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lundi 14 octobre 2024

The Ones who Live de Scott M. Gimple Andrew Lincoln et Danai Gurira (2024) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Première chose à savoir si l'on espère que cet énième Spin-off de la série The Walking Dead s'étale sur plusieurs saisons : The Ones Who Live n'en comptera qu'une seule. Et c'est avec soulagement que l'on peut apprendre cette news au sujet de cette nouvelle création dont les origines remontent en 2003 à travers la parution de la bande dessinée créée par Robert Kirkman, Tony Moore et Charlie Adlard avant d'être tout d'abord adaptée par Frank Darabont. En offrant aux fans de la franchise d'origine un produit dérivé mettant en scène deux des personnages les plus iconiques, Scott M. Gimple Andrew Lincoln et Danai Gurira se tirent une balle dans le pied et par la même occasion, nous plantent un couteau dans le dos. D'abord, tout est histoire de goût. Comme le démontrèrent notamment les critiques au sujet du Spin-off consacré à Daryl et Carrol qui de mon point de vue ont beaucoup plus de choses à apporter à la franchise que cette idole un peu trop lisse qu'a souvent été Rick Grimes (Andrew Lincoln). Lequel ayant été porté aux nues comme l'ultime représentation du Bien.Héros américain qui nous marqua dès lors qu'il porta la barbe longue, le cheveu gras, avant de perdre temporairement la tête lors d'une séquence qui le montrait mordre à pleines dents un antagoniste qui s'apprêtait à faire du mal à son fils Carl. Après ça ? Une douche bien méritée, un rasage de près et retour à la figure paternelle, au mari exemplaire, au valeureux chevalier, à l'ancien FLIC sans qui, aucune décision ou presque ne pouvait être prise. À ses côtés, Michonne (Danai Gurira). Aussi charismatique que Daryl Dixon. Son pendant féminin d'une certaine manière même si d'autres évoquent plutôt Carrol. The Ones Who Live marque également le retour d'Anne (Pollyanna McIntosh), affublée d'une coupe au bol aussi ridicule que le script de Scott M. Gimple et Gary Spinelli et où le combat entre le Bien et le Mal est d'une ampleur sans doute plus cataclysmique que jamais. Au centre d'un projet totalement fou de génocide orchestré par le major général Beale (Terry O'Quinn), nos deux légendaires personnages vont tout d'abord devoir se retrouver. Depuis huit ans qu'ils ne se sont plus revus, les créateurs du Spin-off consacrent le premier épisode à Rick et le second à Michonne avant qu'une fois réunis, ces deux là prennent la pose devant la caméra pour nous exposer leurs projets ainsi que leurs problèmes de couple. Huit ans sans s'être revus ni touchés, forcément, ça donne des idées.


Et les voilà emportés dans un désir interminable l'un pour l'autre, s'embrassant chaque fois que l'occasion se présente, comme deux adolescents qui découvrent leurs premiers émois. Touchant un moment, carrément chiant l'instant d'après. Constitué de six épisodes dont seuls les deux premiers sont véritablement intéressants, The Ones Who Live passe de la série horrifico-post-apocalyptique à la romance zombièsque dont la répétitivité rend le tout terriblement maussade. Rick ne devenant plus que l'ombre de lui-même tandis que Michonne tente de l'arracher à l'univers qui est le sien depuis de nombreuses années. Bourré d'invraisemblances telles qu'il est difficile de retenir son rire, le Spin-off faillit effectivement dans tout ce qu'il entreprend ou presque. Une ville immense dont l'existence est tenue secrète par une armée constituée de milliers de soldats et où pourtant, nos deux héros évoluent et cogitent sans presque aucun risque sur leur fuite éventuelle. Fuis-moi, je te suis, suis-moi je te fuis aurait pu être l'accroche de The Ones Who Live tant l'un et l'autre des deux principaux protagonistes ne semblent jamais savoir ce qu'ils veulent réellement. Comme lors de cette séquence totalement absurde montrant lors de leurs retrouvailles, un Rick convainquant Michonne de le suivre tout en lui promettant de fuir un jour cette ''ville-geôle'' qui le retient prisonnier depuis des années avant de lui faire comprendre quelques instant plus tard qu'elle devra s'en échapper seule afin de retrouver leurs deux enfants ainsi que les habitants d'Alexandria ! Des absurdités telles que celle-ci, The Ones Who Live en contient des wagons pleins à craquer. Mais le pompon, ça reste tout de même l'ultime épisode. Qu'il s'agisse de la confrontation avec Anne, obnubilée à l'idée que le couple puisse s'échapper avant de retourner subitement sa veste en leur donnant les clés qui leurs permettront de recouvrer la liberté (le lieu où se trouve le dossier qui pourrait les compromettre). Ou qu'il s'agisse encore de ce pré-final lors duquel ils s'introduisent dans le stock d'explosifs de la ville afin de tout faire sauter alors même que des milliers de soldats sont présents sur place. Et je ne parle même pas de ces deux séquences qui sont amenées à devenir cultes tant elles sont improbables et lors desquelles Michonne et Rick survivent à l'explosion du site ou lorsque ce dernier sort sans le moindre encombre d'une situation périlleuse l'opposant à un groupe de zombies ! Bref, entre embarras, ennui et rigolade franche mais apparemment inappropriée, The Ones Who Live est ce qui pouvait nous être proposé de pire au sein de la franchise The Walking Dead...

 

Daryl Dixon - The Book of Carol (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Après une première saison qui avait tout d'abord su se démarquer de la série originale grâce à la transposition de l'univers de The Walking Dead en France, l'accroche de Daryl Dixon provient tout d'abord du sous-titre qui accompagne cette seconde fournée diffusée pour la première fois chez nous le 29 septembre dernier. The Book of Carol met effectivement en scène l'un des personnages iconiques qui n'était encore jusqu'ici que très superficiellement évoqué. De bonnes choses à tirer de celle qui fut l'amie la plus proche du héros de ce Spin Off tout en apportant quelques éclaircissements quant à sa relation avec la mort de sa fille. L'on constate que douze ou treize ans après que Carol ait perdu Sophia dans des conditions sans doute moins traumatisantes que le contexte dans lequel nous découvrions à l'époque les raisons de sa disparition, la mère n'est toujours pas parvenue à faire son deuil. Durant la moitié de cette seconde saison partagée de manière homogène entre les États-Unis dont veut s'échapper Carol afin de retrouver Daryl et la France où se dernier échoua la saison précédente, le scénario est l'occasion de présenter un nouveau personnage en la personne de Ash (l'acteur Manish Dayal). Un homme droit, loyal,marqué par un décès qui ne pourra que le rapprocher de celle qui espère retrouver son ami. Également constitué de six épisodes, Daryl Dixon - The Book of Carol provoque un véritable bouleversement dans l'ordre des choses alors même que semblait établi jusqu'ici, qui reposait sur le Bien et qui figurait le Mal. En forme de doublon permanent, cette seconde saison ne fait pas qu'opposer deux situations partagées soit par des distances hypothétiquement infranchissables, soit par des conflits dont ressortent perpétuellement vainqueur celles et ceux qui ont choisit de faire le Bien. Au centre du récit l'on retrouve donc Laurent Carrière (Louis Puech Scigliuzzi), jeune érudit convoité par Losang (Joel de la Fuente) et par Marion Genet (excellente Anne Charrier), laquelle apparaît dans un premier temps comme l'unique antagoniste de cette histoire. Parfois woke sur les bords mais pas trop, la série continue donc de mettre en scène Daryl, toujours formidablement incarné par Norman Reedux en père protecteur de substitution lors d'une aventure jamais avare en péripéties... Les temps morts se font rares et les occasions de voir se profiler des retournements de situation sont nombreuses. Tournée dans des décors hexagonaux qui, sans chauvinisme aucun, s'avèrent d'une confondante beauté, le gros de l'intrigue se déroule au Mont-Saint-Michel tout en permettant aux protagonistes d'évoluer parmi certains décors aperçus lors de la première saison...


Dans cette suite très vigoureuse et graphiquement somptueuse, les amateurs d'horreur auront droit à leur quota de morts, d'un côté comme de l'autre. Et même, d'un côté comme DES autres puisque comme nous l'avait habitué la franchise depuis ses débuts, les ''Affamés'' ne sont pas les seules créatures dont nos valeureux héros auront à se méfier. Concentré sur six épisodes, Daryl Dixon - The Book of Carol permet d'accélérer le phénomène de prise du pouvoir jusqu'à le démultiplier. Un jeu de domino qui permet à un antagoniste d'en chasser un autre. En contrepartie, la seconde saison et surtout ses auteurs semblent devoir s'auto-contraindre à l'habituelle caricature qui touche l'hexagone chaque fois qu'une production américaine vient tourner ou fait mine de le faire dans notre pays. Les baguettes de pain, l'accordéon ou le fameux béret ayant été ici remplacés par une image de la France qui dans l'ensemble et en dehors de la représentation post-apocalyptique de la capitale ou de la Défense en particulier ne ressemble absolument pas à celle que l'on imagine être en ces années 2020. Présentant une France certes ''charmante'' mais clairement désuète, on a très souvent l'impression que la série a fait un bon dans le passé pour s'inscrire dans la première moitié du vingtième siècle, jusqu'à même évoquer la sombre période 39/45 ! Certains grinceront certainement des dents quand d'autres s'amuseront de ces choix narratifs et environnementaux pittoresques. Reste que Daryl Dixon - The Book of Carol est une excellente suite à la première saison et qu'elle demeure sans doute le meilleur Spin Off de The Walking Dead produit jusqu'ici malgré un tout dernier acte parfaitement dispensable et qui ouvre de nouvelles perspectives permettant à Daryl Dixon de s'exporter de nouveau à l'étranger. En Angleterre comme semblent le signifier les quinze ou vingt dernières minutes du sixième épisodes ? Ou bien en Espagne comme semblent l'évoquer les lieux de tournages choisis pour la troisième saison ? L'avenir nous le diras espérons-le, très bientôt...

 

jeudi 10 octobre 2024

Les Bodin's enquêtent en Corse de Thierry Binisti (2024) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Trois ans après que Maria Bodin et son fils Christian aient effectué un voyage en Thaïlande afin de redonner le goût de vivre à ce dernier et accessoirement filer un coup de main à la jeune et jolie Malee ainsi qu'à son village afin qu'ils soient définitivement débarrassés du tyrannique Monsieur Ping, nos deux ''charmants'' campagnards partent cette fois-ci pour la Corse. Une nuit, Christian fait un affreux cauchemar dans lequel il voit un homme se faire assassiner sur une plage. Le lendemain, sa mère lui révèle qu'il possède le même don que son défunt père et qui réside a des visions qui consistent à voir les morts avant qu'elles ne se produisent. Sa mère, toujours aussi clairvoyante y voit ainsi un cadeau qu'il faut très vite mettre à contribution. Grâce à son sens inné de la déduction, la vieille dame propose (ou plutôt, impose) à son fils de l'accompagner jusqu'à l’île de Beauté et ainsi abandonner pour un temps leur ferme de Pouziou-les-Trois-Galoches ! Arrivés en Corse, ils apprennent rapidement que la future victime qui doit mourir dans trois jours à la pleine Lune s'appelle Pasqualini. Mais avant de se lancer dans leur nouvelle enquête, Maria et Christian passent dire bonjour à l'un des membres de leur famille installée sur place et productrice de viande corse... Le contraste entre Les Bodin's en Thaïlande de Frédéric Forestier et Les Bodin's enquêtent en Corse de Thierry Binisti est important. En passant du grand au petit écran, c'est toute l'ampleur d'une production pourtant produite à la faible hauteur de sept millions d'euros qui s'en ressent même si là encore, les fans du duo en auront pour leur argent. Passer des splendides décors thaïlandais aux non moins formidables paysages corses ne se fait pas sans heurts. D'autant plus que le long-métrage de Frédéric Forestier avait su allier avec une certaine homogénéité dans l'approche de différents genres comme l'aventure, la comédie, l'action et le thriller. N'en demeure en 2024 plus qu'une comédie fourrageant quelques principes liés au cinéma policier hexagonal pour un résultat, ma foi, plutôt honnête.


Si le réalisateur originaire de Créteil Thierry Binisti n'exploite pas scrupuleusement les majestueux décors qui sont ici mis à contribution, il n'en demeure pas moins que son téléfilm exploite le caractère très spécifique de ses habitants sans pour autant se laisser aller à la caricature trop facile et lourdingue. Restent quelques timides incartades propres aux habitants du ''pays'', entre chants corses et parler spécifique à la région. Les amateurs du cinéma d'Eric Fraticelli auront le plaisir d'y découvrir dans le rôle d'Ours l'acteur Jean-François Perrone et son regard un peu fou et de quelques interprètes du terroir à la langue chantante. Peu caricatural, oui. Et c'est peut-être ce que l'on reprochera le plus à Les Bodin's enquêtent en Corse. Car avec un tel matériaux entre les mains, on pouvait supposer que la rencontre entre cette population au franc-parler et une Maria pas moins dénuée du moindre filtre provoquerait une véritable onde de choc et serait l'occasion de joutes verbales endiablées. Mais que nenni, là encore le réalisateur fait montre d'une timidité parfois déconcertante. Dans l'éternelle peau des Bodin's, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet sont toujours aussi attachants (agaçants diront certains) et, contrairement aux corses, toujours aussi caricaturaux. Le problème avec le téléfilm de Thierry Binisti est qu'il aurait tout aussi bien pu être réalisé sur le territoire hexagonal tant le voyage vers l'Île de Beauté paraît parfois presque anodin. Les lieux où fut effectué le tournage eurent au moins le mérite de séduire le duo d'humoristes qui trois mois après le clap de fin ne s'en n'était pas encore remis. À l'issue de ces nouvelles aventures des Bodin's, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet ont choisit de ne pas se reposer puisqu'ils ont presque directement enchaîné avec Les Bodin's partent en vrille, leur prochain film à destination des salles obscures qui sera réalisé par Frédéric Forestier et dont la sortie est prévue pour l'année prochaine...

 

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