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jeudi 27 août 2020

The Twilight Zone de Rod Serling (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



The Twilight Zone est une série de science-fiction américaine créée par le scénariste américain Rod Serling qui a vu le jour en 1959 sur le réseau américain CBS. Soixante ans plus tard, et alors que son créateur est mort depuis quarante-cinq ans, réapparaît sur les écrans la mythique série. Ou plutôt, sa descendance. La dernière à ce jour après La Cinquième Dimension (qui ne doit en fait son titre que parce que cette série intitulée The New Twilight dans sa langue d'origine fut diffusée sur La Cinq, première chaîne de télévision généraliste privée et gratuite de France malheureusement disparue le 12 avril 1992), La Quatrième Dimension : L'ultime voyage, un téléfilm réalisé en 1994 par Robert Markowitz, ainsi que La Treizième Dimension dont l'intitulé est lui-même consécutif à son passage sur 13e Rue dès le 23 janvier 2003. Rod Serling disparu, il fallait trouver son remplaçant. Mais un remplaçant à la hauteur du bonhomme. Réalisateur du stupéfiant Get Out mais aussi de l'anecdotique Us, c'est à Jordan Peel qu'est confiée la délicate tâche de remplacer l'immense Rod Serling dans le rôle du narrateur. Une mission largement réussie si l'on tient compte du fait que la série repose tout d'abord sur les qualités des différents récits qui nous sont proposés. Si la durée d'une grande majorité des récits de la série originale avoisinait les vingt-cinq minutes environ, à minimum, les nouveaux épisodes doublent la mise, allant parfois jusqu'à soixante minutes de projection...

Disponible en couleur mais également en noir et blanc pour les nostalgiques de la série originale, The Twilight Zone aurait pu faire craindre aux fans qu'elle ne parvienne pas à faire oublier la série des années cinquante-soixante. Et si effectivement elle n'y parvient jamais vraiment, cela n'empêche pas aux dix épisodes de cette première saison de proposer des mets de choix. Dix épisodes et donc autant d'histoires qui n'entretiennent entre elles de rapport que la fascination de leurs auteurs pour les récits fantastiques. Car plus encore que la série originale qui était souvent plus proche de la science-fiction que du fantastique, cette nouvelle et tardive livraison se penche sur des cas qui n'ont pas toujours en commun, une projection futuriste de la science. Imaginez plutôt : à titre d'exemples, prenons l'humoriste Samir Wassan qui sur les conseils du célèbre JC Wheeler va jusqu'à mettre en péril son existence ainsi que celle de son entourage afin de connaître enfin le succès dans l'épisode The Comedian. Ou bien ce jeune garçon de onze ans hissé à la plus haute marche du pouvoir américain, lequel va se montrer plus tyrannique encore que le pire des dictateurs dans The Wunderkind. Ou encore le huitième épisode Point of Origin qui s'intéresse de très près au problème de l'immigration mais ici sous une forme tout à fait originale...

Si ce n'était l'absence quasi systématique de la technologie dans chacun de ces dix épisodes, on aurait pu tout aussi bien confondre The Twilight Zone avec une autre série de science-fiction à succès:l'anthologie Black Mirror de Charlie Brooker qui elle se penche en général sur les dérives liées aux nouvelles technologies. Parmi la foule d'interprètes ayant prêté leurs traits, le téléspectateur aura l'occasion de retrouver Kumail Nanjiani (Men in Black International), Adam Scott (Piranha 3-D), John Cho (Star Trek Into Darkness), Taissa Farmiga (La Mule) ou encore Steven Yeun de la série The Walking Dead. Diffusée à partir du premier avril 2019 aux États-Unis et dès le 10 octobre de la même année en France sur Canal+, une seconde saison voit le jour dès l'année suivante en 2020 malgré le dernier épisode de la première saison Blurryman en forme de testament . Sans doute l'épisode le moins convaincant de la première saison mais qui se termine par un hommage appuyé et émouvant consacré au créateur de la série originale Rod Serling...

lundi 17 août 2020

Captain America II: Death Too Soon de Ivan Nagy (1979) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Dix mois après le passage sur le réseau de télévision américaine CBS du Captain America réalisé par Rob Holcomb le 19 janvier 1979, un second téléfilm est diffusé le 23 novembre de la même année. Cette fois-ci, c'est le réalisateur Ivan Nagy qui se charge de mettre en scène les nouvelles aventures de Steve Rogers qui dans le premier épisode se voyait injecter un sérum expérimental du nom de F.L.A.G (pour Full Latent Ability Gain) à la suite d'un grave accident de moto. Recruté au sein de la NSL pour ses nouvelles aptitudes physiques, Steve Rogers devient Captain America. Un super-héros auquel sont notamment fournis un costume, un bouclier et une moto à l'effigie du drapeau américain. Après avoir réussi à déjouer les plans d'un certain Lou Bracket (l'acteur Steve Forrest), le voici désormais confronté à Miguel, un terroriste qui est parvenu à faire enlever un scientifique de la NSL qui était justement en train de travailler sur un antidote permettant de stopper le vieillissement. Mais pour pouvoir faire ses recherches, celui-ci a tout d'abord mis au point un virus l'accélérant. En prenant possession du scientifique et du virus, Miguel menace de lâcher ce dernier dans la nature si le Gouvernement américain ne lui verse pas la somme d'un milliard de dollars. Afin de prouver qu'il a en sa possession le virus en question, il décide d'en verser une petite quantité sur une petite localité. Les animaux sont les premiers à rapidement mourir de vieillesse. Et si les habitants ne semblent pas être touchés par le mal, c'est parce que Miguel leur procure à toutes petites doses le vaccin qui permet d'être immunisé. Steve Rogers est dépêché sur les lieux afin de retrouver le terroriste et de mettre un terme à ses agissements. Mais lorsqu'il arrive en ville, il remarque l'étrange comportement des habitants qui ne voient pas sa venue d'un bon œil. Et pour cause : ils sont en permanence intimidés par Miguel qui les menace de ne plus leur procurer de vaccin, ce qui les mènerait à leur propre perte...

Réalisateur pour la télévision américaine, Ivan Nagy a notamment été l'auteur d'épisodes de séries telles que Starsky et Hutch, Chips ou encore Police 2000. s'il n'a réalisé aucun épisode de la célèbre série L'Agence tous Risques, l'intrigue de Captain America II: Death Too Soon ressemble pour beaucoup au concept de la série créée par Frank Lupo et Stephen J. Cannell dans les années quatre-vingt et dont le principe était d'envoyer l'équipe de sympathiques mercenaires à la tête de laquelle trônait le colonel John « Hannibal » Smith dans une petite ville afin de défaire ses habitants du joug de diverses sortes de bandits. Le comportement des habitants de Portland vis à vis de Steve Rogers, leur hostilité ainsi que la présence d'une bande de voyous rapproche donc le téléfilm d'Ivan Nagy de Hannibal Smith et de sa bande. Dans cette seconde aventure, le costume de Captain America a été repensé pour coller à celui qu'avaient imaginé ses créateurs, le scénariste Joe Simon et le dessinateur Jack Kirby. Le réalisateur a beau être différent, cette suite ne contraste pas vraiment avec le premier Captain America. Même charme désuet, même lenteur, et scénario sensiblement similaire. Pourtant, Captain America II: Death Too Soon gagne davantage que son prédécesseur à être connu des amateurs de ce super-héros objectivement ringard.

Déjà parce que Ivan Nagy semble parfois (et même très souvent) se désintéresser de tout ce qui se déroule en arrière-plan. Ce qui donne lieu à quelques séquences pittoresques. J'en veux pour preuve la bagarre entre Captain America et un voleur de sac dont les passants en fond d'image semblent se ficher totalement. Ou lorsqu'en plein vol, sur le siège de sa moto transformée en deltaplane, le spectateur avisé constatera qu'une séquence filmée en légère contre-plongée ne suffit pas à lui faire croire que la scène se déroule dans les airs...Pour la seconde fois, on retrouve dans le rôle de Steve ''Captain America'' Rogers, l'acteur Reb Brown ainsi que l'acteur Len Birman dans celui du docteur Simon Mills. Le personnage du docteur Wendy Day est par contre désormais interprété par l'actrice Connie Sellecca en lieu et place de Heather Menzies qui elle participera de son côté aux séries La Croisière s'Amuse et Vegas la même année. Le grand méchant de Captain America II: Death Too Soon est quant à lui incarné par l'immense acteur britannique Christopher Lee, l'un des plus célèbres Draculas au cinéma. Si le sujet est relativement sérieux,il n'est cependant pas rare que l'on soit amusé devant certaines situations comme l'emploi du bouclier en mode frisbee. Divertissant, sans plus...

samedi 15 août 2020

Megalodon de James Thomas (2018) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



L'ancienne vedette du cinéma Michael Madsen a beau trôner tout en haut de l'affiche, il ne se voit offrir à l'occasion de ce Megalodon qu'une part congrue en matière d'interprétation. Longtemps après Thelma et Louise de Ridley Scott, de Reservoir Dogs de Quentin Tarantino ou de Wyap Earp de Lawrence Kasdan, l'acteur a dramatiquement perdu de sa superbe. Désormais, c'est donc à la télévision ou dans des projets sortant directement en vidéo qu'il est le plus courant de le retrouver. Les films de requins-tueurs sont si nombreux qu'il est facile d'imaginer que parmi eux, ceux destinés à connaître une carrière de films cultes ou de chefs-d’œuvre sont rarissimes. Malheureusement, Megalodon de James Thomas n'en fait pas partie et ce, même si le grand et le petit écran nous ont asséné avant et après lui, des productions beaucoup plus indigestes. L'originalité de Megalodon provient davantage du contexte que de la présence même de ce spécimen de requin aux proportions si impressionnantes que la taille de n'importe quelle baleine bleue semble dérisoire (comme en veut pour preuve la séquence lors de laquelle la créature en question ''gobe'' un spécimen de rorqual comme une simple saucisse apéritive!). Tout commence lorsqu'un sous-marin russe est attaqué par un mégalodon ''réveillé'' de son lointain sommeil alors que l'équipage est en train de forer dans les profondeurs de l'océan. Les États-Unis étant au courant de l'affaire, un navire militaire américain est dépêché sur place afin d'enquêter et de ramener à la surface l'équipage coincé au fond de l'océan...

C'est grâce à une capsule sous-marine conçue et pilotée par le commandant Lynch (l'actrice Caroline Harris) que les trois seuls survivants de l'équipage russe seront sauvés. Mais alors qu'ils remontent à la surface, ils sont attaqués par un Megalodon qui avale littéralement la capsule. Le Capitaine Streeper (l'acteur Dominic Pace) ordonne à son équipage que tout soit entreprit afin de sauver ses hommes ainsi que les survivants du sous-marin russe contrairement à l'avis de l'amiral King (Michael Madsen). Tout Megalodon repose donc sur cette tentative de sauvetage et celle consistant à tuer l'immense créature avant qu'elle ne parvienne à rejoindre la terre la plus proche : Haïti ! On ne va pas tourner autour du pot trop longtemps. Le téléfilm de James Thomas est franchement insipide. C'est un peu toujours la même chose avec ce genre de production qui en fait ne repose pas sur grand chose. Le pire n'étant pas l'interprétation d'acteurs majoritairement inconnus chez nous ni le rythme plutôt soutenu, Megalodon s'avère donc relativement distrayant. Il faudra cependant accepter le principe d'effets-spéciaux atrocement laids. Des CGI mis en boite sans une once de talent artistique...

Auteurs du scénario, Koichi Petetsky , James Thomas et Thunder Levin s'y sont donc mis à trois pour écrire un script plutôt généreux. La pluralité des plumes se ressent d'ailleurs tout au long du récit qui mélange la présence hostile de l'immense requin au conflit qui oppose l'équipage américain aux prisonniers russes. Côté dialogues, rien à signaler si ce n'est qu'ils demeurent dans le ton de ce genre de productions apparemment fauchées. Aucune ligne de dialogue profonde à retenir. C'est du basique comme l'on s'attend d'ailleurs à entendre de la part d'acteurs interprétant des rôles de militaires. On notera l'imbuvable message pro-américain qui ouvre pratiquement les hostilités ainsi que l'héroïsme forcené dont font preuve la plupart des soldats. Les fans purs et durs et exclusifs de Sharksploitation risquent d'être sensiblement désarçonnés par ce téléfilm qui au fond, consacre assez peu de son temps à la créature du titre. En effet, comme dans un certain nombre de films du genre relativement fauchés, sa présence à l'écran s'avère plutôt rare. Ce qui, au vu de la piètre qualité des effets-spéciaux numériques n'est pas une tare en soit. Megalodon est donc à réserver aux amateurs de créatures sous-marines belliqueuses. Quant aux amateurs d'hémoglobine, ceux-ci risquent de très rapidement déchanter puisque le téléfilm de James Thomas en est totalement dépourvu...

mercredi 12 août 2020

Shark Alert de James et Jon Kondelik (2016) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Les frères James et Jon Kondelik collaborent depuis 2013, année qui vit débarquer sur les petits écrans la mini série Rest for the Wicked. En 2016, ils réalisent ensemble le téléfilm Shark Alert, s'engouffrant ainsi à leur tour dans la mode des requins-tueurs. Ils y mettent en scène les employés d'une entreprise de technologie réunis le temps d'un week-end lors duquel ils vont s'adonner à diverses activités telles que le paintball ou le canoë. Un prétexte pour que le patron de l'entreprise puisse licencier pendant ce temps là une partie de son personnel resté en ville. Méprisant, tyrannique envers ceux qui ont échappé à la charrette en acceptant de participer aux différentes activités, il est loin d'imaginer la tournure que va prendre le séjour. En effet, dans la région sévissent des requins particulièrement intelligents qui vont les uns après les autres, décimer le groupe. Les quelques survivants ne pourront compter alors que sur leur courage et sur l'aide du shérif du comté et sur celle d'un ancien combattant...

Shark Alert est comme la plupart des entreprises consistant à confronter un ou plusieurs requins à des touristes, un très mauvais téléfilm. Car pourtant supérieur au nullissime Summer Shark Attack que réalisa Misty Talley la même année, l’œuvre de James et Jon Kondelik souffre d'un scénario inexistant, d'une interprétation catastrophique et d'une caractérisation aux abonnés absents. Autant dire qu'en dehors de la réjouissante et forcément très attendue mort du patron de l'entreprise en question, celles, nombreuses, des différents participants aux activités ainsi que celle d'autres personnages dont deux hommes venus pécher le saumon, laisseront les téléspectateurs indifférents. L'un des rares points positifs de Shark Alert demeure l'impressionnant bodycount qui dépasse de loin la majeur partie de ceux que l'on retrouve généralement dans les Slashers. En effet, si le téléfilm de James et Jon Kondelik se révèle à tout point de vue ou presque formidablement pathétique, on ne pourra pas reprocher aux deux frangins d'avoir fait preuve d'avarice en matière d'hémoglobine...

Des victimes par dizaines et autant de cadavres démembrés qui pour une fois, ne le sont pas hors champ de la caméra. Sous l'eau, les requins s'activent avec autant de vigueur qu'un banc de piranhas ou de barracudas. Bras, jambes, têtes et torses baignent dans des eaux troublées par des hectolitres de sang et dans lesquelles pataugent des requins créés en images de synthèse. Et c'est sans doute sur ce dernier point que Shark Alert s'interdit de devenir l'une des références en matière de gore. Car à systématiquement employer les CGI, James et Jon Kondelik proposent au spectateur avide de sang, un spectacle vraiment navrant. On est très loin de ce qu'est capable de proposer le septième art en la matière. Tout sonne faux. Des cadavres, jusqu'aux requins. Des requins dont l'intelligence est telle que l'on ne peut que pouffer de rire devant certaines de leurs actions. Comme celle qui consiste à renforcer un barrage situé sur une rivière, piégeant ainsi les touristes prenant le risque de s'aventurer dans ces eaux infestées. On y apprend notamment que les requins sont capables de prouesses physiques extraordinaires telles que sauter dans les airs pour mieux s'attaquer à leurs proies (un fait qui après recherche, s'avère concret puisque le requin mako semble en être capable). Comme dans tout mauvais (télé)film du genre, Shark Alert propose un lot d'invraisemblances évidemment, vertigineux. C'est donc sans attente particulière qu'il vaut mieux s'attaquer au téléfilm de James et Jon Kondelik que l'on réservera cependant strictement aux fans purs et durs du genre...

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