Netflix,
Amazon Prime Video,
Salto,
Apple TV,
Disney+...
les plate-formes de streaming se multiplient comme des petits pains
depuis ces dernières années. L'une d'elles a choisi de ne diffuser
que des programmes horrifiques. Il s'agit de Shadowz.
Et parmi ses programmes, celle-ci propose le documentaire en quatre
parties intitulé In Search of Darkness.
Une anthologie entièrement consacrée au cinéma d'horreur des
années quatre-vingt. Il est d'ailleurs impossible de se tromper sur
la marchandise puisqu'elle est sous-titrée A
Journey Into Iconic '80s Horror !
La première partie couvre la période située entre 1980 et 1982.
Réalisé par l'ancien assistant de la direction américain David A.
Weiner, In Search of Darkness a
la particularité de convier à ce retour au cœur des années
quatre-vingt un panel très large de témoins de cette époque. Des
acteurs, dont Tom Atkins qui fut notamment l'un des principaux
interprètes de The Fog
ou Halloween III,
Doug Bradley, le Pinhead
de la franchise Hellraiser,
l'actrice Lori Cardille qui fut l'héroïne féminine exclusive du
troisième volet de la saga sur les zombies de George Romero Day
of the Dead,
les réalisateurs John Carpenter (Fog,
The Thing,
They Live),
Larry Cohen (Q),
Joe Dante -The Howling)
ou Stuart Gordon (From Beyond)
et bien d'autres personnages encore. Ce premier épisode est découpé
en plusieurs parties. Après que les intervenants nous aient donné
une liste de leurs films d'horreur préférés, le documentaire entre
dans le vif du sujet. L'on apprend tout d'abord en préambule que le
genre était méprisé par les grands studios et une certaine presse.
Les
témoins nous expliquent alors pourquoi le public se passionne pour
le cinéma d'horreur. Ce désir irrépressible de se faire peur tout
en sachant que l'on ne craint rien devant son écran de télévision
ou confortablement installé dans une salle de cinéma. Certains
évoquent même les effets thérapeutiques que peut entraîner la
vision de tel ou tel film d'horreur. Allez donc expliquer cela à un
individu qui justifie par exemple l'acte d'un tueur de masse après
qu'il ait regardé Vendredi 13
ou Halloween ! Les
années quatre-vingt aux États-Unis,c'était aussi et surtout
l'époque de la chaîne MTV
et de ses classements musicaux. La seconde partie, elle, se penche
sur l'arrivée dans les chaumières de la VHS. Le cinéma entre
désormais chez les gens et offre aux amateurs de cinéma d'horreur,
l'occasion de découvrir chez eux des dizaines, des centaines, voire
des milliers de films qu'ils n'auraient pas eu la chance de voir
autrement. Une révolution qui va peu à peu laisser la place au
câble pour lequel seront produits des bandes horrifiques à petit
budget dont les qualités seront discutables. Les témoins
reviennent également sur les jaquettes des films qui, il faut
l'avouer, on beaucoup perdu de leur qualité par la suite. La
troisième partie se penche quant à elle sur l'explosion des
effets-spéciaux qui à l'époque ne recouraient pas encore aux
images de synthèse mais sur le prodigieux travail d'artistes que
l'on peut encore aujourd'hui considérer comme des génies. Tom
Savini, Rob Bottin, Rick Baker, Dick Smith... Des hommes qui ont
donné vie aux fantasmes des réalisateurs les plus exigeants comme
nous le prouveront certains extraits de films tel An
American Werewolf in London,
The Howling
et peut-être plus encore The Thing
et son incroyable démonstration de force en matière
d'effets-spéciaux...
Cette
première partie de In Search of Darkness
fait comme l'on s'en doute l'objet de nombreuses anecdotes. Les
intervenants étant en nombre important, le rythme est
particulièrement enlevé. Chaque acte étant séparé par une
sélection de longs-métrages sur lesquels ils reviennent tous, le
principe permet ainsi au téléspectateur de faire travailler sa
mémoire et surtout de tester ses connaissances en matière de cinéma
d'horreur. Si une très grande majorité des films qui y sont
présentés à travers moult extraits sont forcément bien connus des
amateurs de films d'horreur et d'épouvante, In
Search of Darkness est
une excellente entrée en matière pour les néophytes qui
désireraient se pencher sur ce type de films. Retrouver John
Carpenter, Jeffrey Combs et la toujours aussi désirable Barbara
Crampton (Re Animator,
From Beyond),
Keith Davis (The Thing,
They Live),
Nick Castle (Hallowween)
et des dizaines d'autre acteurs, réalisateurs, critiques (John
Bloom), scénaristes est un pur plaisir. In
Search of Darkness
ne peut que laisser parler sa fibre nostalgique au spectateur puisque
ici, plus que le cinéma d'horreur, c'est toute une époque qui
renaît de ses cendres. Un engouement qui se répercute même
désormais à travers certains films et séries situant leur action à
cette époque bien précise. On rangera d'emblée In
Search of Darkness aux
côté des deux volets du documentaire This is
Horror de
John Simmons et Rick Marchesano sortis en 1986 ou de Terror
in the Aisle
d'Andrew J. Kuehn qui lui vit le jour deux ans auparavant... Notons
que Netflix
propose actuellement la série de documentaires
The Movies that Made us dont
le panel de genres est plus élargi mais qui propose quelques très
intéressantes séquences consacrées à quelques grands films
fantastiques...