En 2008 sortait sur les
écrans de cinéma Taken
du réalisateur français Pierre Morel. Un film d'action très
efficace incarné par Liam Neeson dans le rôle d'un ancien agent des
services secrets dont la fille était enlevée lors d'un voyage en
France par un réseau de proxénétisme albanais. Doté de facultés
physiques très particulières acquises tout au long de sa carrière,
Bryan Mills remonta peu à peu le dit réseau jusqu'à un certain
Patrice Saint-Clair (l'acteur Gérard Watkins), l'organisateur d'une
vente de jeune filles d'origines étrangères, finissant ainsi par
sauver la sienne avant qu'elle ne disparaisse à tout jamais dans la
nature. Taken
bénéficia de nombreuses séquences d'action dont quelques
courses-poursuites énergiques et surtout, d'excellentes scènes de
combats parfaitement orchestrées. En 2012 et 2015, Olivier Megaton
prendra la place de Pierre Morel pour deux suites qui n'auront
malheureusement pas autant d'intérêt que l’œuvre originale. Si
le second reste encore regardable, le troisième est une véritable
torture à tous points de vue. Son montage ultra-cut demeurant sans
doute le point le plus négatif du projet. Pauvre Liam Neeson qui
allait dès lors s'enfermer définitivement dans un genre si bien
encombré que l'on y trouve à boire, à manger mais également à...
vomir...
Tout
le monde ne le sait peut-être pas, mais entre les volets deux et
trois de la franchise Taken
fut produit un téléfilm américain qui n'est autre que le remake du
premier long-métrage de cette saga dont l'essentiel s'avère donc
dispensable. Exit Liam Neeson et la famille de Bryan Mills. Le
personnage que l'acteur britannique incarnait cinq ans auparavant est
désormais remplacé par Stéphanie Parker, un lieutenant de police
de la ville de New York qui au téléphone est le témoin de
l'enlèvement de sa fille Sophie (Naomi Battrick) alors que celle-ci
est en vacances à Moscou en compagnie de sa meilleure amie.
Stéphanie (ici interprétée par Julie Benz) n'a alors que
quarante-huit heures (contre quatre-vingt seize dans Taken
premier du nom) pour remonter la piste de ceux qui ont enlevé sa
fille et l'arracher aux griffes de ses kidnappeurs spécialisés dans
la traite des blanches. Épaulée par Nadia (Amy Bailey), Stéphanie
se rend tout d'abord dans un commissariat dont le plus haut des
fonctionnaires se montre quelque peu laxiste en la matière. La mère
de famille comprend très vite qu'elle va devoir se débrouiller par
elle-même si elle veut pouvoir revoir Sophie...
Si
le concept n'est évidemment pas tout neuf lorsque est diffusé chez
nous (en avril 2014) Taken : À la recherche de
Sophie Parker,
on peut se surprendre à vouloir découvrir ce que peut offrir cette
version féminine du film d'action sorti cinq ans auparavant. Si l'on
peut se demander comment l'actrice Julie Benz va pouvoir rivaliser
avec les prouesses physiques de Liam Neeson dans Taken,
la réponse ne se fait pas longtemps attendre : la
quinquagénaire ne se donne pas la peine de sortir tout un éventail
de prises empruntées à de quelconques arts martiaux mais préfère
faire parler la poudre. Et encore, ça n'est pas parce que l'un de
ses collègues lui fait parvenir des États-Unis une mallette
renfermant un flingue et des munitions que la flic new-yorkaise en
fera forcément usage. Du haut de son statut de téléfilm, Taken
: À la recherche de Sophie Parker est
malheureusement trop timide, trop poli, trop décent. N'excédant pas
les quatre-vingt deux minutes, la chose ressemble moins à un
téléfilm d'action qu'à un policier pas franchement original et au
scénario encore plus mince que celui qu'écrivirent Luc Besson et
Robert Mark Kamen pour le Taken d'origine.
Les second et troisième volets sortis sur grand écran se révèlent
tellement pitoyables au regard de ce téléfilm réalisé par Don
Michael Paul que ce dernier semblera finalement plutôt honorable à
regarder. Mais pour ceux qui apprécient tout particulièrement les
scènes d'action et de combats au corps à corps, Taken
: À la recherche de Sophie Parker
fera figure d'enfant pauvre de la franchise...
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