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dimanche 22 avril 2018

Perdus dans l'Espace (2018) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



C'est par pur amour pour la science-fiction et parce qu'une nouvelle série, dans ce domaine, ça ne se refuse pas, que je m'y suis jeté, ainsi que ma compagne, sans même réfléchir une seconde. Mais j'avoue qu'après deux épisodes, rien ne nous donne moins envie de nous y replonger que les désastreux débuts de cette famille de robinsons (à laquelle les scénaristes ont justement donné ce nom histoire de rappeler aux moins attentifs le rapport qu'entretient la série avec le roman de Daniel Defoe, Robinson Crusoé), échouée sur une planète aux décors ressemblant davantage à l'intérieur d'un congélateur domestique qu'à la surface d'un astre balayé par des tempêtes de vent. A ce propos, j'ai bien ri. Car de tempête de vent, on a davantage l'impression d'une équipe en charge de jeter des cotillons devant les pales d'un ridicule ventilateur. C'est bien clair, entre les faux glaciers, la fausse tempête, et la bande-annonce trompeuse, Perdus dans l'espace est le contraire de ce à quoi l'amateur de science-fiction pouvait prétendre assister. Quand on aime la science-fiction, fatalement, on risque de détester cette engeance qui pue littéralement la série familiale. Ne manque plus que les rires de fond pour se croire devant l'une de ces séries américaines dont les rires surviennent à des moments si tragiquement plats que l'on se demande, nous français, si entre l'image et le son, il n'y aurait pas de décalage !!!
Familial donc. Et pour ceux qui douteraient de ma bonne foi, qu'ils se risquent à regarder le premier épisode jusqu'au bout pour s'en convaincre. Non mais ! Qui m'a chié un alien pareil ?
Mais nous en reparlerons plus loin. Jetons plutôt un œil sur le synopsis : une famille composée du père, de la mère et de leurs trois enfants (un fils et deux filles) ont été sélectionnés afin de coloniser d'autres planètes afin de permettre à l'espèce humaine de survivre. Ben oui, vu que notre jolie planète Terre ne se sent pas très bien, l'homme, qui l'a bien suffisamment exploitée au point de la rendre inhabitable, décide d'aller voir ailleurs dans l'espace s'il y en a d'autre à conquérir.
Les malades en phase terminales, les sans domicile fixe, les RMIstes, les chômeurs de longue date et ainsi que la majorité des femmes et des hommes de notre planète peuvent tourner les talons. Ne seront sélectionnés que les meilleurs d'entre nous. Des tronches. Des BAC +30, des 160 de Q.I MINIMUM !!! enfin, presque. Parce que ce que l'on ne sait pas dès le début mais que l'on apprend assez vite, c'est que le petit dernier, chez les Robinson, a raté ses examens de passage. Sauf que maman a le bras long, et que lorsque l'on a ses entrées, ben les tests, ça ne sert plus à grand chose.

Oui mais voilà : le gros... que dis-je, l'immense HIC ! C'est qu'une fois leur vaisseau écrasé sur la surface de la planète gelée, le téléspectateur se rend assez rapidement compte que le moins con des Robinson, c'est le gamin, justement. D'ailleurs, permettez-moi de vous dire que ça la fout mal pour les autres. Refoulé, à peine âgé de dix ou douze ans, le mioche énumère et exécute des tâches auxquelles pas même ses parents n'auraient pensé. Dans le genre 'j'intègre une incohérence de taille dans un récit qui de toute manière n'a aucune forme d'intérêt', Perdus dans l'espace s'impose en vainqueur.
Mais c'est pas tout, non, non. Parce que le clou du spectacle,et le comble du ridicule, et même la PALME D'OR du grotesque, c'est l'événement sur lequel devait reposer tout l'intérêt du premier épisode. Une fois les Robinson dégagés de la navette, celle-ci s'enfonce sous les eaux. Le temps pour que cette eau reprenne sa forme gelée, l'une des filles s'y jette afin de récupérer du matériel dans la navette. Malheureusement, lorsqu'elle remonte à la surface, juste avant de sortir des eaux elle est emprisonnée dans la glace. A moins d'être sourd comme un pot, il me semble bien avoir entendu le père affirmer qu'il lui restait cinq heures d'oxygène. ,le temps de trouver un moyen de l'extraire des glaces. Heureusement, le petit génie fait une remarque judicieuse qui pourrait sauver la vie de sa grande sœur. Une idée qui se trouve à des heures de marches, loin dans le paysage enneigé. Dans lequel, père et fils vont s'enfoncer. Marcher dans la neige prenant nettement plus de temps que sur de l'asphalte, cet épisode manque cruellement de cohérence en terme d'espace-temps. Mieux : père et fils prennent le thé (c'est une façon de parler, hein ?) une fois parvenus à des kilomètres du drame qui se noue sous les eaux gelées du camp de fortune de la petite famille. De quoi rallonger encore le temps entre le départ et le retour du père et du fils.

Des incohérences de ce type, malheureusement, Perdus dans l'espace en comprend d'autres encore. Même dans le second épisode qui pourtant, ne commençait pas si mal que ça. Mais bon, c'était avant le drame. Et l'arrivée de cet extraterrestre, mi-Shiva, mi-robot. Aussi ridicule dans son accoutrement que l'est le contact aisé qui s'impose entre le petit génie et cet être venu d'ailleurs. On se croirait presque devant L'Histoire sans Fin, mais sans les indéniables qualités du long-métrage du cinéaste allemand Wolfgang Petersen. Bon allez, je retourne me servir une tranche de Alf. Très con, mais là, ça avait au moins le bon sens d'assumer sa crétinerie... quant aux personnages et aux interprètes de Perdus dans l'espace, ben qu'ils continuent à se perdre justement. Et qu'ils ne reviennent surtout plus sur notre bonne vieille planète...

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