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mercredi 3 août 2016

Le Pic-Vert Russe de Chad Gracia



Artiste-peintre que certains disent fou et que d'autres admirent et considèrent comme un génie, le jeune ukrainien Fedor Alexandrovich est parti d'une hypothèse selon laquelle l'accident survenu à la centrale nucléaire Lénine de Tchernobyl le 26 avril 1986 n'était pas un accident mais consécutif à un ordre donné par le gouvernement afin de camoufler l'échec du système de contrôle mental Duga. Une immense structure de métal construite à seulement quelques kilomètres de la centrale. D'un coût faramineux de vingt-cinq milliards de roubles, l'ineficacité de Duga aurait dû signifier la fin de son créateur, l'apparatchik (cadre supérieur du gouvernement ou du parti communiste soviétique) Vassily Chamchine. Moscou aurait alors envisagé le sacrifice de milliers d'innocents plutôt que celle de ce seul homme, à l'époque Ministre des télécommunications de l'URSS.

Fedor Alexandrovich estime l'histoire de la catastrophe remonter jusqu'en 1964, année où débute l'histoire du mensonge Tchernobyl. L'année durant laquelle le Duga 1 est construit. Le radar trans-horizons qui permettra à Vassily Chamchine de gravir les échelons. Douze ans plus tard en 1976, c'est au tour du Duga 2 d'être mis en service. En 1980, Chamchine obtient le poste de Ministre des télécommunications. En 1984, c'est une nouvelle vague de répression à laquelle l'Ukraine doit faire face. De' plus, Chamchine réalise à quel point son œuvre ne fonctionne pas. Le politique doit alors échafauder un plan afin de passer sous silence ce qui devrait logiquement lui coûter la vie.

C' est en 1986 qu'il élabore ce dernier. Il devient en mars l'un des Membres du comité central du Parti Communiste qui dirige le pays. Mais en septembre, la Commission devait rendre un rapport concernant le radar trans-horizons Duga, et le fait que ce dernier ne fonctionnait pas aurait été irrémédiablement établi. Il fallait donc pour Chamchine empêcher toute intervention sur le site, et c'est ainsi que selon Fedor Alexandrovich, l'accident de Tchernobyl a été volontairement provoqué d'un seul coup de téléphone de Moscou.

Cette hypothèse, c'est celle que développe donc l'artiste-peintre dans cet excellent documentaire d'un peu plus d'une heure et quart. Le Pic-vert Russe étant le nom donné au signal radioélectrique émis par le Duga, et reçu par le monde entier. Un signal émettant un bruit similaire à celui de l'oiseau du même nom. De nombreux témoignages, d'historiens, de physiciens nucléaires, de militaires et de proches de Fedor Alexandrovich mettent en lumière les investigations de ce dernier. A l'aide d'images inédites, Le Pic-vert Russe, malgré les dénégations de certains qui jugent les théories de Fedor Alexandrovich totalement absurdes, éclaire sous un nouveau jour le drame de Tchernobyl. Pourtant, malgré la puissance des mots et l'évocation de certaines images, on ne peut que rester vigilant et conserver la tête froide.

Il ne s'agit que d'une hypothèse, souvent crédible, mais rien ne peut prouver sans le moindre doute que l'accident survenu à la centrale nucléaire Lénine de Tchernobyl a été réellement et volontairement provoqué. Le Pic-vert Russe offre une nouvelle vision du drame et se révèle un excellent complément au formidable documentaire signé Thomas Johnson, La bataille de Tchernobyl. Réalisé par Chad Gracia, Le Pic-vert Russe a fait partie de la sélection officielle du Festival de Sundance l'année dernière...

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