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lundi 24 avril 2017

Projet Arctique de David Nutter (1993)



Huitième épisode de la saison 1 de X-Files (Aux Frontières du Réel), Projet Arctique s'inspire très clairement de la nouvelle Who Goes There ? écrite par l'américain en 1938, nouvelle provenant du recueil Le Ciel est Mort et qui sera édité pour la première fois chez nous en 1955. Projet Arctique n'est pas la première adaptation de l’œuvre de l'écrivain puisque La Chose d'un autre monde que le cinéaste Christian Nyby réalisa en 1951 prenait déjà sa source dans la nouvelle de John W. Campbell. Lui mais également l'un des épisodes de la série créée par Irwin Allen Voyage au Fond des Mers, Créature de Feu. Mais c'est sans doute dans l'adaptation de John Carpenter en 1982 que le réalisateur de Projet Arctique a puisé le plus. En effet, les points communs qui relient l'épisode de X-Files et The Thing sont nombreux. Tout d'abord, la situation géographique. Bien que comme son nom l'indique l'intrigue de Projet Arctique se situe au nord du globe alors que The Thing propose le cadre le l'Antarctique, les similitudes climatiques et environnementales sont telles que l'on peut associer sans mal ces deux points géographiques pourtant diamétralement opposés.
Ensuite, si l'on excepte l'ouverture de l'épisode, ce sont dans les deux cas des chiens qui portent en eux les germes du mal. Si dans The Thing il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une créature extraterrestre, cela reste encore à prouver dans Projet Arctique puisqu'en dehors des tests menés par Scully et par la découverte d'une carotte de glace renfermant un parasite.

L'un des poins cruciaux et similaires du long-métrage et de l'épisode de X-Files est la montée en pression et la paranoïa généralisée qui investit dans les deux cas le moral de chacun. En effet, qu'il s'agisse de Mulder et Scully d'un côté ou de R. J. MacReady et Blair le chef du département scientifique et biologiste de l'autre, personnages et même spectateurs ne savent plus à qui se fier. Afin d'intensifier l'impression de cloisonnement, le film et l'épisode enferment leurs personnages dans un complexe qui de l'extérieur paraît vaste mais se révèle en réalité particulièrement exigu lorsqu'il s'agit de se promener dans des couloirs et dans des encombrés.
Particulièrement effrayant (il est l'un des trois ou quatre meilleurs épisodes de la première saison), Projet Arctique est l’œuvre du cinéaste David Nutter qui signe ici sa première participation à la série (Il signera par la suite quatorze autres épisodes). Forcément bien mois impressionnants et remarquables que les effets-spéciaux de The Thing (signés par l'un des maîtres du genre, Rob Bottin), ceux de Projet Arctique n'en sont pas pour autant moins intéressants. Pas de créatures polymorphe et monstrueuses, mais des vers (des larves de ténébrion meunier, un coléoptère) et de fausses peaux sous lesquelles sont introduits des fils de fer afin de simuler le passage des parasites sous l'épiderme. Un principe simple mais particulièrement incommodant. Enfin, si l'épisode est censé se dérouler en Arctique, le budget alloué à Projet Arctique empêche l'équipe de s'y déplacer et l'épisode est finalement tourné à Vancouver.
D'autres épisodes feront appel au principe du 'parasite' et d'autres se situeront dans des lieux exigus comme pour celui-ci. Un choix sans doute dû au succès qu'a rencontré Projet Arctique aux États-Unis...

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