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lundi 10 septembre 2018

Le Boeuf Clandestin de Gérard Jourd'hui (2013) - ★★★★★☆☆☆☆☆




Il y a des noms qui nous parlent indéniablement. Qui nous ramènent au temps où les comédies assénaient gags sur gags, comme des tirs de mitraillettes ininterrompus. Marie-Anne Chazel et Christian forment un couple à la vie comme à l'écran qui n'a jamais cessé de rester fidèle à lui-même. Alors, lorsqu'est évoquée l'existence d'un téléfilm les mettant tous les deux en scène, on se voit replonger dans les merveilleuses années soixante-dix, ainsi que durant la décennie suivante. Durant cette période florissante qui vit naître et perdurer la fameuse troupe du Splendid. On se prend à rêver de retrouver ces mêmes gags dont l'efficacité n'est jamais retombée même trente ans plus tard. Bien sûr, pas de Thierry Lhermitte, de Josiane Balasko, de Martin Lamotte, ou de tout autre membre du Splendid autre que Marie-Anne Chazel et Christian Clavier, mais tout de même Bruno Putzulu, Didier Bezace, ou encore plus étonnant, Philippe Chevalier. Pas vraiment la même branche humoristique, mais qui sait...
L'histoire ensuite. Celle de l'ambitieux Monsieur Berthaud qui, afin d'obtenir une promotion, fait croire à tout son entourage qu'il est végétarien. Sans doute pour mieux coller aux valeurs de M. Ephraïm, lequel se trouve être directeur de la banque qui emploie justement Berthaud. Un récit qui débute plutôt bien, surtout lorsque la fille même du banquier, Roberte, découvre un jour son père assis à la table d'un restaurant, un bifteck dans l'assiette. La fierté de la fille pour son père en prend alors un coup...

Déjà adapté en 1969 par Jacques Pierre puis en 1993 par Lazare Iglesis, ce fut au tour de Gérard Jourd'hui d'offrir sa version du roman éponyme signé en 1939 par l'écrivain français Marcel Aymé, Le Bœuf Clandestin. C'est malheureusement à une mauvaise surprise que devront s'attendre les spectateurs qui se retrouveront devant une comédie péjorativement légère. Pas de gags à se rouler parterre, pliés en quatre, mais une interprétation sans doute à la hauteur de celle que l'on pouvait attendre à l'époque où fut écrit le roman original. Les interprètes ont beau faire ce qu'on leur demande, et cela avec un certain talent, la sauce ne prend pas vraiment. De l'idée originale, il ne reste pas grand chose puisque Gérard Jourd'hui, avec tout le respect qui est dû à l’œuvre de Marcel Aymé, étend le scénario vers des horizons lointains, offrant par exemple à l'actrice Marie-Ange Casta (sœur cadette de Laeticia Casta) le rôle d'une ancienne prostituée (du moins l'imagine-t-on) reconvertie en actrice à l'ambition démesurée, à Didier Besace, celui d'un Général libidineux, ou à Bruno Putzulu, le rôle du Docteur (et créateur de remèdes) Delatre.

Gérard Jourd'hui s'attarde sur le contexte de l'époque en décalant l'intrigue de quelques années afin de plonger ses interprètes au moment très précis où le Front Populaire remportait la majorité lors du deuxième tour des législatives du 3 mai 1936. Se dispersant un peu trop facilement, Le Bœuf Clandestin éparpille ses bonnes idées, les noie dans un méli-mélo de sous intrigues qui finissent par nous épuiser. La reconstitution demeure quant à elle assez fidèle à l'époque mais le martèlement quasiment incessant provoqué par le passage en boucle sur un petit poste TSF du Plus Beau Tango du Monde interprété par Tino Rossi finit d'achever le spectateur. Irritant !

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