se
fit connaître au milieu des années quatre-vingt dix en apparaissant
comme chroniqueur dans l'émission de Michel Drucker Studio
Gabriel,
Panique au 31
sonne tout d'abord comme une simili pièce de théâtre. Mais le
téléfilm est d'abord et avant tout un ersatz de l'émission de
télévision humoristique française créée en 1990 par Pierre
Palmade, Le grand restaurant.
À
l'origine intitulé Le grand dîner,
l'émission qui changea donc de titre vingt ans plus tard mettait en
scène une foultitude de vedettes du petit et du grand écran
français dans des situations cocasses, lesquelles s'installaient à
l'une des tables d'un prestigieux restaurant tenu par Pierre
(Palmade), le maître d'hôtel. Exit le restaurant et place donc à
une boite de nuit en plein déclin qui à l'issue de cette fatidique
nuit du 31 décembre 2024 pourra soit continuer à ouvrir ses portes,
soit sera rasée sur demande de la banquière d'Arnaud. Un Arnaud
incarné par Arnaud Ducret qui après avoir débuté à la télévision
a prolongé sa carrière avec succès sur grand écran avant de
réapparaître ponctuellement sur le petit écran comme dans le cas
du téléfilm de Gaël Leforestier. Le scénario lui ayant été
d'ailleurs confié ainsi qu'à TomVilla (et quelques autres
collaborateurs), les vannes fusent à très grande vitesse. Si bien
que l'on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer. Et ce, même si les
gags ne sont pas tous très fins. Pierre-François Martin-Laval
endosse son éternel costume de comique cascadeur ringard tandis que
la troupe autour d'Arnaud Ducret échange quelques sympathiques
dialogues parfois très bien sentis. Panique au
13
charrie quelques séquences et personnages parfois inutiles. Il y a
donc à boire (Arnaud Ducret, Isabelle Nanty, Tom Villa ou Cartman
dans le rôle du serveur à la mémoire infaillible atteint de
troubles de la... mémoire!) et à manger (Mathieu Madénian, Michèle
Bernier, Lionnel Astier). Des caméos qui n'ont absolument aucun
intérêt (celui de Corrine Masiero ou pire, l'intervention de
Laurent Ruquier). Ensuite, tout n'est plus qu'histoire de goûts.
Entre les Bodin's
qui
apparaissent à plusieurs reprises sous leurs meilleurs apparats,
Michaël Gregorio qui ne fait que de la figuration, le couple Évelyne
Bouix et Pierre Arditi dont les personnages semblent directement
provenir du Grand Restaurant
ou les deux acteurs qui interprètent les videurs/physionomistes du
Passo Club,
le spectateur n'aura pas le temps de s'ennuyer. Un brin désuet,
certains diront sans doute que Panique au 13
s'adresse
d'abord et avant tout à celles et ceux qui aiment finir les
festivités de fin d'année au son de La
chenille
ou du Petit
bonhomme en mousse.
C'est peut-être et même sûrement vrai, mais quelle importance ?
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