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dimanche 11 septembre 2016

Stranger Things de Matt et Ross Duffer (2016)



Le 6 novembre 1983, à Hawkins dans l'Indiana, alors que lui et ses amis Mike, Dustin et Lucas viennent de se quitter, le gamin de douze ans Will Byers disparaît mystérieusement sans laisser de traces. Sa mère, très inquiète, se rend au poste de police et avertit le shérif Jim Hooper de sa disparition. Si de son côté, le policier mène sa propre enquête, Mike, Dustin et Lucas n'ont pas l'intention de rester les bras croisés et munis de leur vélo, ils vont eux aussi partir à la recherche de Will. Le frère de ce dernier, Jonathan, placarde des affiches un peu partout en ville. Secrètement amoureux de Nancy Wheeler, la sœur de Mike, il la photographie un soir au bord de la piscine de son petit ami Steve Harrington. Alors que Nancy propose à son amie Barbara qui l'a accompagnée de rentrer toute seule chez elle, cette dernière disparaît à son tour...

L'intrigue de Stranger Things prend comme cadre une petite localité des États-Unis et tourne essentiellement autour de ses habitants les plus jeunes puisque les véritables héros de ce récit sont les enfants et les adolescents de Hawkins. Les frères Matt et Ross Duffer sont les créateurs et les réalisateurs de cette excellente série en huit épisodes qui nous plonge en plein cœur des années quatre-vingt et dans un récit qui mêle habilement science-fiction, fantastique et enquête policière. On doit aux frères Duffer la série Hidden (rien à voir avec le film éponyme de Jack Sholder) et la conception de plusieurs épisodes de Wayward Pines.
Ce qui saute de prime abord aux yeux des amateurs du genre, c'est l'hommage qui est fait à tout un pan du cinéma fantastique et de science-fiction. Les références sont multiples et nombreuses : Bien qu'en fouillant l’œuvre de fond en comble on puisse en trouver davantage, certaines influences sont évidentes.

Des influences majeures :

L'une des plus évidentes demeure Under The Skin de Jonathan Glazer. Si l'histoire n'a plus rien à voir, les décors sombres et minimalistes dans lesquels est plongée Onze lors de ses voyages mentaux dans « le monde à l'envers » rendent la chose indiscutable. Ensuite, David Cronenberg semble lui aussi avoir servi de source d'inspiration. On y retrouve toute la singularité de ses œuvres consacrées au pouvoir de l'esprit et de la chair. Un peu comme si Videodrome et Scanners s'étaient joints ici pour donner naissance au personnage de Onze (qui, soit dit en passant, est admirablement interprété par la jeune actrice androgyne Millie Bobby Brown). Osons même y trouver des ressemblances avec The Breakfast Club, chef-d’œuvre et long-métrage générationnel signé John Hugues, dans les rapports qu'entretiennent les adolescents interprétés par les acteurs et actrices Natalia Dyer (nancy Wheeler), Charlie Heaton (Jonathan Byers) et Joe Keery (Styeve Harrington). Alien, le Huitième Passager de Ridley Scott lui-même semble faire partie des influences ne serait-ce qu'à travers le décors mis en place par la créature à l'intérieur même du « monde à l'envers ». John Carpenter est cité à plusieurs reprises. Non seulement à travers l'affiche de The Thing qui trône dans la cave où aiment se réfugier Mike et sa bande, mais également lors de la diffusion de ce même film sur une chaîne du câble qu'un couple regarde avec effroi.
Mais trois des plus importantes sources d'inspirations demeurent les films Stand By Me de Rob reiner (dont on retrouve des bribes lors du passage situé sur les rails d'un chemin de fer), Les Goonies (une grosse partie de la série dans la conception des personnage apparaît avoir été inspirée par l'oeuvre de Richard Donner). Sans oublier bien entendu l'auteur mondialement connu, Stephen King qui a souvent eu pour habitude de centrer l'intrigue de ses ouvrages autour de jeunes adolescents.

Qu'elle soit truffée de sources d'inspiration, cela n'enlève rien au charme de la série réalisée par Matt et Ross Duffer. Au contraire, plus encore que l'intrigue elle-même, qui au demeurant tient en haleine de bout en bout, Stranger Things est un produit ludique et finalement, plutôt interactif. Le casting est parfait et l'on a le plaisir de retrouver dans le rôle de Joyce Byers l'actrice Winona Ryder et dans celui du terrifiant Dr. Martin Brenner, l'acteur Marttew Modine. Une seconde saison est d'ors et déjà prévue et l'on a hâte de la découvrir, d'autant plus que la fin de la première saison laisse envisager l'idée que tout n'est pas terminé...

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