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lundi 23 avril 2018

X-Files Saison 11 (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



De cette onzième saison, sans doute l'ultime d'une série qui fête désormais ses vingt-cinq ans d'existence, le spectateur retiendra que ses auteurs ont a leur tour digéré un certains nombre d’œuvres nées sur les cendres des neuf premières saisons des mythiques X-Files créés en 1993 par Chris Carter. Onze saisons qui auront permis aux amateurs de fantastique et de science-fiction de découvrir des personnages authentiquement attachants, incarnés à l'écran par le duo Gillian Anderson et David Duchovny. Dana Scully et Fox Mulder contre une armada d'hommes, de femmes et de créatures tous plus étranges et souvent inquiétants les uns que les autres. Pour cette onzième fournée, le fameux complot qui avait tendance à un peu trop envahir les dernières saisons ne sera le sujet que de trois des dix épisodes qui forment cette ultime saison. En effet, l'actrice Gillian Anderson n'ayant apparemment pas l'intention de poursuivre l'aventure au delà de celle-ci, une éventuelle suite aux aventures de Mulder et Scully semble compromise, bien que le remplacement des deux principaux interprètes par Robert Patrick et Annabeth Gish durant un temps se fit avec davantage de douceur que ne pouvaient à l'origine l'envisager les fans de la série.
Le premier épisode de cette onzième saison prend directement suite au dernier de la dixième intitulé La Vérité est Ailleurs, 2ème Partie. Dans cette troisième partie, nous retrouvons Scully plongée dans un coma,, et l'on y découvre un William (le fils officiellement conçu par les deux célèbres agents du FBI) beaucoup plus présent et âgé d'une quinzaine d'années supplémentaires. Interprété par l'acteur Miles Robbins, il sera le pivot de trois épisodes, dont le dernier, en forme de testament.

Outre la continuité du complot que Mulder et Scully tentent de dénouer depuis de nombreuses années, nos agents vont de plus être confrontés à des affaires s'éloignant de ce propos et davantage se rapprocher de ces récits qui par le passé maintenaient une forte attirance pour le public avide d'imaginaire. A l'air des téléphones mobiles, Mulder et Scully retrouvent l'un de leurs anciens compagnons sous une forme étonnante puisque l'un des trois membres des Bandits Solitaires (The Lone Gunmen dans la version originale), Richard Langly, réapparaît sous forme numérique alors qu'il est censé être mort depuis seize ans (Une Vie Après la Mort). Plus tard, les deux agents, seront confrontés à une vague de suicides qu'ils mettront en relation avec une femme internée et son frère (Les Jumeaux Diaboliques), à un gaz hallucinogène développé par l'Armée américaine (un sujet apparemment inspiré par L’Échelle de Jacob, le chef-d’œuvre d'Adrian Lyne (Le Retour du Monstre), à des satanistes (Les Forces du Mal), ou encore des cannibales avides d'éternité (Rien n'est Éternel)...

Les scénaristes Kristen Cloke et Shannon Hamblin vont même jusqu'à s'inspirer de l'excellente série Black Mirror lorsqu'ils écrivent le scénario de l'épisode curieusement intitulé Rm9sbG93ZXJz, et dans lequel Mulder et Scully sont plongés au cœur d'une dystopie, un futur alternatif, dans lequel, drones, robots et domotique prennent le contrôle de leurs propres actes et agissent de façon malveillante sur nos deux héros simplement venus se restaurer dans un établissement spécialisé dans la conception de sushis. Original, inventif, drôle et parfois sinistre (nos deux personnages n'y croisent la route d'aucun de leurs semblables), Rm9sbG93ZXJz est un épisode à part, le deuxième auquel aura participé la scénariste Kristen Cloke, vingt-deux ans après avoir écrit l'épisode cinq de la quatrième saison, Le Pré où je suis Mort. D'une manière générale, cette onzième saison est une excellente surprise après une dixième en demi-teinte. Ce qui pourrait faire regretter aux fans l'arrêt total de la série. Mais malgré l’hypothétique absence de Gillian Anderson, on espère que les créateurs et les scénaristes de la série continueront à nous offrir de nouvelles saisons enrichies de nouvelles mythologies. Croisons les doigts...

dimanche 22 avril 2018

Perdus dans l'Espace (2018) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



C'est par pur amour pour la science-fiction et parce qu'une nouvelle série, dans ce domaine, ça ne se refuse pas, que je m'y suis jeté, ainsi que ma compagne, sans même réfléchir une seconde. Mais j'avoue qu'après deux épisodes, rien ne nous donne moins envie de nous y replonger que les désastreux débuts de cette famille de robinsons (à laquelle les scénaristes ont justement donné ce nom histoire de rappeler aux moins attentifs le rapport qu'entretient la série avec le roman de Daniel Defoe, Robinson Crusoé), échouée sur une planète aux décors ressemblant davantage à l'intérieur d'un congélateur domestique qu'à la surface d'un astre balayé par des tempêtes de vent. A ce propos, j'ai bien ri. Car de tempête de vent, on a davantage l'impression d'une équipe en charge de jeter des cotillons devant les pales d'un ridicule ventilateur. C'est bien clair, entre les faux glaciers, la fausse tempête, et la bande-annonce trompeuse, Perdus dans l'espace est le contraire de ce à quoi l'amateur de science-fiction pouvait prétendre assister. Quand on aime la science-fiction, fatalement, on risque de détester cette engeance qui pue littéralement la série familiale. Ne manque plus que les rires de fond pour se croire devant l'une de ces séries américaines dont les rires surviennent à des moments si tragiquement plats que l'on se demande, nous français, si entre l'image et le son, il n'y aurait pas de décalage !!!
Familial donc. Et pour ceux qui douteraient de ma bonne foi, qu'ils se risquent à regarder le premier épisode jusqu'au bout pour s'en convaincre. Non mais ! Qui m'a chié un alien pareil ?
Mais nous en reparlerons plus loin. Jetons plutôt un œil sur le synopsis : une famille composée du père, de la mère et de leurs trois enfants (un fils et deux filles) ont été sélectionnés afin de coloniser d'autres planètes afin de permettre à l'espèce humaine de survivre. Ben oui, vu que notre jolie planète Terre ne se sent pas très bien, l'homme, qui l'a bien suffisamment exploitée au point de la rendre inhabitable, décide d'aller voir ailleurs dans l'espace s'il y en a d'autre à conquérir.
Les malades en phase terminales, les sans domicile fixe, les RMIstes, les chômeurs de longue date et ainsi que la majorité des femmes et des hommes de notre planète peuvent tourner les talons. Ne seront sélectionnés que les meilleurs d'entre nous. Des tronches. Des BAC +30, des 160 de Q.I MINIMUM !!! enfin, presque. Parce que ce que l'on ne sait pas dès le début mais que l'on apprend assez vite, c'est que le petit dernier, chez les Robinson, a raté ses examens de passage. Sauf que maman a le bras long, et que lorsque l'on a ses entrées, ben les tests, ça ne sert plus à grand chose.

Oui mais voilà : le gros... que dis-je, l'immense HIC ! C'est qu'une fois leur vaisseau écrasé sur la surface de la planète gelée, le téléspectateur se rend assez rapidement compte que le moins con des Robinson, c'est le gamin, justement. D'ailleurs, permettez-moi de vous dire que ça la fout mal pour les autres. Refoulé, à peine âgé de dix ou douze ans, le mioche énumère et exécute des tâches auxquelles pas même ses parents n'auraient pensé. Dans le genre 'j'intègre une incohérence de taille dans un récit qui de toute manière n'a aucune forme d'intérêt', Perdus dans l'espace s'impose en vainqueur.
Mais c'est pas tout, non, non. Parce que le clou du spectacle,et le comble du ridicule, et même la PALME D'OR du grotesque, c'est l'événement sur lequel devait reposer tout l'intérêt du premier épisode. Une fois les Robinson dégagés de la navette, celle-ci s'enfonce sous les eaux. Le temps pour que cette eau reprenne sa forme gelée, l'une des filles s'y jette afin de récupérer du matériel dans la navette. Malheureusement, lorsqu'elle remonte à la surface, juste avant de sortir des eaux elle est emprisonnée dans la glace. A moins d'être sourd comme un pot, il me semble bien avoir entendu le père affirmer qu'il lui restait cinq heures d'oxygène. ,le temps de trouver un moyen de l'extraire des glaces. Heureusement, le petit génie fait une remarque judicieuse qui pourrait sauver la vie de sa grande sœur. Une idée qui se trouve à des heures de marches, loin dans le paysage enneigé. Dans lequel, père et fils vont s'enfoncer. Marcher dans la neige prenant nettement plus de temps que sur de l'asphalte, cet épisode manque cruellement de cohérence en terme d'espace-temps. Mieux : père et fils prennent le thé (c'est une façon de parler, hein ?) une fois parvenus à des kilomètres du drame qui se noue sous les eaux gelées du camp de fortune de la petite famille. De quoi rallonger encore le temps entre le départ et le retour du père et du fils.

Des incohérences de ce type, malheureusement, Perdus dans l'espace en comprend d'autres encore. Même dans le second épisode qui pourtant, ne commençait pas si mal que ça. Mais bon, c'était avant le drame. Et l'arrivée de cet extraterrestre, mi-Shiva, mi-robot. Aussi ridicule dans son accoutrement que l'est le contact aisé qui s'impose entre le petit génie et cet être venu d'ailleurs. On se croirait presque devant L'Histoire sans Fin, mais sans les indéniables qualités du long-métrage du cinéaste allemand Wolfgang Petersen. Bon allez, je retourne me servir une tranche de Alf. Très con, mais là, ça avait au moins le bon sens d'assumer sa crétinerie... quant aux personnages et aux interprètes de Perdus dans l'espace, ben qu'ils continuent à se perdre justement. Et qu'ils ne reviennent surtout plus sur notre bonne vieille planète...

samedi 7 avril 2018

Les Aventures de Tintin, d'après Hergé (Version Belvision)




Si comme moi, vous n'avez jamais été un grand fan des Aventures de Tintin sous la forme animée et produite par la société française de production d'animation Ellipsanime (épisodes trop courts réduisant pour beaucoup l'imprégnation des spectateurs pour les personnages et les intrigues), il faut savoir que bien avant ces adaptation datant du tout début des années quatre-vingt dix, les studios d'animation Belvision produisirent eux-même entre 1959 et 1964, sept séries sous le titre Les Aventures de Tintin, d'après Hergé, et correspondant à autant d'albums, chacune étant divisées entre dix et vingt-deux épisodes. Une fois réunis, les épisodes de ces mêmes séries proposent un spectacle autrement plus intéressant que l'adaptation française connue chez nous sous le titre Les Aventures de Tintin. Je vous propose de les redécouvrir grâce à la playlist que j'ai réuni pour vous ci-dessous. Ces séries permettront aux fans du reporter belge de découvrir Tintin et son fidèle Milou dans leurs premières véritables apparitions sous le format animé et seront également l'occasion de constater que certaines situations demeurent différentes des albums originaux. Bon visionnage...

Les Aventures de Tintin, d'après Hergé 
 regroupe les adaptations des bandes-dessinées suivantes:

L'Étoile mystérieuse
Objectif Lune (intégrant l'album On a Marché sur la Lune) 
Le Secret de la Licorne
Le Trésor de Rackham le Rouge
L'Île Noire
Le Crabe aux pinces d'or
L'Affaire Tournesol      





Wolf Creek - saison 1 de Greg McLean et Tony Wise (2016)



Partir en vacances pour l'Australie ? Et pour quoi faire ? Le voyage est trop long (entre Paris et Sydney, Melbourne ou encore Adélaïde, il faut compter environs vingt heures de vol plus les escales), et le billet coûte trop cher (entre mille et mille six-cent euros). En plus, il peut arriver que sur place, on tombe sur un type du gabarit de Mick Taylor, un tueur de vermine qui s'en prend aussi facilement aux humains qu'aux animaux. Ses armes de prédilections : une carabine à lunette et un couteau de chasse dont la lame est aussi affûtée que celle d'un rasoir. Se comportant d'abord avec une certaine bonhomie, celui qui peut désormais être considéré comme le plus célèbre tueur en série australien du septième art et du plus petit continent de notre planète revient dans un nouveau format. Au choix, on pourra considérer, comme cela est officiellement le cas, Wolf Creek comme une mini-série de six épisodes, ou bien alors comme un long-métrage découpé en autant de parties et dont l'addition procurera le vertige auprès des fans qui ont su apprécier les talents de chasseur de Mick Taylor, aka l'excellent acteur australien John Jarratt. Son personnage, le spectateur pourra aisément le comparer à un grand croquemitaine rendu célèbre pour avoir tué des adolescents dans leurs rêves, mais sans ses affreuses brûlures, et sans ses griffes acérées...

La première saison dans son intégralité dure à peu de choses près environ quatre heure et quarante-cinq minutes. Libre au spectateur de la dévorer d'une seule traite ou bien de regarder chaque épisode indépendamment les uns des autres. Ou bien deux par deux. Ou trois par trois, comme j'ai personnellement choisi de le faire. Comme deux longs-métrage d'une durée équivalente et d'un peu plus de deux heures. Soit, ce que l'on aurait pu imaginer comme étant les troisième et quatrième long-métrage cinéma, en attendant que Greg McLean se décide enfin à tourner la suite des aventures de Mick Taylor sur grand écran. En allongeant la durée de ce récit tournant autour d'une adolescente dont père, mère et frère ont été massacrés par le tueur en série, les réalisateur Greg McLean et Tony Wise prenaient le risque d'imprimer à cette saison, un rythme beaucoup moins soutenu que celui des deux longs-métrages sortis en 2005 et 2015 au cinéma. Et il est vrai que la première saison de Wolf Creek connaît parfois quelques ventres mous. Mais une fois que le style est parfaitement acquis par le spectateur (ce qui pourra prendre un épisode tout entier), les nouvelles (et pour l'instant, discrètes) pérégrinations de Mick Taylor vont se faire de plus en plus passionnantes. Mais pas seulement celles du charismatique chasseur de cochons sauvages, mais également celles de l'actrice Lucy Fry qui dans la peau d'Eve Thorogood, incarne avec autant de précision et de talent, une adolescente passant du statut de victime, à celui de vengeresse. Un chassé-croisé le long duquel on se demande en réalité qui des deux personnages centraux chasse l'autre.

« Quoi qu'il arrive, tu ne le battra pas... »

Au milieu de ce duel à la dimension géographique stupéfiante (le cadre désertique est immense), on retrouve le personnage de Sullivan Hill, incarné par l'acteur australien Dustin Clare, et qui dans la peau d'un flic semble être l'un des rares représentants de son pays, ou du moins de la région de l'Outback, à avoir conservé toute sa tête et son intégrité. Car l'un des immenses pouvoirs d'attraction de cette première saison se situe dans le portrait effarant créé de toutes pièces par les scénaristes Peter Gawler et Felicity Packard, des autochtones du coin. Des rednecks à la sauce australienne. Des bouseux, mal éduqués, habillés comme des sacs, suintant le stupre, la sueur et la crasse et que l'on aurait pu retrouver dans l'un de ces nombreux 'rednecks movies' chers aux années 70 et en provenance des États-Unis. Le spectateur retient sans doute surtout le personnage de Jesus, malheureusement insuffisamment exploité. Plus que l'attente d'un affrontement entre le tueur et la victime qui lui a échappé, c'est donc cet arrière pays dégénéré qui fascine. Ce désert implacable servant de terrain de jeu à un homme qui tue sans distinction d'âge ou de sexe nombre de ses concitoyens. Car pour une fois, on assiste à quelques homicides touchant non plus de simples touristes mais des habitants du coin. Contraint ou pas, le tueur use toujours de la même technique héritée sans doute de l'armée ou de l'un de ses ancêtres chasseur de kangourous. 
Cette première saison est une belle réussite qui laisse présager le meilleur pour la suite. John Jarratt est toujours aussi impressionnant. Lucy Fry, elle, se fond parfaitement dans la peau d'une Eve s'émancipant. Déterminée à en finir avec l'assassin de ses proches, on la découvre passant du statut d'adolescente à problèmes à une jeune femme mûre, mais aussi consciente des risques insensés qu'elle prend en chassant Taylor. A ce titre, Wolf Creek conserve un certain sens du réalisme et ne transforme pas son actrice en super-héroïne investie de pouvoirs corporels exceptionnels. En espérant que la seconde saison qui devrait mettre en scène un car de touristes face à Mick Taylor, savourez-donc cette première incartade du célèbre tueur en série sur petit écran.
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