Vedettes du téléfilm
Brotherhood of Justice
de Charles Braverman, Keanu Reeves, Kiefer Sutherland et Lori
Loughlin ont ceci en commun qu'ils débutèrent approximativement
leur carrière respective à peu près à la même période. Seul le
second, fils de l'illustre Donald Sutherland, passera directement par
la case cinéma en jouant aux côtés de son père dans Max
Dugan Returns
en 1983. Enchaînant ainsi les rôles au cinéma en apparaissant dans
d'excellentes productions dès les années quatre-vingt avec Stand
by Me
de Rob Reiner en 1986, The Lost Boys
de Joel Schumacher en 1987 ou Young Guns
de Christopher Cain l'année suivante. Avant de devenir l'une des
plus grandes stars du cinéma américain actuel, Keanu Reeves incarna
bon nombre de rôles sur le petit écran, entre séries télévisées
et téléfilms. Devenu depuis l'une des icônes du cinéma d'action
notamment à travers le rôle éponyme de l'excellente franchise John
Wick,
il incarne ici le premier rôle de Derek, l'un des nombreux étudiants
d'une université qui depuis quelques temps connaît des dégradations
et des problèmes de trafic de drogue. Après que le proviseur Bob
Grootemat (Joe Spano) ait très clairement fait comprendre à ses
élèves qu'il n'était pas question de faire appel aux autorités
compétentes afin de maintenir l'ordre dans son établissement, une
''milice'' est formée autour du jeune et brillant étudiant. Un
groupe de plusieurs camarades ont effectivement décidé de s'occuper
eux-mêmes du maintien de l'ordre dans leur établissement. Après
avoir dressé une liste d'individus qu'ils estiment devoir punir,
Derek et ses amis vont se lancer dans diverses expéditions
punitives. Au grand dam du shérif de la ville et de Christie, sa
petite amie qu'il fréquente maintenant depuis deux ans... Une jolie
étudiante qui ne partage absolument pas le point de vue de Derek et
de ses amis et qui à l'écran est donc interprétée par Lori
Loughlin qui de son côté démarra à la télévision avant
d'apparaître dans le troisième long-métrage de la franchise
Amityville
dans lequel elle incarne la fille du personnage central interprété
par l'acteur Tony Roberts. Mais l'actrice deviendra surtout célèbre
dès l'année 1988 pour son rôle de Rebecca Donaldson dans la série
La fête à la maison.
Quant
à Kiefer Sutherland, il joue dans le cas de Brotherhood
of Justice
lui même le rôle d'un étudiant qui pour se payer ses études
travaille le soir comme serveur dans un restaurant. Brotherhood
of Justice
s'inscrit dans un courant populaire des années quatre-vingt de type
''Campus Films''
dont l'énoncé cache mal ses origines : le concept repose sur
le développement de jeunes protagonistes dans un milieu
universitaire. Tous les codes ou presque sont d'ailleurs définis
dans le téléfilm de Charles Braverman. De l'étudiant contraint de
payer ses études à celui qui roule en décapotable et dont la
fortune des parents ne nécessite pas d'avoir un boulot. Bien
entendu, ce dernier fait partie de l'équipe de football américain
de l'université et l'on peut distinguer au loin les pom-pom girls
s'entraîner pour les compétitions sportives à venir. Débutant
comme une simple comédie américaine typique de l'époque,
Brotherhood of Justice
vire peu à peu au drame et change donc radicalement de ton. Le
téléfilm repose d'ailleurs sur des événements qui se produisirent
réellement deux ans auparavant au lycée Paschal dans la région
métropolitaine de Dallas-Fort Worth située au Texas. En effet, un
groupe d'autodéfense du nom de Légion
du Destin
y fut formé afin de résoudre les problèmes de délinquance.
Reposant sur le concept de Vigilantisme,
les motivations du groupe sont ici très clairement louables.
Violeurs, trafiquants de drogue, voyous passent par la sentence de ce
groupe constitué d'élèves apparemment bien sous tous rapports.
Mais là où Brotherhood of Justice marque
sa différence, c'est lorsque intervient le désir pour les uns et
les autres membres du groupe de profiter de leur nouveau statut de
justiciers pour régler leurs problèmes personnels... L'occasion
d'éclairer le spectateur sur le caractère psychopathique des uns
(Billy Zane dans le rôle de Les) et l'impossibilité de conserver la
cohésion du groupe malgré la bonne volonté de certains de ne
produire que du bien pour la communauté. Le téléfilm de Charles
Braverman est d'abord et avant tout l'occasion de découvrir des
acteurs au visage adolescent et au début de leur carrière. Notons
que le doublage en français est à la limite du désastre et ne rend
absolument pas honneur aux interprètes. Classique dans sa forme,
Brotherhood of Justice est
dans l'ensemble une assez bonne surprise...
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