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jeudi 19 juillet 2018

Timeless de Eric Kripke et Shawn Ryan (2017) - ★★★★★★★★☆☆




Le voyage dans le temps semble être actuellement l'une des thématiques préférées des scénaristes puisque les séries télévisées abordant le sujet se font de plus en plus nombreuses. Rien que ces toutes dernières années, le thème a engendré plusieurs séries de qualité diverses allant du bon (Time after Time) à l'excellent (la série allemande Dark, et l'américaine inspirée de Stephen King, 22.11.63). le plus délicat étant de trouver de nouvelles idées afin d'éviter le plagiat comme semble s'être rendue coupable la série qui nous intéresse ici. El Ministerio del Tempo semble avoir non officiellement servi de source d'inspiration à Timeless, l'excellente série créée par Eric Kripke et Shawn Ryan. En découvrant le synopsis de la série espagnole et lorsque l'on apprend qu'un projet finalement avorté devait s'inspirer cette fois-ci officiellement de celui initié en 2015 par les frères Pablo et Javier Olivares, les similitudes sont troublantes.

Mais le spectateur sortant généralement victorieux des batailles qui se jouent parfois entre producteurs, créateurs ou réalisateurs, l'intérêt de Timeless repose non pas sur l’ambiguïté de sa parenté mais sur le fond et la forme du produit final. Et dans la grande aventure télévisuelle puisant dans la passionnante thématique du voyage dans le temps, la série américaine disponible chez nous sur Netflix depuis deux semaines s'en sort très bien. Le premier atout de la série, ce sont ses six principaux interprètes. Abigail Spencer, Matt Lanter, Malcom Barrett, Sakina Jaffrey, Paterson Joseph et Goran Višnjić incarnent en effet un groupe d'individus dont la personnalité n'est pas toujours très clairement définie. Si les trois premiers sont les 'gentils' du groupe, les trois autres vont montrer des visages changeant, passant du Bien au Mal et vice versa jusqu'à ce que leur personnalité se dessine peu à peu et révèle leur vrai visage.

Comme pour la série espagnole, Eric Kripke et Shawn Ryan ont choisi de faire remonter le temps à ses trois principaux personnages. Lucy Preston, Wyatt Logan et Rufus vont en effet retourner dans le passé, lors de grands événements historiques afin d'éviter que Garcia Flynn ne change le cours de l'Histoire. Une Histoire qui ne semble donc pas définitivement gravée dans le marbre puisque comme nous le découvrirons, la moindre modification peut avoir des conséquences terribles. Timeless propose donc de revivre des faits historiques tels que la catastrophe du Hindenbourg le 6 mai 1937, l'assassinat du président américain Abraham Lincoln le 15 avril 1865 ou encore l'attaque de Fort Alamo le 6 mars 1836. Le thème du voyage dans le temps est doublé d'un complot tournant autour d'une organisation apparemment malveillante nommée 'Rittenhouse' (sans doute inspirée du nom de l'astronome, mathématicien et inventeur David Rittenhouse), laquelle existe depuis de très nombreuses années et que Garcia Flynn va donc tenter de tuer dans l'oeuf avant que le nombre de ses membres ne grandisse à travers l'histoire.
A part quelques effets-spéciaux numériques pas vraiment convaincants (l'utilisation de la machine temporelle), la série repose sur son excellente interprétation (que leur personnage soit bon ou mauvais, les acteurs se révèlent au final, tous attachants), sur la reconstitution des faits historiques, ainsi que sur son récit qui réserve d'excellentes surprises, tels les paradoxes temporels, ou les liens qui unissent certains personnages. Timeless renoue également avec l'une des plus vieilles séries abordant le thème du voyage dans le temps : l'excellente The Time Tunnel qui confrontait déjà dans les années 60 deux scientifiques perdus dans le temps et confrontés à des faits historiques authentiques. A voir absolument...

vendredi 13 juillet 2018

Les Rues de San Francisco (épisode pilote datant de 1972)



Pas d'entrée théâtrale pour les deux inspecteurs de police de San Francisco. Dès l'épisode pilote intitulé simplement Les Rues de San Francisco d'une durée approximative d'une heure et trente cinq minutes, le téléspectateur est plongé dans une intrigue emberlificotée mettant en scène le lieutenant Mike Stone (incarné par l'acteur Karl Malden), vieux routard de la police respecté par ses collègues, et par le plus jeune inspecteur Steve Keller (interprété par Michael Douglas, lequel sera remplacé quatre ans plus tard par l'acteur Richard Hatch qui ne reprendra pas le rôle mais interprétera celui de l'inspecteur Dan Robbins). Créée par Edward Hume, la série propose des enquêtes policières menées par deux flics aux caractères parfois diamétralement opposés mais qui, au fond, se complètent parfaitement. Vu le nombre des années passées dans le métier, Mike Stone se révèle posé, tandis que Keller, lui, paraît beaucoup plus fougueux. Sans son partenaire, ce dernier se passerait sans doute de mandats pour investir la demeure des suspects. C'est en tout cas l'impression que donne ce jeune homme que cette toute première enquête emmène lui et son collègue sur une piste apparemment juteuse depuis la découverte du cadavre d'une jeune chanteuse. Une carte de visite au nom de David J. Farr est en effet découverte autour du coup de la victime. Cet avocat, bien habillé, et propriétaire d'une Jaguar incarne très rapidement le suspect idéal. Si Mike Stone demeure tempéré, Steve Keller, lui, se montre par contre très pressant.

Le personnage de David J. Farr est incarné à l'écran par l'acteur américain Robert Wagner, lequel a joué dans bon nombre de longs-métrages et de séries télé mais dont le fait d'arme le plus célèbre demeure bien entendu sa participation à la série Pour l'Amour du Risque aux côtés de Stéfanie Powers dans le rôle du richissime homme d'affaire Jonathan Hart.

L'intrigue de l'épisode Les Rues de San Francisco de la série éponyme est parfaitement construite, avec cette forte impression que l'étau se resserre autour du personnage de l'avocat. Et puisque tout semble l'accuser, forcément, on suppose qu'il est innocent, victime des apparences. Tout laisse croire en sa participation au meurtre de la jeune femme. Surtout lorsque l'intrigue revient sur la curieuse relation qu'on vécu durant un temps la victime et l'avocat. La jalousie aurait-elle poussé David J. Farr a tué la chanteuse. Ou bien faut-il plutôt aller chercher du côté de cet étrange homme moustachu que tout le monde semble avoir vu mais qui reste désespérément introuvable ? La clé de l'intrigue se trouve bien entendu à la fin de ces quatre-vingt dix minutes passionnantes. Un téléfilm policier qui va même jusqu'à prendre des allures de film d'épouvante lors d'un final plutôt sinistre révélant enfin l'identité du tueur.

L'un des atouts majeurs des Rues de San Francisco demeure dans la présence de ses deux principaux interprètes. Car Karl Malden et Michael n'étaient déjà pas des inconnus, et leur statut de vedettes du cinéma devait sans doute participer à une partie de l'engouement du public. D'autres les rejoignirent d'ailleurs pour de courtes durées puisque outre Robert Wagner (et Tom Bosley de la cultissime série Happy Days) dans l'épisode pilote, les acteurs Paul Michael Glaser et David Soul (les deux héros de la célèbre série policière Starsky et Hutch), Larry Hagman (le J.R de Dallas), ou encore Tom Selleck (Magnum) firent partie du casting. Eux et beaucoup d'autres interprètes du petit et du grand écrans. La série s'inspire des personnages créés par la romancière américaine Carolyn Weston et sa première diffusion date du 16 septembre 1972 sur le réseau ABC. En France, il aura fallut attendre deux années supplémentaires pour découvrir le plus célèbre duo de flics de San Francisco...

lundi 9 juillet 2018

L'Incroyable Hulk (épisode pilote - 1977)



Sobrement intitulé L'Incroyable Hulk, l'épisode pilote de la célèbre série de science-fiction éponyme incarnée par l'acteur Bill Bixby permet de découvrir de quelle manière est né ce super-héros de l'univers Marvel. Mais contrairement au personnage de comics, celui de la série télé possède bien des différences. Tout d'abord, ce n'est plus lors de l'explosion d'une bombe G dont la composition est constituée de rayons gamma que le Docteur David banner va bientôt se transformer en Hulk mais c'est lors d'un test que le scientifique expérimente lui-même qu'il est bombardé de ces mêmes rayons. Les conséquences se révèlent fort étonnantes. Dès que le physicien est en colère, une étrange mutation s'opère en lui et il se transforme en une créature humanoïde gigantesque et affublée d'une force incroyable. Autre différence entre la bande-dessinée et la série télévisée : Hulk n'a plus la peau grise, mais verte. Afin d'incarner le monstre, le cinéaste Kenneth Johnson fait appel au culturiste et acteur américain Lou Ferrigno qui sous les traits de la créature se révèle fort impressionnant. Capable de tordre des métaux ou de briser du verre de plusieurs centimètres d'épaisseur, Hulk perd toute notion de langage et s'exprime de manière très primaire, entre grognements et borborygmes. Si son apparence est particulièrement effrayante, il se montre pourtant assez peu violent envers ses congénères humains. A moins que ceux-ci ne s'en soient pris à lui ou à de faibles individus comme le montreront la plupart des épisodes de la série, Hulk est un gentille créature. Hulk est donc un brin démonstratif lorsqu'il s'agit de s'en prendre aux criminels ou de s'extraire de situations délicates, mais il conserve suffisamment de tête pour pouvoir encore différencier le bien du mal.

Dans l'épisode pilote, tout commence par un cauchemar. Celui que fait David Banner. En réalité, un souvenir qui le hante : l'accident qui lui a fait perdre le contrôle de sa voiture et a causé la mort de sa femme. Épouse qu'il n' a malheureusement pas réussi à sauver des flammes. Depuis, il étudie aux côtés de sa collègue et amie Elaina Marks (l'actrice Susan Sullivan) des cas de personnes ayant été capables de prouesses physiques lors de situations périlleuses. À force d'essayer de comprendre pourquoi lui-même n'a pas été capable de sauver celle qu'il aimait, le docteur David Banner remarque qu'il existe une corrélation entre les différents cas qu'Elaina et lui étudient. C'est en l'absence de son amie qu'il tente une expérience lors de laquelle il est bombardé par des rayons gamma. A l'issue de laquelle rien ne se passe. C'est pourtant beaucoup plus tard, lorsqu'il répare sous la pluie le pneu crevé de sa voiture et qu'il se blesse, que David va pourtant devenir Hulk pour la première fois...

Outre le Docteur David Banner qui reste évidemment le principal personnage de la série qui suivra ce téléfilm de quatre-vingt dix minutes environ, il en demeure un autre qui le suivra de près durant les cinq saisons que constitue la série. Dans la peau du journaliste Jack McGee, l'acteur Jack Colvin traque sans relâche David Banner et la créature afin d'en tirer un article à sensation. Alors même que le visage de l'acteur fait définitivement partie du mythe, Jack Colvin n'aura en réalité participé qu'à un peu plus de la moitié des épisodes (44 sur 79) ainsi qu'a quatre téléfilms inspirés du super-héros, et eux-mêmes incarnés par Bill Bixby. Hulk demeure une excellente série de science-fiction mettant en scène un super-héros. L'Incroyable Hulk a par exemple beaucoup mieux vieilli qu'une autre série populaire à l'époque, la célèbre Wonder Woman originellement créée par le psychologue et scénariste de comics américain, Wiliam Moulton Marston...
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