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lundi 22 avril 2024

Terminal d'AZ, Giulio Callegari et Andréas Georgiou (2024) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

S'il y a un quart de siècle, la série H d'Abd-el-Kader Aoun, Xavier Matthieu et Éric Judor pouvait faire rire sur un malentendu, en 2024, proposer un programme tel que Terminal est rien moins qu'un anachronisme. Des décennies après les ZAZ et leur comédie culte Y a-t-il un pilote dans l'avion ? AZ, Giulio Callegari et Andréas Georgiou proposent une variante à la sitcom humoristico-médicale prenant place non plus dans un hôpital mais dans le terminal d'un aéroport. Bref, une idée qui peut séduire si tant est que l'on soit tout d'abord fan de ces pseudos acteurs-humoristes qui semblent s'être, pour une grande majorité d'entre eux, formés non pas dans les grandes écoles de cinéma mais sur les trottoirs des cités ! Alors, pourquoi se lancer dans l'aventure de cette tribu d'interprètes plus populaires auprès des jeunes que des plus anciens ? Pour la seule présence de Ramzy Bédia auquel, avouons-le, nous accorderons une carrière émaillée de quelques bonnes surprises et qui parfois, comme un bon vin, semble avoir du relief en comparaison de la plupart des interprètes qu'il va côtoyer ici. En 2010, l'ancien membre de la troupe des Robins des bois Maurice Barthélémy avait tenté l'expérience de la comédie en mode ''compagnie aérienne'' avec Low Cost. Vu deux fois à une dizaine d'années d'intervalle, j'avais souri lors de la première projection mais avais été remarquablement dépité la seconde. Comme quoi, une relecture s'impose parfois. Quelques bonnes idées surnageaient malgré tout comme la phobie de Jean-Paul Rouve/Dagobert vis à vis des nains (ouais, je sais, c'était pas très fin, mais bon...) ou Blanche Gardin en écolo-crado et qui depuis œuvre dans le One Woman Show faussement provoc' mais réellement vulgaire... Terminal est un sous-H. Autant dire que celles et ceux qui n'étaient déjà pas en odeur de sainteté avec cette sitcom de fin de vingtième siècle n'adouberont certainement pas le concept de cette nouvelle série disponible sur CANAL+. Sans mauvais jeu de mots, cette série humoristique prenant pour cadre un aéroport est une catastrophe qui s'écrase dès l'arrivée de ses protagonistes sur le tarmac !


Terminal a vingt-cinq ans de retard et ne vaut même pas l'humour très enfantin de Premiers baisers ou d'Hélène et les garçons, sitcoms avec lesquels il partage, tout comme H d'ailleurs, ces rires sinistres en fond sonores qui fileraient presque le bourdon en évoquant notamment ces vieilles émissions de télévision française qui il y a très longtemps se sentaient forcées de balancer lors de sketchs pourtant présentés à l'époque par d'authentiques humoristes, des rires factices afin d'éviter que ne soit plombée l'ambiance... C'était déjà très pénible il y a plus de quarante ans, alors aujourd'hui... Passé ce ''détail'', force est de constater que l'écriture est CA-TA-STRO-PHI-QUE !!! Même le (télé)spectateur le plus complaisant, celui qui enchaîne les merdes estampillées ''comédies françaises'' au cinéma ne peut raisonnablement apprécier le spectacle affligeant d'une troupe d'interprètes qui patinent dans la semoule de la première ligne de dialogue à la dernière. Pauvre Ramzy, capable parfois du meilleur mais comme ici, du pire, en pilote d'avion qui dans ce premier épisode semble à l'agonie et jette, me semble-t-il, un regard vers la caméra avant de disparaître derrière un pilier. Pour ne pas changer, Jamel Debouze ne change pas d'un iota dans sa manière d'aborder son jeu d'acteur et livre une prestation pitoyable et tellement bouffie qu'on a l'impression qu'il a accepté de relever le défi de jouer la bouche remplie de marshmallows ! Pas drôle et même gênant (on a de la compassion pour Ramzy qui parfois paraît se demander ce qu'il fout dans cette galère), Terminal est un bousin intersidéral... Bon, vous allez me dire que s'arrêter à la seule projection du premier épisode n'est pas très objectif. Mais celui-ci devant, me semble-t-il, être une vitrine des épisodes suivants, il m'apparaît inconcevable que la suite puisse être d'un niveau supérieur. Bref, si votre encéphalogramme est plat, courrez découvrir la nouvelle série de CANAL+ avec Ramzy et Debouze. Pour les autres, vous savez ce qu'il vous reste à faire...

 

lundi 15 avril 2024

La brea de David Appelbaum (2021-202?) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Catastrophe, voyage dans le temps, drame familial... Avec La brea, il y avait de quoi contenter les amateurs de tous poils. Ceux qui aiment trembler devant des forces de la nature incontrôlables, ceux qui aiment à rêver de mondes futuristes ou de temps anciens et ceux qui bien calés dans leur fauteuils préfèrent encore se réfugier devant des histoires plus simples, plus... ''terre à terre''... Ouais, ben c'est bien beau tout ça mais au final, on sort de l'expérience des deux premières saisons avec le sentiment de s'être surtout bien marrés ! De l'humour, beaucoup d'humour. De la poilade là où il n'y aurait pas dû y en avoir. Parce que dans le genre invraisemblances, La brea de David Appelbaum est un sacré condensé de tout ce à quoi l'on aurait aimé échapper. Bizarre d'évoquer tout ce qui apparaît comme abracadabrantesque car si l'on tient compte du fait que le voyage dans le temps n'est encore qu'un fantasme, tout ou partie du principe même de l'extravagance fait partie intégrante du genre. Mais La brea, c'est quoi ? L'histoire de la famille Harris constituée de Gavin, le père, d'Eve, la mère, de Josh, le fils et de Izzy, la fille. Comme la plupart des protagonistes qui vont orbiter autour d'eux, ces quatre là vont être les ''acteurs'' principaux d'un événement d'ampleur cataclysmique. Tout commence lorsqu'en 2021 un gouffre immense s'ouvre à Los Angeles, emportant dans son effondrement immeubles, voitures et êtres humains qui tous vont se retrouver miraculeusement projetés dix-mille ans en arrière. Si l'on se réfère aux différentes périodes de la Préhistoire, le récit se déroule donc lors du Paléolithique supérieur. La présence du Smilodon ou Tigre à dents de sabres attestant d'ailleurs de l'époque même s'il s'éteindra approximativement dix-mille ans avant notre ère. Bon, on ne va pas faire un cours de Préhistoire vu qu'on a assez de problèmes à évoquer s'agissant de la série, de ses personnages, des effets-spéciaux et des montagnes de twists complètement farfelus qui termineront de décourager les spectateurs parmi les plus indulgents. Concernant les effets-spéciaux, rien de vraiment extraordinaire à évoquer sinon qu'ils sont en très grande majorité d'une laideur impardonnable pour une série dont le démarrage a débuté au début de la décennie. Avec un budget dépassant à peine les soixante-dix millions pour une première saison de dix épisodes, on comprend rapidement où se situe le ''Hic''. Une fois les dizaines d'acteurs centraux, les figurants et l'équipe technique rémunérés, que reste-t-il ? Macache !


Si les effets de fumée et la formation des gouffres sont ratés le pire reste encore à venir : Les animaux sauvages sont d'une laideur qui rend caduque l'impression de voir nos héros se frotter à des créatures ayant existé voilà plus de dix-mille ans (l'un des autres défauts majeures de la série demeurant l'avarice avec laquelle ils sont exposés à l'écran). Comme dans toute série qui se respecte, La brea charrie son lot d'antagonistes dont la plupart seront au centre d'un projet franchement ambitieux sur le papier mais qui en réalité aura des conséquences terrifiantes sur l'avenir du groupe et sans doute même sur celui de l'humanité toute entière. Si la première saison est plutôt convaincante, de menus détails auraient dû nous éclairer sur ce qui allait non pas ponctuer mais littéralement véroler la seconde : N'ayant apparemment pas l'intention de faire le moindre mal à ses principaux personnages, les scénaristes nous ont concocté des dizaines et des dizaines de situations plus rocambolesques les unes que les autres. Situations qui dans une grande majorité des cas finissent bien pour la famille Harris et pour leurs nouveaux amis. Un carré de protagonistes qui, au passage, ont sans doute tous été visités par les fées après leur naissance tant et si bien qu'ils se tirent de situations de manière tout simplement irréaliste. Un exemple ? Prenons cette scène lors de laquelle Eve tombe dans un trou d'un bonne vingtaine de mètres de profondeur.... suivie par un rocher qui au juger doit bien faire deux-cent ou trois-cent kilos MINIMUM et qui atterri sur son tibia droit. Coincée et attaquée par la suite par une créature gigantesque du Paléolithique supérieur, essayez donc de deviner la suite... Eve est dévorée par la dite bestiole ? NooooOOooo ! Ignorée par la créature qui sans doute sortait déjà d'un repas, Eve finir par mourir de ses blessures ? Meuh NoooOOooo ! En s'approchant, l'animal dégage le rocher et libère ainsi Eve la chanceuse... Au pire, et si l'on est doté d'une très grande largesse d'esprit, ça peut plus ou moins le faire.... Mais la voir ensuite cavaler alors qu'elle s'était pris un rocher de plusieurs centaines de kilos venu s'écraser sur la jambe, heu, là, non, ça le fait plus du tout. Des exemples comme celui-ci, La brea en contient énormément. Au final, et malgré de nombreuses et passionnantes péripéties vécues par les Harris mais aussi par toutes celles et ceux que je n'ai pas évoqué, la trop grande profusion d'invraisemblances et les erreurs techniques créent un réel décrochage. On termine la seconde saison sans vraiment s'intéresser à ce qui peut arriver aux protagonistes puisque l'on sait par avance que les uns et les autres continueront de se sortir de situations normalement inextricables. Reste des personnages plus ou moins secondaires qui viennent étoffer le récit. La diffusion d'une troisième saison a débuté le 9 janvier dernier. Si à l'issue de la seconde saison la disparition d'Eve (Et bé, pas trop tôt !!!) dans des circonstances que je terrai nous a fait espérer sa disparition définitive, l'hypothèse d'un retour chimérique de l'une des principales héroïnes n'est malheureusement pas à écarter. Pourvu que non... !

 

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