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mardi 7 février 2023

Le bateau des ténèbres de Christian McIntire (2001) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Les films mettant en scène des bateaux de croisière sont nombreux. On pense bien évidemment tout d'abord au drame qui fut à l'origine de la catastrophe du célèbre Titanic. Nombreuses furent les adaptations au cinéma et à la télévision. Mais il y a un genre s'appropria ce type d'environnement avec un certain brio. Le cinéma d'épouvante. Nous Vîmes ainsi éclore quelques longs-métrages plus ou moins convaincants, tel Le bateau de la mort d'Alvin Rakoff en 1980, Un cri dans l'océan de Stephen Sommers en 1998, Le vaisseau de l'angoisse de Steve Beck en 2002 ou encore Triangle de Christopher Smith en 2009. Surfant sans doute sur le succès du long-métrage de Stephen Sommers, le téléfilm de Christian McIntire Le bateau des ténèbres est sorti en 2001. Dans l'un des rôles principaux nous retrouvons l'acteur américain Lance Henriksen que l'on a pu notamment voir dans Terminator et Aliens, le retour de James Cameron ou dans la série Millenium de Chris Carter. Dans ce téléfilm, le bateau de croisière SS Corona Queen disparaît après avoir traversé un étrange nuage situé dans la région du Triangle des Bermudes. Bien des années plus tard, la journaliste Dana Elway est chargée d'enquêter sur la réapparition du navire. Pour cela, elle propose au fils de l'une des victimes ayant disparu 25 ans plus tôt de monter à bord du SS corona Queen qui vient donc justement de réapparaître. Aux côtés de la jeune femme, un cameraman ainsi qu'une jeune journaliste ambitieuse et arriviste. Afin de compléter le groupe, le commandement sera effectué par David Shaw, lequel est à la tête d'une petite équipe de sauvetage complétée par Dazinger et Ian Fields. Bien que Le bateau des ténèbres bénéficie d'une réputation peu flatteuse, le téléfilm de Christian McIntire est moins épouvantable qu'il n'y paraît. S'il est vrai qu'en matière d'effets spéciaux la chose s'avère très nettement inférieure aux canons du genre de l'époque, le récit montre un certain intérêt dans un contexte en proie à des visions cauchemardesques. Entre exploration d'un navire abandonné et curieusement en excellent état et rencontre inopinée avec des créatures surnaturelles, Le bateau des ténèbres offre quelques sympathiques séquences. À vrai dire, le téléfilm ressemble davantage à un épisode de la série de science-fiction X-Files...


La bande musicale de Richard McHugh semble d'ailleurs aller dans ce sens puisqu'elle évoque fortement celle du compositeur officiel de la fameuse série américaine Mark Snow qui fut tout d'abord diffusée à partir de 1993 et qui connaîtra un immense succès de par le monde. Quelques notes de piano suffisent à faire l'amalgame entre les deux musiciens même si le second n'a finalement aucun lien avec ce projet. L'on retrouve d'ailleurs parmi les interprètes de ce Bateau des ténèbres, deux acteurs qui participèrent à la série X-Files également connue chez nous sous le titre Aux frontières du réel. En effet, Jeff Kober qui interprète ici le rôle de Danzinger incarna le rôle d'un pilote de jet dans l'épisode Projet arctique en 1993 tandis que l'acteur Mark Sheppard apparu dans le rôle d'un pyromane dans l'épisode intitulé L'incendiaire la même année. L'actrice Janet Gunn interprète le rôle de la journaliste Dana Elway tandis que l'on retrouve dans le rôle de Aaron Roberts l'acteur Judd Nelson, interprète que l'on pu notamment découvrir dans le film culte de John Hugues Breakfast Club en 1985. N'excédant pas les 96 minutes, le bateau des ténèbres est une sympathique petite bande horrifique dont il ne faudra cependant pas exiger trop d'efforts en matière d'effets-spéciaux et d'écriture. En effet, ces derniers s'avèrent d'une laideur relativement repoussante. Quand aux environnements, leur exiguïté offre quelques séquences sinon effrayantes du moins anxiogènes. Mais ne nous emballons pas car face à la concurrence (les exemples cités ci-dessus), Le bateau des ténèbres n'en égale malheureusement aucun. Le personnage interprété par Lancé Enriksen se montre relativement antipathique même si son comportement change quelque peu au fil du récit. Quant aux autres ils n'inspirent pas davantage l'empathie. Notons que le téléfilm n'épargnera pas grand monde à part ceux qui apparaissent immédiatement comme les personnages centraux du récit. Peu ou pas sanglant, Le bateau des ténèbres doit uniquement se concevoir pour ce qu'il est : un petit téléfilm horrifico-fantastique apparemment tourné avec un budget de misère. La chose n'a rien de grandiose, mais bon, une nuit d'orage, seul à la maison, calfeutré, bien au chaud au fond de son lit alors que dehors les températures sont fraîches, ça peut le faire...

 

dimanche 5 février 2023

Astérix et la Surprise de César de Gaëtan et Paul Brizzi (1985) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 Astérix et la Surprise de César est le quatrième long-métrage animé tiré des aventures du plus célèbre des gaulois de bande-dessiné créé en octobre 1959 par le scénariste René Goscinny et le dessinateur Albert Uderzo, tout deux d'origine française. Les deux artistes laissent ici la main aux réalisateurs de films d'animation et illustrateurs Gaëtan et Paul Brizzi. Les deux jumeaux y adaptent les deux volumes intitulés Astérix gladiateur et Astérix légionnaire sortis respectivement en 1964 et 1967 et y mettent essentiellement en scène Astérix et son ami Obélix, lesquels sont chargés d'aller libérer Falbala (dont le second est éperdument amoureux) et son fiancé Tragicomix qui viennent d'être enlevés par des légionnaires romains avant d'être emmenés jusqu'à Condatum, puis jusqu'à la cité de Massilia. Une immense ville dont ils vont cependant réussir à s'échapper avant d'être à nouveau enlevés par des vendeurs d'esclaves. Arrivés à Condatum, Astérix et Obélix se font enrôler dans la légion étrangère afin de se faire passer pour des romains et ainsi rejoindre la ville de Massilia... D'emblée l'on découvre un Obélix amoureux de Falbala qui sur les conseils de son fidèle ami Astérix cueille des fleurs pour la belle qui à l'arrivée de son fiancé Tragicomix quitte cependant le village à son bras...


C'est le début d'un long périple pour nos deux courageux gaulois qui, à pieds, en bateau ou à dos de chameaux vont visiter du pays : garnison militaire (avec en point d'orgue, un entraînement militaire et une échauffourée avec un cuisinier), un voyage à bord d'un navire se résumant à sa plus simple expression (les frères Brizzi préférant visiblement privilégier la fuite des amoureux et leur enlèvement par des vendeurs d'esclaves), une escapade à pieds et en costume romain dans le désert, un séjour en prison et jusqu'à leur participation à un combat dans les arènes du Colisée, à Rome ! Après le compositeur et chef-d'orchestre français Gérard Calvi qui fut en charge des bandes musicales des trois premiers films d'animation, celle de Astérix et la Surprise de César est désormais confiée au franco-roumain Vladimir Cosma, l'un des plus illustres compositeurs hexagonaux dont on ne compte plus les célèbres partitions musicales parmi lesquelles, Le Grand Blond avec une chaussure noire d'Yves Robert, la trilogie La Chèvre, Les Compères et Les Fugitifs de Francis Veber ou encore Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury et L'aile ou la cuisse de Claude Zidi. L'année suivant la sortie de Astérix et la Surprise de César, Vladimir Cosma replongera à nouveau dans l'univers de René Goscinny et Albert Uderzo puisqu'il signera la bande-originale de Astérix chez les Bretons du réalisateur et animateur italo-belge Pino Van Lamsweerde...


Le générique de Astérix et la Surprise de César Astérix est l’œuvre commune du compositeur franco-roumain et du chanteur belge Plastic Bertrand qui en a écrit les paroles. Confiée à Vladimir Cosma, la bande musicale allie des séquences plutôt étonnantes, voire discordantes avec l'esprit de l'univers des irréductibles gaulois (à l'image du titre ''La potion magique''). Ce qui ne l'empêche pas d'être parfois fort belle comme en témoignent notamment les titres ''Retrouvailles'' ou ''Rencontre en forêt''. Preuve que le compositeur est capable d'être aussi bien inspiré pour un film d'animation que pour n'importe quel autre projet. Concernant l'intrigue, son intérêt se situe justement au niveau du nombre de situations auxquelles devront faire face Astérix et Obélix. Pour le reste, rien de bien original puisque l'on retrouve les éternelles bagarres avec les soldats romains. Techniquement, Astérix et la Surprise de César a bien évidemment pris un sacré coup de vieux et les personnages sont souvent mal intégrés à des arrière-plans généralement fadasses. On peut même constater une nette différence esthétique entre une partie des dessins et le reste, l'ensemble donnant ainsi l'impression qu'une première équipe a passé le relais à une seconde tant les couleurs ternes s'effacent au profit de couleurs plus vives, lesquelles n'apporteront néanmoins pas davantage de crédit au travail effectué sur les planches. Heureusement, l'on retrouve les animations de nos héros pour une aventure riche en événements...

 

samedi 4 février 2023

Les Douze Travaux d'Astérix de René Goscinny et Albert Uderzo (1976) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Nouvel article consacré au nouveau long-métrage consacré aux personnages créés en octobre 1959 par René Goscinny et Albert Uderzo, Astérix et Obélix : L'empire du milieu...... Rectification : après mûre réflexion, j'ai décidé de laisser retomber la pression qu'exercent le public et la presse sur le dernier film de Guillaume Canet qui, le pauvre, doit avoir les oreilles qui sifflent depuis que les spectateurs sont ressortis dépités et pleins de rancœur de leur salle de cinéma. On va plutôt faire la critique d'une œuvre forcément adoubée par les dessinateurs et scénaristes eux-mêmes puisqu'ils en furent les principaux artisans.Troisième long-métrage animé tiré des aventures des plus célèbres gaulois de fiction, Les Douze Travaux d'Astérix, celui-ci est le second réalisé par ses créateurs après Astérix et Cléopâtre en 1968 (Le premier, Astérix le Gaulois, fut réalisé en 1967 par l'animateur et réalisateur flamand Ray Goossens). Il est aussi et surtout le premier à ne pas reposer sur l'une des bandes-dessinées des deux auteurs et s'avère donc original et demeure sans doute le plus populaire et l'un des plus connus ou du moins, l'un des plus appréciés de la série de longs-métrages animés qui verront le jour sur grand écran. Comme le signifie un court résumé, le sujet va se baser sur les douze travaux d'Hercule, lesquels sont tout d'abord énumérés. Ceux auxquels vont devoir se confronter Astérix et Obélix qui, pour le coup, seront les seuls irréductibles gaulois du récit, seront d'une teneur bien différente et disons.... beaucoup moins légendaires... Quoique... !


Décomposé sous forme de tableaux, Les Douze Travaux d'Astérix ressemble davantage à une succession de sketchs plutôt qu'à un film avec un récit qui lui est propre. Tout étant cependant relié par un thème de base consistant en une série d'épreuves tentant à prouver que les habitants du village des gaulois sont des Dieux. En contrepartie de quoi, César est prêt à abandonner son poste au profit du chef du village, Abraracourcix. Si par contre nos deux gaulois perdent ne serait-ce qu'une seule épreuve, ils devront se soumettre au général romain... D'une durée plus ou moins longue et d'une qualité qui n'est pas toujours respectée, Astérix et Obélix se partagent les premières épreuves avant de participer en commun aux suivantes. Liant ainsi le discernement et l'intelligence de l'un à la force du second. Lors de la première épreuve, Astérix doit vaincre à la course le champion de Marathon Mérinos tandis qu'Obélix devra battre Kermès au lancer de javelot. Les épreuves s'enchaînent et son pour le moment plutôt sympathiques et même parfois très drôles. René Goscinny et Albert Uderzo font preuve d'une grande originalité dans la création de scénettes même si parfois l'on est séduit tout en demeurant pourtant de marbre. L'un des points charnières du long-métrage s'inscrit au beau milieu de l'intrigue. Alors que vient de lui précéder une séquence assez décevante opposant nos deux gaulois à une bête cachée dans une grotte, celle lors de laquelle Astérix et Obélix doivent obtenir un modèle de laisser-passer A38, demeure sans doute la plus remarquable du long-métrage...


Non seulement les deux auteurs y font preuve d'une vision parfaitement éclairée de l'administration, mais la participation de personnages secondaires incarnant ses employés donne lieu à des situations désopilantes que n'importe lequel des usagers a forcément vécu à un moment donné de son existence. Cette séquence, cultissime, est aussi malheureusement le signe d'une légère déperdition en terme d'inspiration pour René Goscinny et Albert Uderzo et leur œuvre qui perd quelque peu en intérêt à la suite de cette formidable séquence. Comme si les deux hommes avaient mis toute leur inspiration au profit de cette huitième épreuve sans penser à en garder sous le pied pour la suite. Dessin-animé oblige, les personnages sont doublés par un panel d'acteurs français parmi lesquels Roger Carel qui interprète notamment Astérix et l'huissier Caius Pupus, Jacques Morel qui double Obélix, Pierre Tornade qui est en charge des doublages d'Abraracourcix et Assurancetourix ou encore Micheline Dax qui s'occupe de ''donner de la voix'' à Cléopâtre et la grande prêtresse de l'île du plaisir. Afin que soient coordonnées les animations et les dialogues, l'enregistrement de ces derniers fut effectué un an avant que ne soient conçues les planches et les animations. Les Douze Travaux d'Astérix sort en 1976 et se retrouve en dixième position du box-office national, derrière Les Dents de la mer de Steven Spielberg, L'aile ou la cuisse de Claude Zidi ou Taxi Driver de Martin Scorsese mais également devant Le corps de mon ennemi de Henri Verneuil, La malédiction de Richard Donner ou encore Le jouet de Francis Veber...

 

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