Pas d'entrée théâtrale
pour les deux inspecteurs de police de San Francisco. Dès l'épisode
pilote intitulé simplement Les Rues de San Francisco
d'une durée approximative d'une heure et trente cinq
minutes, le téléspectateur est plongé dans une intrigue
emberlificotée mettant en scène le lieutenant Mike Stone (incarné
par l'acteur Karl Malden), vieux routard de la police respecté par
ses collègues, et par le plus jeune inspecteur Steve Keller
(interprété par Michael Douglas, lequel sera remplacé quatre ans
plus tard par l'acteur Richard Hatch qui ne reprendra pas le rôle
mais interprétera celui de l'inspecteur Dan Robbins). Créée par
Edward Hume, la série propose des enquêtes policières menées par
deux flics aux caractères parfois diamétralement opposés mais qui,
au fond, se complètent parfaitement. Vu le nombre des années
passées dans le métier, Mike Stone se révèle posé, tandis que
Keller, lui, paraît beaucoup plus fougueux. Sans son partenaire, ce
dernier se passerait sans doute de mandats pour investir la demeure
des suspects. C'est en tout cas l'impression que donne ce jeune homme
que cette toute première enquête emmène lui et son collègue sur
une piste apparemment juteuse depuis la découverte du cadavre d'une
jeune chanteuse. Une carte de visite au nom de David J. Farr est en
effet découverte autour du coup de la victime. Cet avocat, bien
habillé, et propriétaire d'une Jaguar incarne très rapidement le
suspect idéal. Si Mike Stone demeure tempéré, Steve Keller, lui,
se montre par contre très pressant.
Le personnage de David
J. Farr est incarné à l'écran par l'acteur américain Robert
Wagner, lequel a joué dans bon nombre de longs-métrages et de
séries télé mais dont le fait d'arme le plus célèbre demeure
bien entendu sa participation à la série Pour l'Amour du
Risque
aux côtés de Stéfanie Powers dans le rôle du richissime homme
d'affaire Jonathan Hart.
L'intrigue
de l'épisode Les Rues de San Francisco
de la série éponyme est parfaitement construite, avec cette forte
impression que l'étau se resserre autour du personnage de l'avocat.
Et puisque tout semble l'accuser, forcément, on suppose qu'il est
innocent, victime des apparences. Tout laisse croire en sa
participation au meurtre de la jeune femme. Surtout lorsque
l'intrigue revient sur la curieuse relation qu'on vécu durant un
temps la victime et l'avocat. La jalousie aurait-elle poussé David
J. Farr a tué la chanteuse. Ou bien faut-il plutôt aller chercher
du côté de cet étrange homme moustachu que tout le monde semble
avoir vu mais qui reste désespérément introuvable ? La clé
de l'intrigue se trouve bien entendu à la fin de ces quatre-vingt
dix minutes passionnantes. Un téléfilm policier qui va même
jusqu'à prendre des allures de film d'épouvante lors d'un final
plutôt sinistre révélant enfin l'identité du tueur.
L'un
des atouts majeurs des Rues de San Francisco
demeure dans la présence de ses deux principaux interprètes. Car
Karl Malden et Michael n'étaient déjà pas des inconnus, et leur
statut de vedettes du cinéma devait sans doute participer à une
partie de l'engouement du public. D'autres les rejoignirent
d'ailleurs pour de courtes durées puisque outre Robert Wagner (et
Tom Bosley de la cultissime série Happy Days)
dans l'épisode pilote, les acteurs Paul Michael Glaser et David Soul
(les deux héros de la célèbre série policière
Starsky et Hutch),
Larry Hagman (le J.R de Dallas),
ou encore Tom Selleck (Magnum)
firent partie du casting. Eux et beaucoup d'autres interprètes du
petit et du grand écrans. La série s'inspire des personnages créés
par la romancière américaine Carolyn Weston et sa première
diffusion date du 16 septembre 1972 sur le réseau ABC. En France, il
aura fallut attendre deux années supplémentaires pour découvrir le
plus célèbre duo de flics de San Francisco...
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