Les films mettant en
scène des bateaux de croisière sont nombreux. On pense bien
évidemment tout d'abord au drame qui fut à l'origine de la
catastrophe du célèbre Titanic. Nombreuses furent les adaptations
au cinéma et à la télévision. Mais il y a un genre s'appropria ce
type d'environnement avec un certain brio. Le cinéma d'épouvante.
Nous Vîmes ainsi éclore quelques longs-métrages plus ou moins
convaincants, tel Le bateau de la mort d'Alvin Rakoff
en 1980, Un cri dans l'océan de Stephen Sommers en
1998, Le vaisseau de l'angoisse de Steve Beck en 2002
ou encore Triangle de Christopher Smith en 2009.
Surfant sans doute sur le succès du long-métrage de Stephen
Sommers, le téléfilm de Christian McIntire Le bateau des
ténèbres est sorti en 2001. Dans l'un des rôles principaux
nous retrouvons l'acteur américain Lance Henriksen que l'on a pu
notamment voir dans Terminator et Aliens, le
retour de James Cameron ou dans la série Millenium
de Chris Carter. Dans ce téléfilm, le bateau de croisière SS
Corona Queen disparaît après avoir traversé un étrange nuage
situé dans la région du Triangle des Bermudes. Bien des années
plus tard, la journaliste Dana Elway est chargée d'enquêter sur la
réapparition du navire. Pour cela, elle propose au fils de l'une des
victimes ayant disparu 25 ans plus tôt de monter à bord du SS
corona Queen qui vient donc justement de réapparaître. Aux côtés
de la jeune femme, un cameraman ainsi qu'une jeune journaliste
ambitieuse et arriviste. Afin de compléter le groupe, le
commandement sera effectué par David Shaw, lequel est à la tête
d'une petite équipe de sauvetage complétée par Dazinger et Ian
Fields. Bien que Le bateau
des ténèbres bénéficie d'une réputation peu
flatteuse, le téléfilm de Christian McIntire est moins épouvantable
qu'il n'y paraît. S'il est vrai qu'en matière d'effets spéciaux la
chose s'avère très nettement inférieure aux canons du genre de
l'époque, le récit montre un certain intérêt dans un contexte en
proie à des visions cauchemardesques. Entre exploration d'un navire
abandonné et curieusement en excellent état et rencontre inopinée
avec des créatures surnaturelles, Le bateau des ténèbres
offre quelques sympathiques séquences. À vrai dire, le téléfilm
ressemble davantage à un épisode de la série de science-fiction
X-Files...
La bande musicale de
Richard McHugh semble d'ailleurs aller dans ce sens puisqu'elle
évoque fortement celle du compositeur officiel de la fameuse série
américaine Mark Snow qui fut tout d'abord diffusée à partir de
1993 et qui connaîtra un immense succès de par le monde. Quelques
notes de piano suffisent à faire l'amalgame entre les deux musiciens
même si le second n'a finalement aucun lien avec ce projet. L'on
retrouve d'ailleurs parmi les interprètes de ce Bateau des
ténèbres, deux acteurs qui participèrent à la série
X-Files également connue chez nous sous le titre Aux
frontières du réel. En effet, Jeff Kober qui interprète
ici le rôle de Danzinger incarna le rôle d'un pilote de jet dans
l'épisode Projet arctique en 1993 tandis que l'acteur
Mark Sheppard apparu dans le rôle d'un pyromane dans l'épisode
intitulé L'incendiaire la
même année. L'actrice Janet Gunn interprète le rôle
de la journaliste Dana Elway tandis que l'on retrouve dans le rôle
de Aaron Roberts l'acteur Judd Nelson, interprète que l'on pu
notamment découvrir dans le film culte de John Hugues Breakfast
Club en 1985. N'excédant pas les 96 minutes, le bateau des
ténèbres est une sympathique petite bande horrifique dont il ne
faudra cependant pas exiger trop d'efforts en matière
d'effets-spéciaux et d'écriture. En effet, ces derniers s'avèrent
d'une laideur relativement repoussante. Quand aux environnements,
leur exiguïté offre quelques séquences sinon effrayantes du moins
anxiogènes. Mais ne nous emballons pas car face à la concurrence
(les exemples cités ci-dessus), Le bateau des ténèbres
n'en égale malheureusement aucun. Le personnage interprété par
Lancé Enriksen se montre relativement antipathique même si son
comportement change quelque peu au fil du récit. Quant aux autres
ils n'inspirent pas davantage l'empathie. Notons que le téléfilm
n'épargnera pas grand monde à part ceux qui apparaissent
immédiatement comme les personnages centraux du récit. Peu ou pas
sanglant, Le bateau des ténèbres doit uniquement se
concevoir pour ce qu'il est : un petit téléfilm
horrifico-fantastique apparemment tourné avec un budget de misère.
La chose n'a rien de grandiose, mais bon, une nuit d'orage, seul à
la maison, calfeutré, bien au chaud au fond de son lit alors que
dehors les températures sont fraîches, ça peut le faire...