Huitième épisode de la
saison 1 de X-Files (Aux Frontières du Réel),
Projet Arctique s'inspire
très clairement de la nouvelle Who
Goes There ?
écrite par l'américain en 1938, nouvelle provenant du recueil Le
Ciel est Mort
et qui sera édité pour la première fois chez nous en 1955. Projet
Arctique
n'est pas la première adaptation de l’œuvre de l'écrivain
puisque La Chose d'un autre monde
que le cinéaste Christian Nyby réalisa en 1951 prenait déjà sa
source dans la nouvelle de John W. Campbell. Lui mais également l'un
des épisodes de la série créée par Irwin Allen Voyage
au Fond des Mers,
Créature de Feu. Mais c'est sans doute dans l'adaptation de John
Carpenter en 1982 que le réalisateur de Projet
Arctique a
puisé le plus. En effet, les points communs qui relient l'épisode
de X-Files
et The Thing
sont nombreux. Tout d'abord, la situation géographique. Bien que
comme son nom l'indique l'intrigue de Projet
Arctique
se situe au nord du globe alors que The Thing
propose le cadre le l'Antarctique, les similitudes climatiques et
environnementales sont telles que l'on peut associer sans mal ces
deux points géographiques pourtant diamétralement opposés.
Ensuite,
si l'on excepte l'ouverture de l'épisode, ce sont dans les deux cas
des chiens qui portent en eux les germes du mal. Si dans The
Thing
il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une créature extraterrestre,
cela reste encore à prouver dans Projet Arctique
puisqu'en dehors des tests menés par Scully et par la découverte
d'une carotte de glace renfermant un parasite.
L'un
des poins cruciaux et similaires du long-métrage et de l'épisode de
X-Files est la montée en pression et la paranoïa généralisée qui
investit dans les deux cas le moral de chacun. En effet, qu'il
s'agisse de Mulder et Scully d'un côté ou de R. J. MacReady et
Blair le chef du département scientifique et biologiste de l'autre,
personnages et même spectateurs ne savent plus à qui se fier. Afin
d'intensifier l'impression de cloisonnement, le film et l'épisode
enferment leurs personnages dans un complexe qui de l'extérieur
paraît vaste mais se révèle en réalité particulièrement exigu
lorsqu'il s'agit de se promener dans des couloirs et dans des
encombrés.
Particulièrement
effrayant (il est l'un des trois ou quatre meilleurs épisodes de la
première saison), Projet Arctique
est l’œuvre du cinéaste David Nutter qui signe ici sa première
participation à la série (Il signera par la suite quatorze autres
épisodes). Forcément bien mois impressionnants et remarquables que
les effets-spéciaux de The Thing
(signés par l'un des maîtres du genre, Rob Bottin), ceux de Projet
Arctique
n'en sont pas pour autant moins intéressants. Pas de créatures
polymorphe et monstrueuses, mais des vers (des larves de ténébrion
meunier, un coléoptère) et de fausses peaux sous lesquelles sont
introduits des fils de fer afin de simuler le passage des parasites
sous l'épiderme. Un principe simple mais particulièrement
incommodant. Enfin, si l'épisode est censé se dérouler en
Arctique, le budget alloué à Projet Arctique
empêche l'équipe de s'y déplacer et l'épisode est finalement
tourné à Vancouver.
D'autres
épisodes feront appel au principe du 'parasite' et d'autres se
situeront dans des lieux exigus comme pour celui-ci. Un choix sans
doute dû au succès qu'a rencontré Projet
Arctique
aux États-Unis...
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