Muriel Robin, c'est qui ?
L'humoriste qui nous offrit quelques moments d'anthologie sur scène
(La Robe), l'interprète
d'une quinzaine de longs-métrages au cinéma parmi lesquels Les
Couloirs du temps : Les Visiteurs 2
pour lequel elle continue de recevoir des critiques mitigées
injustifiées même si passer après Valérie Lemercier était
forcément une gageure pratiquement insurmontable. Muriel Robin est
également une comédienne de théâtre, ainsi que l'interprète
d'une grosse douzaine de téléfilms, dont le très réussi Marie
Besnard, l'empoisonneuse
de Christian Faure dans lequel elle incarnait déjà le rôle-titre,
et puis Jacqueline Sauvage : C'était lui ou moi
de l'acteur, scénariste et réalisateur Yves Rénier, diffusé il y
a quelques jours seulement. Une excellente surprise. Tout d'abord
parce que le casting impeccable profite à un récit terriblement
glaçant adapté d'un fait-divers authentique, mais avant tout parce
que Muriel Robin y est brillante. Se fondant dans ce personnage de
femme battue qui, à bout, tue l'homme avec lequel elle est mariée
depuis presque un demi siècle, l'humoriste se fond littéralement
dans la peau de Jacqueline Sauvage.
Si
l'on ne devait faire qu'un reproche au téléfilm d'Yves Rénier,
c'est la manière qu'a le cinéaste d'aborder le sujet en optant le
point de vue victimaire de Jacqueline Sauvage sans vraiment laisser
de place au doute. Car le procès auquel l'on assiste doit répondre
à une question : La mort de Norbert Marot est-elle due à un
cas de légitime défense ? Le récit laisse supposer que oui.
Du moins le spectateur est-il pris en otage et contraint de résoudre
ainsi par lui-même cette interrogation, même si la justice en
décidera autrement.
Jacqueline Sauvage
: C'était lui ou moi invoque
également le comportement de cette même justice qui dans cette
affaire, et de manière générale, ne laisse aucune place aux
sentiments alors même que les deux avocates de l'accusée (les
actrices Armelie Deutsch et Alix Poisson) jouent elle-même cette
carte afin d'épargner à leur cliente la lourde peine qui l'a
déjà condamnée à dix ans de prison en première instance.
Bien
que Jacqueline Sauvage : C'était lui ou moi
soit constitué de deux épisodes d'une heure chacun environ, on
pourra même pousser le reproche jusqu'à évoquer la trop grande
simplicité des thèmes évoqués. Car autour de cette sordide
histoire de famille, Yves Rénier disperse ses différents éléments
entre le quotidien de Jacqueline Sauvage (à travers de nombreux
flash-back) et le procès, en oubliant un point fondamental qui est
l'enquête policière elle-même. D'aucun constatera qu'une partie de
celle-ci sera évoquée dans l'enceinte du tribunal, le téléfilm
d'Yves Rénier méritait sans doute quelques dizaines de minutes
supplémentaires pour approfondir certains points.
Mais
ne boudons pas notre plaisir car en dehors de ces quelques
considérations, Jacqueline Sauvage : C'était
lui ou moi est
une franche réussite, admirablement incarné par Muriel Robin et
ceux qui tiennent lieu de famille à son personnage (Agnès Guignard,
Clément Manuel, Samantha Rénier (la propre fille d'Yves Rénier
avec lequel elle joua le personnage de Marie, dans la célèbre série
policière française, Commissaire Moulin),
par la jeune Anissa Allali qui campe le rôle de la co-détenue Nicky
Zuliani, mais aussi et surtout l'acteur Olivier Marchal qui endosse
le rôle difficile de Norbert Marot. Impressionnant ! A
découvrir pour ceux auraient manqué sa diffusion...
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