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mercredi 3 octobre 2018

Jacqueline Sauvage : C'était lui ou moi d'Yves Rénier (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



Muriel Robin, c'est qui ? L'humoriste qui nous offrit quelques moments d'anthologie sur scène (La Robe), l'interprète d'une quinzaine de longs-métrages au cinéma parmi lesquels Les Couloirs du temps : Les Visiteurs 2 pour lequel elle continue de recevoir des critiques mitigées injustifiées même si passer après Valérie Lemercier était forcément une gageure pratiquement insurmontable. Muriel Robin est également une comédienne de théâtre, ainsi que l'interprète d'une grosse douzaine de téléfilms, dont le très réussi Marie Besnard, l'empoisonneuse de Christian Faure dans lequel elle incarnait déjà le rôle-titre, et puis Jacqueline Sauvage : C'était lui ou moi de l'acteur, scénariste et réalisateur Yves Rénier, diffusé il y a quelques jours seulement. Une excellente surprise. Tout d'abord parce que le casting impeccable profite à un récit terriblement glaçant adapté d'un fait-divers authentique, mais avant tout parce que Muriel Robin y est brillante. Se fondant dans ce personnage de femme battue qui, à bout, tue l'homme avec lequel elle est mariée depuis presque un demi siècle, l'humoriste se fond littéralement dans la peau de Jacqueline Sauvage.

Si l'on ne devait faire qu'un reproche au téléfilm d'Yves Rénier, c'est la manière qu'a le cinéaste d'aborder le sujet en optant le point de vue victimaire de Jacqueline Sauvage sans vraiment laisser de place au doute. Car le procès auquel l'on assiste doit répondre à une question : La mort de Norbert Marot est-elle due à un cas de légitime défense ? Le récit laisse supposer que oui. Du moins le spectateur est-il pris en otage et contraint de résoudre ainsi par lui-même cette interrogation, même si la justice en décidera autrement.
Jacqueline Sauvage : C'était lui ou moi invoque également le comportement de cette même justice qui dans cette affaire, et de manière générale, ne laisse aucune place aux sentiments alors même que les deux avocates de l'accusée (les actrices Armelie Deutsch et Alix Poisson) jouent elle-même cette carte afin d'épargner à leur cliente la lourde peine qui l'a déjà condamnée à dix ans de prison en première instance.

Bien que Jacqueline Sauvage : C'était lui ou moi soit constitué de deux épisodes d'une heure chacun environ, on pourra même pousser le reproche jusqu'à évoquer la trop grande simplicité des thèmes évoqués. Car autour de cette sordide histoire de famille, Yves Rénier disperse ses différents éléments entre le quotidien de Jacqueline Sauvage (à travers de nombreux flash-back) et le procès, en oubliant un point fondamental qui est l'enquête policière elle-même. D'aucun constatera qu'une partie de celle-ci sera évoquée dans l'enceinte du tribunal, le téléfilm d'Yves Rénier méritait sans doute quelques dizaines de minutes supplémentaires pour approfondir certains points.
Mais ne boudons pas notre plaisir car en dehors de ces quelques considérations, Jacqueline Sauvage : C'était lui ou moi est une franche réussite, admirablement incarné par Muriel Robin et ceux qui tiennent lieu de famille à son personnage (Agnès Guignard, Clément Manuel, Samantha Rénier (la propre fille d'Yves Rénier avec lequel elle joua le personnage de Marie, dans la célèbre série policière française, Commissaire Moulin), par la jeune Anissa Allali qui campe le rôle de la co-détenue Nicky Zuliani, mais aussi et surtout l'acteur Olivier Marchal qui endosse le rôle difficile de Norbert Marot. Impressionnant ! A découvrir pour ceux auraient manqué sa diffusion...

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