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vendredi 4 mai 2018

The Rain de Jannik Tai Mosholt, Esben Toft Jacobsen et Christian Potalivo (2018) - ★★★★★★★★☆☆



The Rain est la toute nouvelle série estampillée série originale Netflix ». Un terme qui parfois peut effrayer, surtout lorsque le téléspectateur est confronté à des exemples tels que le désastreux Perdus dans l'Espace, mais réserve également d'excellentes surprises avec l'excellente série allemande Dark. Avec The Rain, nous sommes en terrain conquis. C'en est même presque navrant, surtout au regard d'un premier épisode franchement désolant. Vide de tout intérêt, et enfermant ses jeunes héros dans un bunker particulièrement bien aménagé tandis que dehors la pluie tue tous ceux qui entrent à son contact. Enfin, pas tout à fait puisque les victimes sont tout d'abord en proie à des symptômes qui rappellent ces dizaines de longs-métrages mettant en scène des « infectés », ces ersatz de zombies dont les origines cinématographiques remontent aux années soixante-dix avec The Crazies de George Romero en 1973 et Rage de David Cronenberg en 1976, avant qu'ils ne deviennent dans les années 2000, le sujet de railleries tant leur gesticulations et leur étonnante résistance physique sont parfois proprement grotesques.
Alors, The Rain ne serait-il qu'un descendant danois de la série américaine The Walking Dead ? Oui, en non. Tout d'abord, rassurons tous ceux qui abhorrent le thème des infectés car ceux-ci n'apparaissent que de manière ponctuelle et à de très rares occasions. Le propos est donc à chercher ailleurs, auprès de Simone et Rasmus, une adolescente et son frère qui après être demeurés tous seuls six ans dans un bunker, sortent à la lumière du jour pour constater que le monde n'est plus qu'une ruine et que les dangers y sont nombreux. Là, il y font la connaissance de Martin, Beatrice, Jean, Lea et Patrick. Un groupe d'adolescents qui comme eux cherchent à survivre dans un monde hostile où le virus transporté par les eaux de pluie n'est pas le seul danger.

Comme le précise plus haut, le premier épisode de The Rain laisse craindre le pire. L'écriture y est minimaliste et il ne s'y passe pas grand chose. Pour une première incartade dans l'univers de cette série créée par Jannik Tai Mosholt, Esben Toft Jacobsen et Christian Potalivo, le résultat ne laisse présager rien de bon. Pourtant, dès le second épisode intitulé Ne vous Séparez pas, la sortie des deux adolescents hors des murs du bunker est un véritable souffle d'air pour eux, et pour le spectateur également. La série prend ainsi une ampleur que le premier épisode ne laissait à aucun moment présager. Formant un club des sept qui mettra quelques temps à véritablement se souder, les personnages centraux de ce récit post-apocalyptique bénéficient d'une caractérisation remarquable. Sur le principe du flash-back, on en apprend effectivement un peu plus sur chacun, ce qui permet au spectateur de s'identifier à l'un ou l'autre alors que l'obsession pour le « jeunisme » semblait jusque là avoir pris le dessus sur tout le reste.

The Rain parvient sans mal à se démarquer de la concurrence alors qu'il foule à son tour le même terrain de jeu que la concurrence outre-atlantique. Alba August, Lucas Lynggaard Tønnesen, Mikkel Følsgaard et le reste de la bande sont convaincants et leur personnage respectif remarquablement étudié. Tout comme dans The Walking Dead, ils sont confrontés à des individus profitant du chaos pour faire régner la terreur, mais à la différence que ceux-ci demeurent encore énigmatiques. On ne sait en effet qui sont ces « étrangers » qui parlent dans un anglais approximatif, quelle est la part de responsabilité du père de Simone et Rasmus dans la catastrophe qui a décimé la majeure partie des humains vivant sur Terre, et quelle forme d'organisation est « Apollon ».

Au fil des épisodes, la série devient de plus en plus addictive. Au point que les huit épisodes qui forment cette première saison et dont la durée respective ne dépasse pas les quarante minutes se révèle horriblement courte pour qui se laisse happer et enchaîne les épisodes sans discontinuer. On s'attache très fortement aux personnages et les événements auxquels ils sont confrontés créent un climat de tension palpable. Passé un premier épisode catastrophique, The Rain devient alors l'une des séries post-apocalyptique les plus intéressante, très largement au niveau de sa principale concurrente américaine et qui de plus, se révèle quelque peu dépaysante de par son origine danoise. Les téléspectateurs noteront de plus l'excellent travail effectué sur les décors d'une Copenhague désolée et réinvestie par la nature. A découvrir de toute urgence

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