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vendredi 19 août 2022

She-Hulk : avocate de Jessica Gao (2022) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Figurez-vous que je ne m'en étais jamais rendu compte mais le vrai nom de celui qui se cache derrière le plus célèbre des monstres verts (non, pas le Crédito de Cetelem (c'est son nom), ni le Géant Vert de la marque éponyme de l'industrie agro-alimentaire et encore moins (quoique) l'acolyte de Casimir, Hippolyte) est Bruce Banner ! J'imagine que celles et ceux qui continuèrent à s'intéresser au personnage au delà de la géniale série L'incroyable Hulk et des quelques téléfilms qui furent tournés entre 1977 et 1990 le savaient déjà mais pour moi, ce héros malheureux victime de ses propres expériences restera à jamais DAVID Banner. Cet homme qu'interpréta l'acteur Bill Bixby) et qui se transformait ponctuellement en Hulk (incarné quant à lui par le bodybuildeur Lou Ferrigno) dès qu'un événement le contrariait ! Mais voilà qu'allait débarquer longtemps après le pendant féminin de ce super-héros très particulier et, osons le dire, pas franchement sympathique. Effet de mode ? Oui... et non puisque Miss Hulk (She-Hulk en version originale) n'est pas une création récente mais date au contraire du tout début des années quatre-vingt. Sous l'impulsion du scénariste Stan Lee et du dessinateur John Buscema, la jeune femme apparut donc pour la première fois en février 1980 dans le numéro un de Savage She-Hulk ! Quarante-deux ans plus tard, et après être apparue dans divers médias tels que les jeux-vidéos, là voilà qui débarque sur Disney+ en 2022. Au vu des premiers sons de cloche, She-Hulk : avocate (car en effet, outre le fait qu'elle soit la cousine du scientifique Bruce Banner, la miss est avocate à Los Angeles), la série est, d'après certains, une chiasse intégrale (excusez le terme peu flatteur et j'avoue, relativement vulgaire). Mais comme il ne faut surtout pas s'arrêter aux premières impressions et que Disney+ a eu la bonne idée de ne mettre pour l'instant que le premier épisode à disposition (ce qui évitera à celles et ceux qui auraient d'emblée la nausée de se forcer à poursuivre immédiatement la suite de ses aventures), allons donc jeter un œil à la chose... Retour dans une demi-heure environ...


Woke’n’roll attitude ou pas woke’n’roll attitude ?


J'avoue que trente-cinq minutes semblent un peu courtes pour se faire une idée précise ou bien même générale de l'intérêt que peut avoir She-Hulk : avocate mais au risque de passer pour un vieux con(testataire), cette mini-série créée par Jessica Gao qui devrait compter neuf épisodes commence de manière fort peu élégante. Nous découvrons tout d'abord l'héroïne Jennifer Walters (l'actrice Tatiana Maslany) dans son rôle d'avocate (apparemment méprisante envers la gente masculine qu'elle balaie d'un revers en lui claquant la porte au nez!). Puis c'est à un retour en arrière nous expliquant les origines de sa version ''super-héroïque'' que nous impose le récit. Et autant dire qu'en la matière, le scénario et la mise en scène se montrent relativement expéditifs. Ne respectant d'ailleurs pas les origines réelles de la mutation de la jeune avocate qui à l'origine recevait une transfusion sanguine de la part de son cousin Bruce Banner à la suite d'une fusillade. Alors même que dans ce premier épisode, la jeune femme est blessée au bras à la suite d'un accident de voiture et reçoit malencontreusement quelques gouttes du sang de Bruce sur sa blessure. Et là, les choses vont très vite. Une ou deux secondes après, la voici qui se transforme déjà en Miss Hulk. Question finesse, ce premier épisode se pose là ! Mais le pire reste ce qui va suivre quelques dizaines de secondes plus tard lorsque réfugiée dans les chiottes d'un bar apparemment fréquenté majoritairement par des mâles en rut, elle rencontrera une groupe de femmes (mais a-t-on d'ailleurs le droit de les nommer ainsi?) évoquant tout ce que peut engendrer le wokisme. Puante de propagande, cette séquence évoque en l'espace d'un peu moins d'une minute,le cas LGBT et le langage inclusif et cela, avant de confronter l'héroïne à un petit groupe d'hommes, forcément primaires, alléchés à l'idée de violenter sur place la jeune femme qui alors va se transformer en Miss Hulk !


Après cela, si l'on n'a pas encore compris où veut en venir la série, autant poursuivre l'aventure ''les yeux bandés''. Finesse encore lorsque Hulk et Miss Hulk s'entraînent ensemble (celle-ci accusant son cousin de prétentieux après avoir elle-même affirmé que ses propres capacités étaient bien supérieures à celle de Bruce!). Si l'héroïne conserve sa silhouette toute féminine et si Bruce ressemble à une brute épaisse dénuée de neurones, les auteurs ne placent pas moins les deux super-héros sur un même piédestal physique. Au delà de ces spécifications semblant vouloir démontrer en outre la supériorité intellectuelle de l'héroïne, ce premier épisode de la série She-Hulk est à des années-lumière de la sensibilité que pouvait avoir L'incroyable Hulk. Ses auteurs se sentant sans doute contraints de plaire au plus grand nombre, la finesse a laissé la place à une certaine vulgarité et à une approche burlesque mais jamais drôle du mythe. Bref, She-Hulk semble avoir l'ambition de se rapprocher de ce qui se fait sur grand écran en matière de films de super-héros, à base de punchlines foireuses, d'effets-spéciaux grandiloquents (pour ne pas dire totalement ringards) et d'intrigue qui ne l'est pas moins. Seule la suite confirmera ou non cette impression...

 

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