C'est par pur amour pour
la science-fiction et parce qu'une nouvelle série, dans ce domaine,
ça ne se refuse pas, que je m'y suis jeté, ainsi que ma compagne,
sans même réfléchir une seconde. Mais j'avoue qu'après deux
épisodes, rien ne nous donne moins envie de nous y replonger que les
désastreux débuts de cette famille de robinsons (à laquelle les
scénaristes ont justement donné ce nom histoire de rappeler aux
moins attentifs le rapport qu'entretient la série avec le roman de
Daniel Defoe, Robinson Crusoé),
échouée sur une planète aux décors ressemblant davantage à
l'intérieur d'un congélateur domestique qu'à la surface d'un astre
balayé par des tempêtes de vent. A ce propos, j'ai bien ri. Car de
tempête de vent, on a davantage l'impression d'une équipe en charge
de jeter des cotillons devant les pales d'un ridicule ventilateur.
C'est bien clair, entre les faux glaciers, la fausse tempête, et la
bande-annonce trompeuse, Perdus dans l'espace
est le contraire de ce à quoi l'amateur de science-fiction pouvait
prétendre assister. Quand on aime la science-fiction, fatalement, on
risque de détester cette engeance qui pue littéralement la série
familiale. Ne manque plus que les rires de fond pour se croire devant
l'une de ces séries américaines dont les rires surviennent à des
moments si tragiquement plats que l'on se demande, nous français, si
entre l'image et le son, il n'y aurait pas de décalage !!!
Familial
donc. Et pour ceux qui douteraient de ma bonne foi, qu'ils se
risquent à regarder le premier épisode jusqu'au bout pour s'en
convaincre. Non mais ! Qui m'a chié un alien pareil ?
Mais
nous en reparlerons plus loin. Jetons plutôt un œil sur le
synopsis : une famille composée du père, de la mère et de
leurs trois enfants (un fils et deux filles) ont été sélectionnés
afin de coloniser d'autres planètes afin de permettre à l'espèce
humaine de survivre. Ben oui, vu que notre jolie planète Terre ne se
sent pas très bien, l'homme, qui l'a bien suffisamment exploitée
au point de la rendre inhabitable, décide d'aller voir ailleurs dans
l'espace s'il y en a d'autre à conquérir.
Les
malades en phase terminales, les sans domicile fixe, les RMIstes, les
chômeurs de longue date et ainsi que la majorité des femmes et des
hommes de notre planète peuvent tourner les talons. Ne seront
sélectionnés que les meilleurs d'entre nous. Des tronches. Des BAC
+30, des 160 de Q.I MINIMUM !!! enfin, presque. Parce que ce que
l'on ne sait pas dès le début mais que l'on apprend assez vite,
c'est que le petit dernier, chez les Robinson, a raté ses examens de
passage. Sauf que maman a le bras long, et que lorsque l'on a ses
entrées, ben les tests, ça ne sert plus à grand chose.
Oui
mais voilà : le gros... que dis-je, l'immense HIC ! C'est
qu'une fois leur vaisseau écrasé sur la surface de la planète
gelée, le téléspectateur se rend assez rapidement compte que le
moins con des Robinson, c'est le gamin, justement. D'ailleurs,
permettez-moi de vous dire que ça la fout mal pour les autres.
Refoulé, à peine âgé de dix ou douze ans, le mioche énumère et
exécute des tâches auxquelles pas même ses parents n'auraient
pensé. Dans le genre 'j'intègre
une incohérence de taille dans un récit qui de toute manière n'a
aucune forme d'intérêt',
Perdus dans l'espace
s'impose en vainqueur.
Mais
c'est pas tout, non, non. Parce que le clou du spectacle,et le
comble du ridicule, et même la PALME D'OR du grotesque, c'est l'événement
sur lequel devait reposer tout l'intérêt du premier épisode. Une
fois les Robinson dégagés de la navette, celle-ci s'enfonce sous
les eaux. Le temps pour que cette eau reprenne sa forme gelée, l'une
des filles s'y jette afin de récupérer du matériel dans la
navette. Malheureusement, lorsqu'elle remonte à la surface, juste
avant de sortir des eaux elle est emprisonnée dans la glace. A moins
d'être sourd comme un pot, il me semble bien avoir entendu le père
affirmer qu'il lui restait cinq heures d'oxygène. ,le temps de
trouver un moyen de l'extraire des glaces. Heureusement, le petit
génie fait une remarque judicieuse qui pourrait sauver la vie de sa
grande sœur. Une idée qui se trouve à des heures de marches, loin
dans le paysage enneigé. Dans lequel, père et fils vont s'enfoncer.
Marcher dans la neige prenant nettement plus de temps que sur de
l'asphalte, cet épisode manque cruellement de cohérence en terme
d'espace-temps. Mieux : père et fils prennent le thé (c'est
une façon de parler, hein ?) une fois parvenus à des kilomètres du
drame qui se noue sous les eaux gelées du camp de fortune de la
petite famille. De quoi rallonger encore le temps entre le départ
et le retour du père et du fils.
Des
incohérences de ce type, malheureusement, Perdus
dans l'espace
en comprend d'autres encore. Même dans le second épisode qui
pourtant, ne commençait pas si mal que ça. Mais bon, c'était avant
le drame. Et l'arrivée de cet extraterrestre, mi-Shiva, mi-robot.
Aussi ridicule dans son accoutrement que l'est le contact aisé qui
s'impose entre le petit génie et cet être venu d'ailleurs. On se
croirait presque devant L'Histoire sans Fin,
mais sans les indéniables qualités du long-métrage du cinéaste
allemand Wolfgang Petersen. Bon allez, je retourne me servir une
tranche de Alf.
Très con, mais là, ça avait au moins le bon sens d'assumer sa
crétinerie... quant aux personnages et aux interprètes de Perdus
dans l'espace,
ben qu'ils continuent à se perdre justement. Et qu'ils ne reviennent
surtout plus sur notre bonne vieille planète...
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