Netflix
encore et toujours. Comme un membre de la famille que l'on retrouve
au petit déjeuner et que l'on quitte le soir avant d'aller se
coucher. Black Mirror
et Dark, c'est
un peu la même histoire dans un contexte différent. On commence par
tendre l'oreille avec une pointe de scepticisme. Pourquoi notre
mensuel préféré ne s'en est-il pas fait l'écho ? Pour une
raison simple : c'est de la mauvaise came, offerte pour pas
chère à des téléspectateurs « bon public ».
Sauf que... en fait, heu, ben pas vraiment !
« Your
smartphone is your friend... »
Face
à cet ahurissant spectacle, Black Mirror
paraîtra comme un bien curieux bain de jouvence à ceux qui ne se
sont pas encore abandonné à la pratique du smartphone, nouvel objet
de mode, à sensation, poussant toujours à davantage
d'individualisme. Ton Smartphone, si jusqu'ici a été ton ami,
dis-toi qu'un jour il se retournera contre toi. C'est un peu le
message que véhicule la série créée par le journaliste et
scénariste britannique Charlie Brooker et diffusée pour la première
fois sur la chaîne anglaise Channel 4.
L'une
des caractéristique de cette excellente série est de proposer des
épisodes dont les récits demeurent indépendants les uns des autres
tout en se contentant d'observer les méfaits de la technologie.
C'est ainsi qu'en s'inscrivant dans un univers dystopique, Black
Mirror propose
aux téléspectateurs d'assister aux conséquences néfastes que
pourraient avoir les objets qu'ils ont déjà l'habitude d'avoir
entre les mains. La série se projette bien sûr parfois beaucoup
plus loin, supposant un monde ayant définitivement versé dans
l'individualisme radical, l'absence d'émotions, une Terre plongée
en plein cadre post-apocalyptique dans lequel les machines ont pris
le contrôle de la planète comme c'est le cas avec l'un des épisodes
de la quatrième saison, Metalhead....
Le
format court et irrégulier (allant de 40 minutes et jusqu'au format
long en de rares occasions) est idéal et permet de prendre
connaissance de récits qui ne souffrent d'aucune faiblesse en terme
de rythme. Chacun y trouvera de quoi contenter sa curiosité,
d'autant plus que les messages délivrés se révèlent souvent fort
intelligents et relativement crédibles. Une des autres
particularités de Black Mirror demeure
dans le fait que chaque épisode se termine de manière plutôt
tragique, les auteurs n'apportant finalement pas de solution
réconfortante aux drames qui se nouent parmi les personnages qu'ils
ont eux-même créé. Celui qui n'a jamais vu la série de Charlie
Brooker regardera très certainement son téléphone portable sous un
nouveau jour. Du moins pour un certain temps, car inévitablement, ce
coûteux joujou lui fera suffisamment les yeux doux pour que son
propriétaire s'y replonge en oubliant qu'un jour il se retournera
peut-être contre lui...
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