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mardi 10 octobre 2017

Time After Time de Kevin Williamson (2017) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Voici une série qui avait tous les atouts en main. Créée par Kevin Williamson, le scénariste de plusieurs volets de la saga Scream, ou des longs-métrages Souviens-toi... l'été dernier et The Faculty. Interprétée par Freddie Stroma (plusieurs épisodes de la franchise Harry Potter ainsi que Extraterrestrial), Joshua Bowman, et Génesis Rodríguez pour ne citer que les trois principaux interprètes. Mais ce sur quoi Time After Time pouvait compter le plus, c'était un scénario en béton inspiré de l'excellent film C’était Demain, mais aussi du célèbre roman The Time Machine, plus connu chez nous sous le titre La Machine à Explorer le Temps de l'écrivain britannique Herbert George Wells. Plus proche de l'adaptation cinématographique que de la version littéraire du fait de la présence du célèbre tueur en série Jack L'éventreur dans l'aventure, Time After Timemet donc en scène l'écrivain H.G.Wells qui, alors qu'il n'a pas encore écrit les romans qui l'ont rendu célèbre présente à ses amis une machine révolutionnaire permettant de voyager dans le temps. Parmi eux, le Docteur John Stevenson, chirurgien très réputé qui cache un double visage.
C'est lors de cette soirée, et alors que la police fouille toutes les demeures du quartier à la recherche du célèbre éventreur que John Stevenson profite de la machine à voyager dans le temps pour prendre la fuite. Car le tueur, c'est lui. La police d'ailleurs le découvre aussitôt en retrouvant dans la sacoche qu'il a abandonnée derrière lui, un couteau maculé du sang de sa dernière victime. Sans même réfléchir H.G.Wells s'empresse de prendre le même chemin et part traquer celui qu'il considérait jusque là comme son ami. Projeté en 2017, H.G.Wells échoue dans un musée aux États-Unis où sa machine a été exposée et dont la responsabilité a été confiée à Jane Walker, la conservatrice. Propriété de Vanessa Anders, épouse du futur sénateur Griffin Monroe, la venue de Stevenson et de Wells ne semble pas étonner certaines personnes très intéressées par la machine et par les deux hommes. Plongé dans un univers où la violence est galopante, Wells se fait une amie en la personne de Jane Walkers qui l'aidera dans ses aventures à retrouver et à renvoyer l'éventreur dans son passé...

La particularité de Time After Time, et qui crée un conflit avec l'aspect passionnant du voyage dans le temps, c'est le choix des scénaristes d'avoir opté pour inclure dans le récit les mésaventures d'un médecin fou travaillant sur un sérum permettant à l'homme de guérir de nombreuses maladies demeurée incurables jusque là et surtout, d'en faire un individu insensible à la moindre douleur et ayant une force prodigieuse. Des expériences menées sur des hommes et des femmes mais dont les conséquences vont être terribles. C'est ainsi qu'au beau milieu de l'intrigue tournant autour du roman The Time Machine, voici que les personnages se retrouvent sur une île et aux prises avec un médecin aussi inquiétant que ceux de L'Île du Docteur Moreau, autre fameux roman de H.G.Wells. Et c'est là que tout se corse. Si l'idée se révèle intrigante, le résultat est loin d'être satisfaisant. Après quelques épisodes passionnants, la série vire à trois-cent soixante degrés et propose une thématique déjà largement abordée par la série X-Files dans les années quatre-vingt dix avec le sujet des super-soldats. Des individus génétiquement modifiés capables de prouesses physiques remarquables. Bien que plagiant la célèbre série de science-fiction, on accepte d'abord le principe. Jusqu'à ce qu'intervienne l'hypothèse selon laquelle le Docteur Stevenson (et donc Jack l’Éventreur) serait doté de facultés génétiques particulières.

En mêlant d'un peu trop près les deux sujets, l'auteur de la série finit par produire une œuvre bâtarde accumulant les bourdes scénaristiques et les incohérences. Grouillant d'ellipses permettant à ses personnages (bons ou mauvais) de se sortir de situations normalement inextricables, la série Time After Time finit par devenir lourde, pesante, répétitive et surtout improbable (si tant est que l'on accepte d'entrée de jeu, la possibilité du voyage dans le temps). Pourtant magistralement interprétée, c'est au niveau des trop nombreux twists que son auteur tue tout intérêt pour son œuvre. C'est d'autant plus dommage que la série réserve d'excellents moments : le passage du trio de personnages principaux en 1918, où même cette boucle temporelle intervenant lors du dernier épisode mais qui malheureusement, n'efface pas la déception de quatre ou cinq épisodes le précédant dont le contenu laisse un goût amer. Bref, Time After Time, c'est, de bons acteurs et une intrigue au départ, passionnante. Mais Time After Time, c'est malheureusement également de trop nombreux retournements de situation. Forts improbables et gâchés par leur répétitivité. Mais cela n'est rien en comparaison de l'absurdité scénaristique qui nous est offerte en toute fin de saison, laissant ainsi entrevoir pourquoi pas une suite dont on aura tantôt mieux fait de se méfier au vue de la première. Quitte à s'offrir une vraie bonne série consacrée au voyage dans le temps, autant suivre les aventures de Jake Epping, héros de l'excellente adaptation du roman de Stephen King, 22.11.63...

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