Artiste-peintre que
certains disent fou et que d'autres admirent et considèrent comme un
génie, le jeune ukrainien Fedor Alexandrovich est parti d'une
hypothèse selon laquelle l'accident survenu à la centrale nucléaire
Lénine de Tchernobyl le 26 avril 1986 n'était pas un accident mais
consécutif à un ordre donné par le gouvernement afin de camoufler
l'échec du système de contrôle mental Duga. Une immense
structure de métal construite à seulement quelques kilomètres de
la centrale. D'un coût faramineux de vingt-cinq milliards de
roubles, l'ineficacité de Duga aurait dû signifier la fin de son
créateur, l'apparatchik (cadre supérieur du gouvernement ou du
parti communiste soviétique) Vassily Chamchine. Moscou aurait alors
envisagé le sacrifice de milliers d'innocents plutôt que celle de ce
seul homme, à l'époque Ministre des télécommunications de l'URSS.
Fedor Alexandrovich
estime l'histoire de la catastrophe remonter jusqu'en 1964, année où
débute l'histoire du mensonge Tchernobyl. L'année durant laquelle
le Duga 1 est construit. Le radar trans-horizons qui permettra à
Vassily Chamchine de gravir les échelons. Douze ans plus tard en
1976, c'est au tour du Duga 2 d'être mis en service. En 1980,
Chamchine obtient le poste de Ministre des télécommunications. En
1984, c'est une nouvelle vague de répression à laquelle l'Ukraine
doit faire face. De' plus, Chamchine réalise à quel point son œuvre
ne fonctionne pas. Le politique doit alors échafauder un plan afin
de passer sous silence ce qui devrait logiquement lui coûter la vie.
C' est en 1986 qu'il
élabore ce dernier. Il devient en mars l'un des Membres du comité
central du Parti Communiste qui dirige le pays. Mais en septembre, la
Commission devait rendre un rapport concernant le radar
trans-horizons Duga, et le fait que ce dernier ne fonctionnait pas
aurait été irrémédiablement établi. Il fallait donc pour
Chamchine empêcher toute intervention sur le site, et c'est ainsi
que selon Fedor Alexandrovich, l'accident de Tchernobyl a été
volontairement provoqué d'un seul coup de téléphone de Moscou.
Cette hypothèse, c'est
celle que développe donc l'artiste-peintre dans cet excellent
documentaire d'un peu plus d'une heure et quart. Le Pic-vert
Russe étant le nom donné au signal radioélectrique émis
par le Duga, et reçu par le monde entier. Un signal émettant un
bruit similaire à celui de l'oiseau du même nom. De nombreux
témoignages, d'historiens, de physiciens nucléaires, de militaires
et de proches de Fedor Alexandrovich mettent en lumière les
investigations de ce dernier. A l'aide d'images inédites, Le
Pic-vert Russe,
malgré les dénégations de certains qui jugent les théories de
Fedor Alexandrovich totalement absurdes, éclaire sous un nouveau
jour le drame de Tchernobyl. Pourtant, malgré la puissance des mots
et l'évocation de certaines images, on ne peut que rester vigilant
et conserver la tête froide.
Il
ne s'agit que d'une hypothèse, souvent crédible, mais rien ne peut
prouver sans le moindre doute que l'accident survenu à la centrale
nucléaire Lénine de Tchernobyl a été réellement et
volontairement provoqué. Le Pic-vert Russe
offre
une nouvelle vision du drame et se révèle un excellent complément
au formidable documentaire signé Thomas Johnson, La
bataille de Tchernobyl.
Réalisé par Chad Gracia, Le Pic-vert Russe
a fait partie de la sélection officielle du Festival de Sundance
l'année dernière...
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